• Interview

    Sophie Binet, numéro 1 de la CGT : «Si on perd par la porte, on gagne par la fenêtre»

     
    A quelques jours du 1er Mai, la nouvelle secrétaire générale de la CGT refuse de s’avouer vaincue sur la réforme des retraites et précise l’orientation qu’elle veut donner au syndicat.

    par Damien Dole, Frantz Durupt et Anne-Sophie Lechevallier

    publié le 27 avril 2023 à 17h43
     

    La figurine de Monsieur Patate et sa moustache ont disparu du bureau, emportées par Philippe Martinez. Un nouveau chapitre s’ouvre au huitième étage du siège de la CGT, à Montreuil. Pour la première fois, la confédération est dirigée par une femme, issue de la CGT-cadres. La nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, 41 ans, a été désignée à la surprise générale au terme d’un congrès qu’elle a qualifié de «très difficile et violent parfois». Elle a pris ses fonctions au milieu d’une mobilisation sociale historique contre la réforme des retraites. Depuis, elle multiplie les formules contre l’exécutif et les déplacements sur les piquets de grève : avec les salariées de Vertbaudet dans le Nord, ceux de la centrale de Gardanne dans les Bouches-du-Rhône… Ce vendredi 28 avril, à l’occasion de la journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail, elle sera devant le ministère du Travail pour dénoncer les accidents du travail, qui tuent plus de 600 personnes par an. Et prépare le premier 1

     

  • REPORTAGE

    Chez Vertbaudet, on infantilise les grévistes

    SALAIRES La grève dans l’entrepôt nordiste de la marque de vêtements pour enfants connaît sa quatrième semaine. La CGT revendique une hausse substantielle de rémunérations collées au Smic.

    Publié le
    Mercredi 12 avril 2023
    Ludovic Finez
    Devant l’usine de Marquette-lez-Lille (Nord), le 11 avril. Mathieu dréan
    Devant l’usine de Marquette-lez-Lille (Nord), le 11 avril. Mathieu dréan
    Mathieu Dréan
     

    Marquette-lez-Lille (Nord), correspondance particulière.

    Après plus de trois semaines de mobilisation, le conflit est monté d’un cran ce mardi après-midi chez Vertbaudet. Alors que les grévistes sont restés à l’écart, leurs soutiens ont bloqué les camions prêts à quitter le parking et manifesté dans l’entreprise. La police, accompagnée d’un huissier, est venue en nombre sur place.

    La marque de vêtements pour enfants emploie un peu moins de 300 salariés dans son entrepôt logistique de Marquette-lez-Lille (Nord). La grève y a débuté le 20 mars, après un accord de négociation annuelle obligatoire (NAO) signé par FO et la CFTC ne contenant aucune augmentation de salaire. Avec une prime de partage de la valeur (PPV)

     

     

     

  • relais

    CFDT: Laurent Berger s’en va, le fantasme demeure

    Marylise Léon va succéder au secrétaire général de la CFDT, le 21 juin. Leader d’une bataille à la fois historique et (a priori) perdue contre la réforme des retraites, Laurent Berger est devenu la boussole d’une gauche en perdition

    Laurent Berger 19/04/2023 Lhaik
    Laurent Berger et Marylise Léon
    Sipa press
    Les faits - 

    Dans une interview au Monde, Laurent Berger confirme qu’il quittera la tête de la CFDT avant le terme de son mandat. Il annonce la date de son départ, le 21 juin, et le nom de son successeur, Marylise Léon.

    La bonne santé d’une organisation se mesure aussi à sa capacité à organiser la succession de ses dirigeants. A cet égard, Laurent Berger accomplit un sans-faute. Le 19 avril, dans une interview au Monde, il annonce qu’il cesse ses fonctions le 21 juin et passe la main à Marylise Léon. Le scénario était prévu, seule la date était inconnue. Le passage de témoin se fait en douceur. Rien à voir avec le chaos qui a permis à une autre femme, Sophie Binet, d’accéder à la tête de l’autre grand syndicat, la CGT, le 31 mars.

     

     

     





  • Laurent Berger quitte ses fonctions : « Je ne suis pas indispensable à la CFDT »

    Figure de la lutte contre la réforme des retraites, le secrétaire général du premier syndicat de France a annoncé, mercredi, qu’il laissera sa place le 21 juin à Marylise Léon, actuelle numéro deux de la confédération.

    Propos recueillis par Bertrand Bissuel et Thibaud Métais

    Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, à Paris, le 17 avril 2023. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, à Paris, le 17 avril 2023. ED ALCOCK/MYOP POUR « LE MONDE »

    Secrétaire général de la CFDT depuis novembre 2012, Laurent Berger a annoncé, mercredi 19 avril, au bureau national de son organisation qu’il cédera cette responsabilité le 21 juin prochain. Marylise Léon, actuellement numéro deux de la confédération, va lui succéder. Dans un entretien au Monde, il affirme que le syndicalisme sort « gagnant » du mouvement d’opposition à la réforme des retraites.

    Vous venez de dire à vos instances que vous allez quitter vos fonctions le 21 juin. Pourquoi le faire ainsi en plein conflit sur la réforme des retraites ?

    J’avais dit, lors de notre congrès en juin 2022, à Lyon, que je m’en irai en cours de mandat. Il s’agit d’une décision mûrement réfléchie, arrêtée dès la fin 2021, après discussion avec mes collègues de la commission exécutive. Ce n’est ni un coup de tête ni un choix dicté par l’actualité. Je souhaite tout simplement respecter des règles collectives et une forme d’éthique personnelle, liées au fonctionnement démocratique de la CFDT. Celle-ci n’est pas un parti, elle n’est pas non plus une entreprise personnelle : c’est une organisation collective. Il est normal qu’elle s’incarne dans des leaders, mais il est aussi normal qu’elle se renouvelle.

     

    J’occupe ce poste depuis dix ans et demi, soit une durée proche de celle des mandats de mes prédécesseurs, François Chérèque et Nicole Notat. Initialement, je songeais partir un tout petit peu plus tôt, en juin 2022, mais il aurait été compliqué de le faire à ce moment-là.

    Pourquoi avoir remis en cause le calendrier ?

    Nous venions de traverser l’épidémie de Covid-19, avec plusieurs chantiers qui n’avaient pas été menés à bien en interne. La période présentait de gros risques, sur le plan politique. Il fallait donc une CFDT qui puisse peser, sans avoir à gérer une phase de transition qui aurait pu s’accompagner de flottements. En outre, je suis président de la Confédération européenne des syndicats jusqu’au mois de mai et j’aurais dû abandonner cette responsabilité avant


  • « "Ni vainqueur ni vaincu", c’est faux. Il n’y a que des perdants », déplore Laurent Berger

    Le patron de la CFDT, Laurent Berger, a déploré la promulgation expresse de la loi sur les retraites, dans un entretien au Parisien. A l’image de l’intersyndicale, il appelle à une manifestation historique le 1er mai.

     

    Le patron de la CFDT, Laurent Berger, a déploré la promulgation expresse de la loi, dans un entretien au Parisien. A l’image de l’intersyndicale, il appelle à une manifestation historique le 1er mai.

     

    Le patron de la CFDT, Laurent Berger, a déploré la promulgation expresse de la loi, dans un entretien au Parisien. A l’image de l’intersyndicale, il appelle à une manifestation historique le 1er mai. AFP / © AFP or licensors

    Sa demande est restée vaine. Vendredi soir, Laurent Berger proposait au Président de soumettre la réforme des retraites à une nouvelle lecture au Parlement. Au réveil ce samedi, le secrétaire général de le CFDT constatait que la loi avait été promulguée. La déception est grande pour celui qui s’est opposé frontalement au gouvernement sur ce sujet.

    « Le message d’Emmanuel Macron avec cette promulgation en pleine nuit, c’est jusqu’au bout le mépris à l’égard du monde du travail et la déconnexion avec la réalité », déplore Laurent Berger auprès du Parisien. Le patron de la CFDT s’inquiète pour les « travailleurs et travailleuses » : « Leur vie va changer parce qu’ils vont devoir travailler plus longtemps. Ce n’est pas une bonne nouvelle en termes de justice sociale. » Et le représentant syndical de rappeler que le texte a été durci avec la disparition de l’index senior et du CDI senior.

    « La violence n’a pas de place. Ça ne servira à personne. »

    « "Ni vainqueur ni vaincu" a déclaré la Première ministre, c’est faux. Il n’y a que des perdants », a tonné Laurent Berger. « Les travailleurs qui vont être touchés, le gouvernement, la cohésion sociale et la justice sociale. Tout ça pour ça ! Il y a eu des mensonges, des contre-vérités, des imprécisions », a-t-il encore ajouté.

    Malgré sa colère, Laurent Berger condamne fermement les violences, tout particulièrement celles qui ont émaillé les rues de Rennes et de Paris vendredi soir. « La violence n’a pas de place. Ça ne servira à personne. »

    Énonçant la suite, Laurent Berger garde une once d’optimisme pour le deuxième référendum d’initiative partagée (RIP) dont la demande a été déposée jeudi, devant le Conseil constitutionnel. Le chef de la CFDT évoque également le grand 1er Mai voulu par l’intersyndicale. « Je souhaite que le 1er mai, "on casse la baraque" en nombre de manifestants dans la rue. Le monde du travail doit montrer sa dignité comme il l’a fait depuis début janvier, fait-il savoir, Il faut aller en famille, dans des mobilisations populaires, festives, conviviales, dire qu’on veut un autre monde du travail et non aux 64 ans. »


  • Sud Gironde : mobilisation des syndicats pour la venue annoncée du ministre de la Santé à l’hôpital

    Sud Gironde : mobilisation des syndicats pour la venue annoncée du ministre de la Santé à l’hôpital

     

    L’intersyndicale Force ouvrière et CGT du centre hospitalier Sud Gironde organise une mobilisation lundi 17 avril, jour de la venue de François Braun. Le ministre doit annoncer plusieurs dizaines de millions d’euros pour rénover l’établissement de santé
     

    La venue du ministre de la Santé François Braun au centre hospitalier Sud Gironde à Langon ce lundi 17 avril, annoncée par « Sud Ouest », n’est pas encore officielle. Mais d’ores et déjà, l’intersyndicale Force ouvrière et CGT organise une mobilisation le jour même à 10 heures, devant l’entrée de l’hôpital. Elle demande à être reçue en délégation par le ministre.

    « Pour défendre notre hôpital, l’intersyndicale FO/CGT du CH Sud Gironde appelle à la mobilisation de toutes et tous, professionnels, usagers, élus, le lundi 17 avril, jour de la venue annoncée du ministre de la Santé », écrivent les syndicats dans un tract.

     

    Ces derniers jours, l’établissement de santé a été marqué par la fermeture à deux reprises du service des urgences, faute de personnels soignants en nombre suffisant. Une situation qui découle directement de la loi Rist et du plafonnement des salaires des médecins intérimaires dans le public depuis le 3 avril.





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