• Les radars bâchés, nouveau symbole de la colère agricole

    Quelques jours avant la manifestation nationale, certains syndicats agricoles régionaux ont débuté leur mobilisation, en « végétalisant » des radars.

     

     

    Le syndicat des Jeunes Agriculteurs de l'Eure a débuté ses actions en bâchant des radars. 

     

    Le syndicat des Jeunes Agriculteurs de l'Eure a débuté ses actions en bâchant des radars. 

    Moins d'un an après une mobilisation historique des agriculteurs en France, qui s'était notamment traduite par des blocages d'autoroute, les syndicats agricoles appellent de nouveau à manifester, lundi 18 novembre. Ils protestent, entre autres, contre le projet d'accord de libre-échange Union européenne-Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay) qui permettrait d'ouvrir un peu plus le marché européen aux produits latino-américains.

    De premières actions ont déjà eu lieu en France. Et cette fois, les agriculteurs ne se contentent pas de retourner les panneaux d'entrée ou de sortie des communes : c'est aux radars qu'ils s'en prennent.

    Dans l'Eure, les actions ont débuté dans la nuit de vendredi à samedi. Baptisée « JA27 met l'État au vert », l'opération, coordonnée par le bureau départemental des Jeunes Agriculteurs, consistait à « végétaliser » plusieurs radars installés sur le bord de l'ancienne nationale 13, entre Évreux et Lisieux, relate La Dépêche Évreux. Entre trente et quarante radars ont été visés par les quelque 80 agriculteurs ayant participé à la mobilisation, poursuit France Bleu Normandie.

    Cette action avait pour objectif de « dénoncer les contraintes environnementales toujours plus drastiques qui ont un coût énorme pour les exploitations françaises et sont un frein à la liberté d'entreprendre », a écrit le syndicat dans un communiqué.

    Toucher le gouvernement au portefeuille

    Une opération similaire a été menée dans le Doubs par une trentaine d'agriculteurs qui ont bâché une vingtaine de radars, rapporte France Bleu Belfort-Montbéliard. « L'idée est de mettre la pression financièrement sur le gouvernement, c'est là qu'on les touche », a déclaré sur l'antenne locale Nicolas Bongay, président du syndicat dans le Doubs et le Territoire de Belfort. « Qu'on fasse les zouaves ici ou là, ils s'en fichent pas mal, donc il faut vraiment que ça touche l'État directement. »

    Dans l'Oise, les agriculteurs se sont mobilisés dès jeudi soir. Trente et un radars du département ont été bâchés cette nuit-là. Comme ses collègues, Linda Monnier, directrice de la FDSEA de l'Oise, dénonce l'accord déloyal avec le Mercosur. « On avait levé les barrages, convaincus que les choses allaient bouger, mais rien n'a avancé. […] Certaines mesures ont même été remises en cause. Maintenant, on veut du concret », affirme-t-elle à France 3 Hauts-de-France.

    Les agriculteurs dénoncent une « concurrence déloyale » avec le Mercosur

    De son côté, le gouvernement tente de calmer le jeu. Alors qu'Emmanuel Macron s'est rendu en Amérique latine pour plaider contre la possible signature de cet accord, Michel Barnier a redit son soutien aux agriculteurs. « Je ferai tout ce que je pourrai » et « toutes les promesses faites aux agriculteurs qui ont manifesté en début d'année seront respectées », a assuré le Premier ministre sur le réseau de radios locales France Bleu.

    Les agriculteurs dénoncent une « concurrence déloyale », pointant du doigt les conditions d'élevage pratiquées en Amérique du Sud. « On parle de bœufs aux hormones, de poulets accélérateurs de croissance. […] L'Europe ne doit pas être une passoire et elle ne peut pas importer des produits qui ne respectent aucun de nos standards », dénonce Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. « On ne veut pas d'une agriculture qu'on se refuse à produire en Europe. »

    Le ministère de l'Agriculture a précisé, de son côté, les modalités des prêts bonifiés, une demande pressante des organisations syndicales qui ont salué ces mesures tout en exigeant leur mise en place « urgente ».


  • jeudi 21 novembre 2024 à 18h

    Rencontre croisée - Que savons-nous aujourd'hui des classes populaires en France ?

    Que savons-nous aujourd'hui des classes populaires en France ? Nous vous proposons de découvrir deux enquêtes éclairantes lors d'une rencontre croisée entre Gaspard Lion pour son livre Vivre au camping : un mal-logement des classes populaires et Nicolas Renahy pour son livre Jusqu'au bout : vieillir et résister dans le monde ouvrier - Une rencontre en partenariat Mollat avec la Faculté de Sociologie de Bordeaux.

    Venez rencontrer Gaspard Lion et Nicolas Renahy à l'occasion de la sortie de leurs livres "Vivre au camping" aux éditions Seuil et "Jusqu'au bout" aux éditions La Découverte

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    Vivre au camping : un mal-logement des classes populaires / Gaspard Lion

    La flambée des prix du logement qui s'est amorcée à partir des années 2000 a conduit à des difficultés sociales de plus en plus massives sur l'ensemble du territoire français. Ni le logement social ni le principe d'un droit au logement opposable n'ont apporté de solutions satisfaisantes et le nombre des mal-logé·es et des sans-logis n'a cessé de croître.

    Le sociologue Gaspard Lion identifie un phénomène nouveau, reflet de cette crise sociale majeure : le « camping résidentiel » qui a gagné la France en écho aux trailer parks étasuniens. À partir d'une enquête ethnographique menée en immersion dans cinq campings de la région parisienne durant quatre ans, ce livre saisit, dans leur diversité et leur intimité, les vies quotidiennes de celles et ceux qui ont fait du camping leur domicile.

    Ainsi, ce livre dévoile la condition sociale d'une portion croissante des classes populaires qui vit inaperçue aux marges des grandes villes, et expose une forme, jusqu'ici inexplorée, de logement et de précarité, révélatrice de changements structurels à l'oeuvre dans la société française.

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    Jusqu'au bout : vieillir et résister dans le monde ouvrier

    Bruno, Christian, Clairette, Christiane et Viviane sont des « anciens de Peugeot » à Sochaux-Montbéliard. Cabossés par le travail en usine, ces retraités placent le militantisme syndical et la solidarité amicale au coeur de leur vie. À travers quelles expériences apprennent-ils à vieillir ensemble ?

    À partir d'une plongée sensible dans leur quotidien, ce livre donne à voir une réalité méconnue : celle du vieillissement physique et social dans le monde ouvrier. Il jette une lumière nouvelle sur des enjeux oubliés de la réforme des retraites et sur la distance au politique dans les classes populaires, montrant l'importance des résistances locales au capitalisme et à l'extrême droite. Retrouvant, trente ans après, certains enquêtés de La Misère du monde, Nicolas Renahy propose une sociologie incarnée des vieillesses et des appartenances sociales, qui invite à repenser la condition ouvrière à l'aune des rapports de classe, de genre et de génération.

    Ni passifs ni « inactifs », ces anciens ouvriers et ouvrières sont loin d'être mis en retrait par leur retraite. Alors que la fin du monde ouvrier ne cesse d'être annoncée, ces « vieilles branches » continuent de lutter, d'être solidaires et de transmettre aux plus jeunes le sens du combat contre les injustices. Jusqu'au bout.


  • France – All Blacks. « Il faut savoir se réinventer », estime Louis Bielle-Biarrey, l’ailier supersonique de l’UBB

     

    France - All Blacks. « Il faut savoir se réinventer », estime Louis Bielle-Biarrey, l’ailier supersonique de l’UBB

     

    Dans la lignée de son début de saison canon avec l’UBB, l’ailier de 21 ans vient de porter son total d’essais à 8 en seulement 12 sélections. Une efficacité qui pourrait être précieuse au moment de défier les Blacks. Mais il ne s’en contente pas

    Vous êtes souvent présenté comme un phénomène. Qu’est-ce que ça vous inspire ?

    J’ai commencé plutôt jeune, c’est peut-être pour ça qu’on dit ça (sourire). Tout est allé très vite pour moi. Mais je n’accorde pas beaucoup d’importance à ce mot-là.

    N’avez-vous malgré tout pas franchi un cap cette saison ?

    On se trouve bien sur ce début de saison à l’UBB. Individuellement comme collectivement, puisqu’on est en haut de tableau. J’ai marqué, mais j’ai surtout pris beaucoup de plaisir. Je ne pense pas avoir révolutionné un secteur de mon jeu en particulier depuis la reprise. Mais tout mis bout à bout, ça rend de mieux en mieux.

    « Je pense être meilleur au poste d’ailier : au niveau international, c’est là que je serai le plus performant »

    Vous êtes installé à l’aile, mais vous pouvez jouer à l’arrière et c’est à l’ouverture que vous avez été formé. Que vous apporte cette palette ?

    Les postes d’ailier et d’arrière se ressemblent dans le jeu courant à Bordeaux : on a beaucoup de liberté, on nous laisse prendre des initiatives. C’est sur les phases statiques que ça change par rapport au placement. En tant qu’arrière, on a plus de responsabilités sur la conduite du jeu et sur l’organisation du fond de terrain. Je pense que c’est un poste où on doit être plus gestionnaire. Les deux postes sont complémentaires.

    À quel poste vous sentez-vous le mieux ?

    Je pense être meilleur au poste d’ailier. Au niveau international, c’est en tout cas là où je serai le plus performant. Pour jouer à l’arrière, avec les responsabilités que ça demande, il faut que je gagne en expérience. En cela, jouer à l’aile des matchs de très haut niveau m’aidera à être performant à l’arrière. Il me faut un peu de temps pour être un meilleur arrière.

    Qu’aimez-vous dans le poste d’ailier ?

    Finir les coups. On touche moins de ballons, mais ils sont très bons. Je prends beaucoup de plaisir à récompenser le travail de l’équipe.

    Est-ce une obsession de marquer ?

    Franchement, non. Je pense faire partie des ailiers altruistes. En tout cas, je ne me fixe pas d’objectif en termes d’essais. Ce n’est pas ce qui m’anime. Je sais que je peux faire un très bon match sans marquer. Et à l’inverse, je peux être catastrophique et marquer deux essais parce qu’on m’aura fait les deux bonnes passes.

    N’a-t-on pas besoin d’un surplus de détermination pour marquer ?

    Oui. C’est vrai qu’on a besoin de ça à l’aile. Quand je suis passé du poste d’arrière à l’aile, vers 18 ou 19 ans, je n’avais pas cette mentalité de finir les coups à 100 %.

    En équipe de France comme à Bordeaux, on vous pousse à dézoner. Qu’est-ce que ça vous demande ?

    C’est une question de lecture. Le raisonnement est assez simple. Quand il n’y a pas d’espace face à nous, c’est qu’il est autre part. Il faut donc aller le chercher. Ça demande de lire les défenses, de faire les efforts. Parce que courir d’une aile à l’autre, ça demande de courir un peu (sourire)… On nous laisse beaucoup de liberté dans les projets de jeu. Si on reste sur notre aile, on n’est pas à notre place.

    Louis Bielle-Biarrey a inscrit deux nouveaux essais face au Japon.Louis Bielle-Biarrey a inscrit deux nouveaux essais face au Japon.
    ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
    « Je fais en sorte de m’imprégner de tout ce que je vis m’en servir pour le futur »

    Yannick Bru, votre manager à l’UBB, explique que si le poste d’ailier est votre priorité, c’est en prévision de l’équipe de France. L’abordez-vous ainsi ?

    Oui. J’ai des objectifs à moyen et à court terme. Si je joue plus à l’arrière à Bordeaux, je serai moins bon à l’aile. Or je ne pense pas qu’en équipe de France je sois une priorité à l’arrière non plus. Pour moi, c’est important de bosser ce poste. Mais je travaille aussi beaucoup le poste d’arrière puisqu’il y a désormais beaucoup de 6-2 (sur le banc, NDLR). C’est important de pouvoir couvrir deux postes.

    Noel McNamara, en charge de l’attaque de l’UBB, dit que vous avez progressé au contact de Damian Penaud. En quoi ?

    Damian a cette capacité à être dans le bon espace. Il lit très bien les défenses et les rapports de force. Je regarde beaucoup ses déplacements sur le terrain. Ce n’est pas pour rien qu’il marque beaucoup d’essais, il est souvent au bon endroit au bon moment. Il fait aussi beaucoup marquer. Ce qui montre qu’il est toujours dans la bonne zone et pas forcément juste sur son aile. C’est fort, j’essaie de m’en inspirer.

    Vos entraîneurs ont coutume de dire que vous vous fixez des objectifs très élevés. Quelle place cela prend-il dans votre quotidien ?

    Ça demande d’être exigeant envers soi-même. Sur et en dehors du terrain. Ça nécessite évidemment d’avoir une bonne hygiène de vie, sinon, on le paie forcément tôt ou tard. Sur le terrain, ça veut dire faire des extras, rester plus longtemps. Mais c’est aussi écouter son corps. Si on ne s’entraîne pas assez intelligemment, on ne peut pas être bon le week-end.

    Vous avez disputé une Coupe du monde, un Six-Nations et désormais une tournée. Cela a-t-il agi comme un accélérateur de maturité ?

    Tout est allé très très vite depuis que j’ai commencé en pro. Je garde une certaine forme d’insouciance. Mais j’essaie de faire en sorte de m’imprégner de tout ce que je vis pour m’en servir pour le futur. J’ai fait plusieurs tournois avec les moins de 20, un Tournoi et une Coupe du monde avec le XV de France, des phases finales avec l’UBB. Tout ça permet d’engranger de l’expérience.

    « Il faut savoir travailler autre chose. On ne peut pas être le même joueur à 18 et à 35 ans »

    Vous sentez-vous scruté désormais ?

    L’effet de surprise joue au début. Mais c’est certain qu’au bout d’un moment, les gens nous connaissent. Il faut savoir se réinventer, travailler autre chose. On ne peut pas être le même joueur à 18 et à 35 ans. C’est pour ça que je songe à développer le poste d’arrière ou mon leadership.

    Noel McNamara dit justement que vous progressez dans le leadership. Avez-vous un goût pour ça ?

    C’est une demande du staff, j’y adhère. Mais j’aime bien prendre mon temps, ne pas m’imposer. Ce n’est pas parce que j’ai fait une Coupe du monde et un Tournoi que je dois donner mon avis à tort et à travers. Je ne me mets pas trop de pression là-dessus. Mais je dois donner ma vision sur le jeu lorsque c’est légitime. Pour motiver les mecs, il y a des gens plus indiqués que moi.

    Vous avez donc vocation à peser sur les choix de jeu ?

    À Bordeaux, il y a un groupe pour l’attaque et un autre pour la défense. Je suis dans le deuxième. Max (Lucu), Matthieu (Jalibert) et Romain Buros parlent pour l’attaque. Mais j’ai la même vision qu’eux : donc je ne vais pas les paraphraser. Comme je suis dans le groupe défense, on me demande aussi de prendre la parole. Je le fais à mon rythme, je veux rester fidèle à moi-même. Je ne suis pas quelqu’un qui gueule et qui se laisse emporter par ses émotions.

    Votre nom évoque l’attaque. Avez-vous un goût particulier pour la défense ?

    Le grand public ne le voit pas forcément, mais les ailiers doivent organiser la ligne en défense, replacer les mecs… Ça me plaît. En plus, dans le groupe défense, on analyse en profondeur les équipes qu’on va jouer. Ça m’aide en match à comprendre leur système de jeu. Vu mon gabarit, il faut que je pense les choses différemment.

     

    En charge de la défense à Bordeaux, Christophe Laussucq dit de vous : « Avec son gabarit de gamin de 12 ans un peu frêle, il s’y colle. »

    Depuis tout petit, j’ai cette image. Mais je m’en fous complètement (sourire) : j’ai mes qualités. Ça ne m’empêche pas de savoir plaquer et de faire tomber les mecs. Maxime Lucu n’est pas le plus costaud du monde. Et il fait pourtant 15 à 20 plaquages par match en s’envoyant.

    Affronter les Blacks, c’est la promesse de se frotter à des ailiers redoutables…

    Depuis que je suis petit, les Blacks, c’est la meilleure équipe du monde. Voire de l’histoire. Un France - All Blacks, ça fait rêver. (Will) Jordan, (Caleb) Clarke, (Mark) Telea, ils ont des jolis clients. Mais jouer des (Chelsin) Kolbe ou (Kurt-Lee) Arendse (les ailiers des Springboks, NDLR), c’est pas mal non plus.

    Bielle-Biarrey supersonique

    Flash. Louis Bielle-Biarrey fait partie des ailiers les plus rapides du Top 14 : le Bordelais a été « flashé » à 37,8 km/h. Plus parlant encore, puisque plus en phase avec la réalité d’un sport qui privilégie l’explosivité, il efface les 10 mètres en 1’54 seulement. Le fruit de dispositions naturelles, évidemment, mais aussi d’un travail soutenu. « Je m’auto-challenge sur mes temps. Notamment sur 10 mètres et, parfois, sur ma vitesse max. Je n’ai pas envie d’en perdre. » Logique. Pour Louis Bielle-Biarrey, c’est une arme. Mais pas la seule. « Je pense avoir d’autres qualités que la vitesse. »

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  • « Déconstruire les stéréotypes des deux côtés » : aux Aubiers, une rencontre entre jeunes et policiers

     

    « Déconstruire les stéréotypes des deux côtés » : aux Aubiers, une rencontre entre jeunes et policiers

    Samedi 16 novembre, des policiers ont échangé avec des jeunes au quartier des Aubiers, à Bordeaux, pour recréer du lien. L’événement était organisé par l’association Raid Aventure Organisation

    « Cette sortie nous permet de voir autre chose, de ne pas rester dans la galère. » Originaire de Bayonne, Kaïs, 17 ans, est venu dans le quartier des Aubiers, avec des éducatrices spécialisées, pour assister à une rencontre avec des policiers, samedi 16 novembre. L’événement, organisé par l’association Raid Aventure Organisation, vise à recréer du lien entre les jeunes et les forces de l’ordre.

    « Il y a des bons et des mauvais policiers, souligne un jeune, surnommé B2. Moi, ils m’ont déjà frappé, donc c’est compliqué. Mais là, on a pu parler, ça change. » B2, 15 ans, est en Centre éducatif fermé (CEF) et est venu avec des éducatrices spécialisées. Nadia Coussot-Kahouel est l’une d’entre elles.

    Plusieurs activités étaient organisées aux quartiers des Aubiers, dont une initiation à l’escalade.Plusieurs activités étaient organisées aux quartiers des Aubiers, dont une initiation à l’escalade.
    J. R.

    « Ça change du quotidien »

    « C’est important ce genre de moment, car les jeunes se méfient souvent de la police, explique-t-elle. Là, ils ont pu échanger et je pense que ça fonctionne pas mal, ils se sont même prêtés aux activités. » Boxe, gestes de premiers secours, foot et autres étaient organisés. Rostan, 17 ans, s’est essayé à l’escalade et au tir au pistolet laser. « C’est pas très compliqué, il suffit de viser », sourit-il. Lui aussi est venu avec des éducatrices spécialisées et avoue que « ça [le] change du quotidien ».

    Rostan, 17 ans, venu assister à l’événement au quartier des Aubiers.Rostan, 17 ans, venu assister à l’événement au quartier des Aubiers.
    J. R.

    À quelques mètres, Smail Aklit, coordinateur de l’association Raid Aventure Organisation, observe, bras croisés. « L’événement permet de déconstruire les stéréotypes des deux côtés, des jeunes envers les policiers, et des policiers envers les jeunes de quartier », conclut-il.


  • «Des opérations d'avions polonais et alliés ont commencé» : Varsovie se prépare à défendre son territoire après une attaque massive de la Russie en Ukraine

    La Pologne a mobilisé ses avions de chasse et renforcé ses mesures de sécurité à la suite d'une attaque russe de grande ampleur ciblant l’ouest de l’Ukraine, proche de sa frontière.

    Noah Sdiri17/11/2024 à 09:12
    Des F-16 polonais lors de la parade militaire annuelle du pays, le 15 août 2024.Des F-16 polonais lors de la parade militaire annuelle du pays, le 15 août 2024. SIPA / © SOPA Images

    Dans la nuit du samedi 16 au dimanche 17 novembre, la Russie a mené une « attaque massive » en Ukraine en utilisant des missiles balistiques, des missiles de croisière et des drones. L'offensive russe a essentiellement ciblé l'ouest du pays, à proximité de la frontière polonaise. En réponse, l'armée de l'air polonaise a fait décoller plusieurs avions de chasse pour surveiller l’espace aérien national et « assurer la sécurité dans les secteurs jouxtant les zones menacées », indique le commandement central polonais sur X

    « En raison d’une attaque massive de la Fédération de Russie qui effectue des frappes à l’aide de missiles de croisière, de missiles balistiques et de drones contre des installations situées, entre autres, dans l’ouest de l’Ukraine, des opérations d’avions polonais et alliés dans notre espace aérien ont commencé », a écrit le commandement central polonais sur le réseau social.

    Le réseau énergétique ukrainien gravement touché

    Les frappes russes ont particulièrement ciblé des infrastructures énergétiques ukrainiennes. Le ministre ukrainien de l’Énergie, German Galouchtchenko, a confirmé sur Telegram que « les installations de génération et de transmission d’électricité dans toute l’Ukraine » faisaient l’objet d’attaques massives. Dans la capitale, Kiev, un fragment de drone tombé sur un immeuble résidentiel a fait un blessé, selon le maire de la capitale Vitali Klitchko. D’autres explosions ont été signalées dans des régions stratégiques telles qu'Odessa, Zaporijjia, et Mykolaïv au sud, ainsi qu’à Tcherniguiv au nord.

    L’opérateur énergétique ukrainien DTEK a annoncé des coupures de courant d’urgence affectant la région de Kiev, ainsi que celles de Donetsk et de Dnipropetrovsk. Ces coupures visent à limiter les dégâts sur le réseau national, déjà fragilisé par des mois de bombardements ciblés. « Coupures d’électricité d’urgence à Kiev, dans la région de Kiev, dans la région de Donetsk, dans la région de Dnipropetrovsk », a précisé DTEK dans un communiqué.


  • Crise agricole : colère en sourdine ou révolte imminente ?

    REPRISE. La crise et la colère agricoles restent entières mais l’ampleur de la mobilisation paraît incertaine.

    Humbert Angleys17/11/2024 à 09:04
    Des membres de la Confédération paysanne Alsace se sont réunis ce jeudi à Colmar pour protester contre l'accord du Mercosur.Des membres de la Confédération paysanne Alsace se sont réunis ce jeudi à Colmar pour protester contre l'accord du Mercosur. © Nicolas Pinot / L'Alsace / MAXPPP

      Il suffira d’une étincelle, suggéraient-ils… mais il y a un peu de retard à l’allumage. Les syndicats se bousculaient pour annoncer une reprise des mobilisations : ce sera le 15 novembre, avaient proclamé la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, la force centrale et majoritaire. « On n’attendra pas la mi-novembre », avait surenchéri la Coordination rurale par la voix de sa présidente, Véronique Le Floc’h. Ce sera finalement à partir de ce lundi, ou mardi, selon les départements, pour la FNSEA. Du côté de la « CR », on avance en ordre dispersé : des initiatives locales ont bien commencé (Hérault, Yonne, Bouches-du-Rhône…), mais les grandes manœuvres promises ont pris des airs d’arlésienne et le mystère entretenu finit par ressembler à une navigation à vue. Le syndicat devrait passer la vitesse supérieure cette semaine, en parallèle de son congrès qui se tient à Poitiers mardi et mercredi, avec Michel Onfray en invité, pour un débat intitulé Entendez-vous dans nos campagnes.

      Du bord opposé, la Confédération paysanne, qui s’est définitivement coupée d’une bonne part du monde agricole pour son soutien, jugé inacceptable, aux activistes écologistes de Sainte-Soline, se mobilisera aussi cette semaine, mais fera bande à part. Le syndicat reconnaît une convergence avec ses homologues sur l’opposition à l’accord UE-Mercosur, mais rappelle qu’il défend un autre modèle agricole, expliquait Laurence Marandola, porte-parole et éleveuse de lamas en Ariège, lors d’un rassemblement mercredi à Paris. À l’approche des élections des chambres d’agriculture en janvier, chaque syndicat joue sa partition, mais ce sont les bataillons d’agriculteurs non affiliés qui feront – ou non – le succès du mouvement. Souvent déçus par leurs représentants, ils avaient su se mobiliser l’an dernier, mais certains, fatalistes, ne se font plus d’illusions aujourd’hui. La vérité est que personne ne sait si la mobilisation va vraiment repartir de plus belle, reconnaît-on dans les coulisses du monde agricole. Sera-t-elle portée par une colère redoublée et une union sacrée retrouvée, ou aura-t-elle des airs de baroud d’honneur mitigé ?