• Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur vingt jours après leur publication au Journal officiel de l'UE.
    Philemon Henry/SIPA

    Le Parlement européen considère l'exploitation de la GPA comme une forme de "traite d’être humain"

     

     

    Ce mardi 23 avril, le Parlement européen a adopté la révision de la directive sur la lutte contre la traite des êtres humains, dans laquelle l'exploitation de la gestation pour autrui (GPA), et non la GPA en elle-même, est reconnue au même titre que l’esclavage ou encore la prostitution forcée.

    Un texte adopté dans une large majorité, avec 563 voix pour et 7 voix contre. Ce mardi 23 avril, le Parlement européen a définitivement adopté une révision de la directive contre le trafic d'êtres humains afin d'y inclure le mariage forcé, l'adoption illégale, mais aussi l'exploitation de la gestation pour autrui (GPA) dans la liste des eurocrimes.

    Ces nouvelles dispositions entreront en vigueur vingt jours après leur publication au Journal officiel de l'UE. Les États membres disposent de deux ans pour les mettre en œuvre ce plan, qui criminalisera l'utilisation de services fournis par la victime d'une infraction liée à la traite des êtres humains, lorsque l'utilisateur sait que cette personne est exploitée. Des sanctions seront par ailleurs prévues pour les entreprises reconnues coupables de trafic.

    « Tirer le meilleur parti de cette directive »

    Après l'adoption de la directive, des responsables politiques du Parlement européen n'ont pas tardé à réagir. « De nouvelles formes d'exploitation seront criminalisées et les droits des victimes, y compris ceux des migrants, seront améliorées », s'est ainsi félicitée la co-rapporteure du texte, la Suédoise Malin Björk.Et d'ajouter : « Nous avons amorcé un changement, les États membres doivent maintenant tirer le meilleur parti de cette directive et veiller à ce que les femmes et les jeunes filles ne soient pas achetées et vendues en Europe. »


  • Violences des jeunes: pas de restauration de l’autorité sans un Etat sûr de sa force

    La mobilisation générale sonnée par l’hôte de Matignon exige d’assumer de renverser le rapport de force avec ceux qui bafouent les règles de la République. Ce qui implique d'être exemplaire et intransigeant
     
     
     

    Volontaire, Gabriel Attal, jeudi, a employé les mots justes pour décrire les maux qui rongent la société française : violences de plus en plus fréquentes, affaissement de l’autorité publique, sentiment d’impunité chez les délinquants, y compris les plus jeunes, population sidérée, pour ne pas dire exaspérée. Le Premier ministre a beaucoup promis pour contrer cette « spirale de la violence » qui n’est pas propre à la France et est diagnostiquée depuis trop longtemps, sans suite ou si peu. Son discours fera-t-il date ? Se traduira-t-il par le « réarmement » civique et moral annoncé par Emmanuel Macron en janvier ?

     

     

     

    En en appelant à toutes les bonnes volontés de la société civile, Gabriel Attal a admis que « la faiblesse de nos réponses passées, témoignait d’une forme d’abandon et de renoncement » à faire respecter l’autorité. Un point central. On peut convoquer la responsabilité de parents absents, des écrans et des réseaux sociaux, l’entrisme idéologique ou le repli sur soi, les auteurs des violences prennent toujours pour cible ceux qu’ils perçoivent comme plus faibles qu’eux : des individus sur lesquels exercer une emprise. Pire, nos institutions elles-mêmes.

     

    La mobilisation générale sonnée par l’hôte de Matignon exige d’assumer de renverser le rapport de force avec ceux qui bafouent les règles de la République. Ce qui implique, avant d’engager une grande concertation collective, que l’Etat lui-même soit exemplaire et intransigeant, à tous les niveaux, rompant ainsi avec les coupables atermoiements du passé. C’est le message qu’attendent nombre d’élus locaux en première ligne des violences ordinaires du quotidien.

     

    La fermeté ne va pas sans accompagnement, nous dit le Premier ministre. Mais si l’Etat veut vraiment rétablir son autorité, et donc sa crédibilité, celle-ci doit aussi être un préalable à toute forme de soutien. Faute de quoi la notion de contrat social restera, hélas, un vague leurre.