Il en coûte environ 70 000 euros à Organ Phantom, l’association organisatrice, pour acquérir cet équipement, la moitié de cette somme étant apportée en subventions. L’idée est de disposer de son propre outil pour proposer des projections à 360 degrés, et donc de ne pas limiter sa programmation au seul festival Écho à venir.
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Bordeaux : une patinoire va ouvrir pour la période des fêtes aux allées de Tourny
Cette patinoire artificielle va remplacer cette année sur les allées de Tourny le marché de Noël qui déménage, lui, de manière définitive sur la place des Quinconces
Près de dix ans après le dernier coup de patin, la glisse revient à Bordeaux. Du vendredi 29 novembre au dimanche 29 décembre, une patinoire va être installée de manière éphémère aux allées de Tourny, en lieu et place du traditionnel marché de Noël, qui a été déménagé pour sa 30e édition vers la place des Quinconces. Une délocalisation d’ailleurs définitive, puisqu’après la fin des travaux de rénovation des allées de Tourny en 2027, le marché n’y reviendra pas. « Avec cette patinoire, nous avons voulu garder pour cette année une certaine activité dans ce lieu emblématique de la ville », affirme Sandrine Jacotot, adjointe au maire chargée des commerces, des marchés et des animations de proximité. Quatre chalets, dont deux de restauration, seront également installés autour de la structure.
Une patinoire où, certes, il faudra chausser des patins à glace et des genouillères, mais pas obligatoirement mettre un cache-nez et un bonnet puisque sa surface ne se compose pas de glace véritable, celle-ci étant réalisée dans un matériau synthétique. « Le contraire aurait été une aberration », lance l’adjointe. « L’écologie a également pour principe la sobriété financière, je n’imagine pas le coût énergétique d’une véritable patinoire qu’il aurait fallu maintenir à des températures négatives. » D’ailleurs, pour ces mêmes raisons économiques et environnementales, la patinoire qui se trouvait jusqu’en 2015 place Pey-Berland, en face de l’hôtel de ville, n’avait par la suite pas été reconduite.
Engagement caritatif
Bien que son entrée soit payante, cette patinoire appartenant à un forain de la Foire aux plaisirs va également accueillir gratuitement de nombreuses familles dans le besoin. Au total, 400 tickets gratuits seront ainsi distribués par les forains via les centres communaux d’action sociale (CCAS) de Bordeaux. Si l’événement se révèle concluant cette année, la patinoire pourrait revenir dès l’année suivante, mais pas sur les allées de Tourny, qui seront alors en plein chantier.
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Bordeaux : des projections à 360 degrés à découvrir quai des Queyries
Le festival Écho à venir a inauguré son nouveau dôme face au jardin botanique. Un outil pour développer les arts numériques dans l’agglomération bordelaise
Quatre vidéoprojecteurs de 12 000 lumens, projetant simultanément des images sur 250 mètres carrés de surface, en lien avec huit points de diffusion sonore. Les premiers visiteurs d’Écho à venir ont pu évaluer les possibilités de spectacles immersifs qu’offre l’e-dome, le chapiteau sous lequel se déroule ce festival dédié aux arts et aux musiques électroniques jusqu’au dimanche 3 novembre, quai des Queyries, à Bordeaux.
« On est notamment en discussion avec la Métropole pour un événement sur le thème de la data », explique Marie Laverda, directrice artistique d’Organ Phantom. « Reste à savoir quand et où. » Il semble néanmoins admis que ce sera dans le cadre du partenariat entre l’association et Société des arts technologiques (SAT), à Montréal, qui fait référence en matière d’arts numériques.
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Gironde : pour la construction d’une mosquée à Ambarès-et-Lagrave, deux projets en concurrence
La mosquée de Cenon étant devenue trop petite, l’association Ibn Sina a déposé un permis de construire sur un site à l’ouest d’Ambarès-et-Lagrave, tandis que le Centre musulman de Bordeaux envisage une implantation à l’est
Y a-t-il besoin d’une mosquée entre Cenon et Libourne ? Sollicités depuis 2014 par la communauté musulmane, les maires socialistes d’Ambarès Michel Héritié, puis Nordine Guendez répondaient par la négative aux porteurs de projet. Ces derniers, qu’ils soient du Centre musulman de Bordeaux (adossé à la Fédération musulmane de Gironde, FMG) ou de l’association ambarésienne Ibn Sina, sont d’un avis contraire : la mosquée de Cenon, même agrandie (1), sera trop petite pour accueillir, le vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire notamment, les fidèles de la rive droite bordelaise. Au cours de cette année, ces deux structures sont montées d’un cran dans leur démarche, chacune développant un projet de centre culturel et cultuel.
« Nous proposons un bâtiment neuf, écologique et ouvert à toutes les populations », avance M. Senouci, trésorier-adjoint de l’association Ibn Sina et responsable technique d’un projet au 44, rue de Formont, à l’ouest de la ville. Sur un terrain de 6 400 mètres carrés, dont « la vente est bien avancée » selon son propriétaire sur place, un parking de 40 places et une construction de 600 mètres carrés sur deux niveaux comprenant des salles d’enseignement et une salle de sport à l’étage, bibliothèque et salle de conférences ou de prière au rez-de-chaussée. « Enseignement de la langue arabe, mais aussi des maths, français, anglais, physique ainsi que du soutien scolaire », liste M. Senouci.
« Un peu vite »
Ibn Sina, créée en 2013, a été en sommeil pendant plusieurs années et « réactivée avec un nouveau bureau il y a deux ans ». Ses activités se déroulent actuellement dans une maison. Après un gala et une campagne de financement participatif, elle a déposé le 8 août un permis de construire en instruction, évoqué lors du conseil municipal, le 30 septembre. « Lors d’un entretien en juin, j’ai estimé que les choses allaient un peu vite et que nous devions attendre l’agrandissement de la mosquée de Cenon », explique le maire Nordine Guendez. « Je voulais discuter conditions d’implantation et concertation. » L’association n’a visiblement pas attendu.
Selon les lois sur la laïcité, toute confession a le droit d’avoir son édifice cultuel pour peu que les règles d’urbanisme soient respectées, que la transparence des fonds soit totale et que l’avis de l’État soit effectué. « Je m’inscris dans ces valeurs d’humanisme et de vigilance », déclare Nordine Guendez, qui précise être non croyant, et répond aux nombreuses protestations de son opposition sur le manque d’information en amont : « Nous n’en étions qu’au stade d’intentions et j’ai, dès le dépôt du permis de construire, initié par exemple la conférence interreligieuse » qui s’est tenue le 19 octobre au pôle culturel Évasion (lire ci-dessous).
Deuxième projet à la Mansoura
Parallèlement, un deuxième projet « de centre culturel loi 1901 avec salle de prière gérée séparément par la FMG » est en lice dans la ville. Celui du Centre musulman de Bordeaux (CMB), emmené par Tareq Oubrou, imam de Bordeaux et référence d’un islam « d’apaisement, inclusif et citoyen dans une France laïque de culture chrétienne », selon les termes de Mahmoud Doua, imam de Cenon. Là aussi, l’ancrage est ambarésien. Là encore, on met la pression sur la mairie : depuis juin, le CMB est en procédure d’achat (premier versement fait sur un total de 1,19 million d’euros) de la salle des fêtes privée de la Mansoura, rue de la Commanderie-des-Templiers et dont le fonds de commerce appartient à Abdelkrim Yazid, habitant Ambarès depuis vingt ans, et par ailleurs imam de Bègles.
La salle des fêtes privée Mansoura, où le Centre musulman de Bordeaux envisage un centre culturel musulman.
Y.D.« Cette salle de 800 mètres carrés est déjà agréée ERP (2), dotée d’un parking de 250 places, explique ce dernier. Les nuisances pour les deux seuls voisins proches seront minimes par rapport aux mariages qui ont encore lieu ici. » Le CMB avance aussi un centre culturel ouvert à tous, avec lieu de prière. « Via quelques travaux d’aménagement, l’espace sera modulable et pourra accueillir également l’activité d’associations ambarésiennes. » Sur ce dossier, pas besoin de permis de construire, juste une déclaration de travaux.
Abdelkrim Yazid, le 26 octobre dans la salle de la Mansoura.
Y. D.Dialogue possible ?
Au-delà de l’acception urbanistique et sociétale (le premier projet a déjà déclenché une surenchère à droite et à l’extrême droite), les deux projets peuvent-ils n’en faire qu’un ? Les deux associations se disent enclines à discuter, mais Mahmoud Doua (CMB) prévient : « Le CMB-Ambarès, présidé par Tareq Oubrou, est propriétaire et gestionnaire du centre, ouvert à toutes les bonnes volontés. » Anecdote : propriétaires de la salle et du fonds de commerce ont rencontré l’association Ibn Sina au printemps mais cette dernière aurait décliné l’opportunité au regard du prix, avant de se retourner vers la rue de Formont.
La conférence-débat du 19 octobre a rassemblé des représentants de différents cultes dont Mahmoud Doua (au premier plan).
Ville d’Ambarès-et-LagraveLe maire d’Ambarès, embarrassé, souhaite également réunir les deux parties pour trouver « une solution commune entre deux projets à l’islam modéré ». Chacune avance ses arguments, de la création d’un nouveau lieu moderne pour les uns à la faisabilité et l’intégration facile dans une zone d’activité pour les autres. Les deux assurent un financement transparent, issu de collectes auprès des fidèles.
(1) Les travaux devraient se terminer au début de l’année 2025. (2) Établissement recevant du public.
Des riverains entre tolérance et inquiétude
Lors de la conférence du 19 octobre, des voisins des deux sites étaient présents. « Chacun fait ce qu’il veut et a droit de pratiquer son culte », déclarait une habitante du quartier de Formont. « Mais le parking est trop petit, les voitures vont déborder sur la rue d’un quartier calme, déjà perturbé par l’activité nouvelle du château Formont. » Une autre, encore plus proche du projet, s’inquiète de la tranquillité menacée par l’aire de jeux pour enfants, et s’enquiert d’une égalité de paiement de taxe foncière (certains lieux de culte en sont exonérés). « L’effort fiscal doit être fait par tous », a répondu le maire, assurant aussi que les deux projets ne comportaient pas d’école coranique. Côté Mansoura, une voisine à quelques centaines de mètres pointe elle aussi l’insuffisance du parking et les normes de sécurité de la salle. Deux Ambarésiennes musulmanes exprimaient de manière différente leur désarroi devant « l’hypocrisie » : « Ce ne sont pas les bâtiments qui dérangent, ce sont les gens. »
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Mark Kidel, pionnier du documentaire rock à Bordeaux : « Je n’ai pas de style, je laisse parler les gens »
« Free Will and Testament », documentaire de Mark Kidel sur Robert Wyatt, sera projeté deux fois, mercredi 6 puis samedi 9 novembre. © Crédit photo : Mark Kidel Films
Le 10e festival Musical Écran, associant musiques et cinéma, a lieu du 5 au 15 novembre 2024 à Bordeaux et Bègles. Il propose notamment un focus sur Mark Kidel, l’un des premiers documentaristes à s’être intéressé au rock dans les années 70. Interview
Mark Kidel, c’est un peu le lapin que Musical écran sort de son chapeau. Pour sa 10e édition, le festival bordelais consacré à des documentaires musicaux propose un focus sur ce réalisateur anglais, auteur – entre autres – de nombreux films sur le rock, la soul, la musique classique ou les musiques du monde depuis cinquante ans. Quatre d’entre eux seront projetés entre le mercredi 6 et le dimanche 10 novembre, et une rencontre est programmée le samedi 9 au théâtre Molière. Avant-goût.
À Bordeaux, vous présentez des films sur Robert Wyatt, Boy George, Ravi Shankar et Tricky. Quel est le point commun entre ces artistes ?
Le seul point commun, c’est moi. Je ne fais des films que sur des gens que j’aime, sans chercher à gagner de l’argent avec. C’est impossible avec ce genre de documentaire en Angleterre, où le statut d’intermittent du spectacle n’existe pas.
Musical écran a choisi quatre films qui étaient disponibles en version sous-titrée. Ça me semblait particulièrement important pour celui sur Robert Wyatt. J’ai toujours trouvé les paroles de ses chansons magnifiques, même si lui-même ne s’est jamais considéré comme un poète.
Mark Kidel : « Le cinéma vérité, cette manière de filmer en ne mettant rien en scène, me correspondait. »Mark Kidel FilmsLa seule exception dans cette liste, c’est peut-être le film sur Boy George, que j’ai réalisé alors que je n’ai jamais été fan de Culture Club. Là, ce qui m’a intéressé, c’est son histoire. En particulier son rapport à la drogue : comment l’héroïne a été une compensation au fait de ne pas pouvoir vivre sa sexualité en public, à une époque où il était difficile d’être gay au Royaume-Uni.
On vous présente souvent comme un pionnier du documentaire rock. C’est comme ça que vous vous voyez vous aussi ?
Oui, même si j’ai aussi tourné des documentaires sur des compositeurs contemporains comme Edgard Varèse ou John Adams. Mais, dès les années 1970, j’ai suivi des groupes en tournée, en m’efforçant de convaincre la BBC que le rock méritait d’être pris au sérieux. Ça n’allait pas de soi auprès de gens de plus de 50 ans qui n’écoutaient que de la musique classique.
J’avais en fait été marqué par « Don’t Look Back », le documentaire de D. A. Pennebaker sur la tournée de Bob Dylan au Royaume-Uni en 1965. Cette forme de cinéma vérité, filmer en ne mettant rien en scène, me correspondait. Je m’en suis servi pour mon film sur Tricky.
Mon père était journaliste. De lui, je tiens un côté « observer le monde ». Je n’ai pas fait d’école de cinéma. J’ai appris le métier sur le terrain, en tant qu’assistant. C’est à mon avis la meilleure école.
Vous avez aussi tourné des documentaires sur la révolution de 1956 en Hongrie ou sur ce qui fonde l’identité britannique. La méthode de travail est-elle la même que pour un film musical ?
Non. Tous ces documentaires sont très différents. Déjà, ceux sur Tricky et Ravi Shankar, qui seront projetés à Bordeaux, ne se ressemblent pas beaucoup. Je n’ai pas de style, je laisse parler les gens. J’aime cette phrase de Fellini qui disait qu’il ne savait jamais à quoi ressembleraient ses films tant qu’ils n’étaient pas finis. Je me sens surtout privilégié d’avoir pu approcher des artistes comme Robert Wyatt ou Ravi Shankar.
Séances de 5 à 8 euros. Pass à 20 et 25 euros. Détails sur bordeauxrock.com
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« Ça tangue très fort » : Macron, l’étrange fin de règne
Le chef de l’État étrenne dans la douleur ses habits neufs de président sans pouvoir. Mais en laissant les commandes à Michel Barnier, il se dégage du temps pour préparer la suite…
Publié le 31/10/2024 à 06h10
Emmanuel Macron, le 3 octobre, à Paris. Pour le président, c’est la question cruciale : comment peser dans la nouvelle équation politique qu’il a lui-même suscitée ?© The Associated Press 2024. All rightsLe gratin du patronat français reçu à la présidence. Cela faisait bien longtemps que le chef de l'État n'avait pris soin de convier les dirigeants du CAC 40 à sa table. Le palais de l'Élysée étant encombré des installations de l'exposition du « Fabriqué en France », c'est à l'hôtel de Marigny que le déjeuner aura lieu, vendredi 25 octobre. Laurent Burelle (OPmobility, ex-Plastic Omnium), Alexandre Bompard (Carrefour), Rodolphe Saadé (CMA CGM)…
Alors que le Parlement débat d'un budget qui promet d'augmenter les taxes pour les entreprises, il n'est pas inutile, en ces temps troublés, de leur faire montre d'un peu de considération. Les représentants des grands groupes tricolores sont par ailleurs comme les Français : depuis la dissolution, beaucoup ont changé de regard sur le président. Eux...
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Location meublée : le gouvernement reprend d’une main ce qu’il a donné de l’autre
En s’attaquant aux niches fiscales, l’État vise les réductions qui viennent alléger la note par rapport au régime de droit commun. La location meublée est dans le collimateur.
Pour trouver de nouvelles recettes afin de réduire le déficit public, le gouvernement s'attaque aux niches fiscales, c'est-à-dire à toutes les réductions qui viennent alléger la note par rapport au régime de droit commun. La location meublée est notamment dans le collimateur. Le projet de loi de finances pour 2025 entend réintégrer, si la disposition est votée telle quelle, les amortissements que le propriétaire peut déduire pendant toute la période de détention du bien dans le calcul de la plus-value imposable lors de la vente dudit bien. Ces amortissements, c'est un pourcentage de la valeur du bien que le propriétaire peut défrayer de ses revenus locatifs au titre de l'usure du bien. Ce qui réduit d'autant l'impôt à acquitter.
Quelles conséquences ?