Soutenu par des élus de diverses sensibilités politiques, le projet de liaison ferroviaire entre la métropole bordelaise et Lacanau-Océan fait l’objet d’une étude d’opportunité. Elle est confiée à l’A’urba. Les résultats sont attendus en fin d’année
Rétablir une liaison ferroviaire entre la métropole bordelaise et Lacanau. Le sujet est revenu avec force cette année, notamment le 12 mars lors d’une réunion publique à Saint-Médard-en-Jalles. Stéphane Delpeyrat-Vincent y avait invité ses collègues maires des autres communes situées sur le tracé pour marquer symboliquement la volonté de ressusciter le rail.
Car une ligne ferroviaire a déjà existé dans ce secteur. Fermée aux voyageurs en 1954, puis au transport de bois en 1978, elle a fini par disparaître physiquement, remplacée par une couche de bitume cyclable jusqu’à l’Océan. En 2008, le Parti communiste est le premier à prôner un retour du train ou plutôt d’un tram-train. En 2019, une étude d’opportunité impulsée par Lacanau voit le jour. Sans lendemain.
Il faut attendre 2024 pour qu’une nouvelle étude d’opportunité soit commandée. Elle est confiée à l’Agence d’urbanisme Bordeaux Aquitaine (l’A’urba). Y a-t-il un réel besoin ? Pour quels publics ? Quid des technologies (batteries électriques, hydrogène) mobilisables ? Les conclusions sont attendues en fin d’année. Un premier jalon avant d’aller éventuellement plus loin avec la Région, compétente en matière ferroviaire.
Pas de mur
Le maire socialiste de Saint-Médard veut y croire. « Il n’y a pas de mur entre le Médoc et la métropole. L’adhésion de Saint-Médard au parc naturel régional en est la preuve », souligne Stéphane Delpeyrat-Vincent. En partant du carrefour de Cantinolle (connexion avec le Tram D), la voie ferrée pourrait suivre l’axe routier jusqu’à la station balnéaire. L’adhésion au projet transcende les étiquettes. Christophe Duprat, maire LR de Saint-Aubin-de-Médoc, n’y voit que des avantages. « Salaunes, Sainte-Hélène et Lacanau se densifient. Leur développement démographique doit être pris en compte dans les mouvements pendulaires. Plus il y aura de gens dans les transports en commun entre Lacanau et Bordeaux, et plus la circulation sera fluide sur cet axe aujourd’hui hypersaturé. » L’été, le train, connecté à la ligne D du tramway, permettrait de décarboner la route des plages.
Pôle d’échanges multimodal
Laurent Peyrondet, maire Modem de Lacanau, plaide pour une desserte ferroviaire jusqu’à l’océan, avec connexion au futur pôle d’échanges multimodal (PEM), prévu à hauteur du rond-point du casino. « Cela fait partie du partenariat d’aménagement avec l’État. Toutes les offres liées à la mobilité y seront regroupées : vélos, navettes interquartiers, navettes de plage, etc. Le cahier des charges est en cours de montage. Les travaux démarrent en 2025. Les navettes seront testées l’été prochain, même si le PEM n’est pas fini », annonce l’édile.
Comme tous les sujets d’infrastructures, ce projet de train est à considérer sur une échelle de 8-10 ans. D’ici là, Laurent Peyrondet et Christophe Duprat poussent pour que les cars régionaux de la ligne 421 (ex 702) n’aillent plus systématiquement jusqu’à la gare Saint-Jean, mais s’arrêtent à Cantinolle, au terminus du Tram D. « On augmenterait ainsi la fréquence des cars sans coût supplémentaire. » Autre possibilité de rabattement depuis juin : la ligne G (bus express) entre Saint-Aubin et Bordeaux, qui transporte déjà plus de 25 000 voyageurs par jour.