• Le saviez-vous ? Il y a 70 ans, Bordeaux disait adieu à ses derniers tramways de banlieue en faisant la fête

     


     
    Par Cathy Lafon
    Publié le 17/11/2024 à 18h00.
     

    Le 8 novembre 1954, quand les deux derniers trams qui font la liaison avec Léognan et le Bouscat quittent la place Bir-Hakeim, les Bordelais leur font leurs adieux... en dansant. Une scène qui paraît sidérante aujourd’hui

    En 1948, Jacques Chaban-Delmas décide de supprimer totalement le tram - né en 1880 mais en excellent état -, pour le remplacer par un parc d’autobus diesel. Premières lignes visées, celles qui gênent le plus la circulation automobile, c’est-à-dire celles qui traversent la Garonne, sur le pont de pierre, et qui empruntent la rue Judaïque. En homme des Trente Glorieuses, le nouveau maire est un fervent partisan du tout voiture, symbole de modernité.

       
     
     
     
     
     

  • « On ne peut pas éternellement économiser sur le service public » : déçu par les annonces de Barnier, le président de la Gironde contre-attaque

     

    « On ne peut pas éternellement économiser sur le service public » : déçu par les annonces de Barnier, le président de la Gironde contre-attaque

     

    Le président du Conseil départemental de la Gironde annonce une mobilisation du grand public et des élus locaux contre les ponctions de l’État. Il se dit « déçu » et « en colère » après les annonces du Premier ministre aux Assises des Départements de France

    Il espérait la promesse d’un « socle de recettes pérenne et évolutif » pour les 103 conseils départementaux du pays, l’assurance que plus aucun transfert de charge ne se ferait sans « transfert de ressource », une hausse des frais de notaires, voire une plus grande maîtrise du RSA, entre autres mesures solides. Pour une strate « pas comme les autres », privée de levier fiscal depuis la fin de la taxe d’habitation mais bras (mal) armé de l’État pour gérer les politiques de protection de l’enfance, le vieillissement ou le handicap. Surtout, Jean-Luc Gleyze a demandé au Premier ministre de revenir sur les ponctions annoncées sur leurs ressources : les Départements doivent assumer 44 % (plus de 2 milliards d’euros) de l’effort demandé par l’État aux collectivités dans le cadre d’un projet de loi de finances (PLF) dénoncé par les élus depuis plusieurs semaines. Le président du conseil départemental de la Gironde (PS) a exprimé ces « revendications lourdes » à la tribune des Assises des Départements de France, dont il est le chef de file de la gauche, en fin de semaine dernière. Il revient « déçu » et « en colère ».

    Aux Assises des Départements de France, vendredi 15 novembre, Michel Barnier a annoncé une « baisse significative » des ponctions prévues par le PLF : n’estimez-vous pas avoir été entendu ?

    L’intérêt du terme « significatif », c’est qu’il n’est pas chiffré… Il laisse tout espoir ou assure toute déception. Mais il y aura prélèvement : si ce ne sont pas les 2 % annoncés sur nos recettes de fonctionnement, ce sera 1 % ou 0,5 %… Nous, on voulait zéro. J’attendais quelque chose de fort. Michel Barnier nous a dit qu’il « croit aux Départements », qu’il veut qu’on ne soit pas de « simples opérateurs de l’État »… Et puis, il nous parle de « lutte contre l’absentéisme », d’aide à la « prise en charge des charges » des Ehpad sans vraiment d’explication, de cumul des mandats… des sujets périphériques. Le relèvement du plafond des DMTO [les droits de mutation à titre onéreux, les fameux « frais de notaires » des transactions immobilières, l’une des principales ressources des Départements, NDLR] : on demande 1 %, on nous dit 0,5 %, pendant trois années. On est à la limite du jeu de dupes. Je rentre très en colère et avec la volonté de continuer le combat.

    Comment ?

    En engageant la lutte. La gravité de la situation est à la hauteur des spécificités de nos missions. Je relance la mobilisation Défendons nos territoires (lire par ailleurs) et à la fin de la semaine, nous installerons une énorme bâche sur l’immeuble Gironde, à Bordeaux, qui aura vocation à interpeller les citoyens et faire comprendre les enjeux, dire : « Vous êtes concernés par ce qui se passe. » On le fera aussi sur les réseaux, et auprès des sénateurs et des ministères… Je l’ai dit à Michel Barnier : je ne suis pas là pour défendre un pré carré, mais si nous devons être supprimés par asphyxie financière, qui va prendre le relais ? L’État, qui est en déficit abyssal ? D’autres collectivités, qui vont récupérer nos missions et demanderont les mêmes moyens ? Car il faudra être à la hauteur : les enfants à protéger sont là, les personnes vieillissent, il faut les accueillir ; il y a des handicaps à prendre en charge, des collèges et des routes à entretenir…

    “Est-ce que l’État veut asphyxier le service public départemental et le confier demain au privé, pour des Ehpad Orpéa ou des crèches People & Baby ?”

    Mobilisation

    Comme en décembre 2003, quand il avait réuni plusieurs centaines d’élus, d’associations partenaires et de citoyens, Jean-Luc Gleyze relance une journée « Défendons nos territoires ». Ce sera le samedi 14 décembre, à 10 heures, dans l’immeuble Gironde du Conseil départemental. Il en sera question ce lundi matin en session départementale, où les élus vont justement voter des adaptations du budget, vu le contexte national.

    Quelles recettes nouvelles proposez-vous, sans avoir à créer un nouvel impôt local ?

    Je propose de relever de 0,10 point la contribution sociale généralisée (CSG), ce qui représenterait 2 milliards d’euros, qu’on peut flécher vers les Départements : c’est une partie de la solution. Je pense aussi à la taxe spéciale sur les conventions d’assurance, puisque nous finançons les services d’incendie (Sdis) et que grâce aux pompiers, il y a justement moins de biens détruits. La taxe de séjour peut aussi être une réponse. Et puis pourquoi ne pas aller chercher les recettes où elles se trouvent : on a perdu 60 milliards d’euros dans des remises fiscales à des gens qui n’en ont pas vraiment besoin. C’est un choix politique et un choix de société. On ne peut pas éternellement économiser sur le service public.

    En Gironde, quels sont les symptômes de cette « asphyxie » que vous dénoncez ?

    On a perdu en deux ans 210 millions d’euros de droits de mutations. Pour le budget 2025, nous devons faire 70 millions d’euros d’économie en fonctionnement et 110 millions en investissement, et ça, sans les mesures à venir du PLF. On n’a pas d’autre choix que de rogner sur les dépenses. On a déjà baissé nos dotations dans les collèges. On a baissé de moitié les aides aux communes et donc l’aide aux associations. Des départs à la retraite ne vont pas être remplacés au Département, alors qu’on veut créer des postes pour notamment mieux assurer le contrôle des assistantes maternelles et des familles d’accueil. Est-ce que l’État veut asphyxier le service public départemental et le confier demain au privé, pour des Ehpad Orpéa ou des crèches People & Baby ?

    Les présidents des Départements de gauche, aux Assises d’Angers, vendredi 15 novembre.Les présidents des Départements de gauche, aux Assises d’Angers, vendredi 15 novembre.
    Photo A.-G. M.

    Culture, sport, tourisme, aide aux communes : ce ne sont pas des compétences obligatoires et pourtant, vous intervenez dans ces domaines au nom d’une « politique volontariste »…

    Mais quand on aide un club sportif pour faire du handisport, c’est du sport ou du handicap ? Quand on finance des dispositifs pour faire entrer la culture dans les Ehpad et participer à en faire des lieux de vie, ce n’est pas de l’aide aux personnes âgées ? Le tourisme, l’aide aux communes, c’est 15 millions d’euros. Le sport, la culture, 7 ou 8 millions. Nous, c’est 180 millions qu’on cherche.

    Certains de vos collègues ont menacé de suspendre le versement du RSA et la prise en charge des « mineurs non accompagnés » : iriez-vous jusque-là ?

    Plutôt que nous placer dans l’illégalité en ne prenant pas en charge les MNA, je préfère obtenir la reconnaissance de la dette de l’État. Pour les enfants sous protection ou les adultes handicapés, l’État nous doit 21 millions d’euros. S’il le faut, on ira au contentieux en mettant l’État au tribunal. Le RSA était pris en charge à 89 % par l’État et 11 % par les Départements. Aujourd’hui, c’est 43-57. On a eu progressivement une reprise en main par l’État des recettes qui nous étaient affectées. On n’est plus dans l’esprit originel de la décentralisation, qui consistait à choisir le bon niveau de collectivité pour le bon niveau d’action publique, avec les ressources qui allaient avec. Quand on a transféré la protection de l’enfance aux Départements, c’est parce qu’on estimait que c’est le meilleur échelon de proximité pour le faire. Qu’est-ce que l’État ferait mieux que nous, aujourd’hui ? Nous pointer du doigt, c’est profondément injuste.

    « Si les Départements s’effondrent, c’est toute la nation qui vacille. L’abandon des territoires ruraux, on sait ce que ça produit. »« Si les Départements s’effondrent, c’est toute la nation qui vacille. L’abandon des territoires ruraux, on sait ce que ça produit. »
    Thierry David / SO

    Qu’attendez du grand public ?

    Je veux faire la démonstration que l’action publique sert des vies et des personnes. C’est donner à voir ce qui arrive concrètement si demain, le Département n’a plus les moyens d’être à la hauteur de ses missions. Si les Départements s’effondrent, c’est toute la nation qui vacille. L’abandon des territoires ruraux, on sait ce que ça produit. Avec tout le corollaire des mobilisations sociales, dans les rues et dans les votes.

     

     
     
     
     

  • Le Solidaribus, une permanence itinérante sur les campus et en zone rurale pour « créer des liens sociaux »

     

    Le Solidaribus, une permanence itinérante sur les campus et en zone rurale pour « créer des liens sociaux »

    Le Secours populaire de Gironde et le Crous Nouvelle-Aquitaine ont inauguré ce vendredi 15 novembre une permanence itinérante qui interviendra sur les campus et dans les zones rurales de Gironde

    « Nous ne rentrerons pas tous à l’intérieur ! », plaisante Denis Laulan, le secrétaire général du Secours populaire de Gironde, en désignant le camping-car aménagé. Le Solidaribus, projet porté par le Secours populaire de Gironde, avec le soutien du Crous et de la Région Nouvelle-Aquitaine, a été inauguré ce vendredi 15 novembre sur le campus de Pessac.

    La nouvelle antenne mobile a les mêmes objectifs que l’association – accès à la culture, aux sports, aux loisirs, à la santé, etc. – par itinérance, en se déplaçant tout au long de l’année. « Cet outil n’a pas vocation d’être une aide alimentaire, une mission amplement assurée par le Crous », insiste Denis Laulan. « Surtout, c’est un outil pour créer des liens sociaux », complète Jean-Pierre Ferré, le directeur général du Crous de Bordeaux-Aquitaine.

     

    Campus et zones rurales

    La pandémie de Covid-19 a incité l’association à repenser son accompagnement des étudiants, notamment en matière de lutte contre l’isolement. « Nous avons des comités présents à Pessac et Talence, à proximité des campus mais, peut-être insuffisamment proches des étudiants », partage le secrétaire général du Secours populaire de Gironde.

    Jusqu’à la fin de l’année, le Solidaribus effectuera sa tournée au sein des campus universitaires de l’agglomération bordelaise (lire par ailleurs). Il élargira ses actions à partir de janvier 2025, en intervenant dans les zones rurales de Gironde dépourvues d’antennes du Secours populaire. En été et durant les vacances, le dispositif sera toujours actif et interviendra en festivals.

    Prochaines permanences sur les campus :

    Résidence Ausone, Pessac : mercredi 20 novembre, de 17 heures à 20 h 15.
    Cafétéria Crous Le Forum, Pessac : mercredi 27 novembre, de 11 heures à 14 h 15.
    Résidence Budos, Bordeaux : mercredi 4 décembre, de 17 heures à 20 h 15.
    Resto’U Le Mascaret, Bordeaux : mercredi 11 décembre, de 11 heures à 14 h 15.
    Résidence Village 2, Pessac : mercredi 18 décembre, de 17 heures à 20 h 15.

  • Colère des agriculteurs. Les tracteurs vont faire leur retour dans la métropole de Bordeaux

     


     
    Par Jean-Charles Galiacy
    Publié le 18/11/2024 à 6h00.
    Mis à jour le 18/11/2024 à 9h07.
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  • Cerveau, testicules, poumons : la menace des plastiques

    Un rapport de l’Office parlementaire, publié ce jeudi 14 novembre, alerte sur les dangers des particules plastiques sur la santé humaine.

     

    L'Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), publie un rapport alarmant sur l’impact des plastiques sur la santé humaine.

     

    En mai dernier, une étude américaine révélait que 0,5 % du poids de notre cerveau était constitué… de plastique. La nouvelle n'a pas vraiment étonné la communauté scientifique. Des travaux antérieurs ont déjà démontré sa présence dans le sang, ouvrant ainsi un accès à quasiment tous les organes. Des particules plus ou moins grosses ont d'ailleurs été repérées dans les poumons, le côlon, la peau, les testicules mais aussi les reins et le placenta, suscitant des inquiétudes croissantes sur le plan sanitaire.

    Ce jeudi, l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) publie justement un rapport pour le moins alarmant sur l'impact des plastiques sur la santé humaine. Ce document s'appuie sur l'audition des principaux experts du domaine, en France et à l...

     

     


  • Les radars bâchés, nouveau symbole de la colère agricole

    Quelques jours avant la manifestation nationale, certains syndicats agricoles régionaux ont débuté leur mobilisation, en « végétalisant » des radars.

     

     

    Le syndicat des Jeunes Agriculteurs de l'Eure a débuté ses actions en bâchant des radars. 

     

    Le syndicat des Jeunes Agriculteurs de l'Eure a débuté ses actions en bâchant des radars. 

    Moins d'un an après une mobilisation historique des agriculteurs en France, qui s'était notamment traduite par des blocages d'autoroute, les syndicats agricoles appellent de nouveau à manifester, lundi 18 novembre. Ils protestent, entre autres, contre le projet d'accord de libre-échange Union européenne-Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay) qui permettrait d'ouvrir un peu plus le marché européen aux produits latino-américains.

    De premières actions ont déjà eu lieu en France. Et cette fois, les agriculteurs ne se contentent pas de retourner les panneaux d'entrée ou de sortie des communes : c'est aux radars qu'ils s'en prennent.

    Dans l'Eure, les actions ont débuté dans la nuit de vendredi à samedi. Baptisée « JA27 met l'État au vert », l'opération, coordonnée par le bureau départemental des Jeunes Agriculteurs, consistait à « végétaliser » plusieurs radars installés sur le bord de l'ancienne nationale 13, entre Évreux et Lisieux, relate La Dépêche Évreux. Entre trente et quarante radars ont été visés par les quelque 80 agriculteurs ayant participé à la mobilisation, poursuit France Bleu Normandie.

    Cette action avait pour objectif de « dénoncer les contraintes environnementales toujours plus drastiques qui ont un coût énorme pour les exploitations françaises et sont un frein à la liberté d'entreprendre », a écrit le syndicat dans un communiqué.

    Toucher le gouvernement au portefeuille

    Une opération similaire a été menée dans le Doubs par une trentaine d'agriculteurs qui ont bâché une vingtaine de radars, rapporte France Bleu Belfort-Montbéliard. « L'idée est de mettre la pression financièrement sur le gouvernement, c'est là qu'on les touche », a déclaré sur l'antenne locale Nicolas Bongay, président du syndicat dans le Doubs et le Territoire de Belfort. « Qu'on fasse les zouaves ici ou là, ils s'en fichent pas mal, donc il faut vraiment que ça touche l'État directement. »

    Dans l'Oise, les agriculteurs se sont mobilisés dès jeudi soir. Trente et un radars du département ont été bâchés cette nuit-là. Comme ses collègues, Linda Monnier, directrice de la FDSEA de l'Oise, dénonce l'accord déloyal avec le Mercosur. « On avait levé les barrages, convaincus que les choses allaient bouger, mais rien n'a avancé. […] Certaines mesures ont même été remises en cause. Maintenant, on veut du concret », affirme-t-elle à France 3 Hauts-de-France.

    Les agriculteurs dénoncent une « concurrence déloyale » avec le Mercosur

    De son côté, le gouvernement tente de calmer le jeu. Alors qu'Emmanuel Macron s'est rendu en Amérique latine pour plaider contre la possible signature de cet accord, Michel Barnier a redit son soutien aux agriculteurs. « Je ferai tout ce que je pourrai » et « toutes les promesses faites aux agriculteurs qui ont manifesté en début d'année seront respectées », a assuré le Premier ministre sur le réseau de radios locales France Bleu.

    Les agriculteurs dénoncent une « concurrence déloyale », pointant du doigt les conditions d'élevage pratiquées en Amérique du Sud. « On parle de bœufs aux hormones, de poulets accélérateurs de croissance. […] L'Europe ne doit pas être une passoire et elle ne peut pas importer des produits qui ne respectent aucun de nos standards », dénonce Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. « On ne veut pas d'une agriculture qu'on se refuse à produire en Europe. »

    Le ministère de l'Agriculture a précisé, de son côté, les modalités des prêts bonifiés, une demande pressante des organisations syndicales qui ont salué ces mesures tout en exigeant leur mise en place « urgente ».