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    La République fédérative socialiste de Yougoslavie (plutôt que République fédérale socialiste de Yougoslavie2) est le deuxième et dernier nom officiel employé par la Yougoslavie durant la période allant de 1945 à 1992, alors que le pays était dominé par la Ligue des communistes de Yougoslavie et, jusqu'à sa mort en 1980, par la personne du maréchal Tito (d'abord chef du gouvernement, puis chef de l'État, et enfin Président à vie).

    La Yougoslavie de Tito a eu la particularité, en tant que régime communiste (dit de « démocratie populaire »), de maintenir durant l'essentiel de la guerre froide une politique de neutralité. À partir de la rupture Tito-Staline en 1948, le pays ne fut plus affilié au bloc de l'Est, et ne fut jamais membre du Pacte de Varsovie. La Yougoslavie participa à la fondation du Mouvement des non-alignés.

    République fédérative socialiste de Yougoslavie1
    Социјалистичка федеративна република Југославија sr

    Socijalistička federativna republika Jugoslavija hr
    Socialistična federativna republika Jugoslavija sl

    1945 – 1992

    Drapeau
    Drapeau
    Blason
    Armoiries
     

    Devise : Bratstvo i jedinstvo
    (en français : Fraternité et unité)

    Hymne : Hej, Sloveni/Slaveni/Slovani

     
    Description de cette image, également commentée ci-après

    La Yougoslavie en orange

    Informations générales
    Statut République fédérale
    État communiste à parti unique
    Capitale Belgrade
    Langue Serbo-croate
    slovène
    macédonien
    Monnaie Dinar yougoslave
    Fuseau horaire UTC+1
    Domaine internet .yu
    Indicatif téléphonique +38
    Démographie
    Population 1989 23 725 000 hab.
    Densité 1989 92,7 hab./km²
    Superficie
    Superficie 255 804 km²
    Histoire et événements
    29 novembre 1943 Les communistes annoncent leur intention d'établir une Fédération démocratique de Yougoslavie
    8 mars 1945 Tito forme son gouvernement à Belgrade
    29 novembre 1945 Abolition officielle de la monarchie, proclamation de la République fédérative populaire de Yougoslavie
    28 juin 1948 Rupture Tito-Staline
    7 avril 1963 Nouvelle constitution ; le pays devient la République fédérative socialiste de Yougoslavie
    4 mai 1980 Mort de Tito
    avril-décembre 1990 Premières élections libres
    25 juin 1991 - avril 1992 Sécessions
    27 avril 1992 Nouvelle constitution, abandon de l'adjectif socialiste
    Président de la Ligue des communistes
    (1er) 1945-1980 Josip Broz Tito
    Chef de l'État
    (1er) 1945-1953 Ivan Ribar
    1953-1980 Josip Broz Tito
    (Der) 1991 Stjepan Mesić
    Chef du gouvernement
    (1er) 1945-1963 Josip Broz Tito
    1963-1967 Petar Stambolić
    1986-1989 Branko Mikulić
    1989-1991 Ante Marković
     
     

    Noms

    Cet État eut deux noms officiels :

    • Le 29 novembre 1945, la République fédérative populaire de Yougoslavie (Federativna Narodna Republika Jugoslavija) fut officiellement proclamée, après l'abolition officielle de la monarchie.
    • Le 7 avril 1963, le pays prit le nouveau nom officiel de République fédérative socialiste de Yougoslavie (Socijalistička Federativna Republika Jugoslavija), qu'il garda jusqu'au 15 janvier 1992 et à l'abandon officiel de toute référence au socialisme.

    Les termes de Yougoslavie communiste3, Yougoslavie socialiste4 ou Seconde Yougoslavie5 sont utilisés pour désigner le pays de manière informelle. Pour la période allant de 1945 à 1980, le terme de Yougoslavie titiste (Titova Jugoslavija) est également employé6.

    Histoire

    Victoire militaire des communistes

    Durant la Seconde Guerre mondiale, le Royaume de Yougoslavie est envahi par les forces de l'Axe et son territoire démembré. Des gouvernements collaborateurs sont mis en place en Croatie et en Serbie, tandis que le reste du pays est annexé par l'Allemagne, l'Italie, la Hongrie et la Bulgarie. Une guerre de résistance acharnée est bientôt menée et les Partisans dirigés par le chef communiste Tito s'affirment progressivement comme le mouvement de guérilla le plus actif. Le Parti communiste de Yougoslavie fonde avec d'autres partis politiques le Front de libération populaire (Jedinstveni narodnooslobodilački front, ou JNOF), lequel se dote en novembre 1942 d'un organisme politique représentatif, le Conseil anti-fasciste de libération nationale de la Yougoslavie (Antifašističko V(ij)eće Narodnog Oslobođenja Jugoslavije, ou AVNOJ), qui se proclame parlement du pays. Du 21 au 29 novembre 1943, l'AVNOJ tient sa deuxième session à Jajce et établit un programme politique, impliquant la création d'un État fédéral yougoslave, la Fédération démocratique de Yougoslavie, et la tenue après la guerre d'un référendum sur la question du maintien ou non de la monarchie. Un gouvernement provisoire, le Comité national de libération de la Yougoslavie (Nacionalni komitet oslobođenja Jugoslavije, ou NKNOJ) est créé : Tito, proclamé Maréchal de Yougoslavie, en est le premier ministre. La conférence de Téhéran, qui se tient au même moment, apporte un avantage décisif aux Partisans, qui sont reconnus par les Alliés comme le mouvement de résistante légitime, au détriment des Tchetniks. En juin 1944, le roi Pierre II reconnaît à son tour Tito comme le chef légitime des forces armées yougoslaves : un accord est conclu avec Ivan Šubašić, chef du gouvernement monarchiste en exil, pour former après la guerre un gouvernement de coalition, Šubašić étant ministre des affaires étrangères. Les Partisans gagnent du terrain de manière constante ; à l'automne 1944, ils reçoivent l'aide de l'Armée rouge pour libérer Belgrade. Au printemps 1945, les forces de l'Axe et les collaborateurs sont en déroute : Tito forme officiellement son gouvernement le 8 mars. Les derniers combats ont lieu en mai 1945 alors que la Seconde Guerre mondiale est officiellement terminée en Europe. Les troupes de Tito commettent des purges : dans les semaines suivant l'entrée des Partisans en Slovénie, Tito réclame que lui soient livrés les Yougoslaves s'étant réfugiés en Carinthie autrichienne. De 12 000 à 15 000 Slovènes (parmi lesquels des membres de la Garde nationale slovène), environ 7 000 Serbes et 150 000 à 200 000 Croates (dont environ 40 000 Oustachis) sont contraints par les Britanniques à repasser la frontière. Du 12 au 16 mai 1945, environ 120 000 personnes sont massacrées par les communistes. La première année de pouvoir de Tito, après une période de guerre particulièrement violente, se traduit par la répression d'un maximum de 775 000 personnes, dont 260 000 exécutions expéditives7. L'OZNA (Bureau de protection du peuple), police politique des Partisans, a tout pouvoir pour mener une politique de terreur8. Certains villages albanais du Kosovo, tenus par la guérilla du Balli Kombëtar partisane du rattachement à la Grande Albanie, sont rasés et leur population massacrée. La répression au Kosovo, où l'état de siège n'est levé qu'en juillet 1945, fait environ 50 000 morts9.

    Mise en place du régime

     
    Le Maréchal Tito en 1944.

    Le front dirigé par les communistes contrôle l'intégralité du territoire yougoslave en mai 1945. La Yougoslavie est à nouveau un État pleinement constitué, au sein de laquelle sont proclamés les six États « démocratiques » et fédérés du Monténégro, de la Serbie, de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Slovénie et de la Macédoine. La question de la nature du gouvernement demeure cependant ouverte, la monarchie n'étant pas encore abolie et le Royaume de Yougoslavie demeurant reconnu, au niveau international, par les Alliés. À la demande du Royaume-Uni, Tito accepte en février de reconnaître l'existence, sur le sol yougoslave, d'un conseil de régence représentant le roi Pierre II, mais le retour du monarque sur le sol yougoslave n'est pas autorisé. Le 7 mars 1945, le conseil de régence proclame un gouvernement d'union nationale sous la présidence de Tito, ce qui constitue sa première et dernière action publique10. C'est sous le seul nom de Yougoslavie, sans aucune mention d'un statut monarchique ou républicain, que le pays signe en juin 1945 la Charte des Nations unies11,12. Ivan Šubašić est membre du gouvernement de Tito jusqu'en octobre, et finit par démissionner du fait de son désaccord avec les communistes. Le 11 novembre ont lieu les premières élections d'après-guerre : la coalition dirigée par les communistes a pris le nom de Front populaire (Narodni front, ou NOF). La campagne est accompagnée de pressions de toutes sortes, de menaces physiques contre les candidats adverses, et d'exclusion de citoyens des listes électorales sous prétexte de collaboration durant la guerre. L'opposition se retire officiellement des élections pour protester contre les conditions de campagne, bien qu'il demeure possible de voter l'absence de liste13. Le Front populaire remporte finalement une moyenne de 85 % des suffrages dans chaque État.

    Le 29 novembre 1945, l'Assemblée constituante proclame officiellement la République fédérative populaire de Yougoslavie (RFPY), les différents États prenant également le nom officiel de Républiques. Le Royaume de Yougoslavie est officiellement aboli, bien que le roi refuse d'abdiquer. Le 31 janvier 1946, la constitution de la RFPY est établie et crée les six républiques : la République populaire de Bosnie-Herzégovine (capitale Sarajevo), la République populaire de Croatie (capitale Zagreb), la République populaire de Macédoine (capitale Skopje), la République populaire de Monténégro (capitale Titograd), la République populaire de Serbie (capitale Belgrade), incluant le Kosovo (capitale Pristina) et la Voïvodine (capitale Novi Sad), et la République populaire de Slovénie (capitale Ljubljana). Les républiques obtiennent leur autonomie en matière de langue et de personnel administratif, mais le gouvernement central reste puissant14. Le Kosovo, à majorité albanaise, et la Voïvodine, à forte minorité hongroise, sont des provinces autonomes de la Serbie, à laquelle elles sont rattachées par un lien assez lâche15. Ivan Ribar est chef de l'État en tant que Président de l'Assemblée populaire, Tito demeurant chef du gouvernement et secrétaire général du Parti communiste de Yougoslavie. Le parti communiste devient parti unique : des élections à candidatures multiples sont organisées, mais sous l'égide du Front populaire de Yougoslavie (Narodna fronta Jugoslavije, plus tard rebaptisé Alliance socialiste du peuple travailleur de Yougoslavie - en serbo-croate Socijalistički savez radnog naroda Jugoslavije), organisation contrôlée par le parti, et qui supervise également les activités syndicales.

    Le régime suit les résolutions prises en temps de guerre et se distingue par une pleine reconnaissance de l'égalité et de la diversité des nationalités yougoslaves, au contraire de l'ancien Royaume de Yougoslavie, lequel était marqué par la domination des Serbes ; le centralisme de la monarchie est dénoncé comme signe de l'oppression de la « bourgeoisie serbe ». Les Serbes, très dispersés sur le plan géographique, se trouvent répartis entre sept des huit entités, soit toute la Yougoslavie sauf la Slovénie. La grande nouveauté est la reconnaissance d'une nationalité macédonienne, dans une entité que s'étaient naguère disputées la Serbie et la Bulgarie. Le régime garantit une égalité de droits à tous les peuples, les dirigeants du régime appartenant eux-mêmes à diverses nationalités. Néanmoins, les Albanais n'ont que le statut de « minorité », tandis que les Monténégrins et les Macédoniens, pourtant moins nombreux, ont le statut de « peuples ». La question albanaise en Yougoslavie a été tranchée par un vote de la population du Kosovo qui choisit en août 1945, au cours d'un scrutin marqué par une campagne de terreur envers les électeurs16, son rattachement à la Serbie plutôt qu'à l'Albanie. La langue serbo-croate est considérée comme unitaire, entrainant avec le temps une insatisfaction de la part des Serbes et des Croates, mécontents de voir niées leurs spécificités culturelles et linguistiques17.

     


  • Les savane et prairies du Terraï et des Douars forment une écorégion terrestre définie par le Fonds mondial pour la nature (WWF), qui appartient au biome des prairies, savanes et brousses tropicales et subtropicales de l'écozone indomalaise. Elle se situe au pied du versant Sud de l'Himalaya et constitue une prolongation de la plaine du Gange appelée Terraï dans sa partie népalaise et Douars (en) à partir du Bengale. Les herbes qui la composent sont les plus hautes au monde et la densité en rhinocéros, en tigres et en ongulés y est la plus importante d'Asie. Ces particularités ont conduit à son inclusion dans la liste « Global 200 ».

     

    Savane et prairies

    du Terraï et des Douars
    Écorégion terrestre - Code IM07011

    Description de cette image, également commentée ci-après

    Paysage des Douars du Bengale occidental,
    au pied de l'Himalaya.

    Classification
    Écozone : Indomalais
    Biome : Prairies, savanes et terres arbustives tropicales et subtropicales
    Global 2002 : Savanes et prairies du Terraï et des Douars
    Géographie et climat
    Superficie3 : 34 524 km2
     
     min.max.
    Altitude3 : 50 m 1 074 m
    Température3 : 13 °C 32 °C
    Précipitations3 : 3 mm 1 173 mm
    Écologie
    Espèces végétales4 : 1 000
    Oiseaux5 : 366
    Mammifères5 : 115
    Squamates5 : 34
    Espèces endémiques5 : 4
    Conservation
    Statut5 : Critique / En danger
    Aires protégées6 : 8,9 %
    Anthropisation6 : 90,6 %
    Espèces menacées6 : 49
    Ressources web : Site du WWF

    Localisation

    Description de l'image Ecoregion IM0701.svg.
    1. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, E. D. Wikramanayake, N. D. Burgess, G. V. N. Powell, E. C. Underwood, J. A. D'Amico, I. Itoua, H. E. Strand, J. C. Morrison, C. J. Loucks, T. F. Allnutt, T. H. Ricketts, Y. Kura, J. F. Lamoreux, W. W. Wettengel, P. Hedao et K. R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11,‎ 2001, p. 935-938 .
    2. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, R. Abell, T. Allnutt, C. Carpenter, L. McClenachan, J. D’Amico, P. Hurley, K. Kassem, H. Strand, M. Taye et M. Thieme, The Global 200 : A representation approach to conserving the earth's distinctive ecoregions, Washington DC, Conservation Science Program, World Wildlife Fund-US, 2000 (lire en ligne [archive]) 
    3. a, b, c et d (en)World Wildlife Fund, « The Terrestrial Ecoregions of the World Base Global Dataset » [archive], sur http://worldwildlife.org [archive] (consulté le 29 septembre 2012). Disponible alternativement sur : Loyola RD, Oliveira-Santos LGR, Almeida-Neto M, Nogueira DM, Kubota U, et al., « Integrating Economic Costs and Biological Traits into Global Conservation Priorities for Carnivores » [archive], PLoS ONE,‎ 2009 (consulté le 20 octobre 2012), Table S1. Les données de température et de précipitations sont les moyennes mensuelles minimales et maximales.
    4. (en) G. Kier, J. Mutke, E. Dinerstein, T. H. Ricketts, W. Küper, H. Kreft et W. Barthlott, « Global patterns of plant diversity and floristic knowledge », Journal of Biogeography, vol. 32,‎ 2005, p. 1107–1116 (DOI 10.1111/j.1365-2699.2005.01272.x, lire en ligne [archive]) , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation [archive].
    5. a, b, c, d et e (en)World Wildlife Fund, « WildFinder: Online database of species distributions » [archive],‎ janvier 2006, données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation [archive].
    6. a, b et c (en) J. M. Hoekstra, J. L. Molnar, M. Jennings, C. Revenga, M. D. Spalding, T. M. Boucher, J. C. Robertson, T. J. Heibel et K. Ellison, The Atlas of Global Conservation : Changes, Challenges, and Opportunities to Make a Difference, Berkeley, University of California Press, 2010 (lire en ligne [archive]) , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation [archive].

  • Les chiffres de la consommation responsable : la récupération, le recyclage et la réparation

     

    Les déchets n'ont pas fini de s'amonceler. Le chiffre d'affaires du recyclage a en effet baissé de 28%. Mais le marché de l'occasion progresse...
    Le Baromètre de cet article
    ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
    SUR LE MÊME SUJET

    Les déchets restent l’un des problèmes majeurs tant d’un point de vue national qu’international. Et même si le nombre de déchets ménagers a légèrement diminué passant de 355 kg/hab. En 2008 à 344 kg/hab. en 2009, le problème est loin d’être résolu. Face au nombre de produits potentiellement réutilisables qui s’amoncellent dans les déchetteries pour être à terme enfouis ou incinérés, beaucoup d’artisans indépendants se lancent dans des solutions locales pour réduire la quantité de déchets. Ces artisans réutilisent la matière jetée – le cuir des anciens équipements sportifs, le plastique des bouteilles, la laine des vieux pulls... pour leur donner une seconde vie.

    Le recyclage devient alors un art et une source d’inspiration ! En plus, ces matériaux recyclés ont une histoire qui apporte une certaine valeur ajoutée aux produits finis. Ainsi, beaucoup d’entreprises, y compris des marques chic comme Hermès, Yves Saint-Laurent, Pioneer ou APC, se sont lancées ces deux dernières années dans le business du recyclage chic et branché. Leur rôle est utile pour faire de la valorisation des matériaux une norme socialement acceptable voire préférable - même si cette valorisation reste difficilement transposable à grande échelle car ces filières sont souvent liés à un gisement local de déchets.

    - L’obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage Les Amis de la Terre France (dans le cadre de la campagne Produits pour la Vie) et le Cniid (Centre national d’information indépendante sur les déchets) ont publié en 2010 un rapport au titre éloquent : « L’obsolescence programmée, symbole de la société du gaspillage Le cas des produits électriques et électroniques ». Le message est sans ambiguïté : les stratégies mises en place pour réduire la durée de vie des produits augmentent considérablement le volume des déchets, vont à l’encontre de l’approche préventive et, faute de recyclage, contribuent à l’épuisement des ressources naturelles. La durée de vie moyenne des appareils électroménagers courants serait aujourd’hui en moyenne de 6 à 8 ou 9 ans alors qu’auparavant elle était de 10 à 12 ans. Dans une tribune parue en 2010 dans Le Monde, l’économiste Philippe Moati propose une solution efficace : l’allongement de la durée de garantie des biens de consommation de 1 an à 10 ans.

    LE RECYCLAGE ET LA VALORISATION

    LE MARCHE DE L’OCCASION

    LA REPARATION


    LE RECYCLAGE ET LA VALORISATION

    L’année 2009 n’a pas été une année faste pour le recyclage puisque le secteur accuse une baisse de son chiffre d’affaires de 28%, après une très bonne année 2008 et une hausse de 31% entre 2004 et 2008. Le chiffre d’affaires 2009 tombe donc à 8,1 millions d’euros. Cette chute s’explique par une diminution de 8,5% de la collecte tous secteurs confondus. Serait-ce le signe qu’avec la crise les consommateurs et autres acteurs économiques conservent plus longtemps les biens pour éviter de devoir dépenser pour les remplacer ? Aucune étude ne vient le confirmer... Malgré tout, l’emploi dans le secteur du recyclage et de la collecte se maintient tant bien que mal, avec une légère baisse de 1,5% et 33 000 personnes en 2009.

    - Le papier

    Le taux de récupération de papier et carton à recycler continue d’augmenter passant à 72% en 2009 contre 64% en 2008. En revanche, la consommation de papier et carton recyclés augmente aussi légèrement de 6,3% entre 2009 et 2010 en passant de 5 à 5,3 millions de tonnes alors que ce chiffre était en baisse de 13,5% entre 2008 et 2009.

    LE MARCHE DE L’OCCASION

    La crise aidant, le marché de l’occasion continue de progresser, non seulement dans les chiffres mais aussi dans les esprits. En 2008, l’ADEME estimait le chiffre d’affaires global de l’occasion à 5 ou 6 milliards d’euros. alors que beaucoup étaient encore réticents à acheter et a fortiori à offrir des objets d’occasion, les habitudes changent progressivement : 30% des Français pensaient ainsi offrir des cadeaux d’occasion à leurs proches pour Noël 2010 (étude Deloitte, décembre 2010). En plus des traditionnelles brocantes et autres vides-greniers (50 000 sont organisés chaque année en France), le marché de l’occasion se développe fortement sur internet via des sites de ventes de particulier à particulier tels que PriceMinister ou Ebay. les chiffres d’affaires de ces entreprises ne cessent d’augmenter : + 5% pour PriceMinister en 2009, et + 2% pour Ebay. Et les internautes sont apparemment demandeurs de ce nouveau marché : en 2009, 60% d’entre eux (17 millions de personnes) avaient acheté ou vendu via un site internet au cours de l’année. La vente est passée de 25 à 36 % entre 2008 et 2009. Parmi les articles les plus achetés, les livres restent en première place (21%), mais sont suivis désormais par des nouveaux produits : les jeux-vidéos avec 15% puis les vêtements avec 14 % et les DVD (12%) (Médiamétrie/netRatings, mars 2010).

    - Le réemploi NEW !

    Le réemploi consiste en la réutilisation, avec ou sans modification importante de vocation, d’un bien, d’un produit ou d’une matière récupérée. Il permet, en prolongeant la durée de vie d’un produit, de retarder son arrivée dans le dispositif de collecte et de traitement en fin de vie. Le réemploi permet donc de réduire les déchets mais c’est aussi un moyen de rendre accessibles au plus grand nombre certains équipements encore onéreux comme l’électronique (ordinateurs, téléphones portables, etc), le mobilier, etc. L’ADEME estime qu’il y avait en France 1 812 établissements de réemplois en 2008. Ces établissements sont souvent des associations (emmaüs, croix-Rouge, envie...), des réseaux des ressourceries et des indépendants. Ils ont récupéré 454 000 tonnes de produits en 2008 dont 187 000 tonnes ont été réemployées, pour un chiffre d’affaires allant de 200 à 300 millions d’euros.

    LA REPARATION

    La réparation peut être une solution efficace pour lutter contre les déchets. Malheureusement, l’offre de la réparation diminue d’année en année. Le nombre d’entreprises de réparation a diminué de 17,2% entre 2006 et 2009 – il y avait en France en 2009, 125 897 entreprises de réparation. Ce chiffre tombe à – 21% si l’on ne prend pas en compte les entreprises de réparation automobile ni de plomberie/chauffage (ce qui représente 44 232 entreprises en 2009). En 2006, le chiffre d’affaires du marché de la réparation s’élevait à 22,6 milliards d’euros dont près de 90% serait réalisé par la seule réparation automobile (Insee / ADEME).

     



  • Lénine archives documents par flashzoom

    Face au cauchemar que nous vivons aujourd'hui, la Révolution russe d'Octobre 1917 apparaît comme un rêve sublime. La révolution tant haïe par les classes dominantes, n’a jamais été aussi légitime et aussi nécessaire que maintenant. Aucun remède ni aucune thérapie ne sont en mesure de guérir un monde atteint d’une maladie mortelle, le capitalisme. Il n' y a pas d'autres moyens pour abolir l'ordre établi que la révolution. En quelques mois seulement la Révolution russe a changé la face du monde. En février et en octobre 1917, cent ans déjà, les ouvrières et les ouvriers de Petrograd se soulèvent contre la misère et l'humiliation. L'armée refuse de tirer. La troupe fraternise avec les ouvriers. Le Tsar abdique. Le régime despotique et multicentenaires s’effondre. Le Gouvernement bourgeois provisoire s'efface. Les Soviets composés d'ouvriers, de paysans pauvres et de soldats prennent le pouvoir. Ce qui relevait de l'impossible devient une réalité. L'ordre établi est renversé. La Révolution était là, dans les usines, dans les casernes, dans les ports, dans les quartiers, sur les places publiques des villes et des villages, dans les champs et sur le front, portant en elle les aspirations et les espoirs les plus simples et les plus grandioses de tout un peuple et de tous les travailleurs du monde.

     

    En moins d'un demi siècle après la glorieuse Commune de Paris, les opprimés s'emparent à nouveau du pouvoir et entrent dans l'histoire. Car ce sont les masses et leurs dirigeants révolutionnaires qui font l'histoire. Dépouillées de toute leur humanité, leur intérêt objectif est de renverser de fond en comble les conditions d’existence matérielles et morales dans lesquelles elles sont asservies et méprisées. Il ne s'agit pas pour elles d'améliorer la société existante pour la rendre supportable, mais de l'abolir. Il ne s'agit pas de mettre en place une quelconque démocratie bourgeoise, mais d'installer la dictature du prolétariat.

     

    Les masses des opprimés savent que les puissants ne renoncent jamais à leurs privilèges, qu'ils n'accordent jamais rien par générosité ou grandeur d'âme et qu'ils ne reculent devant rien pour sauver leurs intérêts et perpétuer leur système. La marche vers le socialisme ne peut résulter d’une quelconque perfection de la démocratie bourgeoise, de la conciliation des classes, des élections etc. L’entente des classes est une chimère, une rêverie produite et entretenue par les classes exploiteuses. Elle est contredite chaque jour par les faits. Seule l’appropriation des moyens de production par les travailleurs permettra de briser cette servitude économique, source première de leurs malheurs. La révolution est la seule alternative au capitalisme et à ces guerres abjectes. Il s'agit donc, sans compromis ni conciliation avec les oppresseurs, de détruire un monde injuste pour reconstruire sur ses ruines un autre plus juste et plus lumineux. Même si l'Union Soviétique n'existe plus, la Révolution d'Octobre, restera à jamais un exemple irremplaçable pour tous les peuples opprimés.

     

    John Reed, journaliste, poète et révolutionnaire américain (1887/1920), décrivait ainsi les premiers moments de la prise du pouvoir après que les délégués aient voté à l'unanimité la proclamation de paix proposée par Lénine à tous les peuples belligérants : « Quelque chose s'était brusquement éveillé en tous ces hommes. L'un parlait de la révolution mondiale en marche, un autre de l'ère nouvelle de fraternité, où tous les peuples ne seront plus qu'une grande famille (…) Mus par une commune impulsion, nous nous trouvâmes soudain tous debout, joignant des voix dans l'unisson et le lent crescendo de l'Internationale. Le chant roulait puissamment à travers la salle, ébranlant les fenêtres et les portes et allant se perdre dans le calme du ciel » (1).

     

    Mais l'Internationale n'est pas seulement un poème, un chant révolutionnaire dédié aux hommes et aux femmes de la Commune et à tous les « damnés de la terre », elle est devenue l'hymne du

    socialisme international. Une IIIe. Internationale a été fondée pour que les idées et les pratiques révolutionnaires se répandent dans la classe ouvrière partout à travers le monde. Car la Révolution d'Octobre n'est qu'un prélude, un pas sur le très long et le très difficile chemin de la révolution socialiste mondiale. Au capitalisme mondialisé doit correspondre une révolution mondiale. Les frontières de la Russie sont trop étroites pour contenir cet immense soulèvement révolutionnaire. La révolution ne peut se développer et s'épanouir qu'en tant que mouvement réel planétaire. Car là où il y a exploitation de l'homme par l'homme, il y a ipso facto une guerre permanente qui oppose oppresseurs et opprimés et qui ne peut se terminer que par le renversement révolutionnaire du capitalisme. Il ne s'agit pas que de la géographie mais d'une autre frontière celle qui sépare les classes sociales. Le destin de la Révolution russe dépendait dans une large mesure du triomphe et de l'accès au pouvoir de la classe ouvrière des autres pays notamment les plus avancés : « (...) il est absolument certain que la victoire finale de notre révolution, si elle devait rester isolée, s'il n'y avait pas de mouvement révolutionnaire dans les autres pays, serait sans espoir  » disait Lénine (2). La portée de la Révolution prolétarienne d'Octobre 1917 est non seulement historique, elle est aussi et surtout universelle.

     

    C'est cette dimension planétaire de la Révolution russe, « ce foyer de contagion », que les bourgeoisies occidentales ne peuvent ni supporter ni tolérer. Elle menaçait partout l'existence même de leur système. D'autant plus que l'onde de choc de la révolution s'est rapidement propagée un peu partout à travers le monde et surtout en Europe. De l'Espagne à la Hongrie en passant par l'Allemagne, la France, l'Angleterre et l'Italie, les ouvriers commençaient à relever la tête. Car le salut de tous les ouvriers et derrière eux tous les opprimés de la terre réside dans la Révolution socialiste. Elle est le seul et l'unique moyen qui leur permet de briser les chaînes de l'esclavage moderne et de se libérer d'un système qui les opprime. Il fallait donc, vaille que vaille, détruire totalement le nouveau pouvoir ouvrier et effacer de l'histoire des hommes cette grande révolution.

     

     

    Dans une sainte croisade, les puissances impérialistes, alors qu'elles s’entre-tuaient hier encore dans une terrible guerre, ont lancé leurs forces contre la jeune révolution russe. Elles ont imposé un blocus total pour affamer la population et étouffer la révolution. La contre-révolution est encouragée, soutenue, financée et armée par les puissances impérialistes. L'Armée Rouge (composée de militants, d'ouvriers, de soldat, de paysans pauvres etc.), grâce à sa discipline et à sa détermination sans faille à défendre la révolution, a pu courageusement tenir tête à ses ennemis intérieurs et extérieurs. Mais sa victoire a été éclipsée par la défaite de la classe ouvrière en Europe. Partout les soulèvements des travailleurs ont été écrasés dans le sang. Rosa Luxembourg et Karl Liebknech, figures emblématiques de la classe ouvrière allemande, sont assassinés alors que se développait dans le pays un mouvement révolutionnaire (3). « Elle avait dit aux pauvres la vérité. Et pour cela les riches l’ont assassinée » disait Bertolt Brech (4).

     

    La défaite de la classe ouvrière allemande, c'est aussi la défaite de la révolution russe et de tous les travailleurs du monde. Isolée, encerclée par les forces impérialistes dont l'unique objectif est de détruire l’État ouvrier, la révolution s'est repliée sur elle-même, sur son territoire national abandonnant ainsi sa nature internationaliste. Mutilée et étouffée par une bureaucratie qui a remplacé le pouvoir des ouvriers et des paysans pauvres, la révolution n'a pu se consolider ni parvenir au bout de sa logique émancipatrice et libératrice.

     

    Mais cette glorieuse révolution avait dès le départ jeté les bases d'une société plus juste et plus fraternelle. Tous les secteurs de l'industrie, de la finance sont expropriés et nationalisés. La production et la répartition des produits sont sous le contrôle quasi total des ouvriers. Les terres appartiennent désormais aux citoyens capables de les exploiter. Le salariat en tant qu'organisation économique et sociale est aboli. La paix entre les peuples remplace la guerre et le carnage impérialiste. Un slogan simple résume ces premiers objectifs de la révolution : « La paix, le pain et la terre ».

     

    La révolution a également rendu aux femmes leur dignité dans un pays arriéré et imbibé de préjugés contre les femmes. Elle a élevé l'égalité des deux sexes au rang des priorités malgré une situation économique et sociale difficile. Lénine dans un discours prononcé à la Conférence des ouvrières de Moscou soulignait l'importance de cette immense tâche : « Depuis bien longtemps, depuis des siècles, tous les mouvements émancipateurs d'Occident ont réclamé l'abolition de ces lois vétustes et l'égalité des deux sexes devant la loi. Mais pas un Etat démocratique, pas une république avancée, n'a pu opérer cette réforme, car là où existe le capitalisme, là où subsiste la propriété privée de la terre, des fabriques et des usines, là où subsiste le pouvoir du capital, l'homme conserve ses privilèges. (…) Nous pouvons le dire avec fierté et sans crainte d'exagération, il n'y a pas un seul pays au monde, en dehors de la Russie des Soviets, où la femme jouisse de tous ses droits (…). C'était là une de nos premières et plus importantes tâches » (5).

     

    L’enthousiasme révolutionnaire a libéré la parole. Des débats passionnés sur les rapports hommes /femmes, sur la sexualité, sur la famille enflammaient la jeunesse. Les meetings politiques sur la construction du socialisme un peu partout fleurissaient. La révolution a donné un élan magnifique à la poésie, au théâtre, à la musique, aux arts, bref à tout ce qui était inaccessible aux ouvriers, aux soldats et aux paysans pauvres et d'une manière générale aux masses populaires. Le peuple s'est emparé ainsi de la culture qui était jusqu'alors réservée à une caste de privilégiés. Mais cet aspect de la révolution culturelle s'est heurté à la réalité de l'analphabétisme et de l'ignorance des masses. C'est pourquoi l'une des tâches essentielles de la révolution était de « liquider l'analphabétisme » : « Oui le ballet, le théâtre, l'opéra, les expositions de peinture et de sculptures modernes, tout cela sert pour beaucoup à l'étranger de preuve que nous, les bolcheviks, ne sommes pas du tout les terribles barbares que l'on pensait. Je ne récuse pas ce genre de manifestations de la culture sociale et ne les sous-estime pas. Mais j'avoue que dans l'âme je suis plus sensible à la création de deux ou trois écoles primaires dans des villages perdus qu'au plus magnifique objet dans une exposition » disait Lénine (6).

     

    La Révolution d'Octobre 1917 a montré et montre toujours aux travailleurs et aux opprimés du monde entier la voie à suivre, celle de la révolution socialiste. Car il n' y a pas d'avenir pour l'humanité dans le capitalisme. Plus il s'enfonce dans la crise et plus il devient menaçant pour l'homme et pour la nature : guerres, terrorisme, chaos au Moyen-orient, montée du néofascisme aux États-Unis et en Europe, paupérisation planétaire des masses et enrichissement extraordinaire d'une minorité, saccage de la nature, scandales et corruption généralisés etc. etc, On est loin de la « Fin de l'histoire » de Fukuyama. Le spectre de la Révolution d'Octobre hante toujours la société bourgeoise. Mais ce système, ennemi de l'homme et de la nature, ne disparaîtra pas spontanément de lui-même. Seule la révolution est en mesure de mettre un terme à la résistance de la minorité d’exploiteurs, et d’enfanter une nouvelle société. Même si les conditions ne sont pas réunies, la révolution reste l’unique solution. Les obstacles immenses et innombrables qui se dressent face à ce changement ne sauraient effacer ni la légitimité ni la nécessité de la révolution.Toutes les demi-mesures et toutes les réformes, si elles ont contribué à améliorer provisoirement la situation des esclaves modernes que sont les salariés, restent insuffisantes. Pire, les réformes économiques, sociales et politiques, aussi nécessaires soient-elles, ne font en dernière analyse que perpétuer l’asservissement général engendré par le système. Mais la révolution ne se décrète pas, ne s'improvise pas, elle se prépare comme l'a démontré d'une manière admirable la glorieuse révolution russe. Les bolcheviks et derrière eux l'immense majorité de la population ont préparé et finalement rendu possible la victoire d'Octobre 1917. Cette victoire reste et restera comme une immense possibilité à réaliser pour les travailleurs et les opprimés de tous les pays.

     

    Mohamed Belaali

     

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    (1)John Reed, « Dix jours qui ébranlèrent le monde » (préface de Lénine). Editions Tribord, 2010 pages 228 et 229

    (2)« Rapport politique du comité central », le 7 mars 1918 :

    http://www.marxistsfr.org/francais/lenin/works/1918/03/d7c/vil19180300-02c7.htm

    (3)http://www.belaali.com/article-social-democratie-et-collaboration-de-classes-50152165.html

    (4)http://www.humanite.fr/la-passion-lumineuse-de-rosa-liberte-602654

    (5)https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1919/09/vil19190923.htm

    (6)cité par Claude Frioux, dans « LÉNINE, MAIAKOVSKI, LE PROLETKULT ET LA RÉVOLUTION CULTURELLE » page 102 :

    http://www.persee.fr/doc/litt_0047-4800_1976_num_24_4_2059

     

     

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    L'Empire romain (latin : Imperium romanum) est le nom donné par les historiens à la domination romaine antique entre 27 av. J.-C. et 476 ap. J.-C.. Pour la période postérieure, de 476 ap. J.-C. à 1453 ap. J.-C. (qui concerne surtout la partie orientale de l'Empire, avec Constantinople pour capitale) les historiens parlent aujourd'hui d'Empire byzantin. Ce terme n'est apparu qu'au XIXe siècle, ses habitants de l'époque l'appelant toujours « empire des Romains », et la distinction entre Empire romain et Empire byzantin, ainsi que la date de naissance à lui assigner sont une question de convention entre chercheurs modernes2. En Europe de l'Ouest et centrale, l'Empire d'Occident (800-924) des rois carolingiens, puis le Saint-Empire romain (962-1806), dont les souverains se faisaient encore appeler « Empereur des Romains », se considéraient eux aussi comme les successeurs légitimes de l'Empire antique.

    Durant la période de cinq siècles allant de 27 av. J.-C. à 476 ap. J.-C., l'État romain s'est agrandi au point d'englober un territoire allant de la Maurétanie Tingitane (Maroc) jusqu'à la Mésopotamie, et de la Britannie (Angleterre) jusqu'à l'Égypte, créant ainsi l'une des plus grandes entités politiques de l'Histoire, qui influença profondément le monde méditerranéen, sur le plan culturel, linguistique et finalement religieux, tout en assurant la conservation de la civilisation grecque antique reçue en héritage. La période impériale fut aussi un temps de développement des échanges économiques, facilité par la construction d'un important réseau routier qui a existé parfois jusqu'à l'époque moderne.

     
    Évolution du territoire de la république et de l'empire.

    L'Empire fut fondé par Auguste, qui mit fin à la dernière guerre civile, dans la toute fin de la République romaine. Contrairement au régime républicain, qui était oligarchique, l'Empire fut une autocratie, tout en conservant durant le principat des apparences républicaines : le pouvoir politique était principalement détenu par un seul homme, l'empereur, qui s'appuya sur une bureaucratie sans cesse plus développée, sur une administration territoriale importante et sur un puissant appareil militaire. De la fondation par Auguste jusqu'à la déposition de son dernier empereur, Romulus Augustule, l'Empire eut une histoire intérieure et extérieure complexe, caractérisée, au départ, par une certaine stabilité politique — période du principat —, puis, à partir du IIIe siècle, par une instabilité de plus en plus importante — crise du IIIe siècle et dominat. Les coups d'État et les guerres civiles se multiplièrent, tandis que l'Empire avait à affronter de plus en plus d'ennemis à ses frontières.

    En effet, à partir de la fin du IIe siècle, Rome est confrontée à ce que l'historiographie ultérieure a appelé les invasions barbares. Il s'agissait, en réalité, de mouvements de populations de très grande ampleur, réalisés sur de longues durées. Les peuples dits « barbares », en se déplaçant vers l'ouest, finirent par se heurter à la frontière romaine, militairement gardée, et, poussés par d'autres peuples plus à l'est, tentèrent de la percer. Si l'Empire parvint, dans un premier temps, à repousser les envahisseurs, la crise du IIIe siècle vit les frontières céder une première fois. En réaction aux périls extérieurs, le pouvoir romain, à partir de la tétrarchie, chercha à se renforcer : les centres de décision politique et militaire furent multipliés, l'administration développée et militarisée, et la taille de l'armée augmentée. Le IVe siècle fut l'époque des guerres civiles entre les successeurs des tétrarques, et il fut dominé par la personnalité de Constantin Ier, qui rénova profondément l'État romain, en lui donnant ses caractéristiques définitives.

    À cette époque, le pouvoir était devenu un régime absolu, avec une cour et un protocole de type oriental. La fin de la proscription du christianisme, sous Constantin, puis son établissement comme religion d'État par Théodose Ier est le fait le plus marquant de la civilisation romaine, dans cette période que l'on appelle l'Antiquité tardive. Appuyée sur l'appareil administratif romain, extrêmement développé, l'Église acquit une place prépondérante dans tous les territoires romains, avant d'être chassée, par la conquête musulmane, d'une partie de ceux-ci.

    Après la division de l'Empire en deux entités — l'Empire romain d'Orient (pars orientalis) et l'Empire romain d'Occident (pars occidentalis), la partie occidentale est marquée, à partir du Ve siècle, par un délitement continu de l'autorité politique au profit des royaumes germaniques : la puissance militaire s'effondre, l'économie est exsangue, et la domination territoriale se réduit, jusqu'à ne pas dépasser l'Italie. L'Empire s'est effondré d'une manière progressive, et la déposition, par Odoacre, du dernier empereur Romulus Augustule, est finalement un événement mineur, de portée seulement symbolique.

    Éteint en Occident en 476, l'Empire romain persista en Orient, autour de sa capitale, Constantinople. Le nouvel État mêla, comme l'ancien Empire, des éléments de civilisation grecs et latins, mais la part grecque est devenue prépondérante. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l'appellation « byzantin » (qui date du XVIe siècle, mais était peu connue) se généralise pour l'Empire romain d'Orient, mais en fait, il n'existe pas de fondation ni de début de l'Empire byzantin, qui n'est que la période médiévale et finale de l'Empire romain, prenant fin en 14532.

     

     

    Empire romainN 1
    Imperium romanum (la)

    Βασιλεία Ῥωμαίων (Basileía Rhômaíôn) (grc)

    -27395 / 476 / 1453B 1

    Drapeau
    Vexillum avec l'aigle et le sigle de l'État romain : SPQR.
    Description de cette image, également commentée ci-après

    L'Empire romain à son apogée territoriale, sous Trajan, en 117 apr. J.-C.

    Informations générales
    Statut autocratie
    Capitale Rome, puis, à partir de 286, différentes capitales
    Langue latin, grec ancienB 2
    Religion religion romaine antique puis christianismeB 3
    Monnaie monnaie romaine
    Démographie
    Population 25 av. J.-C. env. 56 000 000 hab1.
    117 apr. J.-C. env. 88 000 000 hab1.
    Densité 25 av. J.-C. 20,7 hab/km2
    117 apr. J.-C. 17,6 hab/km2
    Superficie
    Superficie 25 av. J.-C. 2 750 000 km21
    50 apr. J.-C. 4 200 000 km21
    117 apr. J.-C. 5 000 000 km21
    390 apr. J.-C. 4 400 000 km21
    Histoire et événements
    31 av. J.-C. Bataille d'Actium
    27 av. J.-C. Octave est proclamé « auguste »
    285 apr. J.-C. Dioclétien établit la Tétrarchie
    330 apr. J.-C. Constantin Ier fonde la ville de Constantinople
    395 apr. J.-C. Division de l'Empire entre Arcadius et Honorius,
    demeurée définitive
    476 apr. J.-C. Fin de l'Empire romain d'Occident
    1453 apr. J.-C. Fin de l'Empire romain d'Orient
    Empereur
    -27 à 14 Auguste
    378 à 395 Théodose Ier
    475 à 476 Romulus Augustule
    1448 à 1453 Constantin XI Paléologue
     

    Entités précédentes :

     
     
    1. À partir de l'année 395 apr. J.-C., l'Empire est divisé en deux parties, ce jusqu'à Justinien qui le réunifia en partie au VIe siècle avant que la partie occidentale ne tombe définitivement hors du contrôle administratif de l'écoumène constantinopolitain — Empire romain d'Occident et Empire romain d'Orient. C'est le premier qui prend fin en 476, le second ne tombera qu'en 1453, date de la chute de Constantinople devant les armées ottomanes.
    2. Le latin était la langue officielle de l'État, le grec ancien la langue des élites cultivées.
    3. L'on ne prend ici pas en compte les nombreuses religions qui existaient dans l'Empire.

     


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    Vladimir Ilitch Oulianov (en russe : Влади́мир Ильи́ч Улья́нов Prononciation), dit Lénine (Ленин), né à Simbirsk (aujourd'hui Oulianovsk) le 22 avril (10 avril) 1870 et mort à Vichnie Gorki (aujourd'hui Gorki Leninskie) le 21 janvier 1924, est un révolutionnaire, théoricien politique et homme d'État russe. Rejoignant à la fin du XIXe siècle le Parti ouvrier social-démocrate de Russie, la section russe de la Deuxième Internationale, il provoque en 1903 une scission du Parti russe et devient l'un des principaux dirigeants du courant bolchevik. Auteur d'une importante œuvre écrite d'inspiration marxiste1, il se distingue par ses conceptions politiques qui font du parti l'élément moteur de la lutte des classes et de la dictature du prolétariat.

    En 1917, après l'effondrement du tsarisme, les bolcheviks s'emparent du pouvoir en Russie lors de la Révolution d'Octobre. La prise du pouvoir par Lénine donne naissance à la Russie soviétique, premier régime communiste de l'histoire, autour de laquelle se constitue ensuite l'URSS. Lénine et les bolcheviks parviennent à assurer la survie de leur régime, malgré leur isolement international et un contexte de guerre civile. Ambitionnant d'étendre la révolution au reste du monde, Lénine fonde en 1919 l'Internationale communiste : il provoque à l'échelle mondiale une scission de la famille politique socialiste et la naissance en tant que courant distinct du mouvement communiste, ce qui contribue à faire de lui l'un des personnages les plus importants de l'histoire contemporaine2,3.

    Une fois au pouvoir, il use — de façon revendiquée4,5 — de la Terreur afin de parvenir à ses fins politiques6. Lénine est à l'origine de la Tchéka, police politique soviétique chargée de traquer et d'éliminer tous les ennemis du nouveau régime qu'il met en place. De même, Lénine instaure en 1919 un système de camps de travail forcé, qui précède le Goulag de l'époque stalinienne2,7 ; il fait également du nouveau régime une dictature à parti unique2. La continuité politique entre Lénine et Staline fait l'objet de débats ; divers auteurs ont cependant souligné que la philosophie politique et la pratique du pouvoir de Lénine contenaient des éléments clés de la dictature au sens moderne du terme8, voire du totalitarisme9,10.

    Dès mars 1923, Lénine est définitivement écarté du jeu politique par la maladie ; il meurt en début d'année suivante. Staline sort ensuite vainqueur de la rivalité qui oppose les dirigeants soviétiques en vue de la succession. Les idées de Lénine sont, après sa mort, synthétisées au sein d'un corpus doctrinal baptisé léninisme, qui donne ensuite naissance au marxisme-léninisme, idéologie officielle de l'URSS et de l'ensemble des régimes communistes durant le XXe siècle11.

     

     

    Vladimir Ilitch Lénine
    Владимир Ильич Ленин
    Portrait de Lénine, datant de 1920.
    Portrait de Lénine, datant de 1920.
    Fonctions
    Président du Conseil des Commissaires du peuple de la RSFSR
    8 novembre 191721 janvier 1924
    (6 ans 2 mois et 13 jours)
    Prédécesseur poste créé
    Aleksandr Kerenski
    (chef du Gouvernement provisoire)
    Successeur Alexeï Rykov
    Président du Conseil des Commissaires du peuple de l'URSS
    30 décembre 192221 janvier 1924
    (1 an et 22 jours)
    Prédécesseur poste créé
    Successeur Alexeï Rykov
    Membre du Politburo
    10 octobre 191721 janvier 1924
    (6 ans 3 mois et 11 jours)
    Biographie
    Nom de naissance Vladimir Ilitch Oulianov
    Влади́мир Ильи́ч Улья́нов
    Date de naissance 22 avril (10 avril) 1870
    Lieu de naissance Simbirsk, Empire russe
    Date de décès 21 janvier 1924 (à 53 ans)
    Lieu de décès Vichnie Gorki, RSFSR , URSS
    Nationalité Russe (de 1870 à 1917)
    Russe (de 1917 à 1922)
    Soviétique (de 1922 à 1924)
    Parti politique Successivement :
    Parti ouvrier social-démocrate de Russie
    Bolcheviks
    Parti communiste de Russie (bolchevik)
    Conjoint Nadejda Kroupskaïa (née en 1869, mariés de 1898 à 1924, décédée en 1939)
    Diplômé de Université de Saint-Pétersbourg
    Université de Kazan
    Profession Avocat
    Écrivain
    Religion Aucune (athée)
    Résidence Kremlin de Moscou
    Manoir de Gorki Leninskie
     

    Signature de Vladimir Ilitch LénineВладимир Ильич Ленин
     

    Vladimir Ilitch Lénine Vladimir Ilitch Lénine
    Chefs du gouvernement russe
    Présidents du Conseil des commissaires du peuple d'URSS
    Dirigeants du Parti communiste de l'Union soviétique

     

     





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