Les riverains et notamment les commerçants ne semblent pas vraiment s’en inquiéter. « Il y aura moins de passage en voiture, ce n’est pas un problème pour nous, et les travaux, depuis le tramway, on connaît », dit un courtier en assurance. « Cela va améliorer le quartier, considère le patron du Café Sainte-Croix. Et puis nous avons l’habitude des travaux. » Ils connaissent le programme : la mairie leur a en effet présenté, lors d’une réunion publique, les grandes lignes des transformations à venir.
Les chaînes qui bordent le parvis de l’église Sainte-Croix seront supprimées.Qu’en retenir ? Pas moins de 1 575 m² de surface vont être désimperméabilisés (suppression de bitume et pavés). Soixante-six arbres seront plantés dont sept « à haut développement ». Les placettes (devant l’école de journalisme et le TnBA) seront redessinées. La piétonnisation va s’étendre grâce à l’installation de bornes qui restreindront le passage de véhicules motorisés. Des rues vont être mises en sens unique et des places de stationnement seront supprimées. L’objectif est aussi de créer une continuité verte entre les quais et la place André-Meunier. En outre, les chaînes entre les poteaux seront démontées pour permettre « une grande fluidité des déplacements piétons ».
Avec des fouilles
Dans un premier temps, comme à l’accoutumée, les travaux vont porter sur les réseaux en sous-sol : électricité, fibre et assainissement. Ils dureront jusqu’en mars 2025. Puis viendra le moment de s’atteler aux aménagements en surface, d’avril 2025 à décembre 2026. À noter : tous ces chantiers, amenés à se déplacer, ont lieu dans une zone historique. En même temps, des fouilles archéologiques seront menées. Et il est fortement envisagé de découvrir quelques vestiges médiévaux.
Programme de piétonnisation
Conformément à la volonté municipale, toute cette restructuration s’inscrit dans le Plan climat métropolitain et le plan d’action de la Ville en faveur des mobilités douces et de la lutte contre les îlots de chaleur. « Le programme de piétonnisation se poursuit, indique la mairie. Plusieurs nouveautés l’illustrent comme l’extension du secteur piéton à contrôle d’accès dans le quartier Bordeaux-sud (8 hectares) désormais le plus grand de France. »
Voilà qui plairait sans doute aux moines bénédictins installés au VIIIe siècle. Ceux-ci, comme le précise une plaque touristique apposée sur un mur de la place, avaient à cœur de cultiver la terre. Du temps de leur présence, la place Renaudel et ses abords étaient bien végétalisés.