• Les salariés vont obtenir des augmentations dans une fourchette comprise entre 50 cents et 3 dollars de l’heure

    Chez Amazon, le salaire minimum est de 15 dollars de l’heure depuis 2018 aux Etats-Unis.

    Chez Amazon, le salaire minimum est de 15 dollars de l’heure depuis 2018 aux Etats-Unis.

     
    © Sipa Press
     

    Amazon rehausse les salaires de son personnel employé à l’heure après que la majorité des travailleurs d’un de ses entrepôts a voté contre la création d’un syndicat.

    Le géant du e-commerce a annoncé mercredi que plus de 500 000 de ses employés obtiendraient des augmentations dans une fourchette comprise entre 50 cents et 3 dollars de l’heure. Amazon, qui offre un salaire minimum de 15 dollars de l’heure et emploie environ 950 000 personnes aux Etats-Unis, a indiqué que ces augmentations représentaient un investissement de plus d’un milliard de dollars.

    L’augmentation concerne différents types de travailleurs aux plannings variés, mais en moyenne, pour le nombre total de salariés affectés, elle correspond à environ 40 dollars par semaine et par tête.

    Amazon a assuré que son salaire de départ resterait à 15 dollars de l’heure. La société n’a pas souhaité indiquer quelle serait l’augmentation moyenne, mais a fait savoir qu’elle dépendait de facteurs tels que l’ancienneté.

    Une porte-parole de l’entreprise a expliqué qu’Amazon avait décidé d’avancer ses révisions salariales prévues en automne pour relever les paies dès à présent. Elle n’a pas précisé si les augmentations avaient un rapport avec l’élection d’un syndicat à Bessemer, en Alabama, mais a déclaré qu’elles étaient liées aux embauches et au maintien de la compétitivité d’Amazon sur le marché de l’emploi. L’entreprise a également annoncé des recrutements en cours pour des dizaines de milliers de postes aux Etats-Unis.

    Amazon a dévoilé les augmentations un jour avant la publication de ses résultats trimestriels et alors que l’entreprise se prépare à une audience fédérale au sujet d’objections à sa victoire lors de l’élection syndicale du début du mois.

    Le National Labor Relations Board (NLRB) a programmé une audience pour étudier les objections du syndicat de la distribution, de la vente de gros et des grands magasins (RWSSU), qui accuse Amazon d’avoir intimidé illégalement des salariés de l’entrepôt d’Alabama. Le NLRB doit entendre les arguments à partir du 7 mai, avant de statuer sur une certification des résultats de l’élection du 9 avril. Amazon nie toute irrégularité.

    Le patron d’Amazon, Jeff Bezos, a déclaré après l’élection que l’entreprise souhaitait améliorer ses relations avec ses salariés employés à l’heure. Il a ajouté qu’elle travaillait à la création de solutions innovantes pour réduire le nombre de blessures dans ses centaines d’entrepôt. Il a également défendu les pratiques de l’entreprise contre des accusations selon lesquelles elle traite de manière injuste de sa main-d’œuvre.

    Amazon est l’un des employeurs qui a procédé au plus d’embauches aux Etats-Unis, particulièrement pendant la pandémie de coronavirus, et la reprise économique devrait exercer une pression croissante pour qu’il reste compétitif sur le marché de l’emploi. Le groupe a recruté 500 000 nouveaux salariés dans le monde l’an dernier, portant ses effectifs à près de 1,3 million, dans un contexte de forte hausse de la demande de services de cloud computing et de distribution.

    La pandémie a aussi donné à Amazon la puissance financière nécessaire pour rehausser ses rémunérations. Le quasi-milliard de dollars que l’entreprise prévoit de consacrer aux augmentations annoncées mercredi correspondent à environ 10 % de la hausse du résultat net de l’an dernier, qui a grimpé de 84 % pour atteindre 21,3 milliards de dollars.

    Amazon a contribué à l’amélioration des bas salaires en 2018 en relevant son salaire horaire à 15 dollars, bien qu’il ait parallèlement abandonné certaines primes et rémunérations en actions.

    Amazon fait partie des grands groupes américains à avoir appelé récemment à une hausse du salaire minimum fédéral, alors que le Congrès débat du sujet. Il est actuellement de 7,25 dollars de l’heure, soit le même qu’en Alabama.

    Costco fait partie des autres entreprises proposant un salaire de départ d’au moins 15 dollars de l’heure.

    Starbucks a annoncé l’an dernier qu’il relèverait les salaires dans ses magasins américains de 10 % pour les salariés en poste et de 5 % pour les nouvelles embauches, dans le but d’améliorer le recrutement et la rétention. L’entreprise s’est engagée à relever le salaire de tout son personnel en magasin américain à au moins 15 dollars au cours des trois prochaines années.

    Walmart, le plus grand employeur du pays, a déclaré en février qu’il augmenterait son salaire horaire moyen à plus de 15 dollars, tout en maintenant le salaire minimum à 11 dollars. Le directeur général Doug McMillon a affirmé que l’entreprise soutenait la hausse du salaire fédéral minimum, mais qu’il devait y avoir une marge de manœuvre régionale et que les hausses devaient être progressives.

    Jay Carney, principal porte-parole d’Amazon, a déclaré que l’adoption d’un salaire minimum à 15 dollars de l’heure « augmenterait les revenus de millions de salariés et revitaliserait l’économie nationale. »

    Les plaintes des salariés d’Amazon portent sur des questions comme le salaire, le rythme auquel les travailleurs doivent traiter les commandes et colis, ainsi que les pauses et les avantages. Les employés peuvent se voir demander d’emballer des centaines d’articles en une heure. Certains d’entre eux ont aussi comparé la fortune d’Amazon et de Jeff Bezos à leurs rémunérations et leurs expériences professionnelles.

    Amazon a affirmé que les salariés pouvaient prendre des pauses si nécessaire et a défendu les avantages offerts, qui incluent une mutuelle et un plan d’épargne retraite.

    Ces questions étaient centrales lors de la bataille autour d’un syndicat à Bessemer. Les travailleurs pro-syndicats ont expliqué qu’ils auraient aimé négocier les politiques de l’entreprise sur les salaires, le rythme de préparation des colis et les changements de planning. Certains salariés ayant voté contre la syndicalisation se sont déclarés satisfaits de leurs rémunérations et avantages et ont remis en question la capacité d’un syndicat à améliorer le salaire ou les conditions de travail.

    La victoire d’Amazon à Bessemer lui permet de conserver un contrôle total sur ses politiques en entrepôt. Toutefois, Jeff Bezos a déclaré courant avril que l’entreprise avait besoin de refléter une meilleure image auprès de ses salariés après l’élection. Le dirigeant a annoncé qu’il souhaitait faire d’Amazon le meilleur employeur et le lieu le plus sûr pour travailler en plus de sa réputation d’être une entreprise orientée client. ​

    Sarah Nassauer et Heather Haddon ont contribué à cet article

    (Traduit à partir de la version originale en anglais par Astrid Mélite)

     
     

    Traduit à partir de la version originale en anglais

     

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    « On est bien ici, des gens viennent discuter. Ils voient qu’on n’est pas méchants », affiche-t-il en montrant la propreté de son espace de verdure. Le sans-abri, un saisonnier de 40 ans en rupture avec sa communauté...

     

     





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