• Prélèvements et consommations d’eau: le match nucléaire-agriculture

    Prélèvements et consommations d’eau: le match nucléaire-agriculture

    Depuis, dix ans, l’irrigation des terres agricoles gagne du terrain, augmentant la consommation du secteur
     
    Champ maïs 18/04/2024 Inchauspé
     

    France Stratégie a présenté, jeudi 18 avril, une note sur les enjeux et les usages relatifs aux prélèvements et à la consommation d’eau en France. Côté prélèvements (30 milliards de mètres cubes), c’est le secteur énergétique qui arrive en tête : 47 % lui sont imputables, l’essentiel étant utilisé pour le refroidissement des centrales nucléaires. L’agriculture apparaît, elle, comme la bonne élève, avec 11 % seulement du total prélevé.

     

     

     

    C’est une tout autre affaire lorsqu’on s’intéresse aux consommations d’eau (4,4 milliards de mètres cubes) qui représentent la part des prélèvements qui ne retournent pas aux milieux d’origine. Cette fois, ce sont 14 % seulement qui proviennent de l’énergie et 62% de l’irrigation des terres nécessaire à l’agriculture. Pour les centrales nucléaires, l’essentiel de l’eau douce prélevée est en effet restitué au milieu d’origine (avec une température plus élevée qu’au départ). Pas pour l’agriculture.

     

    Conflits d’usage. Si aujourd’hui, seules 8 % des surfaces agricoles sont irriguées, les auteurs du rapport ont souligné une forte dynamique de l’utilisation de ces techniques. Cette hausse est observable partout, mais elle est particulièrement frappante en Artois-Picardie, où sont cultivés de nombreux « légumes d’industrie » comme les haricots verts, les petits pois et les carottes. « Les agriculteurs ont besoin d’irrigation pour respecter les calibres imposés par les cahiers des charges des industriels » a indiqué Hélène Arambourou, adjointe au directeur du département développement durable et numérique de France Stratégie.

     

    Le taux d’irrigation a aussi augmenté pour la vigne, passant de 3 % à 9 % en quelques années. Cette augmentation de l’irrigation, combinée à la volonté des pouvoirs publics de réindustrialiser l’Hexagone et de relancer le nucléaire, fait dire aux auteurs que les conflits d’usage de cette ressource pourraient s’accroître à l’avenir. Mais ce ne sont pas les nouveaux réacteurs qui seront les plus à blâmer.

    « Violences des jeunes: pas de restauration de l’autorité sans un Etat sûr de sa forceQuadrillage, réseautage… L'opération séduction d'Édouard Philippe pour l'emporter à la présidentielle »