• À Bordeaux, le ministre des Transports reste muet sur le financement des RER métropolitains

     

    À Bordeaux, le ministre des Transports reste muet sur le financement des RER métropolitains

     

    Invité à Bordeaux pour le colloque annuel du Gart, le ministre Patrice Vergriete confirme la priorité du gouvernement en faveur des RER métropolitains, sans préciser la question du financement

    En visite à Bordeaux ce mercredi au colloque du Groupement des autorités responsables de transport (Gart), Patrice Vergriete, ministre des Transports, a confirmé le caractère prioritaire des projets de RER métropolitains, sans apporter d’élément nouveau sur la question de leur financement. « Avec le gouvernement, c’est souvent ‘‘je décide, les collectivités payent’’. L’État annonce beaucoup mais paye peu », ironisait l’ex-député européen Gilles Savary avant l’ouverture de la séance. Il ne s’était pas trompé.

    Le Gart a fait des RER métropolitains le thème central de son colloque annuel, car ces projets de trains du quotidien autour des agglomérations séduisent un nombre croissant d’élus. En 2022, Emmanuel Macron appelait la construction de RER autour des 10 plus grandes agglomérations, utilisant les infrastructures ferroviaires existantes. Aujourd’hui, on dénombre une trentaine de projets. Celui de Bordeaux est l’un des plus avancés. « C’est normal, on y travaille depuis 10 ans », justifie Alain Rousset, le président de la région Nouvelle-Aquitaine. Une première ligne cadencée à la demi-heure circule déjà entre Libourne et Arcachon.

    150 millions d’euros en Nouvelle-Aquitaine

    D’autres ont émergé depuis, à La Rochelle ou encore autour de Bayonne avec le RER basco-landais, de Saint-Sébastien, en Espagne, jusqu’à Dax. Ils visent tous à apporter les transports en commun dans les zones périurbaines. Problème, le coût du ferroviaire. Quelque 800 millions d’euros sont fléchés sur les RER au niveau national, dont 150 millions d’euros en Nouvelle-Aquitaine, sans aucune clé de répartition entre l’État et les collectivités locales. Sur ce point, Patrice Vergriete est resté muet.

    Le ministre a vanté les mérites des trains du quotidien pour décarboner les transports et « maîtriser la métropolisation ». Il a également appelé les élus locaux à bâtir des schémas régionaux efficaces, entre trains et cars express, sans forcément attendre le coup de pouce du pouvoir central. « On peut imaginer un RER sans l’État, arrêtons de penser que rien n’est possible sans l’État », a-t-il déclaré, suscitant l’inquiétude de certains élus. Vice-président du Conseil régional chargé des transports, Renaud Lagrave ne cache pas sa déception : « j’attendais qu’on nous donne un peu de visibilité, mais il n’y a rien ! Ce n’est pas à la hauteur de ce qu’on attendait. C’est un ministre qui arrive, on va lui laisser le bénéfice du doute… ». Pour lui, la question du financement reste entière. Une conférence du financement est annoncée au niveau national pour juin 2024. On y verra alors plus clair.

    La LGV évoquée

    Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, s’est entretenu en aparté avec le ministre des Transports sur le projet GPSO de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse/Dax. « Je lui ai demandé d’être attentif à la branche vers Dax, car sa réalisation conditionne les 20 % de participation de l’Union européenne », explique-t-il. Le président Rousset a également alerté Patrice Vergriete sur « le mur d’investissement pour faire face à la remise en état des infrastructures ». Soit environ 100 millions d’euros par an en Nouvelle-Aquitaine.

     


  • Arnaques, violences et représailles : à Orly, les taxis clandestins font leur loi

    Un (vrai) taxi à Paris.
    THOMAS SAMSON/AFP

     

    Arnaques, violences et représailles : à Orly, les taxis clandestins font leur loi

    Chauffeurs sans papiers ou fausses cartes VTC, les fraudes au transport de personnes se multiplient dans les aéroports. Une situation qui inquiète les professionnels, à quatre mois des Jeux olympiques.

    De prime abord, l’homme paraît sympa. La cinquantaine, bien habillé : sur un malentendu, on pourrait nous-mêmes se faire avoir. Mais son discours, bien rôdé, laisse soudainement place à l’exaspération.

    Il nous propose 80 euros pour un Orly-Paris rive gauche, on lui rétorque que le forfait pour ce trajet, fixé par arrêté, est deux fois moins cher. « Vous ne me faites pas confiance ? », souffle-t-il, avant d’être plus radical, quand il apprend que nous sommes journalistes : « Dégagez ! » Non loin, l’un de ses collègues balaie du regard les touristes fraîchement débarqués.

    Une fois sa cible identifiée – un couple de retraités –, il fonce. « Taxi, taxi ? », leur demande-t-il, alors que nous sommes de nouveau interpellés. Autre racoleur, même technique : l’homme nous enjoint de le suivre « pour ne pas patienter trop longtemps », mais ses tarifs sont exorbitants. Nous refusons ; le couple accepte. Sur eux, le piège s’est refermé. Comme des milliers de voyageurs, ils viennent de se faire arnaquer.

    À la sortie du terminal 4 de l’aéroport d’Orly, les mots fusent. « Voleurs », « sans-gêne », « mafieux », « dangereux ». Chez les taxis - les vrais -, les racoleurs ont mauvaise presse. « Ces gens nous volent nos clients, et les autorités ne font rien », déplore Amir, taxi depuis une vingtaine d’années.

     





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