Ce vendredi 20 octobre, la tempête Aline est passée sur le bassin d’Arcachon en décapant de l’eau tout ce qui n’était pas bien amarré. Ce coup de vent a certes été assez classique mais tout de même violent, avec des rafales d’ouest sud-ouest à plus de 110 km/h (112,7 km/h enregistrés à 9 h 13 au Cap Ferret). Un vent si puissant qu’il a poussé sur les plages du fond du Bassin des dizaines et des dizaines de bateaux à la dérive.
Réglons d’abord un point : les noms des tempêtes sont choisis à l’avance, alternant masculin et féminin. La prochaine s’appellera donc Bernard, et celle d’après Céline. Ceci étant clarifié, revenons à Aline. Ce vendredi matin, l’eau est montée sur les plages comme pour un coefficient de 100 alors qu’il n’était que de 62. Ceci s’explique en partie par « une baisse de la pression atmosphérique sous les 980 hPa à 979,3 hPa relevée à Cazaux, ce qui n’était plus arrivé depuis mars 2018 », comme l’a noté le météorologue teichois Florian Clément.
Il a plu, beaucoup, et venté, pas mal. La circulation avait été interdite par arrêté municipal sur les plages océanes de La Teste-de-Buch et même la dune du Pilat avait fermé son parking. Quelques branches sont tombées mais c’est sur l’eau que les dégâts ont été les plus impressionnants. Comme en octobre 2020, des dizaines et des dizaines de bateaux ont rompu leurs amarres et sont parties à la dérive, poussées par le vent vers le fond du Bassin.
En début d’après-midi, Cyril Clément, directeur du Syndicat mixte des ports du bassin d’Arcachon (SMPBA), faisait les comptes : « Nous avons une soixantaine de bateaux échoués entre Lanton et Arès, dont les deux tiers viennent de la presqu’île du Cap Ferret. Deux bateaux ont complètement coulé sur les perrés d’Arès. Et quatre au total sont très abîmés. C’est à chaque fois un problème d’amarre rompue en ce qui concerne les 980 corps-morts gérés par le SMPBA, renouvelés par tiers tous les ans. »
Trouver les propriétaires
Les services ont fait un travail d’identification des bateaux, avant d’appeler les propriétaires pour les informer de cette (mauvaise) fortune de mer.
Un bateau s’est fracassé contre une dégustation de Claouey, celle où avaient été tournées certaines scènes des « Petits mouchoirs ».Le désordre engendré par Aline a surtout été visible sur la presqu’île. « Beaucoup de gens ont attendu avant de rentrer leur bateau, explique Philippe de Gonneville, le maire Horizons de Lège-Cap-Ferret, parce que les vacances arrivent et aussi parce qu’il a fait très beau jusqu’ici. Il y avait encore beaucoup de navires au corps-mort, plus que d’habitude à cette époque. La ville compte 3 200 corps-morts. Plusieurs dizaines de bateaux se sont détachées, entre 50 et 100, nous n’avons pas le décompte final. »
Certains sont venus se fracasser sur la jetée de Grand Piquey, dont un ponton flottant s’est arraché pour se retrouver ensuite à sec sur le sable de Petit Piquey. « Nous allons analyser ce qui s’est passé pour les bateaux – de toute façon, les assurances nous le demanderont – pour déterminer les responsabilités de chacun. Est-ce l’amarre du propriétaire qui a lâché ? Le corps-mort de la ville ? »
L’hiver arrive des fois très vite, avant même les vacances de Toussaint…