• La famille suspecte une éventuelle maltraitance du personnel hospitalier. De son côté, l'hôpital de Fontainebleau s'en défend.
    La famille suspecte une éventuelle maltraitance du personnel hospitalier. De son côté, l'hôpital de Fontainebleau s'en défend. - PHOTOPQR/LE PARISIEN
    Info Marianne

    Maltraitance à l'hôpital : enquête préliminaire ouverte après le décès d'une patiente aux hématomes suspects

     
    Une enquête préliminaire a été ouverte à la suite d'une plainte déposée pour des suspicions de maltraitance par la famille d'une patiente âgée de 82 ans de l'hôpital de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Des chocs inexpliqués au niveau du front pourraient ne pas être étrangers à son décès, survenu moins de deux mois plus tard.

    Après les Ehpad, au tour de l'hôpital d'être pointé du doigt pour des soupçons de maltraitance. Selon les informations de Marianne, une enquête préliminaire a été ouverte à l'initiative du procureur de la République de Fontainebleau (Seine-et-Marne) le 8 janvier dernier à la suite d'une plainte de la famille d'une patiente de 82 ans de l'unité de soins palliatifs de l'hôpital de Fontainebleau. Alertés par l'apparition d'un hématome au niveau du front de cette retraitée pendant son hospitalisation, en novembre dernier, ses proches suspectent des manipulations brusques et certaines négligences du personnel soignant. Son décès, intervenu moins de deux mois plus tard, pourrait avoir été précipité par cette blessure cumulée à un second hématome caché sous le premier, selon les premières constatations du médecin légiste chargé de l'autopsie. De son côté, l'établissement rejette fermement toute défaillance de sa part : "Sa prise en charge s'est faite dans des conditions optimales", nous assure-t-on.

    D'ÉNORMES DOULEURS, MALGRÉ LA MORPHINE

    Au début du mois de novembre, Annie B. est prise en charge au service des soins palliatifs de l'hôpital de Fontainebleau. Souffrant d'un cancer, l'apparition de métastases osseuses aux vertèbres a poussé sa famille à cesser les soins à domicile pour préférer un placement dans cet établissement. "A la maison, elle bénéficiait d'un traitement à la morphine, explique Marie Fravalo, sa fille, auprès de MarianneMais la douleur persistait, s'amplifiait… Il lui fallait un accompagnement permanent. Notre attention ne suffisait plus."

    Un transfert qui n'empêche pas sa famille de rester à son chevet. Régulièrement, Marie lui rend visite ou bien téléphone aux soignants pour obtenir quelques nouvelles plusieurs fois par jour. Comme ce mardi 20 novembre... où des incohérences lui ont semblé étrange. "Au matin, je joins le service et une soignante me répond qu'elle est très très endormie, très calme,nous raconte-t-elle. Avec les produits, cela ne m'étonne pas, ce doit être l'effet des anti-douleurs, me dis-je. Mais une ou deux heures plus tard, ma fille, sans savoir que j'avais appelé de mon côté un peu plus tôt, prend également l'initiative de demander des nouvelles de ma mère. Réponse : 'elle est très agitée en ce moment, elle a passé une très mauvaise nuit'. Deux versions contradictoires, il me fallait aller voir sur place !"

    Une fois dans sa chambre, c'est la stupéfaction. Marie y découvre sa mère, pourtant bien installée dans son lit médicalisé, avec un énorme hématome sur le front (voir photo ci-dessous). Malgré la forte dose de morphine, celle-ci se plaint de très fortes douleurs à la tête. "Elle paraissait choquée, sonnée, se souvient sa fille. Elle ne parvenait pas à me dire ce qu'il s'était passé, elle n'en a jamais été capable". Paniquée, Marie sort de la chambre à la recherche de l'équipe soignante. D'après son récit, une première infirmière lui confie avoir "oublié" de la prévenir de cette transformation physique. Mais que s'est-il passé ? "Elle m'a expliqué qu'elle avait pu tomber, qu'elle ne savait pas très bien… Quelqu'un pouvait avoir oublié de fermer la barrière, ou bien elle s'était appuyée sur ses coudes avant de basculer. Peut-être même avait-elle rampé... Une thèse vite écartée par la famille : "Elle ne pesait plus que 37 kilos et elle ne pouvait plus bouger à cause des métastases, s'agace son autre fille, Laurence Noguera. Comment aurait-elle pu faire cet effort ? Et admettons qu'elle soit tombée à cause de la barrière laissée ouverte. D'abord, ce serait une faute du personnel. Ensuite, elle aurait des hématomes ailleurs que sur la tête. A l'épaule, aux cuisses…"

    "C'EST IMPRESSIONNANT, MAIS ÇA N'EST RIEN DE GRAVE"

    A toutes ces questions, l'établissement apporte plusieurs réponses. D'abord, il maintient que cet hématome est dû à une chute. Pour le reste, c'est le flou. "Nous n'avons pas de certitudes quant au motif de sa chute, nous sommes arrivés au moment où elle était déjà tombée, indique Vincent Montheil, chef de l'unité des soins palliatifs de Fontainebleau, auprès de MarianneMais l'hypothèse la plus probable, c'est qu'elle a dû s'agiter, un symptôme très fréquent chez les personnes en fin de vie, et glisser entre les barrières avant de tomber sur la tête...".

    Tout en avouant être "très impacté" par cette procédure, tout comme l'ensemble des soignants, celui-ci se veut ferme : jamais son personnel n'a mis en danger la patiente. Les lits sont volontairement positionnés au plus bas pour préserver la santé des personnes hospitalisées en cas de chute, rapporte-t-il, et les soignants sont tous formés et accompagnés pour soutenir ces "patients fragiles". D'ailleurs, Annie "a été prise en charge immédiatement", jure-t-il.

    Mais comment expliquer que les soignants n'aient à aucun moment prévenu la famille, ni même pu lui apporter d'explications au moment de sa visite survenue pourtant trois jours après la chute, selon le chef de l'unité ? "Ce jour-là, deux autres patients ont eu des complications qu'il a fallu prendre en charge, le fait de les contacter a pu être reporté à plus tard pour pouvoir gérer cette urgence, se souvient-il. De plus, le jour de la venue de la famille, l'équipe soignante n'était pas la même que celle mobilisée le jour de la chute, trois jours auparavant. Il était difficile pour eux de répondre à leurs questions."

     

    En dehors du manque d'information, la famille reproche également à l'établissement de n'avoir procédé à aucun scanner et aucune IRM à la suite du choc. "C'est impressionnant, mais ça n'est rien de grave", aurait même soufflé un cadre du service à Marie, ce jour-là. "S'il y avait eu une justification clinique, nous l'aurions fait, souligne Vincent Montheil. Mais ce n'était pas le cas. Nous avons simplement suivi les strictes recommandations en vigueur pour faire des imageries".

    UNE UNITÉ POURTANT FONCTIONNELLE

    Révoltée par tout ces éléments, la famille demande alors son transfert dans un autre établissement, ce qu'elle obtiendra quelques jours plus tard. Mais Annie est méconnaissable, de l'aveu de ses filles. De très forts tremblements apparaissent. Et celle-ci se révèle "craintive", un trait de caractère que ses proches lui découvrent alors.

    Décidée à ne pas en rester là, Marie décide d'écrire immédiatement au procureur de la République, de déposer une plainte au commissariat de Fontainebleau et même de solliciter les services de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Le 20 décembre, le cabinet de la ministre lui répond transmettre sa correspondance à l'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France "afin qu'une enquête soit diligentée sur les faits relatés""Je peux vous assurer que la question de la bientraitance est un enjeu majeur pour le gouvernement", insiste-t-il dans ce courrier que Marianne a pu consulter. Contacté, l'ARS n'a pas souhaité communiquer sur l'avancée de l'enquête encore en cours.

    DEUXIÈME HÉMATOME

    Mais deux semaines plus tard, le 4 janvier, Annie s'éteint. Et deux jours avant son inhumation, la nouvelle tombe : à l'initiative du procureur de la République de Fontainebleau, une enquête préliminaire est ouverte et une autopsie est ordonnée "in extremis", glisse sa fille Marie. D'après les premières constatations du médecin légiste communiquées à la famille, la trace d'un autre hématome aurait été repéré sous le gros hématome dénoncé par la famille. Un hématome qui, là-aussi, n'avait jamais été porté à la connaissance des proches de la patiente. Et le premier, ayant saigné en continu, ajouté au traumatisme engendré par le second, pourrait avoir joué un rôle dans le décès de la patiente.

    La conséquence d'une maltraitance du personnel de l'hôpital ou d'une chute accidentelle ? "Peut-être a-t-elle été tournée violemment à plusieurs reprises à l'occasion des soins d'hygiène, s'interroge Marie, se basant sur son expérience d'infirmière en gériatrie pendant près de 40 ans. Sans réponse, j'envisage énormément de possibilités. Mais tout ce que nous voulons, c'est savoir."

    Au sein de l'établissement, plusieurs membres du personnel appartenant à d'autres services s'étonnent de cette affaire. "C'est pourtant le service qui fonctionne le mieux", nous lance l'un d'entre eux. "Il n'y a que dix lits dans ce service, c'est très peu, et c'est peut-être le seul qui n'est pas en sous-effectif", observe un autre. Plus exactement, selon la direction de l'hôpital et les syndicatscontactés, une infirmière de l'unité de soins palliatifs a au maximum cinq patients à sa charge dans cette unité. Et deux médecins sont mobilisés chaque jour au chevet des dix malades. De très bons ratios, d'autant plus en contexte de crise du secteur hospitalier. Alors, dans ces conditions, comment expliquer ces blessures ? L'enquête devra répondre à cette interrogation. 


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    L’exigence d’immédiateté gangrène nos pensées et nos modes de vies. Toujours plus vite, toujours plus loin, toujours plus intensément, avec comme conséquences confusion, insatisfaction chronique, comportements compulsifs, appauvrissement intellectuel. Ceci en complète dissonance avec les rythmes biologiques et cosmiques, … bref, avec la vie. Ce rapport démentiel à la sphère spatiotemporelle est un levier majeur de l’hyper consumérisme !

    Propositions pour réduire les consommations abusives

    Justifications 

    Une croissance perpétuelle, même limitée à 1 ou 2% par an, est impossible dans un monde fini. Il y a donc urgence à changer de modes de consommation, de modes de transport, de modes de production. D’où la nécessité de se demander quelles sont les principales consommations abusives qui contribuent au réchauffement climatique, à la dégradation de la biodiversité et des conditions de vie sur la planète.

    Le 1er août 2018, l'humanité aura dépensé l'ensemble des ressources que la Terre peut régénérer en une année. C'est le Jour du dépassement. Si le monde entier vivait comme les Français, ce même jour aurait eu lieu le 5 mai 2018. Il faudrait 2,8 Terre si toute l'humanité vivait comme les Français.

    Propositions

    • prix progressifs pour toutes les consommations excessives par rapport aux besoins (eau, carburants, électricité, ...)
    • mise en débat démocratique de la liste des produits et équipements gaspillant les ressources naturelles et qui devraient donc être fortement taxés (yachts, bateaux et avions privés, piscines privées, gadgets, drones, etc ...)
    • taxer fortement la publicité pour tous les produits et équipements gaspillant les ressources naturelles
    • réduction de la TVA sur les produits de première nécessité et augmentation de la TVA sur les produits de luxe, les produits dangereux pour la santé, les produits inutiles, ...
    • taxer le kérosène des avions (dans un premier temps pour les vols intérieurs), des bateaux de plaisance et le gazole des poids lourds autant que les carburants fossiles des ménages
    • suppression des aides publiques aux aéroports, grands stades, etc ... Transfert de ces aides vers les transports les moins polluants (ferroviaire, vélo, ...)
    • financer les primes ou bonus aux voitures les plus propres par les surtaxes ou malus sur les plus consommatrices (4 x 4 etc ...). Rétablissement de la vignette pour les véhicules particuliers de plus de 10 CV fiscaux
    • mettre ces questions en débat au lycée dès la classe de seconde, afin de donner des moyens d’agir à ceux qui sont les premiers concernés par la dégradation des conditions de vie sur la planète

    Propositions pour réduire les injustices fiscales

    Justifications

    1. La première cause des consommations abusives contribuant au réchauffement climatique, à la dégradation de la biodiversité et des conditions de vie sur la planète, se trouve dans les écarts insensés de revenu et de patrimoine. Par exemple : en France, les très riches émettent 40 fois plus de carbone que les pauvres, mais les 10 % des ménages les plus pauvres paient quatre fois plus de taxe carbone que les 10 % les plus riches !
    1. Chaque année, environ 100 milliards d’euros de recettes en moins pour l’Etat, suite aux baisses d’impôts et aux exonérations fiscales intervenues entre 2000 et depuis 2010

    Propositions

    • impôt sur le revenu : revenir à des barèmes et à des taux d’imposition nettement plus progressifs
    • fusionner l’impôt sur le revenu et la CSG, pour plus de transparence et de simplification
    • plus grande progressivité des droits de succession (baisse sur les petites successions)
    • rétablissement de l’ISF
    • indexation sur l’inflation des salaires jusqu’à 3 000 € et des retraites jusqu’à 3 000 €
    • mise en débat démocratique de l’ensemble des niches fiscales
    • en finir en quelques années avec l’évasion fiscale : supprimer le « verrou de Bercy », instaurer des peines plancher pour les délinquants fiscaux, ...
    • taxation des transactions financières
    • le cumul emploi retraite doit de nouveau être encadré

    D’autres grandes questions à mettre en débat

    Comment donner un pouvoir de décision supplémentaire aux moins de 30 ans sur tous ces sujets qui vont conditionner/obérer leur avenir ?

    Sur quels comportements et consommations mettant en danger notre survie sur la planète ne pourra-t-on pas en rester à des mesures incitatives et en venir à des mesures d’interdiction ? Voir « L'Urgence face à la Catastrophe »

    Quelles réformes structurelles fortes de l’immobilier et de l’habitat permettraient de réduire les distances domicile – travail ?