• ENTRETIEN - Pour Lucien Abenhaïm, ancien directeur général de la Santé entre 1999 et 2003, tout l’enjeu réside dans le dépistage massif des personnes asymptomatiques.

    Publié hier à 21:33, mis à jour hier à 23:20
     
     
    Lucien Abenhaïm est professeur honoraire d’épidémiologie à l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres. DURAND FLORENCE/SIPA/SIPA

    Épidémiologiste, le Pr Lucien Abenhaim a été directeur général de la Santé entre 1999 et 2003. Il était à ce poste au moment de la première épidémie de coronavirus, le Sars-CoV-1.

    LE FIGARO. - Que penser des annonces d’Emmanuel Macron?

    Lucien ABENHAÏM. - L’objectif de lever le confinement le 11 mai semble réaliste. Mais il faudra alors être en mesure de tester beaucoup plus largement que les personnes symptomatiques seulement. Tout l’enjeu réside dans le dépistage et l’isolement préventif des personnes contaminées mais sans signes de la maladie, qui sont susceptibles de transmettre l’infection. C’est la condition sine qua non du redémarrage de l’économie.

    Après un mois de confinement, l’épidémie est loin d’être arrêtée. Avez-vous une explication?

    L’épidémie marque le pas assez nettement, il ne faut pas se décourager. Le nombre d’entrées en réanimation est en baisse. Si je devais prendre une image, je dirais que nous sommes en haut d’une piste de ski mais nous ne savons pas encore si elle est

     
     
     

  • Chômage partiel, salaires, aide exceptionnelle… Les nouvelles annonces pour soutenir l'économie

    Lundi soir, Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces pour les entrepreneurs et les salariés. Bruno Le Maire a précisé les choses ce mardi matin.

    Par Guillaume Poingt
    Publié il y a 3 heures, mis à jour il y a 57 min
    Emmanuel Macron s'est adressé aux Français, lundi 13 avril 2020.
    Emmanuel Macron s'est adressé aux Français, lundi 13 avril 2020. MARTIN BUREAU / AFP

    La crise sanitaire touche de plein fouet l'économie française. Lundi soir, lors de son allocution aux Français, Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces sur le plan économique. Elles ont été complétées par le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, ce mardi matin. Voici ce qu'il faut retenir :

    Le chômage partiel «renforcé»

    «Les mesures de chômage partiel et de financement pour les entreprises seront prolongées et seront renforcées. Elles sont inédites et protègent déjà 8 millions de nos salariés et nombre de nos entreprises», a expliqué le président de la République lundi soir. Des détails pourraient être communiqués dès mercredi à l’issue du conseil des ministres.

    Ce mardi matin sur RMC-BFMTV, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a estimé le coût du chômage partiel à 24 milliards d'euros. Le ministre a expliqué que le chômage partiel serait «renforcé jusqu'à ce que ce soit nécessaire», notamment dans l'hôtellerie et la restauration.

    Un plan spécifique pour les secteurs les plus touchés et de possibles annulations de charges

    Concernant les artisans, les commerçants, les professions libérales et les entrepreneurs, Emmanuel Macron a expliqué lundi soir que le fonds de solidarité apportait «une première réponse» tout en rappelant que les charges, les traites, les loyers et les emprunts «continuent de tomber». Il a indiqué avoir demandé au gouvernement «d'accroître les aides», sans donner plus de précisions, et de les «simplifier».

    Pour les secteurs les plus touchés (tourisme, hôtellerie, restauration, culture, événementiel) qui ne pourront pas reprendre leurs activités le 11 mai, date du déconfinement, le chef de l'État a annoncé un plan spécifique qui sera «rapidement mis en œuvre». «Des annulations de charges et des aides spécifiques seront mises en place», a dit Emmanuel Macron.

    Pour les secteurs en difficulté, notamment l'hôtellerie-restauration, Bruno Le Maire a précisé ce mardi que les reports de charges sociales pourraient se transformer en annulations. Le ministre a aussi indiqué que les loyers des commerces pourraient être pris en charge dans le cadre du fonds de solidarité. Bruno Le Maire a demandé aux grandes foncières de «faire plus pour aider ceux qui ne peuvent pas payer leurs loyers».

    Un appel aux banques et aux assurances

    Lundi, le président de la République a appelé le secteur financier à prendre part à la mobilisation économique. Il a demandé aux banques de «décaler les échéances beaucoup plus massivement qu'elles ne l'ont fait». Les assurances sont aussi appelées à faire des efforts. «J'y serai attentif», a insisté Emmanuel Macron.

    Concernant les banques, Bruno Le Maire a estimé ce mardi matin qu'elles «jouent le jeu»«Elles ont accordé 10 milliards de crédits aux entreprises en quelques jours», a-t-il dit. Le ministre a aussi expliqué que le prêt garanti par l'État serait modifié et que les entreprises fragiles seraient éligibles au fonds de solidarité.

    Une aide pour les plus modestes

    Emmanuel Macron s'est aussi engagé à aider les ménages les plus modestes. «J'ai demandé au gouvernement de verser sans délai une aide exceptionnelle aux familles les plus modestes avec des enfants afin de leur permettre de faire face à leurs besoins essentiels. Les étudiants les plus précaires, vivant parfois loin de leurs familles en particulier quand celles-ci viennent d'Outre-mer seront aussi aidés», a-t-il dit lundi. Pour l'heure, le montant de cette aide et les conditions d'éligibilité n'ont pas encore été précisés. Là aussi, ces mesures seront examinées dès mercredi en conseil des ministres.

    Vers une hausse des petits salaires ?

    «Il nous faudra nous rappeler aussi que notre pays, aujourd'hui, tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal», a enfin expliqué Emmanuel Macron lundi. Le président de la République a ainsi mis en valeur le rôle des travailleurs en première ligne, reconnaissant implicitement que la question de leur rémunération devrait être abordée après la crise.

    Ce mardi matin, Bruno Le Maire a lui aussi estimé qu'il va falloir «réfléchir à un effort de justice» pour «ceux qui font tourner l'économie». «Il y a aujourd'hui une question qui se pose sur les salaires les plus modestes», a-t-il poursuivi, estimant que leurs revenus ne sont «pas suffisants».

    » À VOIR AUSSI - Confinement prolongé «jusqu'au 11 mai»: revivez l'allocution d'Emmanuel Macron

     
    Confinement prolongé «jusqu'au 11 mai»: revivez l'allocution d'Emmanuel Macron
     
     
     
     
     
     

    » À VOIR AUSSI - Confinement prolongé «jusqu'au 11 mai»: revivez l'allocution d'Emmanuel Macron