• Parkinson : un traitement révolutionnaire essayé sur l'homme

    Des chercheurs japonais ont annoncé lundi qu'ils allaient procéder au premier essai d'un traitement de la maladie de Parkinson par des cellules souches « iPS ».

    Source AFP
    Publié le 30/07/2018 à 14:13 | Le Point.fr
     
     
     

    L'annonce est pleine d'espoir. Des chercheurs japonais ont annoncé lundi 30 juillet qu'ils allaient procéder au premier essai sur l'homme d'un traitement de la maladie de Parkinson par des cellules souches dites « iPS ». Une équipe de recherche de l'Université de Kyoto prévoit d'injecter dans le cerveau de patients cinq millions de cellules souches pluripotentes « iPS » (pour induced pluripotent stem cells) capables de donner n'importe quel type de cellule, a précisé l'université dans un communiqué. Ces cellules iPS provenant de donneurs sains se développeront en neurones producteurs de dopamine, un neurotransmetteur intervenant dans le contrôle de la motricité.

    La maladie est marquée par la dégénérescence de ces neurones et se traduit par des symptômes qui s'aggravent progressivement tels que des tremblements, une rigidité des membres et une diminution des mouvements du corps. Elle touche plus de dix millions de personnes dans le monde, selon la Parkinson's Disease Foundation américaine. Les thérapies actuellement disponibles « améliorent les symptômes sans ralentir la progression de la maladie », explique cette fondation. Ces nouvelles recherches ont pour objectif de faire régresser le mal. L'essai clinique avec sept participants âgés de 50 à 69 ans commencera mercredi 1er août. L'université surveillera l'état des patients pendant deux ans.

    Lire aussi. L'homme qui peut dompter la maladie de Parkinson

    Le traitement déjà testé sur des singes

    Cet essai fait suite à une expérience réalisée sur des singes avec des cellules souches d'origine humaine qui ont permis d'améliorer la capacité de primates atteints d'une forme de Parkinson de faire des mouvements, selon une étude publiée fin août 2017 dans la revue scientifique Nature. La survie des cellules greffées, par injection dans le cerveau des primates, a été observée pendant deux ans, sans aucune apparition de tumeur.

    Les cellules souches pluripotentes induites (iPS) sont des cellules adultes ramenées à l'état quasi embryonnaire en leur faisant de nouveau exprimer quatre gènes (normalement inactifs dans les cellules adultes). Cette manipulation génétique leur redonne la capacité de produire n'importe quel genre de cellules (pluripotence), selon le lieu du corps où elles sont ensuite transplantées.

    En septembre 2014, les travaux de l'équipe de Masayo Takahashi, une professeure de l'institut public Riken, ont permis d'implanter dans l'œil d'une patiente, une femme de 70 ans, un mince film de cellules créées à partir de cellules iPS, elles-mêmes issues de cellules adultes de la peau du bras de cette personne. Il s'agissait de traiter une des formes de la maladie oculaire appelée dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), la première cause de cécité des plus de 55 ans dans les pays industrialisés. L'usage de cellules iPS ne pose pas de problèmes éthiques fondamentaux, au contraire des cellules souches prélevées sur des embryons humains.

     

     


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    Au sein de la civilisation, par un renversement unique, la "sympathie" et la coopération sont devenues un facteur de progrès. Ce qui fait de l'être humain une exception dans le monde animal.

    Par Charles Giol

    Publié le 29 juillet 2018 à 18h08
     

    Patrick Tort est linguiste, philosophe et historien des sciences. Spécialiste de Darwin, il a notamment contribué à faire redécouvrir sa pensée anthropologique. Créateur de l’Institut Charles Darwin International, directeur d’une traduction en français des œuvres complètes du naturaliste chez Champion, il a par ailleurs consacré de nombreux essais à la question de l’évolution, dont "l’Effet Darwin. Sélection naturelle et naissance de la civilisation" (Seuil, 2008) et "Théorie du sacrifice. Sélection sexuelle et naissance de la morale" (Belin, 2017).

     

     

    Votre livre "l’Effet Darwin", paru il y a dix ans, livrait un réquisitoire implacable contre le darwinisme social. En quoi cette doctrine, qui s’appuie sur la théorie de l’évolution afin d’encourager la lutte pour la vie entre êtres humains, constitue-t-elle selon vous une trahison de la pensée de Darwin ?

    Rappelons d’abord que le courant de réflexion sociologique qu’on nomme le "darwinisme social" – l’expression date de 1880 – s’est constitué indépendamment de Darwin. Son fondateur, l’ingénieur et philosophe britannique Herbert Spencer (1820-1903), a déformé et réduit le concept de sélection naturelle, qu’il a découvert en 1858 lors de la présentation devant une société savante londonienne de la théorie élaborée par Darwin en collaboration avec le naturaliste Alfred Russel Wallace.

    L’année suivante, Darwin publie "l’Origine des espèces", le texte fond

     

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