• Gironde. « Cette rivière mérite d’être mieux protégée » : bientôt une réserve naturelle nationale sur le Ciron ?

    Gironde. « Cette rivière mérite d’être mieux protégée » : bientôt une réserve naturelle nationale sur le Ciron ?

     

    Gironde. « Cette rivière mérite d’être mieux protégée » : bientôt une réserve naturelle nationale sur le Ciron ?

     

    Au cœur de la hêtraie du Ciron dans les gorges qui s’étendent sur Bernos-Beaulac, Pompéjac, Lucmau, Uzeste et Villandraut. © Crédit photo : A. D.

     

    Le syndicat du Ciron a lancé les premières études afin de créer trois aires protégées en amont, au milieu et en aval de la rivière. Le début d’une longue procédure qui devra être validée par le préfet et le ministère de l’Écologie. Bouclier efficace ou mise sous cloche ?

    Première question bleue d’un futur “Trivial Pursuit” : quel est le point commun entre la réserve géologique de Saucats, le banc d’Arguin, les marais de Bruges, les dunes et marais de Hourtin, les prés-salés d’Arès et l’étang de Cousseau ? Toutes ces pépites environnementales de Gironde sont des Réserves naturelles nationales (RNN). En somme, des aires de protection forte, sorte de boucliers face aux assauts de la bétonisation, du surtourisme et des intérêts privés.

     

    Deuxième question, pour un camembert bleu cette fois ? Pourquoi le Ciron, la rivière emblématique du Sud-Gironde, est-elle si connue ? Ses eaux fraîches serpentent sur trois départements (Landes, Lot-et-Garonne, Gironde) et 90 kilomètres avant de plonger dans la Garonne. Une eau miraculeuse capable de préserver au cœur de ses gorges une forêt de hêtres depuis plus de quarante millénaires, et même de créer un brouillard magique sur les vignes du Sauternais.

    Pas question de faire fuir les pêcheurs.Pas question de faire fuir les pêcheurs.

    A. D.

    Une stratégie en deux temps

    Le syndicat mixte d’aménagement du bassin-versant du Ciron a lancé un projet de création d’aires protégées. « Les outils juridiques actuels ne suffisent pas », juge le syndicat qui a testé tous ces ustensiles : Natura 2000, Commission locale de l’eau, espaces naturels sensibles, etc. « Le projet Unesco est tombé à l’eau car le Ciron n’était pas une réserve naturelle. Cette rivière mérite une meilleure protection. » Une étude de préfiguration, financée par le Fonds vert, a donc été lancée début 2024. Elle est menée par la Sepanso Nouvelle-Aquitaine. Objectifs : obtenir un arrêté de protection du préfet d’ici deux ans et créer une réserve naturelle nationale d’ici trois à six ans.

    Plusieurs zones du Ciron sont déjà fermées à la navigation de loisir.Plusieurs zones du Ciron sont déjà fermées à la navigation de loisir.

    A. D.

    Cette stratégie en deux temps pousse le syndicat du Ciron à rencontrer tous les usagers de la rivière : propriétaires forestiers, chasseurs, pêcheurs, viticulteurs, naturalistes, agriculteurs, kayakistes, industriels, pisciculteurs, etc. « Nous leur disons que ce projet de réserve naturelle n’est pas une mise sous cloche », insiste le président Olivier Douence, maire de Pompéjac. De quoi soulager les sylviculteurs, les paloumayres et les amoureux de truite fario.

    Sur la zone aval du Ciron.Sur la zone aval du Ciron.

    A. D.

    Le dernier mot au ministre

    La création d’une réserve naturelle sur l’ensemble du bassin-versant étant impossible, le syndicat vise trois zones distinctes dont la superficie n’est pas encore arrêtée : une zone amont vers Lerm-et-Musset, une zone centrale vers Bernos-Beaulac et une zone aval vers Barsac. Trois « poches » symboliques et représentatives de sa diversité. « Il y a le Ciron des sables, le Ciron des gorges et le Ciron des vignes », énumère le syndicat.

    Le « Ciron des vignes » fait la particularité du vin du Sauternais.Le « Ciron des vignes » fait la particularité du vin du Sauternais.
    A. D.

    Sur ces trois sites, des règles communes seront gravées dans le calcaire. Exemples : préservation d’espèces emblématiques, interdiction des coupes rases sur les berges, création de zones tampon pour préserver la hêtraie préhistorique, etc. « Le périmètre et les règles restent à définir. Nous ne sommes qu’au début du projet. Les secteurs de protection pourront être agrandis dans le futur », note le syndicat. La surface d’étude s’étend aujourd’hui sur 800 hectares. Des propriétaires forestiers à Lerm-et-Musset ont déjà donné leur feu vert. Le préfet et le ministère de l’Écologie rendront leur verdict dans les prochaines années.

     

     
     
     
     
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