• Former les agriculteurs de demain: entretien avec Bertrand Gaufryau (directeur du lycée agricole d’Hasparren)

    Chaque jour à 11h, notre journaliste Emmanuelle Ducros, spécialiste des questions agricoles, recevra un invité sur le plateau Village Semence de SEMAE, tout au long de cette nouvelle édition du Salon international de l’agriculture.« Innovation, renouvellement, enthousiasme : former les agriculteurs de demain ». Avec Bertrand Gaufryau, directeur du lycée agricole d’Hasparren, pour parler d’éducation, de renouvellement des générations agricoles.

     


  • Face à la grogne agricole, Bruxelles propose un assouplissement des contraintes environnementales de la PAC

    La rapidité avec laquelle la Commission européenne a mené ses consultations provoque la colère des associations écologistes
     
    Agriculteurs 15/03/2024 Grandin
     
     
    Les faits -

    L’exécutif européen a proposé vendredi une révision ciblée de la politique agricole commune (PAC), première dépense de l’Union avec 60 milliards d’euros distribués chaque année, en particulier de ses conditionnalités liées à la préservation de l’environnement et de la biodiversité, justifiée par « l’urgence politique ». Les ONG estiment ne pas avoir été entendues.

    C’est une première réponse à la colère des agriculteurs européens. Vendredi, la Commission européenne a proposé une révision ciblée de la Politique agricole commune (PAC), en supprimant deux conditions importantes à la réception des aides directes par les agriculteurs : l’obligation de rotation des cultures et celle de disposer de 4% de terres non productives, comme les jachères, pour permettre à la biodiversité d’y survivre. Ces deux réglementations avaient été ajoutées en 2021 lors de la réforme de la PAC, après trois ans de négociations, mais n’ont jamais été appliquées du fait de dérogations mises en place suite à la guerre en Ukraine.


  • Claire et Cédric, producteurs d’asperges et viticulteurs en Gironde : « on se débrouille mais il faut faire des choix »

    Claire et Cédric, producteurs d’asperges et viticulteurs en Gironde : « on se débrouille mais il faut faire des choix »

     

    À Saint-Christoly-de-Blaye, Claire et Cédric Arino mènent de front la culture de l’asperge et la viticulture. Tous deux en reconversion professionnelle, ils assument leur choix et entendent bien franchir le cap de la crise actuelle

    Cinq hectares d’asperges et 40 hectares de vignes. Ce sont les deux productions que mènent Claire et Cédric Arino sur l’EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée) de La Vergnée, nichée dans la commune de Saint-Christoly-de-Blaye, en Haute Gironde. Claire a pris la succession de ses parents, sa mère étant partie à la retraite en 2022. « Ils ont produit de l’asperge pendant trente-six ans », raconte l’agricultrice. Elle est revenue sur l’exploitation en 2017, en reconversion professionnelle, après avoir travaillé comme assistante commerciale puis occupé un poste de gestion dans le négoce du vin.

    Son mari, Cédric, fils de viticulteur, l’a rejointe en 2022, lui aussi en reconversion. « J’étais conseiller en matériel agricole. J’ai même vendu son dernier tracteur à la mère de Claire », sourit-il. Les asperges produites sous l’appellation Asperges du Blayais IGP (Indication géographique protégée) sont écoulées en vente directe, soit sur différents marchés en Gironde et Dordogne, soit à la ferme. La production viticole, en Côtes de Blaye et Bordeaux, est, elle, directement acheminée vers la coopérative de Tutiac. Et si la surface consacrée au légume est bien moindre que celle plantée de vignes, « c’est l’asperge qui rapporte le plus », admet le couple.

     

    Dans quel état d’esprit êtes-vous en pleine crise agricole ?

    Claire et Cédric. Cette crise, on la ressent depuis déjà un an. Tout augmente, les taux bancaires, le matériel, la main-d’œuvre et on ne vend pas plus cher. Il y a aussi une crise de la consommation. Alors on fait des économies pour passer le cap, on ne programme pas d’investissements, on réduit la main-d’œuvre au maximum, sur quatre mois (récolte des asperges et vendanges), le reste, on le fait à deux. On n’est pas sereins, on sort d’une année compliquée mais on garde espoir. On a 40 ans et on espère tenir le coup. Nous n’avons pas participé aux manifestations mais nous sommes solidaires avec le mouvement. Cédric. Le vin se casse la figure et nous avons subi trois années d’aléas climatiques. S’il faut arracher les vignes, on le fera. Il nous restera les asperges qui amènent un chiffre d’affaires supérieur.

    Comment votre quotidien s’organise-t-il ?

    Cédric. On fait le maximum d’heures tant qu’il fait jour. Je peux même pousser un peu plus, quand je taille la vigne par exemple et qu’il ne reste que quelques pieds, pour repartir sur autre chose le lendemain. On travaille presque sept jours sur sept avec des moments plus intenses, quand c’est la période des asperges notamment. Mais on ne compte pas les heures. Nous avons deux jeunes enfants, ils vont à la garderie matin et soir en période scolaire et au centre de loisirs pendant les vacances. Claire. En période des asperges, je me lève à 3 heures du matin pour aller faire les marchés. Puis je reviens continuer ma journée à l’exploitation. Je m’occupe aussi de la comptabilité et de l’administratif. Claire et Cédric. Le soir, on dort bien mais on refait aussi la journée. En fait, on ne décroche jamais vraiment, même en vacances.

    Arrivez-vous à vivre de votre métier ? Quel revenu moyen vous versez-vous ?

    Claire et Cédric. Comme nous sommes associés dans une société, c’est plus une rémunération qu’un salaire, on arrive à se dégager 1 300 euros par mois chacun. Encore une fois, nous essayons de faire le maximum d’économies. Sur 2022 et 2023, nous avons réussi à baisser les charges de l’entreprise de 100 000 euros. Nous avons aussi négocié un découvert de 10 000 euros avec la banque. Après, est-ce que l’on vit de notre métier ? Non. On ne peut pas faire de projets. Nous avons la chance d’habiter sur l’exploitation, mais si on voulait déménager, ce ne serait pas possible, on ne peut pas sortir d’argent, même chose pour construire un nouveau hangar. On se débrouille mais il faut faire des choix, pour le matériel ou, par exemple, l’habillement des enfants qui est essentiellement de la seconde main.

    Quand êtes-vous partis en vacances pour la dernière fois ?

    Cédric. C’était aux vacances de la Toussaint. Nous avons passé trois jours au Puy du Fou. On essaie de partir chaque année à cette période et une semaine en été, généralement avant le 15 août. Mais nous ne faisons pas de folies, on va en camping et on essaie surtout de faire des activités gratuites. Claire. C’est un moment nécessaire, on ne peut pas tout le temps penser à la culture.

    Quel temps l’administratif prend-il dans votre organisation ?

    Claire. Beaucoup trop de temps (rire). Être agriculteur, ce n’est seulement le travail de la terre. Il faut aussi savoir gérer l’administratif, être DRH et savoir recruter les gens, être technicien et également comptable ; c’est plusieurs personnes en une seule. On doit remplir des cases mais il n’y a personne derrière, les gens ne sont pas avec nous au quotidien. Cédric. Les contraintes administratives nous ont fait évoluer dans notre façon de travailler. Je note tout au fur et à mesure. Je m’organise pour avoir tous les documents en temps et en heure pour que l’on n’ait pas à nous les redemander ensuite. On est obligés de constamment anticiper. Et puis il y a des injonctions contradictoires, des aberrations ; pour la MSA, je ne suis pas viticulteur puisque les asperges rapportent plus. Et c’est pire avec la PAC : on nous demande, par exemple, de ne pas tailler les haies à certaines périodes, mais nous, on va dans les champs quand on peut. On ne va pas y aller quand la terre est gorgée d’eau et que l’on risque d’embourber le matériel. Quant aux aides, on ne sait jamais si on va les avoir, en revanche, nous sommes toujours là pour payer.

    Comment voyez-vous l’avenir ?

    Cédric. On aime toujours se lever le matin pour aller travailler même si nos projets sont en stand-by. S’il le faut, on réduira la voilure. Les asperges, c’est deux mois dans l’année et ça apporte une plus-value. Pour la vigne, on ne maîtrise rien. Mais aujourd’hui, je ne me vois pas faire autre chose. Notre avenir passe par l’exploitation. Claire. Si vraiment on n’a pas le choix, je serai capable d’aller travailler ailleurs mais je n’en ai vraiment pas envie. Et si nos enfants veulent reprendre plus tard, je leur dirai comme ma mère : faites des études et allez voir ailleurs d’abord.

     

     

     


  • Palmarès du Concours général agricole 2024 : plus de 5000 médailles, la Nouvelle-Aquitaine en tête des régions

    Palmarès du Concours général agricole 2024 : plus de 5000 médailles, la Nouvelle-Aquitaine en tête des régions

     

    Les finales du Concours général agricole sont closes. Elles ont permis de médailler 5 176 produits et vins. La Nouvelle-Aquitaine repart les bras chargés

     
     

    Du 24 au 27 février, les finales du Concours général agricole au salon international de l’agriculture ont permis de médailler d’or, d’argent et de bronze 1 846 produits sur 7 293 en compétition. Le palmarès est le suivant : 649 médailles d’or, 784 d’argent et 413 de bronze. Du côté des vins la compétition était rude puisque 13 072 vins étaient dans l’arène et 3 330 ont été récompensés dont 1 538 avec de l’or, 1 343 de l’argent et 449 avec le bronze.

    Au commencement, il s’agissait de montrer à la capitale ce qui s’élevait de mieux en matière de bovins dans les départements. La manifestation a évolué, le champ des animaux et produits présenté s’est élargi

    Ce Concours général a mobilisé, autour de son commissaire général Olivier Alleman, 5 465 jurés dont 1984 professionnels et 3 881 jurés consommateurs dont certains formés pendant l’année par le concours, lors de sessions en région.

     

    Le Concours général des vins a permis de médailler 298 vins du Sud Ouest.Le Concours général des vins a permis de médailler 298 vins du Sud Ouest.

    Guillaume Bonnaud

    Au final, ce sont 103 catégories qui ont été goûtées, humées et observées. La Nouvelle-Aquitaine arrive sur la première place du podium des régions en nombre de médailles avec 304 médailles sur les produits. Côté vins, le Sud Ouest remporte 298 médailles.

    Les jurés doivent savoir mettre le nez dans les produits qui concourent !Les jurés doivent savoir mettre le nez dans les produits qui concourent !

    GUILLAUME BONNAUD/SUD OUEST
     
    52 formations de jurés ont été dispensées pour le Concours général agricole 2024 produits et vins. Le 7 décembre dernier à Gujan-Mestras (33), une poignée de consommateurs a appris à déguster les huîtres

    À noter que du côté des animaux d’élevage, le Concours général agricole a débuté dès samedi après-midi avec les vaches laitières et se poursuit encore jusqu’au week-end au rythme d’arrivée des races sur le salon.


  • Frappée par la crise, la filière agricole bio espère plus de soutiens

    Le secteur, boudé des consommateurs, a le vague à l'âme
     
     
    Les faits -

    Le plan de secours pour les exploitations bio en difficultés financières a été porté à 90 millions d’euros pour 2024, contre 50 auparavant par le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau.

    « Il y a eu un effort très important des producteurs bio, ces dernières années, pour répondre à une demande sociétale forte, pour engager des transitions. Le soutien des pouvoirs publics pour pousser les conversions a été réel. Mais maintenant que le marché se retourne et que toutes les filières bio sont en crise, il y a un sentiment d’abandon. Il faut absolument éviter que cela se transforme en un mouvement de déconversions. Ce serait un gâchis d’argent public, mais aussi de grande détresse pour ceux qui ont fait tant d’efforts. »

     
     

  • Salon de l’agriculture: Bardella réplique aux attaques de Macron à coups de selfies

    Le président du RN a répondu aux piques du Président en jouant de sa popularité par effet de contraste avec son inauguration chaotique du salon de l’agriculture samedi.
     
     
    Les faits -

    Dimanche, a été révélé que la tête de liste Renaissance devrait être l’eurodéputée fille d’agriculteurs Valérie Hayer. Les Républicains ont, eux, hissé l’exploitante agricole Céline Imart en deuxième position de leur liste. Au RN, l’eurodéputé spécialiste du sujet Gilles Lebreton ne sera, lui, pas reconduit.

    « C’est le rival à Macron ! » Paul vient d’apercevoir la silhouette costumée de son candidat favori : Jordan Bardella. Du haut de ses 59 ans et presque autant à voter à droite, l’homme se décrit comme « jeune » soutien du « jeune patron » du Rassemblement national, venu entamer ce dimanche son marathon-selfies de 48 heures au Salon de l’agriculture. Une nuée de caméras, des photos par dizaines — « ce sera une visite authentique », promettent ses proches. Tout est bon pour jouer l’effet contraste avec Emmanuel Macron, qui a connu la veille une journée chaotique, rythmée par les heurts et les sifflets porte de Versailles.





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