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« Voleurs », « arnaque »… La gauche en colère contre le gouvernement proposé par Barnier
« Voleurs », « arnaque »… La gauche en colère contre le gouvernement proposé par Barnier
Michel Barnier a proposé une liste de 38 ministres ce jeudi 19 septembre, dont un grand nombre est issu de la droite et du centre. La gauche dénonce un « mépris des urnes ».
« Voleurs d'élections. » La liste des ministres proposée par Michel Barnier, clairement identifiée à droite, fait bondir la gauche alors que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des législatives. Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, appelle à la mobilisation ce samedi 21 septembre contre ce qu'il appelle « la plus grande arnaque de la Ve République ».
« Emmanuel Macron et les 40 voleurs d'élections », écrit-il sur son compte X alors que 38 noms ont été proposés par Michel Barnier au président de la République, parmi lesquels figurent Bruno Retailleau, Annie Genevard ou encore Sophie Primas. « En France, sous Macron, ce sont tous les battus des dernières élections qui vont composer le gouvernement », a-t-il également
regretté.
Sur X, Manuel Bompard a aussi dénoncé la nomination de Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur, comme l'a révélé Le Point, rappelant ses anciennes déclarations lors des émeutes de juillet 2023 qui ont suivi la mort de Nahel à Nanterre. Le président des sénateurs LR avait fait un lien entre l'immigration et les violences urbaines en évoquant, comme source de la crise, une « régression vers les origines ethniques ».
« Une parodie de la démocratie »
Même réaction pour l'Insoumis Louis Boyard, qui déplore une « parodie de la démocratie ». Paul Vannier, lui, est plus catégorique et parle d'une « insulte à la démocratie ». « Trente-huit ministres ? Une gamelle pour chaque perdant. Et toujours les mêmes goinfres », écrit le député du Val-d'Oise sur X.
Le socialiste Arthur Delaporte regrette un « mépris des urnes ». « Emmanuel Macron perd sévèrement les élections européennes, puis les législatives. Allié avec la droite la plus rance, son parti récupérerait la moitié des ministres de plein exercice. Quel mépris des urnes ! » dénonce-t-il sur ses réseaux sociaux.
Aux yeux de la députée Clémentine Autain, rattachée au groupe ECO à l'Assemblée depuis avoir été écartée de chez LFI, le futur gouvernement est « illégitime », a-t-elle dénoncé, ce vendredi matin, au micro de RTL.
« Une immense provocation »
Le nom de Laurence Garnier, sénatrice de Loire-Atlantique pressentie pour le ministère de la Famille, fait également bondir les élus à gauche. « Anti-IVG, pro-Manif pour tous, et même contre le délit de thérapie de conversion… Laurence Garnier au ministère de la Famille, ce serait une immense provocation », écrit la députée Insoumise de Paris Sarah Legrain sur X. Laurence Garnier, dont les positions sont jugées conservatrices, a notamment voté contre la constitutionnalisation de l'interruption volontaire de grossesse.
Pointant du doigt le profil de Laurence Barnier, de Bruno Retailleau ou encore de Catherine Vautrin, la cheffe de file des députés Insoumis, Mathilde Panot, a évoqué, vendredi matin, un « gouvernement de la Manif pour tous ». Catherine Vautrin, ministre démissionnaire du Travail et de la Santé, pressentie pour aller aux Territoires, avait voté contre le mariage pour tous, et était très impliquée dans la Manif pour tous. Le patron des LR au Sénat avait aussi manifesté contre le mariage homosexuel.
« On perçoit dans les noms qui sont donnés pour l'instant une extrême droitisation de la macronie », a regretté l'Insoumise sur le plateau de TF1, qui s'est dite « en colère ». « On ne respecte pas le suffrage universel. »
« À la lecture des noms qui circulent, une seule remarque : mais qu'est-ce que ce serait si la droite avait gagné les élections ? » ironise, de son côté, Aurélien Rousseau, député du Nouveau Front populaire des Yvelines.À LIRE AUSSI Ni Dupond-Moretti, ni Bertrand : Le Pen dicte ses conditions à BarnierSelon les dernières informations, le gouvernement de Michel Barnier devrait comprendre 38 membres, dont 16 ministres de plein exercice, parmi eux 7 macronistes et 3 Républicains, 2 MoDem, un Horizons ou encore un du parti centriste UDI. Un seul élu « divers gauche » devrait rejoindre l'exécutif. Il s'agit de Didier Migaud, actuel président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique et issu du Parti socialiste.
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