Cela étant dit, Pierre Hurmic, accompagné de son adjoint à la sécurité Marc Etcheverry, a d’abord plaidé la cause bordelaise auprès du ministre de l’Intérieur. Avec comme première revendication la présence permanente d’une compagnie de CRS à Bordeaux, maintes fois demandée par le maire depuis le début de son mandat. « La Ville n’en est pas dotée, ce qui est une anomalie géographique. Lyon et Lille ont deux compagnies de CRS à demeure, Montpellier, Nice et Toulouse en ont une. Cette anomalie doit être réparée… Nous n’avons pas de réponse aujourd’hui à cette question. Mais le ministre a entendu nos arguments. Il pourrait y avoir des annonces courant janvier. »
Ponction
Président du Forum français de la sécurité urbaine, le maire de Bordeaux avait échangé, au préalable, avec Nicolas Daragon, le ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, dont le projet de « Beauvau des polices municipales » pourrait élargir les prérogatives des policiers municipaux. Une option dont Pierre Hurmic se méfie comme le lait sur le feu : en gros, pas question pour les collectivités locales de financer des missions jusqu’à présent à la charge de l’État.« J’ai évidemment alerté Bruno Retailleau sur la façon dont l’État traite actuellement les collectivités locales, sur la colère de maires qui monte… À Bordeaux, ce sera une ponction de 16,5 millions d’euros sur les finances. » Un chiffre que les Bordelais connaissent bien : il est inscrit sur la banderole revendicative placardée sur la façade de l’hôtel de ville, provoquant l’ire du préfet Étienne Guyot…