• Le fardeau du déficit empoisonne les relations entre Michel Barnier et les macronistes

    Mardi, après son discours de politique générale, Michel Barnier a reproché à Gabriel Attal de lui avoir légué des finances publiques dans un état dégradé. Le Premier ministre joue maintenant l’apaisement. Il devrait se rendre à la réunion de groupe des députés macronistes la semaine prochaine
     
     
    Attal Barnier 24/09/2024 Cohen
     
    Au lendemain matin de la déclaration de politique générale, le ministre délégué aux comptes publics, Laurent Saint-Martin, partage un petit-déjeuner avec des députés de l’ex-majorité macroniste. Il y a là Gérald Darmanin, David Amiel, l’ancien rapporteur du Budget Jean-René Cazeneuve, les députées proches de Gabriel Attal, Marie Lebec et Prisca Thévenot. La tablée est agacée. La stratégie de réduction de la dette de Michel Barnier ne leur va pas. Elle est court-termiste, estiment-ils. Uniquement tournée vers 2025.
     
     

  • Anti-bassines: les irrigants poitevins se rebiffent

    Dégradations de matériel d’irrigation, menaces, intimidations... Des agriculteurs ont déposé une série de plaintes
     
    Méga-Bassines
     
    Une manifestation contre les bassines à La Rochelle, le 19 juillet.  -  Sipa Press

    « Nous allons nous défendre. S’il faut un pilonnage judiciaire pour que soient respectés nos droits, nous y sommes prêts. » Nicolas Giraud, le président de l’Adiv 86, l’association des irrigants de la Vienne, annonce un changement de stratégie. Estimant être victimes de harcèlement, de dégradations et de menaces de la part des opposants au stockage de l’eau, les agriculteurs du Poitou contre-attaquent en justice.

     

    La semaine dernière, 14 plaintes individuelles d’agriculteurs de la Vienne et des Seux-Sèvres ont été déposées contre le maire de Melle (Deux-Sèvres), qui avait accueilli sur sa commune le Village de l’eau en juillet. Les organisateurs, les Soulèvements de la Terre et Bassines non merci, sont aussi visés. Onze autres plaintes seront transmises au procureur dans les prochains jours.

    « Etat de droit ». Cette salve d’actions en justice s’ajoute au 145 plaintes déjà déposées contre le maire de Melle, avant la tenue du Village de l’eau. « C'était préventif. Nous voulions attirer l’attention de la justice sur le fait qu’en offrant asile à des opposants violents, il créait les conditions de préjudices matériels et moraux à notre égard », explique Nicolas Giraud. Les 19 et 20 juillet, des manifestations, pourtant interdites, avaient dégénéré, 6000 à 8000 individus violents venus de toute l’Europe semant le chaos. Le préfet de la Vienne avait relevé 17 délits graves — dont des ports d’armes illégaux et des menaces en bande organisée — qui ont conduit à l’ouverture d’une enquête par le procureur, à Poitiers.

    A lire aussi: En Poitou-Charentes, le parcours du combattant des porteurs de projets de «bassines»

    « Nous voulons que l’Etat de droit soit respecté », martèle le président de l’Adiv 86 qui dénonce « ces associations environnementales qui siègent à nos côtés dans les instances collectives de gestion de l’eau, mais qui jouent double jeu. Elles participent aux décisions, les valident... et refusent de condamner ceux qui les attaquent par la violence. Elles doivent choisir leur camp et prendre leurs responsabilités. »

     

  • jeudi 31 octobre 2024 à 19h

    EN GOGUETTE SIMONE

    « Mieux vaut chanter faux et fort que bien et pas ! »

    Avis aux habitué·es, ce n'est pas dans notre local cette fois-ci : Dès 19h au bar Les preuves du contraire, au 7 rue Clare.

    **********************************
    Une goguette c'est quoi ?
    Tu prends une chanson connue…
    T'enlèves les paroles…
    Tu écris tes propres paroles…
    Et tu la chantes !
    A la Goguette on se retrouve donc autour d'une scène ouverte pour chanter ensemble et détourner sans vergogne des airs connus pour parler d'actualité internationale, nationale, locale ou intime. Pas besoin de chanter juste, ni bien, il suffit d'avoir quelque chose à dire et de le dire en chanson. Si désaccord il y a, on peut toujours répondre au goguettier… en chanson!
    A vos crayons, à vos papiers, à vos coups de gueule, à vos coups de cœur : accourez à la goguette !

    19h : atelier d'écriture et répétitions
    20h30 : début des chants !

    Université Populaire de Bordeaux

    universitepopulairebordeaux@gmail.com


  • Bordeaux : à Bastide-Niel, un projet mêlant sociétés vertueuses et habitat mûrit à la place du SandSpot

    Bordeaux : à Bastide-Niel, un projet mêlant sociétés vertueuses et habitat mûrit à la place du SandSpot

     

    Le complexe de sports de sable est abandonné : à la place, l’écosystème Darwin et l’opérateur immobilier CDC Habitat planchent sur une coproduction

    Il n’y aura pas de SandSpot à Bastide-Niel. Le complexe de sports de sable, porté par plusieurs investisseurs dont Joël Cantona, ne verra pas le jour dans la zone d’aménagement concerté de la rive droite bordelaise, comme c’était initialement prévu. Sur ce foncier de plusieurs milliers de mètres carrés, situé derrière le skate park, l’écosystème Darwin et l’opérateur immobilier CDC Habitat travaillent sur un projet mêlant pôles économiques vertueux et habitat familial ou étudiant. Cet ensemble doit requalifier la partie nord des ateliers de l’ancienne caserne militaire, un îlot emblématique. Au sud, le promoteur immobilier Marignan construit son programme immobilier Home, situé à quelques mètres et qui doit comporter une centaine de logements.

    Annoncé il y a un peu plus de sept ans, SandSpot devait être le « premier complexe de sports de sable en France » (beach volley, beach soccer, beach rugby…) et comprendre également un espace de restauration ou un incubateur d’entreprises. Il a été « abandonné », indique sobrement la mairie, en tout cas dans la ZAC Bastide-Niel. Contacté, Frédéric Trouvé, le porteur du projet, explique « avoir quand même la volonté de s’implanter dans la métropole bordelaise ». « Sur le campus ? Près de l’aéroport ? Il y a des possibilités qui s’ouvrent un peu partout », assure-t-il.

    Le SandSpot, ce complexe dédié aux sports de sable, ne verra pas le jour sur la ZAC Bastide-Niel.Le SandSpot, ce complexe dédié aux sports de sable, ne verra pas le jour sur la ZAC Bastide-Niel.

    Archives Glacières architecture

    Du passé à l’actuel

    En attendant, ce sont bien Darwin et la CDC Habitat (filiale de la Caisse des dépôts) qui travaillent main dans la main sur la requalification du foncier de la rive droite bordelaise, dont la livraison est espérée en 2028. Une coproduction citée en exemple cet été par Claire Vendée, directrice générale de Bordeaux Métropole Aménagement (BMA). Le projet architectural est en voie de finalisation. Dans l’esprit, il prévoit de conserver la charpente métallique avec un aménagement des logements à l’arrière du site et l’installation d’entreprises à l’avant. « Architecturalement, ce serait une rotule entre le passé de ces lieux et le côté contemporain du reste de la ZAC », souligne Damien Le Clerc, à la direction des projets de l’écosystème Darwin.Sur la partie la plus proche du skate park, deux pôles seraient mis en avant. L’un, autour de l’économie circulaire, serait dédié à la réparabilité des engins de mobilités douces (high-tech ou low-tech). « Notre ambition est de pouvoir accompagner cette économie qui se construit autour de la réparabilité et qui s’oppose à l’obsolescence programmée », explique Philippe Barre, de l’écosystème Darwin. Un autre pôle viserait plutôt la transition alimentaire et le végétal avec l’installation sur place de la Ferme Niel (production de légumes), de la Source (école de cuisine et restaurant d’application) ou de la pépinière Vegetal Rhapsody, laquelle (re)crée des plants d’espèces adaptées aux écosystèmes de la région Nouvelle-Aquitaine.

     

     

     

     


  • Bordeaux : déjà candidat aux municipales 2026, le collectif Bordeaux en luttes veut inventer le « mandat tournant »

    Bordeaux : déjà candidat aux municipales 2026, le collectif Bordeaux en luttes veut inventer le « mandat tournant »

    Le collectif d’extrême gauche annonce sa candidature avec quelques innovations, dont le mandat tournant, pour éviter toute personnalisation du pouvoir

    Élue en 2020 avec 9,39 % des suffrages (5 357 voix), la liste Bordeaux en luttes a annoncé ce mercredi 2 octobre sa candidature pour les élections municipales de 2026. Lancée très en amont, elle est portée par le collectif Bordeaux en luttes (BEL), sans Philippe Poutou, depuis son départ après un désaccord interne en 2022. On y retrouve en revanche la figure tutélaire de Myriam Eckert, qui siège au Conseil municipal depuis lors.

    Le collectif avant tout

    Viscéralement opposée à la personnalisation du pouvoir, cette dernière annonce une innovation : le mandat tournant. « Il n’existe pas aujourd’hui, nous allons l’inventer, tout simplement en démissionnant au bout d’un certain temps. L’un de nous démissionnera, il sera remplacé par un autre. » Une mesure qui aurait le mérite, selon BEL, de séduire des citoyens prêts à s’engager pour des choses concrètes mais sur une durée plus réduite que le mandat de six ans. Toutefois, elle suppose d’avoir un certain nombre d’élus (le groupe en comptait trois en 2020) pour pouvoir tourner. Le collectif forme des remplaçants en permanence et alimente la rotation.

    Autre engagement, le mandat impératif : « On se tient stricto sensu à ce qui a été dit dans notre programme. » BEL veut aussi mettre en place le mandat révocable : un élu qui s’écarte de la ligne peut être démis de sa fonction. Dans chaque situation, c’est le collectif qui prime. Qui sera tête de liste en 2026 ? « Il n’y en aura pas, ce sera le collectif », répond Myriam Eckert.

    Un laboratoire de la démocratie locale

    Même s’il considère que « dans l’opposition, on a aucun pouvoir », Bordeaux en luttes est donc prêt à repartir à la bataille. Il veut mettre en avant l’idée d’un laboratoire de la démocratie locale : faire de la politique sans en faire ni une carrière, ni un titre de propriété. « Le principe de base est d’être à l’écoute des citoyens », explique Bruno Bouyer. Sa consœur Cécile Calmes ajoute que BEL a été créé comme « un outil au service des luttes, qui les articule pour que les habitants puissent agir localement. Nous voulons rester une organisation de terrain. » Selon cette vision, l’échelle du quartier est jugée plus pertinente que celle de l’agglomération. Les quartiers seraient dotés d’un budget et d’un pouvoir de décision autonome.

    « Que les gens qui ont envie de faire de la politique autrement, sur une base d’union, nous rejoignent »

    Parmi les propositions, la création d’un référendum municipal ou d’une « maison des luttes », un lieu où les citoyens pourraient « mettre librement un sujet sur la table ». D’autres propositions se déclinent autour de grands axes : le logement, la réquisition des immeubles vacants, la création de bureaux de poste municipaux, ou encore la gratuité des transports et des musées.

    Pour mettre en place cette offre nouvelle, il faut du monde. « Nous lançons un appel : que les gens qui ont envie de faire de la politique autrement, sur une base d’union, une politique partagée, nous rejoignent. C’est un défi, c’est pour cela qu’on s’y prend si tôt », justifie Véronique Oliveros. BEL a aussi besoin d’argent. En 2020, LFI avait financé la campagne. Le collectif doit trouver d’autres ressources pour 2026.