• A vos ordres

    Les syndicats de police ressortent triomphants de leur rencontre avec Darmanin

     
    Il aura fallu moins d’une semaine de grogne d’une partie de la profession, après le placement en détention provisoire d’un fonctionnaire, pour que les organisations syndicales soient en passe d’obtenir tout ce qu’elles demandaient, et notamment la possible création d’un statut juridique spécial pour les forces de l’ordre.

    par Fabien Leboucq et Ismaël Halissat

    publié aujourd'hui à 10h20
     

    «Je veux assurer les policiers de toute ma reconnaissance, de tout mon soutien et de toute ma confiance.» Au cours d’une visite du commissariat du XIXe arrondissement de Paris, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a pris la parole pour la première fois depuis le mouvement subversif d’une partie des policiers. Questionné par BFMTV, le seul média autorisé à suivre ce déplacement, sur les propos du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, qui affirmait dimanche 23 juillet qu’un policier n’avait pas sa place en détention provisoire, Gérald Darmanin l’a pleinement conforté : «Il a parlé comme parle un chef vis-à-vis de ses policiers, je le soutiens totalement et je suis très fier que ce soit mon collaborateur.» Cette prise de parole précédait une rencontre avec les syndicats de la profession, au ministère de l’Intérieur.

    A la sortie, ces derniers claironnaient leur satisfaction. «On avait un ministre plutôt à l’écoute, plutôt d’accord avec nos propositions […] il a dit qu’il nous soutenait», résumait Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance, syndicat d’extrême droite et principale force de la coalition arrivée en tête au

     

  • Fronde des policiers : rencontre prévue entre Darmanin et les syndicats

    Face à la grogne des policiers à la suite de l’incarcération d’un de leurs collègues, Gérald Darmanin va recevoir les organisations syndicales ce jeudi 27 juillet.

      Par H.R avec AFP

    Gerald Darmanin rencontrera les syndicats de policiers ce jeudi 27 juillet.
    Gérald Darmanin rencontrera les syndicats de policiers ce jeudi 27 juillet.  © LUDOVIC MARIN / AFP

     


  • Comment les syndicats préparent leur revanche

    Après la réforme des retraites, les organisations de salariés entendent imposer un rapport de force tantôt au patronat, tantôt au gouvernement, à l’occasion des négociations qui s’ouvrent

    Borne syndicats
    Les représentants des syndicats de salariés, dont Sophie Binet (CGT) et Laurent Berger (CFDT) à Matignon le 5 avril.
    SIPA
    Les faits -

    Mercredi 12 juillet, Elisabeth Borne reçoit patronat et syndicats à Matignon pour clarifier l’agenda social adopté par les partenaires sociaux et définir une méthode de négociation propre à chaque thème. « On doit pouvoir écrire une nouvelle page ensemble, au bénéfice des salariés, sur la base des chantiers qu’ils ont définis ensemble », déclare-t-elle ce dimanche dans le Parisien.

    Lorsqu’ils vont se retrouver, le mercredi 12 juillet, avec la Première ministre, les huit organisations représentatives (trois patronales et cinq syndicales) vont rencontrer une interlocutrice plutôt bien disposée à leur endroit. Faute de majorité absolue, l’exécutif veut se servir des négociations sociales pour faire adopter ses textes. « Y’a qu’à demander, on donne », plaisante Elisabeth Borne en privé.

     

     


  • CFDT : qui est Marylise Léon, qui succède à Laurent Berger ?

    À 46 ans, celle qui a été secrétaire générale du syndicat réformiste depuis 2018 en prend les rênes ce mercredi 21 juin. Avec une mission délicate : passer après le très populaire Laurent Berger.

      Par Philippine Robert

    Marylise Leon, aux cotes de Laurent Berger et Sophie Binet (CGT), lors d'une manifestation contre la reforme des retraites.
    Marylise Léon, aux côtés de Laurent Berger et Sophie Binet (CGT), lors d'une manifestation contre la réforme des retraites. © Vincent Isore / MAXPPP / IP3 PRESS/MAXPPP

     


  • L’Unsa, ce petit syndicat qui monte, qui monte

    L’organisation syndicale grandit lentement, mais sûrement grâce à son organisation basée sur l’autonomie. Mais le courant ne passe pas toujours avec les autres syndicats

    Laurent Escure 02/06/2023 Spitz
    Laurent Escure est le secrétaire général de l'Unsa.
    Sipa Press
    Les faits -

    L’Unsa organise son huitième Congrès à Dijon du 6 au 8 juin.

    A trente ans, elle peut encore se targuer d’être la petite nouvelle. L’Unsa, Union nationale des syndicats autonomes, continue de grandir dans l’univers syndical français. Au risque parfois d’agacer d’autres organisations sœurs.

     

     


  • Sophie Binet sur la réforme des retraites : « Rien n'est écrit pour la CGT »

    Interview. Alors que les Français défileront mardi contre la réforme, « rien n’est écrit », selon la secrétaire générale de la CGT. Elle dénonce les « basses manœuvres » contre la proposition de loi abrogeant la retraite à 64 ans.

    Nina Jackowski03/06/2023 à 23:10
    Sophie Binet secrétaire générale de la CGT au siège du syndicat à Montreuil.
    Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, au siège du syndicat à Montreuil. DIVERGENCE POUR LE JDD / © Gilles Bassignac
     

    Mardi se tiendra la quatorzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites à l’appel de l’intersyndicale. Et la cheffe de la CGT est « en colère ». Contre le gouvernement et la majorité, qui veulent empêcher jeudi le vote de la proposition de loi visant à rétablir la retraite à 62 ans. Et contre  Emmanuel Macron, qui contribue, selon elle, à la montée de l’extrême droite.

    Le camp présidentiel argue de son irrecevabilité financière pour empêcher le vote de la proposition de loi du groupe Liot. Qu’en pensez-vous ?
    Les mots me manquent. C’est ­gravissime. On connaissait le 49-3, le 47-1, et maintenant on découvre les joies de l’article 40… Ces basses manœuvres démocratiques pour empêcher le vote sont scandaleuses. Mais cela montre, contrairement à ce que soutient le gouvernement, qu’une majorité de députés ne veulent pas de cette réforme des retraites. Si la proposition de loi est adoptée, ce sera un coup de tonnerre.

    Mais c’est perdu d’avance, non ?
    Non. Le 8 juin, la proposition de loi sera bien examinée. Par contre, si le gouvernement invoque l’article 40, ce sera un pur scandale démocratique. Jamais il n’y a eu une telle entrave sur une proposition de loi [PPL]. C’est inédit et cela créerait un lourd précédent. Je suis très inquiète de la montée de l’extrême droite. Si elle arrive au pouvoir demain, ces manœuvres autoritaires pourront faire école. De plus, si on contourne ainsi la démocratie, les citoyens peuvent s’interroger : nos députés ne serviraient donc à rien ?

     J’appelle tout le monde à descendre dans la rue. 

     

    Mardi, ce sera votre baroud d’honneur ?
    Rien n’est écrit d’avance pour la CGT. Jusqu’ici, on a déjoué tous les pronostics. Cela fait six mois que l’intersyndicale est mobilisée, c’est énorme. Les suites dépendront du niveau de la mobilisation mardi et du vote le 8 juin. J’appelle donc tout le monde à descendre dans la rue.

    Le pays n’a pas été mis à l’arrêt et la réforme entrera certainement en vigueur. Que dites-vous aux déçus ?
    Le combat n’est pas perdu. Quand on est syndicaliste, on sait que quand on perd par la porte on peut gagner par la fenêtre. Nous avons marqué des points cruciaux : on a gagné la bataille des consciences, remis le syndicalisme au centre et fait perdre à Emmanuel Macron toute ­majorité sociale et politique. Même les agences de notation le disent en dégradant la note de la France. Elles estiment que le Président ne peut plus réformer le pays… et, oui, je le confirme. Il est encore temps qu’il retrouve la raison et renonce à cette réforme.

    Après votre premier rendez-vous avec la Première ministre, Élisabeth Borne, vous avez refusé de participer à une nouvelle réunion multilatérale. Vous avez pourtant présenté des propositions en intersyndicale…
    Nous sommes déterminés à obtenir des avancées concrètes pour les salariés. L’intersyndicale a accouché de propositions communes qui constituent un agenda social intersyndical. Il y a un avant et un après. Nous voulons avancer sur la question des salaires, d’égalité femmes-hommes, d’environnement ou encore revenir sur les dévastatrices ordonnances Macron.

    Croyez-vous possible un dialogue avec le gouvernement ?
    Pour l’instant, le gouvernement est verrouillé sur l’agenda patronal, il doit prendre ses responsabilités. Il faut arrêter les réformes qui satisfont à 300 % les demandes des patrons alors qu’au mieux, de notre côté, on nous demande de nous mettre d’accord avec eux. Emmanuel Macron doit taper du poing sur la table pour dire « ça suffit » au patronat !

    À quoi ressemblera l’intersyndicale après les retraites ?
    L’intersyndicale est solide mais on garde une grande diversité de points de vue. Depuis le début de la mobilisation, on fait surtout primer ce qui nous rassemble. Des groupes de travail se pencheront sur les ordonnances travail, l’assurance chômage et la démocratie sociale. L’intersyndicale va continuer sous une autre forme. Notre action laissera des traces.

     Emmanuel Macron fait la courte échelle à l’extrême droite alors qu’il a été élu pour faire barrage 

     

    Que pensez-vous du rappel à l’ordre par Emmanuel Macron d’Élisabeth Borne, qui avait qualifié le RN d’« héritier de Pétain » ?
    À quoi joue le Président ? C’est extrêmement choquant. On connaît l’histoire du RN et ce n’est pas la stratégie de ripolinage de Marine Le Pen qui doit faire oublier l’identité profonde de ce parti. Cela confirme ­qu’Emmanuel Macron fait la courte échelle à l’extrême droite alors qu’il a été élu pour faire barrage. Le RN n’a jamais été aussi élevé que depuis son accession au pouvoir. Il porte une responsabilité écrasante.

    Le projet de loi plein-emploi prévoit de soumettre l’obtention du RSA à des heures d’activité. Qu’en pensez-vous ?
    C’est une stigmatisation scandaleuse des personnes privées d’emploi. Quand on a 530 euros par mois, on ne vit pas. Ce n’est pas un privilège qui permet d’aller se dorer la pilule. À l’inverse d’un prétendu assistanat, on est obligé de multiplier les démarches pour finir ses fins de mois. Cinq millions de personnes sont privées d’emploi en France. Être mis au ban de la société, c’est la première des violences.

      Je compte bien voir de plus en plus de militantes à la CGT. 

     

    Concernant le projet de loi immigration, êtes-vous en faveur de la création d’un titre de séjour pour les « métiers en tension » proposée par le gouvernement ?
    Il est insuffisant. Nous sommes en faveur de la régularisation de tous les travailleurs et travailleuses sur la simple preuve de leur travail. C’est le meilleur moyen de protéger les autres du dumping social et de protéger les sans-papiers du non-respect de leurs droits par le patronat. Les conditions proposées par le gouvernement sont trop restrictives et renforcent le pouvoir de l’employeur sur le salarié et le précarisent. Si le métier n’est plus en tension l’année suivante, il perd son titre de séjour ? Ce n’est pas sérieux.

    Vous vous êtes impliquée dans le combat des salariées de l’enseigne Vertbaudet. Où en est-on ?
    C’est gagné ! Il nous a fallu deux mois de grève pour obtenir des négociations avec la direction générale de l’entreprise. C’est une grande victoire pour ces ouvrières et un immense symbole pour toutes les travailleuses. J’ai voulu en faire une lutte féministe, car l’indépendance économique des femmes est centrale. Se syndiquer permet cette émancipation, et je compte bien voir de plus en plus de militantes à la CGT.

     Les lois antiterroristes sont instrumentalisées pour réprimer le mouvement social. 

     

    Des violences ont émaillé ce combat…
    Trois militants CGT ont été agressés et une enquête est en cours. L’un d’entre eux a porté plainte pour violences policières à l’issue d’une garde à vue prolongée et a eu six jours d’ITT [interruption temporaire de travail]. Une autre cégétiste a été violentée par un membre des forces de l’ordre. Elle a eu l’épaule luxée et quatre jours d’ITT. Un délégué syndical CGT a été enlevé pendant plusieurs heures le 16 mai par des personnes armées qui se sont fait passer pour la police, l’ont gazé et molesté. Ce climat est très inquiétant et le cas Vertbaudet n’est pas isolé. Je suis en colère car l’autoritarisme gouvernemental envoie un signal au patronat, qui s’essuie les pieds sur la mobilisation. Comme pour les activistes du climat, les lois antiterroristes sont instrumentalisées pour réprimer le mouvement social. 

    Il y a deux mois, vous étiez élue par surprise à la tête de la CGT, sur fond de tensions dans un syndicat très fracturé entre réformistes et radicaux. Comment ça va ?
    Je vais bien merci. La CGT aussi. Depuis le début de mon mandat, on a toujours réussi à être rassemblés. Mais je reste très vigilante. Je ne souhaite pas un unanimisme de principe, c’est important d’avoir des débats entre nous. Il faut avoir en tête qu’on a eu 30 000 nouveaux syndiqués depuis le début de la mobilisation, il faut que ça continue ! Je lance un grand appel : la première leçon à tirer de cette mobilisation est que tout le monde se syndique. Il faut reprendre la main sur nos droits. N’attendons pas que les choses viennent d’en haut

     




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