Selon les éléments communiqués sur différents supports par l’association Ibn Sina, cet équipement doit « permettre aux musulmans de la ville et des alentours de pratiquer leur culte dans de bonnes conditions ». Il doit être « composé a minima d’une salle de prière, de salles de classe, d’une salle de conférence, d’une bibliothèque, d’un espace de parking et d’une aire de jeu en extérieur pour les enfants ». La pratique du culte musulman souffre d’un manque d’infrastructure sur cette partie du territoire. « Il y a clairement besoin d’un autre lieu de culte sur la rive droite urbaine », soulignait ainsi, dans nos colonnes en décembre dernier, Mahmoud Doua, l’imam de la mosquée de Cenon, qui avait justement rencontré le maire ambarésien Nordine Guendez, à la recherche d’une salle à louer.
« Totale transparence »
À Ambarès-et-Lagrave, où le Rassemblement national a réalisé des scores importants lors des dernières législatives (38,5 % au premier tour, 47,5 au second), le parti d’extrême droite appuyant sa campagne sur ce projet de mosquée, le dessein cultuel mené par l’association Ibn Sina et qui vise une implantation au 44, rue de Formont, n’emballe pas une partie du Conseil municipal. Christophe Lacoste, s’exprimant au nom du groupe Unis pour Ambarès, affiche son opposition « à un projet communautaire comptant autant de zones d’ombre que de questions en suspens ». Stéphane Maveyraud (Un nouvel avenir pour Ambarès), plus modéré, préfère « l’accompagner pour qu’il touche le moins possible la vie de nos concitoyens ». Quant à David Poulain (Avancer ensemble), il regrette que « les élus d’opposition [soient] bien souvent éloignés des discussions ».
« Un projet communautaire comptant autant de zones d’ombre que de questions en suspens »
Pendant que le permis de construire est en cours d’instruction par le service d’urbanisme municipal, Nordine Guendez a promis « une totale transparence » sur ce dossier et un suivi dans le « strict respect de la loi » et des « valeurs républicaines et humanistes qui m’animent ». Dans la compréhension de ce projet, la Ville doit organiser une conférence sur la laïcité et la pratique religieuse réunissant une grande partie des cultes. Ce rendez-vous « aura pour vocation d’informer sur la réglementation d’implantation des lieux de culte et d’échanger ensemble sur un sujet exigeant qui ne tolère aucune approximation. » La conférence est prévue le 19 octobre prochain, à 10 heures au Pôle culturel Évasion. Un rendez-vous qui devrait attirer du monde.