• L'arrivée des Amérindiens en Amérique remonte à 12 000 ans environ, mais de récentes découvertes archéologiques feraient remonter les premières migrations à 40 000 ans. Venant de Sibérie, ils auraient traversé le détroit de Béring, plusieurs fois à sec au cours de la dernière grande glaciation, puis peuplé le continent américain.

    Ils tiraient leur subsistance de la chasse et de la cueillette, des activités qui exigent l'accès à un vaste territoire. La pêche était également très importante, tout comme la pêche à la baleine, la chasse au phoque et la capture d'autres espèces marines. Les Autochtones employaient de nombreuses plantes pour les rites religieux et les cérémonies et ils s'en servaient également comme médicaments et comme nourriture.

     

     

    Dans le territoire qui correspond de nos jours au sud de l'Ontario et le long du Saint-Laurent, les Iroquois pratiquaient l'agriculture et avaient adopté un mode de vie plus sédentaire avant l'arrivée des Européens.

    Voici la présentation de quelques tribus amérindiennes du Canada :

     


    LES ALGONQUINS

    Histoire
    D'abord nommés Algoumequins par les Malécites et les Micmacs, puis Algonquins par les Européens, c'est plutôt le terme Anishnabe, «les vrais hommes», que les Algonquins préfèrent utiliser pour s'identifier. Leur territoire traditionnel s'étendait du lac des Deux-Montagnes, dans la région de Montréal, jusqu'en Abitibi-Témiscamingue et en Ontario, leur permettant d'exercer ainsi le contrôle sur la rivière des Outaouais, principale route des fourrures. L'environnement de ce peuple nomade fut fortement perturbé au début du 20ème siècle après que les colons, prospecteurs et bûcherons affluèrent en Abitibi. Toutefois, le lien intime qui unit les Algonquins à la nature leur permet de conserver et de perpétuer leur culture. Encore aujourd'hui, certaines familles passent tout l'hiver dans leurs territoires de chasse, tout comme le faisaient leurs ancêtres au siècle dernier.

    Population et langue
    Les Algonquins du Québec sont au nombre de 8 293, dont un peu plus de la moitié vit dans les neuf communautés de la nation algonquine (deux en Outaouais et sept en Abitibi-Témiscamingue.) Les autres sont plutôt installés en ville, comme à Montréal, Ottawa, Val-d'Or ou Senneterre. On trouve également des communautés algonquines en Ontario. La langue algonquine demeure bien vivante, puisqu'elle est encore parlée par 60 % de la population. Selon les communautés, la langue seconde est le français ou l'anglais.

    Art et culture
    Les vêtements en peau et en poil d'orignal, les paniers en écorce de bouleau, les broderies en perles et le tikinagan (porte-bébé traditionnel que seuls les Algonquins, les Cris et les Atikamekw continuent d'utiliser) constituent les trésors de l'artisanat algonquin.

     

    LES MICMACS

    Histoire
    À l'embouchure du Saint-Laurent, porte d'entrée maritime du Québec, les Micmacs furent les premiers à rencontrer au 16ème siècle les nouveaux arrivants européens. Leur habileté à la pêche et à la navigation en ont fait par la suite des aides précieux pour les explorateurs comme pour les marchands. Traditionnels alliés des Français, ils ont participé à plusieurs batailles, dont celle de la Restigouche dans la baie des Chaleurs. Aujourd'hui très impliqués dans l'exploitation des ressources naturelles et le développement touristique, les Micmacs s'attachent à mettre en valeur leur propre histoire par le développement de sites ancestraux, ainsi que par la pratique de la traditionnelle pêche au saumon.

    Population et langue
    Parmi les 4 540 Micmacs que compte actuellement le Québec, presque 60 % résident au sein des deux communautés de Listuguj et Gesgapegiag, la troisième, Gaspé, n'ayant pas de territoire défini. Quelque 15 000 autres Micmacs vivent au Nouveau-Brunswick, sur l'Île-du-Prince-Édouard et en Nouvelle-Écosse. De cette population, 40 % parlent toujours leur langue ancestrale.

    Art et culture
    Les Micmacs de Gaspésie perpétuent la mémoire de leurs traditions à travers leurs spécialités artisanales comme les paniers en frêne et en foin d'odeur, les vêtements de peau ou d'autres très belles pièces ornées de perles. Les sites d'interprétation qu'ils ont ouverts transmettent également la connaissance de leurs modes de vie ancestraux.

     

    LES ATIKAMEKW

    Histoire
    Appelés Têtes-de-Boule du fait de leur coiffe ronde aux 18ème et 19ème siècles, les Atikamekw ont depuis repris leur nom d'origine qui signifie «poissons blancs», désignant la corégone qui constitue la base de leur alimentation. Uniquement présents au Québec et intimement liés à la forêt, les Atikamekw ont dû se faire une place entre les territoires des Algonquins, des Cris et des Innus (Montagnais.) Ils ont toutefois eu une part active dans le commerce des fourrures, à l'époque où la Compagnie de la Baie d'Hudson avait établi des postes de traite sur leurs territoires. L'exploitation forestière et la construction de la voie ferrée ont ensuite considérablement modifié leur cadre et leur mode de vie. La nation concentre aujourd'hui ses efforts sur le développement économique, l'éducation des jeunes et le tourisme, dans le respect des traditions et de l'environnement.

    Population et langue
    Les trois communautés atikamekw de Weymontachie (Wemotaci), Obedjiwan (Opitciwan) et Manawan se trouvent en plein cour du Québec, en Haute-Mauricie et dans Lanaudière, et regroupent plus de 80 % des 5 224 Atikamekw recensés. Aujourd'hui, les Atikamekw parlent toujours leur langue d'origine et également le français.

    Art et culture
    Spécialisés dans les confections en tous genres à base d'écorce de bouleau, y compris les fameux canoës légers et profilés, les Atikamekw produisent également quelques oeuvres admirables de sculpteurs et de peintres, ainsi que des vêtements en peau d'orignal. Ils sont aussi passés maîtres depuis des millénaires dans l'art de fabriquer la pâte de bleuets et le sirop d'érable, lequel est considéré aujourd'hui comme étant une spécialité nationale du Canada.

     

    LES ABÉNAQUIS

    Histoire
    Poussés au 17ème siècle hors de leurs territoires ancestraux, situés en Nouvelle-Angleterre, les Abénaquis, ou Abénakis, sont dès lors venus s'installer définitivement au Québec. Ils y ont fondé les deux communautés situées sur la rive sud du Saint-Laurent, à la hauteur de Trois­Rivières : Odanak, «bienvenue» et Wôlinak, «la baie».

    Population et langue

    La nation abénaquise, rassemblée sous son nom d'origine Wabanaki qui signifie «pays du soleil levant», compte aujourd'hui 1 965 membres, dont environ 20% habitent les deux communautés. Tous parlent communément le français. Quelques personnes âgées utilisent encore la langue abénaquise.

    Art et culture
    Les vanneries abénaquises en frêne et en foin d'odeur sont très réputées. Certains artistes connaissent encore les secrets des danses traditionnelles et de la fabrication du masque du soleil, du masque de maïs et des totems identifiés à l'animal gardien de la tribu. Les Abénaquis ont ouvert le premier musée amérindien du Québec, qui renferme une impressionnante collection d'artéfacts et d'oeuvres d'artistes.

     

    LES INNUS (MONTAGNAIS)

    Histoire
    Les Montagnais tiennent leur nom des Européens qui désignaient ainsi ces habitants des petites montagnes de la Côte-Nord, avec lesquels ils entretenaient de nombreux échanges. Mais, entre eux, les Montagnais se sont toujours appelés Innus, ce qui signifie «hommes véritables». Peuple de chasseurs, de pêcheurs et de cueilleurs nomades, les Innus migraient traditionnellement en automne de leurs campements d'été situés sur le littoral nord du Saint-Laurent, vers leurs riches territoires de chasse au coeur du Québec (près du Labrador et du lac Saint-Jean) en remontant les rivières Saint-Jean, Romaine, Georges, Sainte-Marguerite ou Mistashipu. La nation innu fut la première à s'organiser politiquement et culturellement face à l'évolution de l'identité autochtone.

    Population et langue
    Au nombre de 14 304, les Innus représentent la nation amérindienne la plus populeuse au Québec. Ils vivent à 70 % dans leurs neuf communautés toutes établies sur la Côte-Nord, à l'exception d'une située au Lac-Saint-Jean et d'une autre du côté de Schefferville, tout au nord. En plus du français, la langue innu est employée par la quasi-totalité des Montagnais.

    Art et culture
    Les Innus réalisent des oeuvres remarquables en sculpture (bois, panache de caribou ou pierre), en dessin, en peinture, en gravure ainsi qu'en artisanat (à base de cuir, perles, fourrure et vannerie). Le caribou et le saumon sont deux animaux très importants chez les Innus. La nation compte de nombreux musiciens reconnus et possède par ailleurs deux musées d'importance.

     

    LES INUITS

    Histoire
    Au Canada, les Inuits occupent les terres éloignées de l'Arctique, du détroit de Béring jusqu'au Groenland. Au Québec, leur pays ancestral s'appelle Nunavik, «la très grande place où l'on vit», situé au nord du 55ème parallèle, entre la baie d'Hudson et le Labrador. Peuple courageux et habile, les Inuits ont adapté depuis des millénaires leur mode de vie et leurs coutumes alimentaires, vestimentaires et sociales notamment aux rigueurs du climat, ainsi qu'à une faune et une flore bien spécifique. En signant, en 1975, avec le gouvernement la Convention de la Baie-James et du Nord québécois, les Inuits ont donné le coup d'envoi de leur essor économique. Aujourd'hui, ils prospèrent particulièrement dans les domaines du transport aérien et de l'alimentation, notamment dans le commerce international du caribou et de l'omble chevalier. Leurs villages nordiques se sont modernisés, sous l'impulsion de nouvelles institutions inuites.

    Population et langue
    Inuit, qui signifie «homme, être humain», est désormais le terme à employer pour désigner ceux que l'on appelait autrefois Esquimaux, «mangeurs de viande crue». Ils sont 9 145 Inuits à vivre majoritairement dans les 14 villages du Nunavik. Une soixantaine d'entre eux sont établis à côté de Chisasibi, un village crie de la Baie-James. Tous parlent l'inuktitut, leur langue ancestrale. Ils maîtrisent également l'anglais et, de plus en plus, le français.

    Art et culture

    Inspiré de légendes et de coutumes encore très vivantes, comme les danses et les chants traditionnels, l'art inuit fascine. Les sculptures inuites taillées dans la stéatite (pierre de savon) de même que les gravures sont très appréciées des collectionneurs et des galeries d'art du monde entier. Les vêtements en peau et les broderies témoignent également de l'ingéniosité et du talent artistique de ce peuple enraciné dans sa culture.

     

    LES CRIS

    Histoire
    Les territoires des Cris se situent dans le bassin de la Baie-James, entre la forêt boréale et la taïga. Dans cette région peu propice à l'agriculture, les Cris nomades ont développé de grandes compétences en matière de chasse, de trappe et de pêche, ainsi qu'une volonté farouche de protéger l'environnement. Après avoir été des acteurs de premier plan dans la traite des fourrures, ils ont également été au centre de négociations en 1975 avec les gouvernements fédéral et provincial concernant l'exploitation hydroélectrique de leur région, marquant ainsi un tournant décisif dans leur mode d'autogestion. Les Cris du Québec ont depuis pris en charge leurs intérêts et accédé à une importante croissance économique.

    Population et langue
    Les neuf communautés qui regroupent la presque totalité des 13 027 Cris, sont dispersées dans la région la plus nordique du Québec encore accessible par la route. La plus récente de ces communautés, Oujé-Bougoumou, inaugurée en 1993, s'est vu décerner un prix par l'ONU pour son architecture qui marie admirablement modernité et tradition. Deuxième nation en importance au Québec sur le plan démographique (on retrouve également des Cris en Ontario, au Manitoba et en Saskatchewan), la majorité de la population parle le cri et utilise l'anglais comme seconde langue. Les jeunes sont toutefois de plus en plus nombreux à s'initier au français.

    Art et culture
    Forts d'un long héritage culturel, les Cris sont des experts dans la confection de vêtements et de gants en peau d'orignal, magnifiquement ornementés de perles et de broderies. Quant aux fameux appelants - oiseaux servant d'appeau - qu'ils fabriquent en brindilles de mélèze, ils sont devenus de véritables objets de décoration. La sculpture, la peinture et la musique sont également des domaines dans lesquels brillent de nombreux artistes cris.

     

    LES HURONS-WENDAT

    Histoire
    Originaires des Grands Lacs, plus particulièrement de la baie Georgienne, les Hurons-Wendat sont venus s'installer dans la région de Québec en 1650. Le nom de Huron leur a été donné par les Européens du fait de leur coiffe en forme de hure, tandis que Wendat, «les gens de l'île», est le nom sous lequel ils se sont toujours désignés en référence à leurs origines. La nation wendate a connu une période des plus prospères lorsqu'elle était au centre des échanges entre Européens et Amérindiens et comptait une vingtaine de villages pour ses 40 000 membres répartis en quatre clans : Ceux du chevreuil, de la pierre, de l'ours et de la corde. Décimés plus tard par les maladies et les guerres entre nations, les Hurons-Wendat d'aujourd'hui sont les descendants du clan de la corde qui, forts de leur puissant héritage culturel, ont particulièrement à coeur de développer leur savoir-faire de façon moderne, tout en préservant leurs traditions.

    Population et langue
    Il reste une seule communauté huronne dans tout le Canada, celle de Wendake, anciennement appelée Village-des-Hurons et établie depuis 300 ans dans la banlieue de Québec. Là résident quelques 1 100 Hurons-Wendat, sur les 2 873 que compte la nation aujourd'hui. Même si certains tentent de faire revivre leur langue ancestrale, les Hurons parlent avant tout le français.

    Art et culture
    La communauté de Wendake dispose de nombreux attraits touristiques, comme son église classée monument historique, ses maisons Nouvelle-France et son village traditionnel reconstitué. La valorisation du patrimoine Huron-Wendat, appuyée par le développement du commerce et de l'artisanat, atteste du dynamisme ancestral de ces gens d'affaires amérindiens.

     

    LES MOHAWKS

    Histoire
    Membres de la «Confédération des Cinq Nations iroquoises», les Mohawks formaient une nation puissante, dont la force s'appuyait sur une organisation sociale très structurée et une tradition sédentaire empreinte de spiritualité. Leurs territoires s'étendaient sur une grande partie de la Nouvelle-Angleterre. Aujourd'hui, ils se situent entre le Québec, l'Ontario et l'État de New-York. Malgré la proximité et l'influence des villes environnantes, les Mohawks ont su garder leurs valeurs traditionnelles bien ardentes, tout en assumant la gestion de leur éducation, de leur santé et de leur service de police. Leur habileté légendaire à travailler en hauteur, sur des chantiers de grands ponts ou de gratte-ciels, est une réalité encore bien vivante aujourd'hui.

    Population et langue

    Sur le plan démographique, la nation mohawk arrive en troisième position parmi les Autochtones du Québec, avec ses 10 718 membres. La grande majorité d'entre eux réside dans les trois communautés mohawks de Kahnawake, Akwesasne et Kanesatàke. La langue mohawk est parlée par 15 % de la population. L'anglais reste habituellement le plus employé.

    Art et culture
    Sculpteurs et artistes peintres renommés, les Mohawks sont aussi reconnus pour leur joaillerie et leur vannerie. Chacune de leurs communautés, situées dans la grande région de Montréal, accueille de nombreux visiteurs venus retracer l'histoire de la nation et admirer le travail de ses artisans, comme les vêtements de peau richement décorés de bijoux en argent, ornés de perles ou de sculptures en pierres iroquoises.


  • L’Amazonie (en portugais Amazônia, en espagnol Amazonia) est une région naturelle d’Amérique du Sud. C'est une vaste plaine couverte par le bassin amazonien, soit la région traversée par l'Amazone1 et ses affluents. L'Amazonie est couverte en grande partie par la forêt amazonienne. Sa superficie est de 5 500 000 km2.

    Son climat est chaud et humide durant toute l'année. La température moyenne régnant en Amazonie est de 25 °C. Les précipitations moyennes sont de 2 100 mm/an à 2 450 mm/an, avec cependant des zones au nord-ouest atteignant plus de 10 000 mm/an. L'Amazonie est la deuxième plus grande forêt du monde, derrière la taïga et l'une des régions les plus humides de la planète, d'où une grande richesse en biodiversité.

    Cette biodiversité est très menacée ; 17 % de la forêt ont disparu en raison des actions humaines. Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a lancé un programme pour sauver l'Amazonie : le Living Amazon Initiative. Il cherche des solutions de rechange avec les gouvernements, les entreprises et les communautés locales afin de protéger la biodiversité en Amazonie. De son côté, l'UNESCO y a fondé plusieurs réserves de biosphère et inscrit le parc national de Manú2, le parc national Noel Kempff Mercado3 et le complexe de conservation de l'Amazonie centrale4 sur la liste du patrimoine mondial.

    Au nord de l'Amazonie existe un phénomène très rare : deux bassins fluviaux sont reliés par un cours d'eau naturel qui franchit la ligne de partage des eaux (invisible dans cet espace parfaitement horizontal) : le canal du Casiquiare, qui relie le bassin de l'Orénoque à celui du rio Negro, affluent de l'Amazone.

    En portugais ou espagnol, le rio Amazonas, qui donne aussi le nom officiel Amazonas en portugais ou espagnol de plusieurs États ou régions administratives dans les pays traversés par le fleuve, des régions aussi appelées communément Amazonie en français.

     

     

     

     

     

    Sur ses 5 à 7 millions de km2, selon la délimitation adoptée, l’Amazonie concentre 10 à 15 % de la biomasse terrestre. Il s’agit d’un ensemble géographique de première importance, dont la taille excède largement celle de l’Union Europe (UE-27). L’Amazonie renferme plus de la moitié de la forêt tropicale humide au monde et 10-20 % des espèces végétales et animales (Lewinsohn et Prado, 2005 ; IPCC, 2007), dont 2,5 millions d’insectes, 40 000 de plantes, 3 000 de poissons, 1 300 d’oiseaux et 427 de mammifères (Da Silva et al., 2005).

    2La région amazonienne appartient à neuf pays (Brésil, Pérou, Colombie, Venezuela, Equateur, Bolivie, Guyane, Surinam et Guyane Française). La plus grande partie de l’Amazonie, environ 60 %, se trouve au Brésil. L’article suivant se concentrera essentiellement sur ce pays. L’Amazônia Legal, la plus grande des régions administratives du Brésil, englobe 5,2 millions de km2répartis sur neuf États (Acre, Amapá, Amazonas, Mato Grosso, Pará, Rondônia, Roraima, Tocantins et Maranhão). Bien que l’Amazônia Legal recouvre plus de 60 % du territoire du Brésil, elle n’abrite qu’un peu plus de 12 % de sa population.

    3Ses échanges avec l’atmosphère en font un élément central du cycle global du carbone et du débat sur le changement climatique. Aujourd’hui, la combinaison de la déforestation, des feux de forêts et des changements climatiques met en péril l’avenir de la forêt amazonienne. Dans l’article suivant, nous résumerons d’abord l’état de la science en ce qui a trait aux impacts présents et anticipés des changements climatiques en Amazonie. L’élément principal de l’évolution de l’Amazonie est le déboisement, causé par les activités humaines et amplifié par les changements climatiques. Dans la deuxième partie, nous aborderons le lien entre le déboisement et développement en cours dans cette région et examinerons quelques pistes de développement permettant de réduire la perte de couvert forestier et ainsi diminuer la vulnérabilité aux changements climatiques ainsi qu’améliorer le bilan d’émission de gaz à effet de serre du Brésil.

    L’avenir de l’Amazonie sous un climat changeant

    4Les modèles de circulation générale prévoient un réchauffement de 2-3oC d’ici 2050 accompagné d’une diminution des précipitations (figure 1). Durant les années 1990-2000, une augmentation des températures de 0,5 à 0,8oC a été observée (Pabón, 1995 ; Quintana-Gomez, 1999). Les tendances en ce qui a trait aux précipitations sont moins claires. Dans la partie septentrionale de l’Amazonie, les précipitations ont diminué depuis 1977 (IPCC, 2001), tandis que le contraire est observé dans la partie méridionale (Marengo, 2009).

    5Les tendances à long terme sont empreintes d’une grande incertitude ; une augmentation de la fréquence des épisodes El Niño ainsi qu’une augmentation des températures océaniques pourraient causer une réduction des précipitations sur le bassin amazonien ainsi qu’une augmentation générale de la variabilité climatique. Pour 2080, les modèles de circulation générale prévoient une fourchette de variation de précipitations située entre -40 % et +10 % (IPCC, 2007).

    Figure 1. Évolution du climat du Brésil de 1850 à 2100 selon le modèle du Hadley Center, UK

    Figure 1. Évolution du climat du Brésil de 1850 à 2100 selon le modèle du Hadley Center, UK

    Source : Cox et al., 2004.

    6Durant les dernières années (2002-2005), des sécheresses longues et prononcées ont été observées en Amazonie. La sécheresse de juillet à octobre 2005 a été particulièrement sévère, occasionnant les niveaux d’eau les plus bas depuis 25 ans (Zeng et al., 2008). Les sècheresses en Amazonie sont habituellement associées aux épisodes El Niño (Enfield et Mayer, 1997 ; Giannini et al., 2001), mais celle de 2005 est plutôt attribuable aux températures élevées de l’océan Atlantique (Zeng et al., 2008). L’impact à long terme de cette sécheresse est difficile à évaluer. Certains auteurs (Saleska et al., 2005) observent un verdissement de la végétation suite à la sécheresse de 2005, possiblement résultant d’une plus importante pénétration de la lumière, mais une étude plus récente (Samanta et al., 2010) conclut qu’un tel verdissement ne touche que 11-12 % des forêts en question alors que 28-29 % subissent un déclin de végétation.

    7Les modèles prévoient une diminution drastique du couvert forestier de la forêt tropicale amazonienne au cours de ce siècle (figure 2), même si la complexité de la rétroaction entre climat et végétation confère un certain degré d’incertitude à ces prévisions (Cowling et Shin, 2006 ; Friend et al., 1997 ; Cox et al., 2000, 2004 ; White et al., 1999). La déforestation a un impact important sur le climat local et les précipitations puisque les sols et la végétation jouent un rôle crucial dans la régulation de l’eau (Chagnon et Bras, 2005 ; Chagnon et al. ; 2004). Les sols amazoniens sont, malgré la végétation luxuriante et abondante, en fait très pauvres et minces (Sioli, 1985 ; Day et Davies, 1986). Cela les rend vulnérables à l’érosion suite au défrichement, surtout avec les techniques actuelles, qui produisent des éclaircies et une perte de terre par érosion plus importante que le défrichement traditionnel.

    8Les feux de forêts, qui seront probablement plus fréquents dans les décennies à venir, risquent d’accélérer la disparition du couvert forestier (Nepstad et al., 2001 ; Laurance et Williamson, 2001 ; Cochrane et Laurance, 2002). L’incidence de feux de forêts risque d’augmenter d’autant plus que les épisodes El Niño se multiplient. Lors de l’épisode El Niño de 2001, le tiers de la forêt amazonienne était vulnérable au feu (Nepstad et al., 2004 dans IPCC, 2007), De plus, certains indice suggèrent que les aérosols relâchés lors des feux inhibent la formation de gouttelettes de pluie dans les basses couches de l’atmosphère et réduisent ainsi la quantité de pluie au-dessus des régions déboisées, puisqu’environ 70 % des précipitations des forêts tropicales sont générées par la précipitation de vapeur d’eau issue de l’évapotranspiration de la végétation (Andreae et al., 2004 ; Koren et al., 2004).

    Figure 2. Déclin de la forêt amazonienne à l’horizon 2100.

    Figure 2. Déclin de la forêt amazonienne à l’horizon 2100.

    Source : Cox et al., 2004.

    9Les conséquences écologiques et sociales de tels changements seraient importantes. Un assèchement du bassin amazonien obligerait de nombreuses espèces à migrer (Hare, 2003). Jusqu’à 43 % des espèces d’arbres (sur 69 espèces étudiées) pourraient disparaître d’ici la fin du XXIe siècle (Miles et al., 2004). La partie orientale de l’Amazonie risque de graduellement se transformer en savane (Nobre et al., 2005 dans IPCC, 2007). De manière générale, 40 % de la forêt est très sensible à une diminution, même faible, de la pluviométrie (IPCC, 2007).

    10Les impacts sur l’agriculture sont en général considérés comme négatifs (Rosenzweig et Hillel, 1998 ; Fearnside, 1999). Le maïs, les céréales et le soja risquent de souffrir de températures plus élevées et d’un climat plus sec (De Siqueira et al., 1994). Dans certaines régions comme le nord-est du Brésil, l’agriculture de subsistance pourrait être menacée (Rosenzweig et Hillel, 1998), augmentant ainsi la pression sur les ressources de l’Amazonie.

    • 1  Algues capables de fixer l’azote atmosphérique.

    11Une conséquence inquiétante pour le climat mondial d’une diminution du couvert forestier serait la réduction du stockage de carbone dans les sols et dans la végétation du bassin de l’Amazone, qui pourraient relâcher jusqu’à 60 GtC vers l’atmosphère (figure 3). À cela pourrait s’ajouter une réduction non négligeable de la séquestration de carbone dans le panache océanique de l’Amazone si son étendue diminue comme lorsque durant la sécheresse de 2005. La séquestration de carbone par les diatomées diazotrophes1 est estimée à environ 1,5TgC/an (Cooley et Yager, 2006).

    Figure 3. Évolution du stockage de carbone dans les sols et la végétation amazonienne.

    Figure 3. Évolution du stockage de carbone dans les sols et la végétation amazonienne.

    Source: Hadley Center « Stabilising Climate to Avoid Dangerous Climate Change » 2005.

    Les émissions de CO2 de la déforestation et la politique climatique du Brésil

    12Selon les données officielles de la Convention cadre des Nation unies sur les changements climatiques (UNFCCC, 2008) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP, 2008), le Brésil est le 7ème émetteur mondial avec des émissions de 659 MtCO2 éq./an en 1994. Cependant, en incluant les émissions de l’affectation des terres et des changements d’affectations des terres (ATCAT), le Brésil passerait à la 4ème place avec 1477 MtCO2 éq./an.

    • 2  Programme des Nations unies et de la Norvège annoncé en 2008 visant à réduire la déforestation et (...)

    13Après de nombreuses années d’immobilisme politique, Brésil s’est engagé en 2009 à réduire de 36,1 à 38,9 % ses émissions de gaz à effet de serre (GES) jusqu’en 2020, par rapport au scénario de référence, engagement transformé en loi en janvier 2010. La moitié des réductions d’émissions proviendraient d’une réduction de la déforestation. Durant le sommet de Copenhague, le Brésil a appuyé l’initiative REDD (Reduced Emissions from Deforestation and forest Degradation)2.

    Les facteurs du déboisement

    14Dans de nombreuses régions d’Amazonie, la forêt fait place aux activités humaines. Le développement de l’élevage extensif, de l’agriculture intensive, l’expansion de la sylviculture et l’urbanisation empiètent sur la forêt tropicale, en périphérie ainsi qu’à l’intérieur, partout où l’accès le rend possible. Le rythme du déboisement s’est ralenti au cours des dernières années (figure 4), ce en quoi on peut voir soit les résultats des politiques de protection mises en place, soit le reflet de l’évolution des marchés mondiaux. Jusqu’en 2008, le déboisement a été responsable de la disparition de 18 à 20 % de la forêt en Amazonie brésilienne (INPE, 2009, Hall, 2008). Butler (2009) fait remarquer que le déclin de la déforestation durant la période 1988-1991 correspond à la décélération économique du Brésil durant la même période et que l’augmentation rapide de la déforestation durant les années 1993-1998 suit la reprise économique.

    Figure 4. Évolution de la déforestation de l’Amazonie

    Figure 4. Évolution de la déforestation de l’Amazonie

    Données de l’Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais (INPE) dans Butler, 2009.

    15Les causes de la déforestation sont diverses (tableau 1). La plus importante est l’élevage, beaucoup plus que l’agriculture de subsistance, qui reste néanmoins un facteur important. L’agriculture industrielle, l’extraction de bois et les autres activités humaines de type industriel (mines, urbanisation, construction de routes et création de barrages) ne jouent qu’un rôle secondaire. Cependant, l’expansion de l’agriculture industrielle dans d’autres régions du Brésil joue un rôle indirect dans la déforestation de l’Amazonie.

    Tableau 1. Les causes principales de la déforestation en Amazonie

    Pâturages

    60-70 %

    Agriculture de subsistance

    30-40 %

    Agriculture commerciale

    1-2 %

    Extraction de bois, légale et illégale

    2-4 %

    Feux, mines, urbanisation, construction de routes, barrages

    2-4 %

    (les chiffres sont pour le biome amazonien brésilien et non pour l’Amazônia Legal). Données de l’Instituto Nacional de Pesquisas Espaciais (INPE) dans Butler, 2009.

    L’élevage et l’agriculture comme principaux responsables

    • 3  Savane arborée du Brésil.

    16Le secteur de l’agriculture et de l’élevage joue un rôle fondamental dans l’économie du Brésil. En effet, le Brésil produit la moitié du jus d’orange de la planète et 80 % du jus exporté, est le plus important exportateur de soja du monde et le 5ème producteur dans le domaine de l’emballage dérivé de cellulose (IBGE, 2004). Il possède le plus grand cheptel bovin au monde avec plus de 200 millions de têtes. De plus, on compte plus de 30 millions de cochons, 10 millions de chèvres, 6 millions de chevaux et d’autres espèces. Une grande partie des pâturages est située en Amazonie (figure 5). Les États du Mato Grosso en Amazonie et du Mato Grosso do Sul au sud de l’Amazonie possèdent les plus grands cheptels du pays, totalisant chacun plus de 12 % du total national. Les territoires agricoles du Brésil, qui totalisent autour de 60 millions d’hectares, sont surtout situés dans le sud du pays, mais aussi dans certaines régions du sud-est, du sud et du sud-ouest de l’Amazonie Légale. En accaparant de grandes étendues de terres agricoles, l’agriculture industrielle crée une pénurie de terres agricoles, qui pourront être gagnées aux dépens de la forêt amazonienne et des cerrados3, comme il se produit pour les cultures de soya, à l’inverse de celles de canne à sucre, qui remplacent plutôt d’autres cultures agricoles ou pâturages. Et à mesure que les cultures agricoles pénètrent de plus en plus loin en territoire amazonien, les petits agriculteurs sont refoulés plus loin vers l’intérieur pour trouver d’autres terres. Le secteur de l’agriculture et de l’élevage est non seulement un vecteur de déforestation, mais représente également 56 % des émissions hors ATCAT, soit 369,31 MtCO2éq./an.

    Figure 5. Zones d’élevage au Brésil.

    Figure 5. Zones d’élevage au Brésil.

    Source IBGE, 2004.

    Le rôle des biocarburants

    17Les biocarburants sont un élément clé de la stratégie du Brésil pour réduire ses émissions de GES. Avec les États-Unis, le Brésil est le plus important producteur de bioéthanol au monde. Les deux pays totalisent presque les trois quarts de la production mondiale. La particularité du Brésil est de produire l’éthanol essentiellement à partir de sucre de canne, dont le bilan de CO2 est plus favorable que celui des autres plantes généralement utilisées comme le maïs et le soja en Amérique du nord ou la betterave, le colza et le blé utilisés en Europe (Almeida, 2008). La production de biocarburants n’affecte qu’indirectement l’Amazonie. En effet, les aires de cultures de la canne à sucre sont géographiquement distinctes de la région amazonienne (figure 6). Actuellement, la production d’éthanol de canne à sucre accapare environ sept millions d’hectares, ce qui ne représente que 2 % des terres arables du Brésil. Mais une expansion de cette culture en même temps que celle du soja et d’autres produits agricoles pourrait être à l’origine d’une déforestation indirecte en Amazonie.

    Figure 6. Les principales zones de culture de la canne à sucre du Brésil.

    Figure 6. Les principales zones de culture de la canne à sucre du Brésil.

    Source: CONAB/DIGEM/SUINF/GEOTE, 2007.

    Foresterie et ouverture du territoire

    18L’extraction de bois n’est pas une des principales causes de déforestation. Cependant, pendant des décennies, c’est la récolte de bois qui a ouvert le territoire et permis l’accès à d’autres usagers. Elle est donc un précurseur de la déforestation. Dans le passé, les 170 000 kilomètres de routes tracées à travers l’Amazonie pour l’extraction du bois ont été des voies d’accès pour des agriculteurs, des éleveurs, des sans-terre, des aventuriers et spéculateurs (grileiros). Chomitz et Thomas (2000, dans Margulis, 2004) estiment qu’environ 75 % du déboisement se produit à moins de 25 km et 85 % à moins de 50 km des routes municipales, d’État ou fédérales. La foresterie a évidemment d’autres impacts environnementaux comme la perte de biodiversité et d’habitat. Des méthodes d’extraction plus sélectives et un meilleur contrôle de la récolte illégale de bois tentent de remédier à ces impacts. Il faut aussi noter que la superficie soumise à une récolte sélective, non visible par les satellites puisqu’elle n’implique pas de coupes à blanc, atteint 12075 à 19 823 km2 par an (entre 1999 et 2002), ce qui représente 60 à 123 % de la superficie officiellement déboisée (Asner et al., 2005). Entre 27 et 50 millions m3 de bois sont ainsi extraits. Cette activité relâche un flux de carbone d’un ordre de grandeur de 100 millions de tonnes de CO2 par an (Asner et al., 2005). Elle s’étend souvent dans des parcs et des réserves autochtones et suit en grande partie les routes traversant l’Amazonie.

    L’évolution future du développement de l’Amazonie

    19La réduction de la déforestation serait la manière la plus simple pour le Brésil de réduire ses émissions de CO2 et de faire reculer la menace d’une diminution dramatique du couvert forestier, mais l’équation n’est cependant pas si simple pour le pays, qui doit conjuguer avec un contexte socio-économique particulier, au sein duquel l’Amazonie joue un rôle important.

    20L’Amazonie est souvent vue comme le moteur de développement du pays, en raison de ses richesses naturelles. Le boom du caoutchouc des années 1840 à la première guerre mondiale fait de Manaus et Belém les villes les plus riches du Brésil. C’est d’ailleurs un baron du caoutchouc qui érigea le fameux Teatro Amazonas de Manaus. Plus tard, l’or et les bois exotiques et en moindre mesure la bauxite, les minerais de fer et d’uranium, le charbon de bois ainsi que les diamants issus de l’Amazonie contribuent à la richesse du Brésil.

    • 4  Mécanisme de flexibilité du protocole de Kyoto permettant à des pays industrialisés (Annexe 1) sou (...)

    21L’hydroélectricité est une autre ressource naturelle de l’Amazonie en plein développement. Actuellement, 84 % de l’électricité du Brésil provient des 600 barrages du pays (EIA, 2009), en faisant le pays industrialisé le plus dépendant de l’hydroélectricité (WCD, 1999). Actuellement, seul 748 des 66 000 MW installés au Brésil proviennent de la région amazonienne (et presque 7000 MW des barrages sur le fleuve Tocantins voisin, dont les centrales de Tucuruí et Serra de Mesa), mais le potentiel hydroélectrique de l’Amazonie est considérable : 107 143 MW, soit presque la moitié du potentiel total du Brésil (ANA, 2005). Une dizaine de nouvelles centrales sont projetées sur les rivières Xingú et Madeira en Amazonie (Ballvé, 2007 ; Woods, 2008), centrales entre autres destinées à alimenter des alumineries (Wallace, 2007). L’hydroélectricité fait partie des mesures mises en avant par le Brésil pour réduire ses émissions de GES. Plusieurs projets de mécanisme de développement propre (MDP)4 consistent en la construction de petites centrales hydroélectriques en Amazonie, telles que les centrales Braço Norte III et IV dans le Mato Grosso, d’une puissance de 14 MW chacune, qui généreront des crédits de carbone de 40 et 46 ktCO2 par an respectivement (UNDP, 2008 ; UNFCCC, 2010a, b). Or, les émissions de CO2 et de CH4 des réservoirs, émissions particulièrement élevées en milieu tropical et qui peuvent parfois égaler les émissions de GES de centrales thermiques, ne sont jamais prises en compte (Duchemin et al., 2002 ; Fearnside, 2007). Les projets de MDP concernent cependant d’habitude des centrales au fil de l’eau, avec des petites surfaces inondées.

    22Les gouvernements successifs et les milieux politiques et économiques influents poursuivent depuis les années 1960 la logique de développement et d’ouverture du territoire en Amazonie comme locomotive du progrès, reflet de la devise du drapeau brésilien « ordem e progresso » (ordre et progrès) influencé par le positivisme d’Auguste Comte. L’élection d’un gouvernement issu du parti des travailleurs sous Luís Inácio Lula da Silva mène à une réorientation des priorités sociales du pays, mais ne change pas nécessairement fondamentalement l’approche envers le développement de l’Amazonie.

    23L’attitude nonchalante d’une partie de la classe politique vis-à-vis de la déforestation est exemplifiée par Blairo Maggi, gouverneur du Mato Grosso, État dans lequel la déforestation est la plus intense et dont le PIB provient à 40 % de l’agriculture, qui y est pratiquée de façon industrielle et à grande échelle. M. Maggi, en même temps le propriétaire du plus grand groupe exportateur de soja du monde, le Grupo André-Maggi, déclarait :

    « Pour moi, une augmentation de 40 % de la déforestation ne représente rien et je n’ai aucune mauvaise conscience par rapport è ce que nous faisons ici. Nous parlons d’une superficie plus grande que l’Europe qui n’a à peine été touchée. Il n’y a donc pas de quoi s’inquiéter. » (NY Times, 17 septembre 2003)

    24Néanmoins, depuis une dizaine d’années, on perçoit un net changement d’attitude à travers les politiques gouvernementales. Une inquiétude grandissante vis-à-vis de la déforestation effrénée en Amazonie a mené à un certain nombre de mesures de protection, à l’exemple de la création de parcs et d’aires protégées – 23 millions d’hectares entre 2004 et 2006 (Nepstad et al., 2007), à une application plus stricte de la législation environnementale et à la coopération avec les tribus autochtones et les populations locales pour le contrôle de la forêt. Dans certaines communes du Xingú, la coopération entre le gouvernement, fournissant par exemple des images satellites, et les tribus autochtones favorise un contrôle efficace du territoire et permet d’enrayer la déforestation illégale (Wallace, 2007).

    25Toutes ces mesures ont certainement eu pour effet de contribuer à infléchir le rythme de déforestation durant la première moitié des années 2000. Entre 2004 et 2006, le taux de déforestation a diminué de moitié, aidé bien sur en cela par la dégringolade des prix du soja et du bœuf (Nepstad et al., 2007). En 2007, un nouveau plan ambitieux, le Pacte national pour la mise en valeur de la forêt amazonienne et l’élimination de la déforestation sur un horizon de sept ans a été lancé par le gouvernement fédéral et quatre États d’Amazonie (dont le Mato Grosso) en collaboration avec des ONG et le secteur privé (Nepstad et al., 2007). Actuellement, 40 % de la superficie de l’Amazonie est sous protection et sur 60 % de ce territoire, les usagers de la forêt sont impliqués dans sa gestion (Hall, 2008).

    26Ces mesures ne manquent pas de créer des conflits, même au sein du parti au pouvoir. Les mesures mises en place pour limiter la déforestation sont souvent perçues comme des entraves au développement. Ainsi, les producteurs agricoles demandent un rezonage de terres dans les États agricoles comme le Mato Grosso (Rother, 2003) depuis que seulement 20 % de déforestation sont admises dans des zones classées comme forêt amazonienne, alors que des zones de transition peuvent être occupées à 50 % par l’agriculture et des zones de cerrado à 65 %. Depuis le 1er juillet 2008, les crédits octroyés par la Banque Centrale du Brésil sont soumis à des critères environnementaux, mais devant les pressions politiques, certaines de ces règles ont du être assouplies (Gasnier, 2008). Les financiers internationaux, à l’image de la Banque mondiale, qui a lancé un audit environnemental sur les prêts accordés au groupe Maggi, prennent cependant également conscience de l’impact du développement agricole sur la forêt amazonienne (Lilley, 2004).

    27Les nouvelles orientations en termes de protection de l’environnement amazonien sont visibles dans le cas de la route BR-163. Débutée dans les années 1970, cette route longue de 1800 km est une des principales voies de transport de matières premières, et surtout de produits agricoles, notamment le soja. Comme la route est actuellement impraticable en conditions de pluie, il est prévu de l’asphalter dans le cadre du grand projet d’infrastructure « Avança Brasil », lancé en 2000 (Fearnside, 2001). Pour éviter un développement anarchique comme dans le passé et suite à la publications d’études critiques vis à vis des impacts sociaux et environnementaux du projet du projet (Laurance et al., 2001), le gouvernement Lula a retardé de quelques années le projet d’aménagement de la route pour se laisser le temps le temps de trouver une solution à la gestion du territoire riverain. Cette solution consista finalement à déclarer une zone de protection sur le versant occidental de la route, au sein de laquelle seulement de la foresterie durable et fortement supervisée pourra être entreprise (Nepstad et al., 2002 ; Wallace, 2007).

    28Un autre exemple où le gouvernement brésilien a agi résolument en faveur de la protection de l’Amazonie au détriment des intérêts commerciaux est la fermeture du port fluvial de Santarém. Celui-ci a établi par Cargill et est destiné à l’exportation de soja en provenance de l’Amazonie, en particulier du Mato Grosso ainsi que de zones de production en frange de l’Amazonie, auquel il est relié via la route BR-163. Après huit années de bataille juridique, l’IBAMA (Instituto Brasileiro do Meio Ambiente e dos Recursos Naturais Renováveis, équivalent du ministère de l’environnement) a ordonné en 2007 la fermeture du port à cause de l’absence d’une évaluation d’impacts environnementaux générés par l’implantation de ce port dans la zone de loisirs locale de Praia de Vera Paz (ENS, 2007). Actuellement, la bataille juridique se poursuit devant divers tribunaux et, en attendant une conclusion, le port est toujours en activité (Jeso Carneiro, comm. pers.).

    29Le contexte social de l’Amazonie est complexe et difficile. À l’image du pays entier, elle est caractérisée par une grande inégalité. Une partie de la population vit dans un état de précarité chronique et pour cette frange de la société, la subsistance grâce aux ressources naturelles du territoire reste le mode de vie dominant. On estime que 4 des 20 millions d’habitants de l’Amazonie dépendent des ressources naturelles (Hall, 2008). Cependant, une partie de cette population est immigrée d’autres régions plus pauvres et n’a pas une connaissance intime du territoire et ses réflexes d’utilisation de celui-ci sont souvent à l’encontre des bonnes pratiques souhaitables. Ainsi, l’agriculture par brûlis peut générer des revenus et des produits à court terme pour les paysans le pratiquant, mais mène à long terme à un appauvrissement des sols et une aridification croissante, surtout lorsque la pression démographique devient trop importante pour permettre des temps de jachère appropriés aux terrains. Pour les populations de l’Amazonie, la conservation de la forêt n’est pas une option économiquement viable sans une modification drastique du contexte socio-économique de la région. Néanmoins, le développement industriel ne représente pas un progrès pour les populations pauvres et rurales. L’établissement de fermes agricoles, d’élevages ou de plantations d’arbres les oblige soit à migrer soit à travailler dans celles-ci comme salariés dans des conditions difficiles. Ainsi, le gouvernement estime que 25 000 travailleurs travaillent sous des conditions s’apparentant à l’esclavage (Butler, 2009).

    30La question de la propriété des terres est également une source de conflits sociaux. En principe, d’après la loi, l’occupation d’une terre pendant un an et un jour donne un droit d’usufruit sur cette terre. Ces droits sont cependant rarement formalisés et inventoriés et sont difficiles à faire respecter, la corruption et le manque d’instruction des populations aggravant la situation. Ainsi, des conflits autour de la propriété des terres sont monnaie courante en Amazonie.

    31Finalement, il ne faut pas oublier les enseignements des pratiques ancestrales. En Inde, un projet de compensation carbone consiste en l’enfouissement de charbon de biomasse dans des sols, ce qui séquestre du carbone en même temps que d’augmenter la fertilité du sol (Action Carbone, 2010). Or, cette pratique de la terra-preta-do-índio (terre noire des indiens) est pratiquée depuis longtemps sur les terres hautes (terra firme, terres non inondées lors de la période humide à l’inverse des várzeas), dont jusqu’à 10 %, soit un territoire plus grand que la France, auraient été rendues fertiles par l’intervention humaine (Mann, 2000a). Suite au brulis pratiqué à échelle locale, les cendres résultantes sont mélangées par labourage au sol, l’enrichissant en nutriment, le rendant moins acide et réduisant la toxicité de l’aluminium. Cette pratique n’est bien sur pas comparable aux brulis à plus grande échelle et sans contrôle pratiqués actuellement. Il a souvent été mis en doute qu’il soit possible pour une population importante de pratiquer l’agriculture en Amazonie en raison de la qualité médiocre des sols dépourvus de nutriments, acides et présentant des concentrations élevées d’aluminium. Cependant, les faibles densités de populations actuellement constatées dans les zones tribales traduisent probablement davantage les effets des pandémies et des persécutions du passé que la capacité de charge démographique des agro-écosystèmes indigènes amazoniens. En effet, des études dans la région du Xingú et le bassin du Beni en Bolivie indiquent que l’Amazonie pouvait soutenir une population plus importante que de nos jours et était déjà aménagée à l’époque précolombienne, vers 1200 à 1600 av. J. Chr. (Heckenberger, 2003 ; Mann, 2000b).

    Le protocole du Kyoto et le REDD

    32Lors de la conférence des parties de Bali, la question de la déforestation dans les pays tropicaux a été mise à l’ordre du jour. En effet, le déboisement contribue pour environ 20 % aux émissions mondiales de GES et est surtout concentré dans les régions tropicales et dans des pays non soumis à des objectifs de réductions d’émissions, à l’image du Brésil. Un nouvel outil a été mis en place pour lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts, le REDD. À travers différents instruments financier, dont le Public Forest Stewartship Program mis en place à travers la Banque mondiale, il serait possible à partir de 2012 pour des pays soumis à des objectifs de réduction des émissions de mettre en œuvre des projets de conservation et protection des forêts dans des pays comme le Brésil.

    33Le Brésil serait le candidat par excellence pour profiter de ce nouvel outil. Avec 47±9 GtC, il possède le plus grand réservoir de carbone de tous les pays tropicaux. Le coût d’opportunité de protéger ce carbone serait très peu élevé comparé à d’autres mesures de réduction d’émissions de GES. Calculé sur un horizon de temps de 100 ans, le coût serait de 257 milliards de dollars (5,5 $/tC) et se limiterait à 123 milliards de dollars (2,8 $/tC) si les 6 % les plus rentables du territoires sont exploités (Nepstad et al., 2007). Ce coût fort peu élevé provient du fait que les usages principaux, l’élevage et la culture du soja, occupent de grandes superficies pour des revenus somme tout modestes. En particulier l’élevage de bétail ne rapporte que moins de 50 dollars par hectare par an.

    34Dans leur étude, Nepstad et al. (2007) proposent un plan de conservation permettant de réduire à zéro en dix ans la déforestation de l’Amazonie à un coût s’échelonnant de 72 millions à 530 millions de dollars par année sur les dix ans. Ce plan inclut entre autres l’implication de 150 000 familles habitant l’Amazonie qui seraient soutenus par l’État fédéral et soutiendraient le contrôle de la déforestation tout en tolérant la pratique des activités traditionnelles par les populations indigènes, ou encore la récolte de caoutchouc ou d’autres produits forestiers. Une compensation financière serait accordée aux propriétaires privés des terres pour ne pas défricher celles-ci. Au delà de la préservation du carbone, le plan vise à favoriser un mode différent de développement forestier en Amazonie, axé plutôt sur les produits forestiers obtenus de manière durable que sur un développement agro-industriel passant nécessairement par le défrichement ou la dégradation de la forêt. Les fonds qui pourraient être théoriquement versés à partir de 2012, date d’entrée en vigueur des accords de la deuxième phase de Kyoto, par les pays industrialisés membres de l’Annexe 1, permettront de faire pencher la balance du côté des modes de développement qui préserveront l’intégrité de la forêt.

    35Des projets comme celui du Proambiente, mis sur place en 2000 par des ONGs et groupes communautaires puis repris en 2004 par le Ministère de l’environnement et consistant à subventionner directement les petits agriculteurs et autres utilisateurs de ressources naturelles représentent un exemple type de futurs projets financés par REDD, même si ce projet s’attaque à certains modes de déforestation, mais non à ceux – les plus importants - causés par les grands propriétaires terriens (Hall, 2008). Le programme Bolsa Floresta en œuvre depuis 2007 s’insère également dans la lignée des projets impliquant les populations locales et indigènes et leur offrant des incitations financières pour adopter des pratiques menant à une réduction de la déforestation (Viana, 2008).

    36Ce type de développement contraste avec celui basé sur des monocultures d’eucalyptus ou d’autres essences à croissance rapide, qui occupent quatre millions d’hectares, équivalent à un peu moins de 10 % des terres agricoles du Brésil (GIT, 2001-2008). Ces monocultures peuvent être certifiées comme projet de MDP, à l’exemple du projet Plantar, une plantation de 23 100 ha d’eucalyptus pour la production de charbon de bois utilisé en métallurgie dans le Minas Gerais. Supposée générer 15 MT de crédits d’émissions (CFU, 2008). Ces monocultures ont des impacts écologiques importants, réduisent la biodiversité, appauvrissent les sols et consomment beaucoup plus d’eau que la végétation native (FERN, 2003). Elles posent aussi des problèmes importants puisqu’elles ne peuvent pas coexister avec d’autres types d’utilisation de la forêt, ce qui laisse les utilisateurs du territoire les plus pauvres sans ressources et les obligent souvent à migrer, causant parfois même des incidents violents entre les habitants et les gardes des compagnies forestières (FASE/WRM, 2007).

    Conclusion

    37L’Amazonie joue donc un rôle clé pour le Brésil en ce qui concerne les changements climatiques. Elle est en même temps la principale source d’émission et la région la plus menacée. L’influence des activités humaines représente le plus grand facteur d’incertitude dans les prévisions des modèles. La rétroaction entre le changement du climat à l’échelle régionale et les changements d’utilisation des terres ont le potentiel de précipiter la disparition du couvert végétal et l’aridification du climat. Inversement, une lutte efficace contre la déforestation d’origine anthropique peut atténuer significativement les impacts des changements climatiques.

    38Il faut donc espérer que dans un futur proche, le Brésil adopte un mode de développement qui tienne compte des impératifs sociaux et environnementaux et amène un véritable progrès, qui ne soit pas limité au court terme et aux bénéfices pécuniaires aux dépens du capital naturel de l’Amazonie. Il existe des modes de développement diversifiés qui mettent en valeur toutes les richesses de la forêt tropicale et qui profitent à la population locale. Les modes de développement axés sur la destruction de la forêt ont le potentiel en conjonction avec les changements climatiques de mener à la disparition de celle-ci, ce qui représenterait un désastre d’une immense envergure pour le Brésil et pour toute la planète.

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    Notes

    1  Algues capables de fixer l’azote atmosphérique.

    2  Programme des Nations unies et de la Norvège annoncé en 2008 visant à réduire la déforestation et dégradation des forêts dans les pays à forêt tropicale et préserver ou augmenter leur capacité de stockage de carbone.

    3  Savane arborée du Brésil.

    4  Mécanisme de flexibilité du protocole de Kyoto permettant à des pays industrialisés (Annexe 1) soumis à des cibles de réduction d’émission d’obtenir des crédits de carbone en finançant des projets menant à une réduction d’émissions dans un pays non soumis à des cibles. (non Annexe 1)


  • Manifestation contre la loi XXl

    Ils étaient nombreux ce mardi à bordeaux 12 septembre 2017 pour dire non à la loi ( XXL)

    « Loi travail XXL c’est toujours non »

    C’est sous la dictée de Gattaz , et du Medef  que Muriel Pénicaud a écrit les ordonnances ,sur la loi travail .

    C’est du sur-mesure pour le patronat  , un détricotage des droits des  salariés .

     

     

     


  • Préambule:

    à plusieurs reprises dès lors que je prends mon VTT pour faire une randonnées , je constate

    que c'est assez fréquent que des voitures vers le cours du médoc empiètent sur les pistes cyclables,

    ou dans certains endroits montent carrément sur les trottoirs et créent  des nids de poules ;

    ce qui si vous n'êtes pas vigilant peux vous amener de vous casser a figure , d'autant que la mairie de bordeaux

    et responsable et chargée de mettre la voirie en bon état  :

     

    piste cyclable sauveterre de guyenne

     

    Piste cyclable

     

    Les ambassadeurs du vélo à Bordeaux

    Anaÿ Rakotobe et Yann Labrousse avec Shirley Spies (au centre). 

    PHOTO C. M.

    Les ambassadeurs du vélo à Bordeaux

     

    18 jeunes cyclistes ont été envoyé par la commune bordelaise pour répandre la bonne parole : faites du vélo ! Conseils, itinéraires, … ces ambassadeurs feront tout pour que la pratique du deux-roues au quotidien se démocratise et se facilite.

    Les ambassadeurs du vélo ont été  mandatés sur la Communauté urbaine de Bordeaux afin de promouvoir la pratique du vélo au quotidien. Les bordelais peuvent donc s’appuyer sur eux, on peut par exemple leur demander des conseils pour améliorer sa conduite en ville ou encore sur les itinéraires sécurisés de la perle d’Aquitaine. De plus, ces ambassadeurs peuvent même vous accompagner, ponctuellement, afin d’optimiser votre trajet travail-domicile et répondre à toutes les questions du vélotafeur : comment se comporter dans un grand rond-point urbain? Comment se remettre en selle après de longues années entièrement motorisées? … Ils escorteront les cyclistes en lui divulguant tous les trucs et astuces en montant leur vélo équipé d’un écarteur de danger pour éloigner les plus possible les automobilistes.

    Circulez sans pression, devenez un as du guidon

    La commune de Blanquefort (au nord de Bordeaux) dispose également de ses ambassadeurs de l’association Unis-Cités. Ils sont au nombre de trois à intervenir grâce à un partenariat avec la Ville, la CUB et Vélo-Cité. Ils vont à la rencontre de la population et distribuent des flyers pour interpeller les blanquefortais avec un slogan fort : Circulez sans pression, devenez un as du guidon.
    Ces derniers sont aussi présents chaque semaine pour apprendre aux cyclistes la réparation de leur deux-roues et comment utiliser au mieux un vélo à assistance électrique ou encore pliant.

    Le volontariat à la base de cette initiative

    Anaÿ Rakotobe a 25 ans et est Bordelaise. Elle s’est lancée dans l’aventure après trois années d’études en langues étrangères appliquées, à la fac. Cette activité lui permet de faire une pause pour pouvoir réfléchir à son orientation et son avenir. Pour cette mission qui l’occupe environ 15 heures par semaine et d’autres activités, elle bénéficie d’une bourse de 565 euros par mois.

    Yann Labrousse est dans le même cas. Titulaire d’un BEP services aux personnes et d’un bac pro services en milieu rural, il souhaite intégrer une association pour travailler auprès des enfants, des personnes âgées ou handicapées. En plus de ses recherches et de son implication dans l’association Uni-Cités, il est salarié dans une entreprise de nettoyage pour mieux arrondir ses fins de mois.

    Anaÿ et Yann sont accompagnés par Samuel Mouton, ils sont tous les trois les ambassadeurs dédiés à la commune de Blanquefort.

    Cette belle initiative promet une intervention dans la « bonne humeur » avec prêt de vélos si cela est nécessaire.

    Source :

     


  • Hong Kong (chinois : 香港 ; pinyin : Xiānggǎng ; Wade : Hsiang¹-kang³ ; cantonais Jyutping : Hoeng¹gong² ; cantonais Yale : Hēunggóng ; littéralement : « port aux parfums » ou « port parfumé »), officiellement Région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine, est la plus grande et la plus peuplée des deux régions administratives spéciales (RAS) de la République populaire de Chine (RPC), l'autre étant Macao. Elle compte environ sept millions d'habitants que l'on appelle Hongkongais (en anglais : Hongkongers) dont l'espérance de vie était la plus longue au monde en 20152.

     

     

    Hong Kong est située sur la rive orientale de la Rivière des Perles, sur la côte sud de la Chine et elle est baignée par la mer de Chine méridionale. Elle jouxte la province du Guangdong au nord. Hong Kong est la huitième entité commerciale3 et le 3e centre financier au monde4. Son économie est considérée comme la plus libérale au monde depuis 1995 selon la fondation américaine « Heritage Foundation »5,6. Hong Kong se place ainsi dans le rang des grands centres financiers du monde avec entre autres New York et Londres, cette trilogie est d'ailleurs appelée par certains médias anglophones « Nylonkong »7.

    Colonie britannique à partir du traité de Nankin (1842), rétrocédée à la Chine en 1997 soit 155 ans plus tard, Hong Kong demeure radicalement différente du reste de la République populaire de Chine. Une loi fondamentale particulière détermine son régime politique. Elle obéit au principe « un pays, deux systèmes », qui permet à Hong Kong de conserver son système légal (common law), sa monnaie (Dollar de Hong Kong), son système politique (multipartisme), ses équipes sportives internationales, ses lois sur l'immigration, son domaine internet (.hk), son indicatif téléphonique (+852) et son code de la route (on conduit à gauche à Hong Kong ; à droite en Chine continentale). Selon les termes de la déclaration sino-britannique commune, la Chine a promis que Hong Kong garderait une relative autonomie jusqu'à au moins 2047, soit 50 ans après le transfert de la souveraineté.

    En tant que ville mondiale, Hong Kong compte environ 34 000 résidents britanniques (ils étaient 25 500 en 1996, juste avant la rétrocession)8, environ 22 000 résidents japonais9, environ 60 000 résidents américains10, environ 300 000 résidents canadiens11 et entre 18 000 et 20 000 résidents français12. La majorité est composée d'expatriés employés par des multinationales ou des entrepreneurs installés avec leurs familles. L'anglais et le chinois (notamment le cantonais et le mandarin) sont les deux langues officielles de Hong Kong13.

    Hong Kong
    Hong Kong Special Administrative Region of the People's Republic of China (en)
    中華人民共和國香港特別行政區 (zh)
    Emblème
    Emblème
    Drapeau
    Drapeau
    Image illustrative de l'article Hong Kong
    Image illustrative de l'article Hong Kong
    Administration
    Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
    Statut politique Région administrative spéciale de la République populaire de Chine
    Gouvernement
    Chef de l'exécutif
    - Juge en chef
    - Président du Conseil Législatif
    - Secrétaire en chef de l'administration
    - Secrétaire financier
    - Secrétaire de la Justice
    Multipartisme
    Carrie Lam
    Geoffrey Ma
    Andrew Leung

    Matthew Cheung

    Paul Chan Mo-po
    Rimsky Yuen
    Démographie
    Gentilé Hongkongais
    Population 7 234 800 hab.1 (2014)
    Densité 6 553 hab./km2
    Langue(s) anglais
    chinois (notamment le cantonais et le mandarin)
    PIB (2015)
     · PIB/hab.
    310,074 milliards $
    42 437 $
    Géographie
    Coordonnées 22° 17′ nord, 114° 10′ est
    Superficie 1 104 km2
    Divers
    Monnaie Dollar de Hong Kong(HKD)
    Fuseau horaire UTC +8
    Domaine internet .hk
    Indicatif téléphonique +852
    Code ISO 3166-1 HKG, HK

  • Des élus démocrates ont accusé vendredi un sénateur républicain de vouloir enterrer un rapport secret sur le programme controversé de torture par la CIA dans les années 2000, en demandant les copies de ce document. Selon ces élus d'opposition, le sénateur républicain Richard Burr, qui préside la commission du Renseignement du Sénat, a discrètement demandé aux agences gouvernementales cette semaine de lui envoyer les copies du "rapport complet sur le programme d'interrogatoire et de détention de la CIA", rédigé en 2014 par cette commission.

    Huit copies répertoriées auraient été transmises à la Maison Blanche et à diverses agences gouvernementales. M. Burr a expliqué vendredi qu'il voulait les récupérer en raison des informations sensibles qu'elles contiennent. "Comme la commission le fait avec toutes les informations classifiées et tenues secrètes (je) prendrai les mesures nécessaires pour protéger les sources et les méthodes sensibles contenues dans ce rapport", a-t-il écrit dans un communiqué.

     

     

     

     

    Mais les démocrates craignent que l'élu ne veuille détruire toutes les copies de ce rapport et que la vérité sur ce programme de la CIA, mis en place après les attaques du 11 septembre 2001, ne voit jamais le jour. "Aucun sénateur (...) n'a le pouvoir d'effacer l'histoire. Je pense que c'est l'intention du président (Burr) dans cette affaire", a dénoncé la sénatrice démocrate Diane Feinstein qui avait ordonné ce rapport en 2009 quand elle présidait la même commission. Un autre démocrate de cette commission, Ron Wyden, a estimé que l'initiative de M. Burr ne servait qu'un objectif: ouvrir la voie à des mensonges pour justifier un programme de torture dangereux et illégal".

    Ce rapport de 6700 pages détaille les méthodes d'interrogatoire et les conditions de détention très controversées de suspects d'Al-Qaïda comme Abou Zoubaydah, le premier membre influent présumé du réseau islamiste capturé par les Américains après le 11-Septembre, en utilisant des techniques interdites comme la simulation de noyade ou la privation de sommeil pour obtenir des aveux. Un résumé de 528 pages avait rendu public en décembre 2014 mais la version complète - classifiée - comprend des détails sur les méthodes, les participants et les lieux.

    Richard Burr cherche à récupérer des copies du rapport depuis qu'il a pris la présidence de la commission en 2015. Jusqu'à présent trois copies lui sont revenues en provenance de la CIA, du bureau de l'inspecteur général de la CIA, et du bureau du directeur du renseignement, ont indiqué à l'AFP des sources parlementaires. Le président sortant Barack Obama, qui craignait que ce rapport soit enterré, a conservé une copie pour sa librairie présidentielle de Chicago. Mais elle restera classifiée jusqu'en 2029.





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