« Le marché de la VR pour le grand public a de l’avenir. Je pense que tout reposera sur les contenus proposés, car les gens ne viennent pas pour les casques mais plutôt pour l’expérience », abonde Pierre Chicorp. « La VR n’a pas encore de limites, donc pas de fin. Il y aura sans cesse de nouveaux concepts, notamment avec le développement de l’intelligence artificielle », ajoute Clément de Vergezac.
-
« Ce n’est que le début » : les salles de réalité virtuelle en plein essor à Bordeaux
« Ce n’est que le début » : les salles de réalité virtuelle en plein essor à Bordeaux
Avec quatre salles majeures à Bordeaux, les expériences de réalité virtuelle en loisir se développent et se modernisent, sous forme de jeux vidéo, d’escape game ou encore de visites culturelles
Le jour se lève à Gizeh. La grande pyramide de Kheops se dresse à l’horizon. Une guide vous emmène à l’intérieur, dans les couloirs étroits, les pièces cachées ou au sommet de ce monument sacré de l’Égypte antique, pour une balade de quarante-cinq minutes. Sauf que vous êtes en réalité à 3 225 kilomètres de Gizeh, dans la salle de réalité virtuelle Eclipso, à Bordeaux.
Chaque jour, une centaine de visiteurs viennent tester l’une des trois expériences immersives proposées comme celle de « L’Horizon de Kheops », pour une visite dans le temps. Ouvert depuis janvier, ce centre – le seul dans le monde à proposer des immersions culturelles en groupe – vient compléter une offre déjà riche à Bordeaux, avec d’autres salles proposant des expériences immersives en réalité virtuelle, comme les escape games de Virtual Room ou les jeux de tir de Vortex Experience et Eva.
Alors que les géants de la tech Microsoft, Meta ou Apple investissent pour développer et commercialiser leur propre casque VR (« virtual reality » en anglais) et que leur utilisation arrive dans certains métiers comme la santé ou l’architecture, la réalité virtuelle se démocratise progressivement. Et le secteur du loisir est le premier à rendre cette technologie accessible au grand public. « On sent que les gens s’y intéressent de plus en plus. Cette année, on va atteindre un record de fréquentation », assure Clément de Vergezac, responsable événementiel de Virtual Room, l’une des premières salles installées à Bordeaux en 2018.
« On court après la technologie. On a déjà investi et changé de système plusieurs fois »
Dans son espace de 550 m², 25 personnes peuvent jouer simultanément (par équipe de deux à quatre) à l’un des cinq scénarios d’escape game proposés et conçus par le studio de l’entreprise. La sortie récente d’un nouveau scénario sur Astérix est déjà une réussite et représente plus de la moitié des parties lancées chaque jour. « Il y a encore beaucoup de clients qui viennent pour la première fois, mais aussi d’autres qui reviennent tester les autres scénarios », explique-t-il.
Une palette d’expériences
Il semblerait que certains clients, conquis par la VR, reviennent même tester l’expérience dans d’autres salles bordelaises. « Certaines personnes qui sont allées à Eva ou à Virtual Room viennent parfois chez nous ensuite, car nous proposons chacun une expérience différente. Nous sommes tous complémentaires à Bordeaux, c’est un avantage », explique Pierre Chicorp, l’un des créateurs en 2019 de Vortex Experience, qui propose quatre jeux de tirs.
Munis d’un casque, d’une arme et d’une veste sensorielle, les participants s’amusent à tuer des zombies en équipe, dans une grande salle où la liberté de mouvement est totale, à l’exception de quelques obstacles à éviter. Ils ne voient rien du hangar vide et lumineux dans lequel ils se déplacent. Ils sont totalement plongés dans l’univers virtuel, où chacun est modélisé par un personnage mais peut se toucher et se parler.
La salle Eva à Bordeaux-Lac propose également un jeu de tir virtuel.
Archives Thierry David / SOL’expérience, encore perfectible, est plutôt jouissive et permet une immersion totale dans le jeu, à la fois visuelle et sonore. À l’avenir, tous les centres bordelais espèrent introduire plus de sensorialités, comme des odeurs, du toucher, de la chaleur, du froid ou des sols vibrants pour renforcer l’effet de réalité. Les graphismes ne valent pas encore ce qu’on retrouve sur les consoles de dernière génération, « mais l’amélioration constante du matériel permettra d’améliorer la texture visuelle », explique Pierre Chicorp. « Cela va très vite, on court après la technologie. On a déjà investi et changé de système plusieurs fois. Et je suis persuadé que dans deux ans, on le changera à nouveau. »
« Pas de limite »
« L’Horizon de Kheops », à Eclipso, en est déjà à sa troisième mise à jour graphique depuis janvier. Stevan Berthom, directeur d’exploitation d’Eclipso Bordeaux, est persuadé que « ce n’est que le début de la VR et que ce sera le cinéma de demain ». « La réalité virtuelle offre des possibilités qui ne sont pas forcément réalisables dans le réel ou accessibles au grand public. C’est un outil qui, dans le monde culturel, permet de compléter les musées ou les livres. On espère d’ailleurs faire bientôt partie du pass culture », poursuit-il.
« La guerre contre les narcos racaillesPlus de 30 tonnes d’olives saisies et reconnues non-conformes par le laboratoire des douanes de Bordeaux »