Virus du Nil occidental en France : symptômes, transmission… Est-il dangereux ?
Un nouveau cas d’une infection autochtone par le virus West Nile vient d’être identifié au CHU de Bordeaux. Qu’est-ce que c’est ? Est-ce dangereux ?
Un virus implanté
La maladie à déclaration obligatoire a été enregistrée par l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine et par Santé publique France. Laurent Filleul, responsable de la cellule régionale de Santé publique France, note que cette année a vu moins d’infections autochtones que la précédente : « En effet, l’an dernier, nous avons repéré dans la région une dizaine de cas, confirme-t-il. Mais ce premier cas à la veille de l’hiver, n’est pas forcément une bonne nouvelle. Certes, les moustiques vont petit à petit disparaître avec les premiers froids. 2023 avait connu l’émergence du virus dans notre région. Désormais, le virus est bien implanté et il va falloir apprendre à vivre avec. » Les personnes piquées par un moustique porteur du West Nile n’auront, pour 80 % d’entre elles, aucun symptôme ; les autres vont déclarer une fièvre après trois jours d’incubation, avec douleurs musculaires, maux de tête, éruption cutanée. Les complications neurologiques (méningite, encéphalite) concernent 1 % des cas.
« Aucune campagne de démoustication n’a été préconisée. Le moustique Culex a un rayon d’action de 3 kilomètres »
Dès la suspicion d’infection au West Nile, le centre de transfusion sanguine a été averti, des mesures ont été prises pour sécuriser les dons. Une première en 2023, qui donc se précise cette année. La survenue de plusieurs cas humains d’infection au virus West Nile en Gironde en juillet 2023, puis la découverte de deux dons de sang trouvés rétrospectivement positifs vis-à-vis de cet agent après leur mise en quarantaine, ont conduit la Direction générale de la santé à saisir le Haut Conseil de la santé publique sur la nécessité d’actualiser ses avis sur la conduite à tenir vis-à-vis des dons de produits du corps humain réalisés plus de sept jours avant la date de l’alerte. Au regard du risque épidémiologique, il est désormais recommandé de maintenir la pratique du dépistage génomique viral lors de dons du sang.
Surveillance active
« Aucune campagne de démoustication n’a été préconisée, signale Laurent Filleul. Le moustique Culex a un rayon d’action de 3 kilomètres, la personne a été diagnostiquée un peu tard et la saison hivernale n’est pas propice à la multiplication de la présence des moustiques. »