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    Les cahiers du patrimoine naturel de Picardie

     

     

     

    Abordables pour le grand public ou destinés aux spécialistes, ces ouvrages exposent les caractéristiques du patrimoine naturel de Picardie par des photographies, schémas, comptes rendus scientifiques incorporant ses dynamiques d'évolution. Cette collection regroupe les documents de référence du patrimoine naturel de Picardie.

    La Collection en Vedette

     

    La collection complète....

     

    Inventaire de la flore vasculaire de la Picardie

     
    Cet inventaire est une présentation de la population des plantes sauvages déclinée en plusieurs variantes : leur histoire, statut ainsi que leur menace, dans une perspective de préservation de la biodiversité picarde.

    Les oiseaux de Picardie

     
    Œuvre de 35 rédacteurs et 65 photographes, les oiseaux de Picardie présente les oiseaux de la baie de Somme, mais aussi d'autres sites patrimoines du territoire Picard. Ce sont 406 espèces ornithologiques qui ont survolé la région depuis le XIXème siècle. Cette fréquentation, relativement répartie sur les terres, témoigne de la biodiversité que nous offre la Picardie actuelle. Ainsi, l'ouvrage nous rappelle l'historique de cette faune visée, son statut aujourd'hui, notamment caractérisé par son degré d'abondance régional et la tendance conjecturée.

    Les plantes sauvages

     
    Accessible au grand public, ce fascicule expose un autre élément du patrimoine naturel de la Picardie en inventoriant sa flore sauvage. Ses trois départements y sont dissociés et présentent leurs échantillons de plantes par des caractéristiques, évolutions et indicateurs actualisés. L'activité des organismes protecteurs de ces espèces est également exposée ainsi que des suggestions adressées aux lecteurs afin de leur permettre d'agir à plus petite échelle en faveur de la biodiversité locale.

    Plantes exotiques envahissantes du Nord-Ouest de la France

     
    La Picardie est menacée par le développement d'espèces exotiques invasives qui, selon leur expansion, peuvent avoir un fort impact écologique. Ces espèces proviennent d'une autre région biogéographique ont été déplacées de leur milieu naturel initial. Constituant un danger certain pour le patrimoine naturel, vingt fiches techniques ont été établies pour assurer une double vocation : "outil de terrain" pour les acteurs de la gestion des milieux naturels et, plus largement, recueil d'apprentissage adressé au grand public.

    Inventaire des bryophytes de la Picardie

     
    Les bryophytes sont des plantes très étendues en Picardie tant en milieu terrestre qu'en milieu aquatique, caractérisés par leur absence de système vasculaire. Qu'il s'agisse de mousses ou d'hépatiques, le dossier met l'accent sur la menace, de plus en plus préoccupante dont cette flore fait l'objet. C'est pourquoi, tout en nous rappelant les caractéristiques des espèces bryophytes et leurs aires de répartition, le document évalue par le biais d’indicateurs techniques leur statut de rareté, toujours dans une logique de conservation du patrimoine naturel picard

     

    prefete-picardie


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    New Yorknotes 1 (prononciation en anglais américain /nuːˈjɔɹk/ Prononciation du titre dans sa version originale Écouter), officiellement nommée City of New York, connue également sous les noms et abréviations de New York City ou NYC, est la plus grande ville des États-Unis en termes d'habitants et l'une des plus importantes du continent américain. Elle se situe dans le Nord-Est des États-Unis, sur la côte atlantique, à l'extrémité sud-est de l'État de New York. La ville de New York se compose de cinq arrondissements appelés boroughs : Manhattan, Brooklyn, Queens, le Bronx et Staten Island. Ses habitants s'appellent les New-Yorkais (en anglais : New Yorkers).

    New York exerce un impact significatif sur le commerce mondial, la finance, les médias, l'art, la mode, la recherche, la technologie, l'éducation et le divertissement. Regroupant l'ensemble des caractéristiques d'une ville mondiale, elle est parfois considérée comme « la capitale du monde ». New York se place dans le rang des grands centres financiers et culturels du monde avec Londres et Hong Kong, ces trois villes sont appelées par les médias anglophones « Nylonkong »1. Si elle n'est plus la capitale fédérale des États-Unis depuis plus de deux siècles (elle occupa cette fonction de 1785 à 17902), New York alimenta néanmoins pendant quelques décennies la rivalité financière et politique avec Philadelphie.

    Il n'en est pas moins que New York est la ville la plus peuplée du pays depuis 1790, avec 8 550 405 habitants selon le Bureau du recensement des États-Unis (estimations de 2015)3,4. Elle est aussi la troisième plus grande ville du continent américain derrière Mexico et São Paulo. Située au cœur de la mégalopole du BosWashnotes 2, l'agglomération new-yorkaise (20 182 305 habitants5) s'étend sur plusieurs comtés de l'État de New York (banlieues est et nord) et empiète sur deux États limitrophes. En effet, l'État du New Jersey comprend ses banlieues ouest et sud, et celui du Connecticut comprend ses banlieues nord-est. Son aire urbaine quant à elle comptait 24 millions d'habitants en 20156.

    New York accueille quelque 50 millions de visiteurs annuels7,8,9. Times Square, « the Crossroads of the World »10,11,12,13,14, est l'une des intersections les plus populaires du monde15, et le quartier des théâtres de Broadway16 est la plaque tournante du spectacle dans le pays tout entier et un centre majeur de l'industrie du divertissement dans le monde17. La ville abrite un grand nombre de ponts et tunnels (78918 en 2012), gratte-ciel et parcs de renommée mondiale19. Le quartier financier de New York, ancré par Wall Street dans le Lower Manhattan, fonctionne comme la « capitale financière du monde »20,21,22,23,24,25,26 et est le foyer du New York Stock Exchange (Bourse de New York)27, tandis que le nouveau One World Trade Center est le plus haut gratte-ciel d'Amérique du Nord. De plus, le marché immobilier de Manhattan est parmi les plus chers dans le monde28.

    New York a été frappée le 11 septembre 2001 par le plus grave attentat ayant jamais touché les États-Unis, deux avions de ligne détournés par des terroristes membres d'Al-Qaïda percutant les tours jumelles du World Trade Center et les détruisant. En 2017, Le quartier est toujours en reconstruction.

    New York est l'une des villes les plus cosmopolites du monde, par ses nombreux quartiers ethniques. Les plus connus sont Little Italy, ou encore Chinatown qui intègre la plus forte concentration de population chinoise des Amériques29,30,31,32. Enfin, New York accueille des institutions d'importance mondiale. On peut notamment citer le siège de l'ONU, mais aussi de nombreux sièges de multinationales33 et des centres culturels tels que le Metropolitan Museum of Art, le Brooklyn Museum, le Museum of Modern Art, le Lincoln Center. De nombreuses universités réputées sont situées à New York, notamment l'université de la ville de New York, l'université Columbia, l'université de New York, et l'université Rockefeller, qui sont classées parmi le top 50 des universités dans le monde34.

     


  • Les Khmers rouges (en khmer : Khmaer Krahom ខ្មែរក្រហម) sont le surnom d'un mouvement politique et militaire communiste radical d'inspiration maoïste, qui a dirigé le Cambodge de 1975 à 1979.

    Apparu sous une première forme en 1951, le mouvement a cessé d'exister en 1999. Sa direction a été constituée jusqu'en 1981 par le Parti communiste du Kampuchéa, dit également Angkar អង្ការ (« Organisation »). De 1962 à 1997, le principal dirigeant des Khmers rouges a été Saloth Sâr, plus connu sous le nom de Pol Pot.

    Les Khmers rouges ont pris le pouvoir au terme de plusieurs années de guerre civile, établissant le régime politique connu sous le nom de Kampuchéa démocratique. Entre 1975 et 1979, période durant laquelle ils dirigèrent le Cambodge, leur organisation a mis en place une dictature d'une extrême violence chargée, dans un cadre autarcique, de créer une société communiste sans classes, purgée de l'influence capitaliste et coloniale occidentale ainsi que de la religion.

    Le régime Khmer rouge s'est rendu coupable de nombreux crimes de masse, en particulier de l'assassinat de plusieurs centaines de milliers de Cambodgiens, selon les estimations minimales. Le Programme d'Étude sur le génocide cambodgien de l'université Yale évalue le nombre de victimes à environ 1,7 million1, soit plus de 20 % de la population de l'époque. Chassés du pouvoir au début de 1979 par l'invasion vietnamienne du Cambodge, les Khmers rouges mènent ensuite une nouvelle guérilla, jusqu'à leur disparition à la fin des années 1990.

     

     
     

    Drapeau du Kampuchéa démocratique.

     

    Appellations

    Le nom de Khmers rouges recouvre, dans les faits, un ensemble de mouvements ayant connu différents noms officiels, mais ayant en commun la permanence, à partir du début des années 1960, d'un même noyau dirigeant. Le surnom Khmers rouges leur a été attribué par Norodom Sihanouk dans les années 1950 et est utilisé couramment, en français, à travers le mondenote 1. Eux-mêmes n'utilisaient pas ce terme.

    Pour ce qui est des dénominations officielles, le parti politique composant le noyau dirigeant s'est intitulé successivement Parti révolutionnaire du peuple khmer, puis Parti ouvrier du Kampuchéa, puis Parti communiste du Kampuchéa, cette dernière dénomination restant secrète jusqu'en 1977. Le terme Angkar padevat (« Organisation révolutionnaire ») ou simplement Angkar était utilisé pour désigner la direction du parti et, par extension, celle du mouvement, voire le mouvement dans son ensemble. Le parti a été remplacé en 1981 par le Parti du Kampuchéa démocratique. Le Parti de l'unité nationale cambodgienne, autre vitrine politique des Khmers rouges, a existé au début des années 1990.

    Le régime politique au pouvoir de 1975 à 1979, portait le nom de Kampuchéa démocratique, nom ensuite revendiqué par le gouvernement khmer rouge en exil. Un organisme destiné à gérer l'ensemble des activités du mouvement a été créé en 1979, sous le nom de Front de la grande union nationale démocratique patriotique du Kampuchéa.

    Sur le plan militaire, les forces armées khmères rouges ont successivement porté le nom d'Armée révolutionnaire du Kampuchéa (1968-1970, puis 1975-1979), Forces armées populaires de libération nationale du Kampuchéa (1970-1975), et enfin Armée nationale du Kampuchéa démocratique (en) (après 1979).

    Au Cambodge même, la désignation a-Pot (terme péjoratif pouvant se traduire par « Polpotistes ») est couramment employée : ce fut notamment le cas sous le régime de la République populaire du Kampuchéa dont les dirigeants, eux-mêmes anciens Khmers rouges, tenaient à se démarquer du camp de Pol Pot2.

     

    Naissance du mouvement

    Article détaillé : Parti communiste du Kampuchéa.

    Les communistes cambodgiens durant la guerre d'Indochine

    Article détaillé : Khmers issarak.

    Le premier avatar du futur mouvement khmer rouge apparait lors du protectorat français. Durant la guerre d'Indochine, le Việt Minh réorganise ses alliés parmi les Khmers et les Lao dans le but de structurer les guérillas communistes locales. Chacun des mouvements indépendantistes des trois pays de l'Indochine française doit alors être doté d'un parti distinct du Parti communiste indochinois (PCI, fondé en 1930) et essentiellement formé de Vietnamiens. Le PCI devient, lui-même, le Parti des travailleurs du Viêt Nam. Le parti cambodgien est formé en 1951, sous le nom de Parti révolutionnaire du peuple khmer (PRPK). Il est placé sous la présidence de Son Ngoc Minh, chef du gouvernement indépendantiste cambodgien. À l'origine, le parti est destiné à constituer le noyau dirigeant de la tendance communiste des Khmers issarak.

    Formation politique en France

    Une partie des futurs dirigeants khmers rouges effectuent, durant la guerre d'Indochine, leurs études en France. Membres de l'Association des étudiants khmers de France (AEK), présidée à partir d'octobre 1951 par le futur ministre Hou Yuon, ils se rallient progressivement à l'idéologie communiste. Lors d'une réunion à Sceaux, un groupe d'étudiants cambodgiens forme un « Cercle marxiste », placé sous la direction de Ieng Sary, assisté de Thiounn Mumm et Rath Samoeun. Le « Cercle marxiste », dont l'existence n'est pas publique, fonctionne comme un noyau dirigeant secret de l'AEK. Saloth Sâr (futur Pol Pot), le rejoint quelque temps après sa formation3. Les étudiants communistes cambodgiens, parmi lesquels on trouve Son Sen et Khieu Samphân, étudient les textes de Karl Marx, Lénine ou Staline4. Plusieurs d'entre eux, comme Saloth Sâr, Ieng Sary et Mey Mann, adhèrent au Parti communiste français. Ieng Sary rend la lecture de L'Humanité obligatoire au Cercle5.

    Fin de la guerre d'Indochine

    Saloth Sâr et Rath Samoeun reviennent en Indochine française en 1953, et rejoignent un camp Việt Minh. Les activités du Parti révolutionnaire du peuple khmer sont alors totalement contrôlées par les communistes vietnamiens6, au point que les issarak communistes sont surnommés par les Français « Khmers Việt Minh ». Malgré la participation des Khmers issarak à la lutte indépendantiste, c'est finalement l'action du roi Norodom Sihanouk qui entraîne la reconnaissance par la France, à la fin 1953, de l'indépendance du royaume du Cambodge. À la fin de la guerre d'Indochine, les « Khmers Việt Minh », conformément aux accords de Genève, déposent les armes ou se réfugient au Nord Viêt Nam. Malgré la fin du mouvement Khmer issarak, le Parti révolutionnaire du peuple khmer continue d'exister au Cambodge, mais doit limiter ses activités. Son Ngoc Minh résidant désormais à Hanoï, il est remplacé comme secrétaire général par Sieu Heng, mais le principal dirigeant du parti, en tant que responsable des zones urbaines, est Tou Samouth.

    Opposition à Norodom Sihanouk

    La participation de quelques intellectuels dits "progressistes" aux gouvernements du royaume du Cambodge reste provisoire et symbolique, la vie politique du pays étant dominée par le Sangkum Reastr Niyum, mouvement initié par le roi (puis premier ministre, puis chef de l'État à vie) Norodom Sihanouk. Les communistes cambodgiens, dont le parti demeure clandestin, ont pour vitrine légale le Pracheachon (littéralement Groupe du peuple), dirigé par Keo Meas. C'est durant les années 1950 que Sihanouk commence à utiliser l'expression Khmers rouges (reproduite en français dans le texte par les médias internationaux) pour désigner les communistes cambodgiens, par opposition aux « Khmers roses » du Parti démocrate, aux « Khmers bleus » réclamant la formation d'une république du Cambodge et aux « Khmers blancs » royalistes7. Tout en se rapprochant progressivement, sur le plan international, du camp communiste et notamment de la République populaire de Chine, Sihanouk réprime l'opposition de gauche cambodgienne et compromet tout développement électoral des communistes locaux. Ieng Sary retourne au Cambodge en janvier 1957, laissant à Khieu Samphân la direction du Cercle marxiste, et retrouve un mouvement communiste khmer qui lui apparaît alors moribond8. Khieu Samphân, revenu en 1959 au Cambodge, occupe un poste universitaire et dirige un hebdomadaire d'opposition de gauche, L'Observateur, ce qui lui vaut d'être passé à tabac en pleine rue par des hommes de main de l'appareil d'État. Le Pracheachon se présente à plusieurs scrutins électoraux, mais l'opposition à Sihanouk fait l'objet de mesures d'intimidation continuelles. Sieu Heng, le chef du PRPK, se révèle être en cheville avec le gouvernement et fait défection en 1959, rejoignant le camp de Sihanouk. Au printemps 1960, le PRPK adopte le nouveau nom de Parti ouvrier du Kampuchéa. Le secrétaire du parti, Tou Samouth, est suivi dans la hiérarchie par Nuon Chea, Saloth Sâr et Ieng Sary. C'est alors la première fois que les communistes cambodgiens choisissent eux-mêmes leur direction, en dehors de la tutelle de leurs alliés vietnamiens9. Durant cette même période, et dans le cadre de sa politique neutraliste, Sihanouk confie des postes ministériels à des hommes de gauche, dont Khieu Samphân, Hou Yuon, et Hu Nim, ignorant que ces trois derniers, qui jouissent d'un certain prestige, sont secrètement membres du parti communiste cambodgien10.

    À partir de 1962, la direction nationale du parti (dite également Centre11) passe pour l'essentiel sous le contrôle des anciens étudiants parisiens12. En juillet, Tou Samouth disparait, probablement arrêté, torturé et tué par des hommes du général Lon Nol, ministre de l'intérieur de Sihanouk. Saloth Sâr est élu secrétaire général du parti pour le remplacer. Alors que Khieu Samphân, Hou Yuon et Hu Nim se sont alors résolus à coopérer avec Sihanouk pour tenter d'assainir la situation du Cambodge, allant jusqu'à adhérer au Sangkum Reastr Niyum, le futur Pol Pot est d'ores et déjà résolu à l'action violente13.

    Passage à la clandestinité et guerre civile

    Réorganisation

    Constatant leur manque de moyens sur le terrain politique légal, et craignant de devoir subir une répression accrue, les chefs du Parti prennent le maquis en 1963, rejoignant d'abord des bases tenues par le Front national de libération du Sud Viêt Nam (Việt Cộng). Ils y apprennent les fondements de la gestion politique de la population et du contrôle policier qu'ils allaient appliquer une fois au pouvoir. En 1964, Saloth Sâr obtient d'établir le camp des Khmers à l'écart de celui des Vietnamiens. À l'automne, le plénum du comité central du parti se réunit dans une forêt et établit une résolution approuvant « toutes les formes de lutte » contre le gouvernement de Sihanouk. Les communistes cambodgiens sont cependant en porte-à-faux avec les Vietnamiens, qui considèrent Sihanouk comme un « patriote » du fait de ses positions anti-américaines14. Entre avril 1965 et février 1966, Saloth Sâr et Keo Meas séjournent à Hanoï, mais n'obtiennent pas le soutien espéré de la part de leurs alliés, qui leur conseillent de ménager Sihanouk. Saloth Sâr séjourne également à Pékin, en République populaire de Chine, en décembre 1965, et décide à cette occasion de se rapprocher des Chinois, dont il se sent politiquement et stratégiquement plus proche. Décidés à se débarrasser à terme de la tutelle vietnamienne, les dirigeants khmers rouges rebaptisent secrètement leur parti, en octobre 1966, du nom de Parti communiste du Kampuchéa, seuls les membres du Centre étant au courant de ce changement. La base khmère rouge est éloignée de celle des Vietnamiens, et les différents comités de zone du mouvement se livrent à des préparatifs en vue du passage à la lutte armée15. Dans le courant 1967, Khieu Samphân, Hou Yuon, et Hu Nim, rejoignent les maquis16. La plupart des observateurs et des acteurs politiques cambodgiens considèrent alors que les trois hommes, mystérieusement disparus, ont été tués par la police de Sihanouk17 et l'annonce de leur présence aux côtés des Khmers rouges passe, un temps, pour une manipulation : surnommés « les trois fantômes », Khieu Samphân, Hou Yuon et Hu Nim sont présentés comme les dirigeants du mouvement, auquel ils donnent une aura de respectabilité, mais le vrai pouvoir demeure entre les mains de Saloth Sâr, de Nuon Chea, de Son Sen et de l'entourage de ces derniers, qui demeurent éloignés du devant de la scène. Les Khmers rouges continuent de fonctionner selon une logique du secret, ne révélant ni l'identité de leurs véritables dirigeants, ni même l'existence du Parti communiste du Kampuchéa. Au sein du mouvement, le PCK est désigné sous le nom de l’Angkar អង្ការ (« l’organisation ») et seul le petit cercle de ses dirigeants connaît sa véritable nature18.

    Début de l'insurrection

     
    Saloth Sâr, alias Pol Pot, alias « Frère numéro 1 », ici en 1978.

    Les troupes des Khmers rouges, baptisées du nom officiel d'Armée révolutionnaire du Kampuchéa19, lancent leur soulèvement proprement dit le 18 janvier 1968. Les premières opérations sont de petite envergure, mais leur permettent de s'emparer d'armes. En février et mars, des soulèvements sont lancés dans plusieurs provinces du Nord et du Sud-Ouest. Le surnom de « Khmers rouges », qui désignait auparavant, de manière générique, les communistes cambodgiens dans leur ensemble, devient celui des insurgés. À travers tout le pays, dix mille villageois quittent leurs foyers pour rejoindre les rebelles. Les révoltés manquent cependant encore cruellement de moyens, notamment pour ce qui est des communications, et Lon Nol, rappelé par Sihanouk au poste de ministre de la défense, puis de premier ministre, applique contre eux une politique de la terre brûlée. Les chefs militaires khmers rouges comme Ta Mok dans le Sud-Ouest, ou So Phim dans l'Est, dont les zones d'opérations sont isolées les unes des autres, doivent agir indépendamment, attendre des mois leurs ravitaillements en armes et souvent se contenter d'effectuer des raids-éclairs. À la fin 1968, les agissements des rebelles sont tout de même signalés dans douze des dix-neuf provinces du Cambodge20.


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    Georges Eugène Haussmann, né le 27 mars 1809 à Paris où il est mort le 11 janvier 1891 (à 81 ans), a été préfet de la Seine du 23 juin 1853 au 5 janvier 1870.

    À ce titre, il a dirigé les transformations de Paris sous le Second Empire en approfondissant le vaste plan de rénovation établi par la commission Siméon1 qui vise à poursuivre les travaux engagés par ses prédécesseurs à la préfecture de la Seine Rambuteau et Berger.

    Georges Eugène Haussmann
    Le baron Haussmann en 1860.
    Le baron Haussmann en 1860.
    Fonctions
    Député
    14 octobre 187727 octobre 1881
    Sénateur du Second Empire
    9 juin 18574 septembre 1870
    Préfet de la Seine
    23 juin 18535 janvier 1870
    Prédécesseur Jean-Jacques Berger
    Successeur Henri Chevreau
    Biographie
    Date de naissance 27 mars 1809
    Lieu de naissance Paris (France)
    Date de décès 11 janvier 1891 (à 81 ans)
    Lieu de décès Paris (France)
    Nationalité Drapeau de France Français
    Conjoint Octavie de Laharpe
    Enfants Valentine Haussmann
    Marie-Henriette Haussmann
    Profession Haut-fonctionnaire

     

     

     

     

     

    Enfance et carrière jusqu'au Second Empire

    Né à Paris le 27 mars 1809 au 53 rue du Faubourg-du-Roule, dans le quartier Beaujon2, dans une maison qu'il démolit sans le moindre état d'âme, il est le fils de Nicolas-Valentin Haussmann (1787-1876), protestant, commissaire des guerres et intendant militaire de Napoléon Ier et d'Ève-Marie-Henriette-Caroline Dentzel, fille du général et député de la Convention Georges Frédéric Dentzel, baron d'Empire, et le petit-fils de Nicolas Haussmann (1759-1847), député de l'Assemblée Législative et de la Convention, administrateur du département de Seine-et-Oise, commissaire aux armées.

    Il fait ses études au lycée Condorcet à Paris, puis il entame un cursus de droit tout en étant élève au conservatoire de musique de Paris.

    Le 21 mai 1831 il est nommé Secrétaire Général de la préfecture de la Vienne à Poitiers puis le 15 juin 1832 sous-préfet d'Yssingeaux, en Haute-Loire.

    Il fut successivement sous-préfet de Lot-et-Garonne à Nérac (le 9 octobre 1832), de l'Ariège à Saint-Girons (le 19 février 1840), de la Gironde à Blaye (le 23 novembre 1841), puis préfet du Var à Draguignan (le 24 janvier 1849), de l'Yonne (15 mai 1850), et de la Gironde (en novembre 1851).

    En poste à Blaye, il fréquente la bourgeoisie bordelaise, au sein de laquelle il rencontre Octavie de Laharpe avec laquelle il se marie le 17 octobre 1838 à Bordeaux. Elle est protestante comme lui et lui a donné deux filles : Henriette, qui épousa en 1860 Camille Dollfus, homme politique, et Valentine, qui épousa en 1865 le vicomte Maurice Pernety, chef de cabinet du préfet de la Seine, puis, après son divorce (1891), Georges Renouard (1843-1897), le fils de Jules Renouard. Il a une autre fille, Eugénie (née en 1859), de sa relation avec l'actrice Francine Cellier (1839-1891), et descendance3 notamment dans la famille du baron Marcel Bich.[réf. nécessaire]

    Sous l'administration d'Haussmann, les travaux et projets girondins ont été importants. De nombreuses lignes de chemin de fer ont été construites ainsi que des usines à Bègles. Les travaux de défense de la Pointe de Grave ont été finalisés. Au niveau social, il a mis en place un système d'allocations aux filles mères indigentes pour les aider à élever leur enfant et encouragé l'installation de bureaux de bienfaisance. À Bordeaux, de nombreuses voies ont été percées, l'éclairage au gaz et l'adduction d'eau se sont améliorés : projet de construction de trois fontaines monumentales.

    Présenté à Napoléon III par Victor de Persigny, ministre de l'Intérieur, il devient préfet de la Seine le 22 juin 1853, succédant ainsi à Jean-Jacques Berger, jusqu'en janvier 1870. En 1857, il devient sénateur et 20 ans plus tard, député de la Corse.

    Le 29 juin 1853, l'Empereur lui confie la mission d'assainir et embellir Paris.

    La transformation de Paris

     
    Napoléon III remet au baron Haussmann le décret d'annexion à Paris des communes suburbaines (1860)
     

    Au milieu du XIXe siècle, Paris se présente à peu près sous le même aspect qu'au Moyen Âge[réf. nécessaire] : les rues y sont encore sombres, étroites et insalubres.

    Lors de son exil en Angleterre (1846-1848), Louis-Napoléon Bonaparte fut fortement impressionné par les quartiers ouest de Londres ; la reconstruction de la capitale anglaise à la suite du grand incendie de 1666 avait fait de cette ville une référence pour l'hygiène et l'urbanisme moderne. L'Empereur voulait faire de Paris une ville aussi prestigieuse que Londres : tel fut le point de départ de l'action du nouveau préfet.

    L'idée maîtresse de ces énormes travaux urbains était de permettre un meilleur écoulement des flux d'une part des hommes et des marchandises pour une meilleure efficacité économique, d'autre part de l'air et de l'eau, en adéquation avec les théories hygiénistes héritées des « Lumières » et qui sont alors en plein essor, notamment en réaction à l'épidémie de choléra de 1832. Cette campagne fut intitulée « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie »4.

    Un autre objectif, politiquement moins défendu, était de prévenir d'éventuels soulèvements populaires, fréquents à Paris : après la Révolution de 1789, le peuple s'est soulevé notamment en juillet 1830 et en juin 1848. En assainissant le centre de Paris, Haussmann a déstructuré les foyers de contestation : parce qu'éparpillée dans les nouveaux quartiers, il était plus difficile à la classe ouvrière de lancer une insurrection5.

    Par ailleurs, Haussmann écrit à Napoléon III qu'il faut « accepter dans une juste mesure la cherté des loyers et des vivres […] comme un auxiliaire utile pour défendre Paris contre l'invasion des ouvriers de la province. »6

    Haussmann a l'obsession de la ligne droite, ce que l'on a appelé le « culte de l'axe » au XIXe siècle ; pour cela, il est prêt à amputer des espaces comme le jardin du Luxembourg mais aussi à démolir certains bâtiments comme le marché des Innocents ou l'église Saint-Benoît-le-Bétourné.

    En dix-huit ans, des boulevards et avenues sont percés de la place du Trône (actuelle place de la Nation) à la place de l'Étoile, de la gare de l'Est à l'Observatoire. Les Champs-Élysées sont aménagés.

    Dans le but d'améliorer l'hygiène, par une meilleure qualité de l'air, suivant les recommandations de son prédécesseur le préfet Rambuteau, il aménage un certain nombre de parcs et jardins : ainsi sont créés un square pour chacun des quatre-vingt quartiers de Paris, ainsi que le parc Montsouris et le parc des Buttes-Chaumont.

    D'autres espaces déjà existants sont aménagés. Ainsi les bois de Vincennes et de Boulogne deviennent des lieux prisés pour la promenade. Il transforme aussi la place Saint-Michel et sa fontaine, dont la saleté l'avait marqué lorsque, étudiant, il y passait pour se rendre à l'École de droit7.

    Des règlements imposent des normes très strictes quant au gabarit et à l'ordonnancement des maisons. L'immeuble de rapport et l'hôtel particulier s'imposent comme modèles de référence. Les immeubles se ressemblent tous : c'est l'esthétique du rationnel.

    Afin de mettre en valeur les monuments nouveaux ou anciens, il met en scène de vastes perspectives sous forme d'avenues ou de vastes places. L'exemple le plus représentatif est la place de l'Étoile, dont le réaménagement est confié à Hittorff.

    Haussmann fait aussi construire ou reconstruire des ponts sur la Seine ainsi que de nouvelles églises, comme Saint-Augustin ou la Trinité.

    Il crée en parallèle, avec l'ingénieur Belgrand, des circuits d'adduction d'eau et un réseau moderne d'égouts, puis lance la construction de théâtres (théâtre de la Ville et théâtre du Châtelet), ainsi que deux gares (Gare de Lyon et Gare de l'Est). Il fait construire les abattoirs de la Villette afin de fermer les abattoirs présents dans la ville.

    En 1859, Haussmann décide d'étendre la ville de Paris jusqu'aux fortifications de l'enceinte de Thiers8. Onze communes limitrophes de Paris sont totalement supprimées et leurs territoires absorbés par la ville entièrement (Belleville , Grenelle, Vaugirard, La Villette) ou en grande partie (Auteuil, Passy, Batignolles-Monceau, Bercy, La Chapelle, Charonne, Montmartre). La capitale annexe également une partie du territoire de treize autres communes compris dans l'enceinte. Dans le même temps, il procède à l'aménagement du Parc des Princes de Boulogne-Billancourt, dans le cadre d'une vaste opération immobilière sous l'égide du duc de Morny.

    La transformation de la capitale a un coût très élevé puisque Napoléon III souscrit un prêt de 250 millions de francs-or en 1865, et un autre de 260 millions de francs en 1869, (en tout, 25 milliards d'euros d'aujourd'hui9). En plus de cela, la banque d'affaires des Pereire investit 400 millions de francs jusqu'en 1867 dans des bons de délégation, créés par un décret impérial de 1858. Ces bons de délégation sont des gages sur la valeur des terrains acquis puis revendus par la Ville : la spéculation a donc aidé le financement des travaux parisiens.

    On estime que les travaux du baron Haussmann ont modifié Paris à 60 % : 18 000 maisons ont été démolies entre 1852 et 1868 (dont 4 349 avant l'extension des limites de Paris en 1860), alors que 30 770 maisons sont recensées en 1851 dans le Paris d'avant l'annexion des communes limitrophes10.

    L'influence en province

    Haussmann a su aussi propager son savoir-faire dans les différentes régions françaises sous le Second Empire et le début de la Troisième République. Les villes les plus influencées sont Rouen qui a vu détruites plus de cinq cents maisons et deux églises au cours de sa transformation[réf. nécessaire], Dijon, Angers, Lille, Toulouse, Avignon, Montpellier, Toulon, Lyon, Nîmes et Marseille qui est l'une des villes dont la physionomie a le plus changé. La ville d'Alger, alors colonie française, a également été profondément remaniée à cette époque. Hors de France, plusieurs capitales : Bruxelles, Rome, Barcelone, Madrid et Stockholm s'inspirent de ses idées avec l'ambition de devenir un nouveau Paris. Il est intervenu aussi à Istanbul et au Caire.

    Honneurs et critiques

     
     
     
    "Est-il possible qu'après vous avoir tant aimée, qu'après vous avoir couverte de perles et de diamants, et fait de vous, jadis si laide, la plus belle... fille de la terre, vous me disiez... zut ? Ingrate !!!", janvier 1870.

    L'activité d'Haussmann au service de la transformation de Paris lui a permis d'accéder à la fonction de sénateur en 1857, de membre de l'Académie des beaux-arts en 1867 et de chevalier de la Légion d'honneur en 1847, puis grand officier en 1856 et enfin grand-croix en 186211.

    Son titre de baron a été contesté. Comme il l'explique dans ses Mémoires12, il a utilisé ce titre après son élévation au Sénat en 1857, en vertu d'un décret de Napoléon Ier qui accordait ce titre à tous les sénateurs mais ce décret était tombé en désuétude depuis la Restauration13.

    Il aurait refusé, d'une boutade, le titre de duc proposé par Napoléon III (cf. section « Autour du baron Haussmann »). Le Dictionnaire du Second Empire14, observe toutefois qu'Haussmann a utilisé ce titre en se fondant de manière abusive sur l'absence de descendance mâle de son grand-père maternel, Georges Frédéric, baron Dentzel dont le baronnat accordé en 1808 par Napoléon était tombé en déshérence15.

    Son œuvre n'en reste pas moins contestée à cause des sacrifices qu'elle a entraînés ; en outre, les méthodes employées ne s'encombrent pas des principes démocratiques. Les manœuvres financières sont bien souvent spéculatives et douteuses, ce qui nourrit le récit d'Émile Zola dans son roman La Curée.

    Par ailleurs, la bulle spéculative immobilière entraînée par ses travaux, qui ont eu leur pendant à Berlin et Vienne a nourri la bulle financière qui s'est achevée par le krach de 1873.[réf. nécessaire]

    Les lois d'expropriation ont entraîné plus tard de nombreuses contestations et poussé à la faillite de nombreux petits propriétaires qui ont vu leurs biens détruits. En parallèle, les nouveaux règlements imposent des constructions d'un niveau de standing élevé, excluant de facto les classes les moins aisées de la société parisienne.

    Cette période de travaux a vu la recrudescence du paludisme dans Paris en occasionnant des creusements importants et de longue durée. Les flaques, mares et autres points d'eau croupissante perduraient longtemps, engendrant une pullulation d'anophèles au milieu d'une grande concentration d'humains. De plus, un grand nombre d’ouvriers venaient de régions infectées et étaient porteurs du plasmodium16.

    Une partie de la population manifeste son mécontentement en même temps que son opposition au pouvoir. En 1867, Haussmann est interpellé par le député Ernest Picard. Les débats houleux que le personnage suscite au Parlement entraînent un contrôle plus strict des travaux, qu'il avait habilement évité jusque-là.

    Jules Ferry rédige la même année une brochure malicieusement intitulée : « Les Comptes fantastiques d'Haussmann »17, par allusion aux Contes fantastiques d'Hoffmann : selon lui, l'haussmannisation parisienne aurait coûté 1 500 millions de francs, ce qui est loin des 500 millions annoncés ; on l'accusa également, à tort, d'enrichissement personnel18.

    Napoléon III a proposé à trois reprises à Haussmann d'entrer au gouvernement, comme ministre de l'Intérieur, de l'Agriculture et des Travaux Publics, mais le seul titre qu'il est susceptible d'accepter est celui de ministre de Paris, que lui refuse l'Empereur. Cependant, à partir de 1860, le préfet de la Seine assiste au Conseil des ministres19.

    Haussmann est destitué par le cabinet d'Émile Ollivier le 5 janvier 1870, quelques mois avant la chute de Napoléon III. Son successeur fut Léon Say, mais Belgrand et surtout Alphand conservèrent un rôle prépondérant et poursuivirent son œuvre.

    Après s'être retiré pendant quelques années à Cestas près de Bordeaux, Haussmann revint à la vie publique en devenant député bonapartiste de la Corse de 1877 à 1881. Il est écarté de la vie publique en 1885 et en 1890, il perd successivement sa fille ainée et sa femme. Il consacra la fin de sa vie à la rédaction de ses Mémoires (1890-1891), un document important pour l'histoire de l'urbanisme de Paris.

    Haussmann, mort le 11 janvier 1891, est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.


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    Barrages routiers, magasins fermés... La Guyane entame son premier jour de grève illimitée

    Ce lundi 27 mars, il est quasiment impossible de se rendre en Guyane. Sur place, la grève, illimitée, votée par tous les syndicats, paralyse toute l'activité de la région.

     


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    Un autre peuple victime de l'extermination : les Tsiganes

    « Et les Tsiganes ? » me demande-t-on. « Pourquoi est-ce qu'on en parle presque pas ? »

    Il faut comprendre que les Tsiganes sont un peuple de l'oral plus que de l'écrit. Aussi a-t-on beaucoup moins de témoignages de survivants. D'autre part, le racisme contre les gitans, tsiganes, gens du voyage a continué après la guerre, et de nos jours encore.

     

     

     

     

    Des camps de concentration en France

    Les Tsiganes furent, comme les Juifs, interpellés et mis dans des camps.
    Voici une carte des camps de concentration en France. Les camps pour Tsiganes figurent en bleu :

    Carte des camps en France

     

     

     

     

    Le camp de concentration pour Tsiganes de Montreuil-Bellay

    Le camp de concentration pour Tsiganes de Montreuil-Bellay

    Les Autorités mirent du temps à libérer les internés. Le camps des Alliers près d'Angoulème ne fut fermé qu'en 1946. On rendit leur liberté à des nomades qui avaient perdu leurs roulottes, leurs chevaux, leurs repères. Cette situation est évoquée dans les dernières pages du magnifique roman de Paola Pigani, N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures (voir conseil de lecture plus bas).

    Ces camps furent rapidement détruits et oubliés après la guerre. Il fallut attendre 1985 pour qu'une plaque soit apposée à Poitiers :

    Plaque commémorative apposée en 1985 à Poitiers

    Plus tard, en 1994, une plaque additive fut apposée, qui évoquait le fait que ces crimes contre l'humanité avaient été « commis sous l'autorité de fait de l'Etat français ». En effet, ces camps étaient administrés, gardés par le régime de Vichy.

    Une extermination qui a touché toute l'Europe

    La déportation des Tsiganes vers les camps d'extermination

     

     

     

    Furent exterminés :
    • plus du quart des Tsiganes de France ou de Hongrie,
    • près de la moitié des Tsiganes de Yougoslavie ou de Lettonie,
    • les trois quart des Tsiganes d'Allemagne ou de Belgique,
    • la totalité des Tsiganes des Pays-Bas, du Luxembourg  et de Lituanie .
    Femme tzigane, l'une des rares survivante d'Auschwitz. Elle porte un tatouage sur le bras.
    Femme tzigane, l'une des rares survivante d'Auschwitz. Elle porte un tatouage sur le bras.

    Expériences médicales à Auschwitz

    Enfants tsiganes castrés au cours de prétendues "expériences médicales" à Auschwitz-Birkenau, en 1944
    Enfants tsiganes castrés au cours de prétendues "expériences médicales" à Auschwitz-Birkenau, en 1944


    L'exemple du camp de Jasenovac, en Croatie

    Jasenovac

     

    Quelques Tsiganes ont été mis au travail dans le camp III C, nommé le camp tsigane. Les autres ont été exterminés à leur arrivée ou peu après. Les Tsiganes épargnés pour servir de main-d'œuvre devaient travailler dans une usine de briques, une scierie et devaient creuser des canaux d'irrigation. Ils finissaient également par mourir, battus à mort, de faim et d'épuisement.
    Les Tsiganes vivaient dans des tentes ou à ciel ouvert, affamés et les pieds nus, au soleil et sous la pluie. La nourriture qu'ils recevaient était pire encore que celle des autres détenus et les oustachis [les nazis croates] prenaient un plaisir particulier à les frapper et à les fouetter. La nuit tombée, ils en sortaient quelques-uns du camp pour les tuer.
    L'entrée du camp de Jasenovac 
    Photo d'une porte en pierre avec une voute. Une pancarte avec peinte en gosses lettres l'inscription : RADNA SLUZBA, STASKE OBRANE, SABIRNI LOGOR BR. III
    Certains détenus non tsiganes ont essayé de cacher les Tsiganes des oustachis. Parmi eux, il y avait un violoniste du nom de Jovanovic. Mais le commandant du camp, Filipovic, l'a alors découvert et tué. L'hôpital du camp ne recevait pas de Tsiganes. Le prêtre des oustachis, surnommé père Satan, avait ordonné que tous les Tsiganes malades soient exécutés.
    Certains des Tsiganes arrivés à Jasenovac étaient musiciens. Les oustachis ont créé plusieurs groupes de musiciens tsiganes. En juin 1942, les Tsiganes et d'autres prisonniers ont été forcés à jouer en concert. Ils ont été tués juste après.
    Les conditions de vie du camp III C étaient si terribles que l'on devait nettoyer le camp tous les matins de quelque 40 corps de détenus qui étaient morts de froid.
    Bozidar F travaillait à la blanchisserie du camp. Il avait pu cacher son identité. Un autre Tsigane — un violoniste du nom de Vaso — jouait dans l'orchestre du camp. Ces deux Tsiganes ont été les seuls, avec deux Tsiganes allemands de Thuringe qui avaient travaillé dans une foire comme avaleurs de feu, à survivre au carnage jusqu'aux derniers jours du camp.

    L'extermination à Ustice et à Gradina

    Un survivant, Dusan Culum, raconte :
    Tous les jours, six à douze wagons de Tsiganes arrivaient à Jasenovac. Ils devaient débarquer du train devant le camp et s'asseoir par terre. Le commandant du camp, Luburic, ou d'autres responsables oustachis leurs désignaient l'endroit où ils seraient installés pour travailler. Les oustachis prenaient d'abord les hommes et leur racontaient qu'ils seraient envoyés en Allemagne. Ils leur faisaient chanter "Béni soit Pavelic" [chef nazi croate] en les embarquant. Ils les faisaient monter sur des radeaux pour traverser le fleuve jusqu'à Ustice et les plaçaient dans des maisons dont les occupants serbes avaient été tués. Les maisons étaient entourées de barbelés et formaient un petit camp. Puis les oustachis tuaient les Tsiganes avec des maillets et les enterraient dans les jardins. Après avoir tué les hommes, ils revenaient et tuaient les femmes et les enfants.

     

     

     





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