• Navettes fluviales à Bordeaux : un nouveau ponton à Darwin à partir du 9 mars

    Navettes fluviales à Bordeaux : un nouveau ponton à Darwin à partir du 9 mars

    À partir de septembre, la desserte du ponton Bastide-Darwin sera quotidienne

     

    Le premier BatCub a traversé la Garonne il y a près de onze ans. Et la petite flotte de trois bateaux a transporté plus de 378 000 usagers depuis la création du service de transport fluvial de Bordeaux entre le pont de pierre et le pont d’Aquitaine. Un nouvel arrêt pour les Bat3 sera mis en service à partir du 9 mars au ponton Bastide-Darwin (situé au 21, quai de Queyries, c’est-à-dire au niveau des Chantiers de Garonne) dévoilent Keolis et Bordeaux Métropole ce mardi 5 mars.

     

    Le week-end d’abord

    Pour l’heure, cet arrêt ne sera desservi que les samedis, dimanches et jours fériés toutes les cinquante minutes de 9 heures à 19 h 50 en hiver et 21 h 30 en été (14 allers et retours en hiver et 16 en été). La période d’été débutera le 1er avril et prendra fin le 1er septembre.

     

    Cet arrêt est connecté aux arrêts des bus 25 et 61 ainsi qu’à une station V3. Désormais, six pontons seront desservis : Stalingrad/Quinconces/Bastide Darwin/Les Hangars/Cité du vin/Lormont bas, toutes les cinquante minutes.

    Les navettes fluviales font partie du réseau TBM et sont accessibles avec tous les titres de transport TBM (2 euros le voyage). Depuis leur mise en service, en 2013, une augmentation de la fréquentation est enregistrée chaque année ( 351 983 voyageurs en 2022 contre 378 014 voyageurs en 2023) est-t-il précisé.

     

    Benauge, Port Garonne et Belvédère

    Par ailleurs, Bordeaux Métropole investit dans une nouvelle flotte innovante afin de renforcer l’offre sur le fleuve et construire des liaisons de cabotage rive droite/rive gauche, y compris en amont du pont de pierre. Quatre nouvelles navettes à motorisation électrique hybride sont prévues. Elles seront mises en service en deux temps, en septembre prochain, puis en septembre 2025. À partir de septembre, la desserte du ponton Bastide-Darwin sera quotidienne.

    Outre Bastide-Darwin, deux autres pontons seront opérationnels en 2024 : Benauge et Port Garonne. En décembre, le chantier du ponton Belvédère, à Bordeaux, sera lancé.


  • Transport à vélo : une coopérative rennaise parmi les pionniers

    La cyclologistique, qui consiste à utiliser la bicyclette pour livrer des marchandises, est un vivier important d’activité et d’emplois, comme ici à Rennes.

    Par Baptiste Cessieux, à Rennes (Ille-et-Vilaine)

     

    Pour transporter, en France, tout ce qui peut l’être à la force des mollets, il faudrait 110 000 équivalents temps plein.

    Pour transporter, en France, tout ce qui peut l’être à la force des mollets, il faudrait 110 000 équivalents temps plein. © Sarah/Tout en vélo

    À Rennes, lorsque l'on veut se débarrasser de ses encombrants, on peut prendre rendez-vous en ligne et déposer à l'heure dite son armoire en bas de chez soi. Si le riverain curieux patiente jusqu'à l'arrivée des services de la métropole, il peut être surpris de voir arriver une remorque tractée par un vélo. Le cycliste n'a pas besoin d'aide : une rampe permet de hisser le volumineux déchet. L'assistance électrique donne ensuite le coup de fouet nécessaire pour emporter l'armoire vers la déchetterie.

    Il ne s'agit pas vraiment d'une révolution. Ces convoyeurs à vélo n'étonnent plus grand monde dans la préfecture d'Ille-et-Vilaine. Depuis 2012, une entreprise s'attelle à remplacer les camionnettes de livraison en ville. Le groupe de fondateurs pédalait déjà depuis trois ans.

    « L'un d'entre eux avait vu les déménagements se faire à vélo lors de ses études au Canada. Il a voulu faire la même chose en rentrant en Bretagne », explique l'un des cogérants, François Dupont. Un engagement politique ? Pas pour lui en tout cas : « Je suis arrivée à la cyclologistique par hasard. Je travaillais dans un autre domaine et en arrivant à Rennes, j'ai commencé un travail chez un logisticien en camion. En 2019, j'ai vu une annonce de Tout en vélo, et c'est plutôt le monde coopératif qui m'a attiré. »

    « Développement porté par des acteurs territoriaux »

    La société rennaise est en effet une scop, société coopérative et participative. Les salariés en sont les propriétaires s'ils le désirent. « Des associés extérieurs sont possibles, mais pas à plus de 35 % et aucun associé ne peut détenir plus de 49 % des parts de l'entreprise, explique le cogérant. Mais de toute façon, la règle des votes est une personne, une voix. »

    Les bénéfices sont ainsi partagés chaque année en trois parts. Une partie incompressible (17,5 %), qui sert de réserve et d'investissement, une partie « travail », bloquée sur un compte pendant cinq ans pour tous les salariés, et une part « dividendes », qui rémunèrent les associés. Un bilan d'activité est présenté toutes les semaines aux salariés et François Dupont anime une réunion tous les deux mois pour discuter stratégie financière et ressources humaines.

     

    Les membres de l'équipe Tout en vélo de Rennes (Ille-et-Vilaine).
©  Tout en véloLes membres de l'équipe Tout en vélo de Rennes (Ille-et-Vilaine). © Tout en vélo

     

    Dès 2015, l'objectif de la petite structure rennaise intéresse au-delà de son territoire. Des entreprises en franchises libres Tout en vélo se créent à Rouen (Seine-Maritime) et Grenoble (Isère). « La logistique est un domaine aux caractéristiques propres à chaque territoire, explique-t-on à Tout en vélo. Il paraît donc évident que le développement soit porté par des acteurs territoriaux. »

    Cela signifie qu'aucun droit d'entrée ou pourcentage du chiffre d'affaires n'est demandé. Seule obligation : livrer à vélo. Le réseau comporte aujourd'hui quatorze coopératives de Marseille (Bouches-du-Rhône) au Havre (Seine-Maritime), en passant par Lyon (Rhône) ou Nantes (Loire-Atlantique).

    Énorme marge de progression

    Avec l'expansion, un problème de ressources se dessine petit à petit : il faut des vélos-cargos pour assurer les 410 000 livraisons annuelles du réseau. Historiquement, ceux-ci étaient construits dans la scop de Rennes. Le besoin augmentant, les activités de construction et de logistique sont séparées.

    En 2021, une nouvelle structure est créée, toujours nommée Tout en vélo mais sous un autre format juridique : la société coopérative d'intérêt collectif (Scic). « Le besoin de vélos se doublait d'un besoin d'animation de réseau, pour la transmission des savoir-faire », précise Samuel de Gentil-Baichis, codirecteur de la Scic.

    Trois cents vélos sortent chaque année des ateliers de la structure contrôlée à 40 % par les scops Tout en vélo, 30 % par les salariés et 30 % par des partenaires locaux. Mais les quatorze entreprises du réseau ne représentent que 20 % des ventes. « La plupart des cyclologisticiens de France travaillent avec nous », explique Samuel de Gentil-Baichis. Selon l'Ademe, le secteur dénombrait 180 à 200 entreprises en 2023.

    « Cela représente 2 200 à 2 400 équivalents temps plein », ajoute Margherita Alessandrini, responsable du programme cyclocargologie, pour l'association Les boîtes à vélo. « L'enjeu est de trouver l'équilibre économique dans ce secteur, qui demande aujourd'hui 28 postes par millions d'euros de chiffre d'affaires. C'est deux fois plus que la moyenne d'une entreprise française. » Pour cette observatrice du secteur, la cyclologistique a une énorme marge de progression. Pour transporter tout ce qui peut l'être à la force des mollets, il faudrait 110 000 équivalents temps plein.





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