• Gironde. À Ambarès-et-Lagrave, le projet de mosquée s’invite dans le débat public

    Gironde. À Ambarès-et-Lagrave, le projet de mosquée s’invite dans le débat public

     

    Un permis de construire a été déposé cet été pour un projet de centre cultuel musulman. La mairie programme une conférence sur la laïcité et la pratique religieuse le 19 octobre prochain

    Depuis quelques mois, le projet d’une mosquée agite la commune d’Ambarès-et-Lagrave. Après le lancement d’une campagne de financement participatif au début du printemps ou l’organisation, en juin, d’une soirée de gala de soutien « à la construction du futur centre culturel et cultuel », ce dessein s’est engagé dans une voie plus concrète, avec le dépôt au cœur de l’été d’un permis de construire par l’association Ibn Sina. De ce projet, il en fut question en préambule du conseil municipal ambarésien, lundi 30 septembre, à l’occasion des interpellations citoyennes.

    Selon les éléments communiqués sur différents supports par l’association Ibn Sina, cet équipement doit « permettre aux musulmans de la ville et des alentours de pratiquer leur culte dans de bonnes conditions ». Il doit être « composé a minima d’une salle de prière, de salles de classe, d’une salle de conférence, d’une bibliothèque, d’un espace de parking et d’une aire de jeu en extérieur pour les enfants ». La pratique du culte musulman souffre d’un manque d’infrastructure sur cette partie du territoire. « Il y a clairement besoin d’un autre lieu de culte sur la rive droite urbaine », soulignait ainsi, dans nos colonnes en décembre dernier, Mahmoud Doua, l’imam de la mosquée de Cenon, qui avait justement rencontré le maire ambarésien Nordine Guendez, à la recherche d’une salle à louer.

    « Totale transparence »

    À Ambarès-et-Lagrave, où le Rassemblement national a réalisé des scores importants lors des dernières législatives (38,5 % au premier tour, 47,5 au second), le parti d’extrême droite appuyant sa campagne sur ce projet de mosquée, le dessein cultuel mené par l’association Ibn Sina et qui vise une implantation au 44, rue de Formont, n’emballe pas une partie du Conseil municipal. Christophe Lacoste, s’exprimant au nom du groupe Unis pour Ambarès, affiche son opposition « à un projet communautaire comptant autant de zones d’ombre que de questions en suspens ». Stéphane Maveyraud (Un nouvel avenir pour Ambarès), plus modéré, préfère « l’accompagner pour qu’il touche le moins possible la vie de nos concitoyens ». Quant à David Poulain (Avancer ensemble), il regrette que « les élus d’opposition [soient] bien souvent éloignés des discussions ».

    « Un projet communautaire comptant autant de zones d’ombre que de questions en suspens »

    Pendant que le permis de construire est en cours d’instruction par le service d’urbanisme municipal, Nordine Guendez a promis « une totale transparence » sur ce dossier et un suivi dans le « strict respect de la loi » et des « valeurs républicaines et humanistes qui m’animent ». Dans la compréhension de ce projet, la Ville doit organiser une conférence sur la laïcité et la pratique religieuse réunissant une grande partie des cultes. Ce rendez-vous « aura pour vocation d’informer sur la réglementation d’implantation des lieux de culte et d’échanger ensemble sur un sujet exigeant qui ne tolère aucune approximation. » La conférence est prévue le 19 octobre prochain, à 10 heures au Pôle culturel Évasion. Un rendez-vous qui devrait attirer du monde.

     

     
     
     
     

     


  • « On transporte 85 tonnes de matériel dans un bateau qui consomme comme une Clio… » À quand le fret sur le 

    canal ?

     

    « On transporte 85 tonnes de matériel dans un bateau qui consomme comme une Clio… » À quand le fret sur le canal ?

     

    Depuis 2021, des expériences de transport en péniche sont menées entre Damazan et le port de Bordeaux. Pour la première fois, lundi, le test concernait du matériel industriel et non des vivres

     

    Le transport de fret sur le canal latéral à la Garonne, ce n’est pas pour demain. Mais cela en prend le chemin. Une nouvelle expérimentation a été menée entre Damazan et Bordeaux, avec du matériel industriel. Ce lundi 30 septembre, une énorme grue plonge dans le ventre du « Tourmente », la péniche qui revient de Bordeaux avec, à son bord, des déchets de bois de la société Ecofield, à Bassens. Ils seront remplacés par du broyat de pneumatique, 18 tonnes, de Soregom, qui arrivera au port de Bordeaux dans quelques jours.

    « L’idée était, comme pour les autres expérimentations, de ne pas naviguer à vide sur l’un des trajets », rappellent les différents acteurs. « Cela représente, à chaque trajet, 15 camions en moins sur les routes », souligne Jean-Marc Samuel, capitaine de la péniche « Le Tourmente ». La rotation entre le port lot-et-garonnais et celui de Bordeaux se fait en une semaine. « Nous restons dépendants des marées. » De plus en plus d’acteurs institutionnels, industriels, sont convaincus. Pour des raisons écologiques, de sécurité routière et économiques. « On transporte 85 tonnes de matériel dans un bateau qui consomme comme une Clio… », estime le capitaine. Pourtant, le combat n’était pas gagné d’avance. « Quand nous avons relancé l’idée de fret, on attaquait une montagne à la petite cuillère. »

    Manque le quai à Damazan

    Aujourd’hui, la cuillère a grossi. Mais la montagne est loin d’être devenue une colline. Il reste, en effet, de sacrés obstacles à surmonter. Des obstacles techniques tout d’abord. « À Bordeaux, nous nous sommes retrouvés devant un matériel un peu surdimensionné pour nos besoins », rappelle Frédéric Dupart, directeur de la Soregom. À Damazan, c’est l’inverse. « Mais, en proposant une expérimentation au plus près du réel, on voit que c’est possible ! »

    Voies navigables de France a financé une partie de ces expériences. « Sur le secteur sud-ouest, nous avons 400 km de fleuves et canaux navigables sous notre responsabilité. » Et les acteurs de rappeler que le canal a été mis en circulation justement pour permettre ce fret, avant qu’il soit concurrencé par la route et que le tourisme fluvial ne l’emporte.

    Quand nous avons relancé l’idée du fret, nous attaquions une montagne à la petite cuillère »

    La route, justement, n’est plus en odeur de sainteté. « Aujourd’hui, le fret fluvial représente 2 % du transport de marchandise », rappelle Jean-Marc Étienne. Il faut donc un quai à Damazan. Et des outils adaptés à cette péniche, « Le Tourmente », de type Freycinet, qui mesure 38,50 m de long sur 5,05 mètres de large. Du côté du port de Bordeaux, son directeur, Jean-Frédéric Laurent, se dit prêt à réfléchir à des solutions adaptées. « On sera là pour vous accompagner », avance ce convaincu du fret.

    Les acteurs économiques et politiques sont donc d’accord pour avancer ensemble. « Mais nous, Communauté de communes du Confluent et des coteaux de Prayssas, nous n’avons pas l’envergure pour porter seuls ce projet », rappelle José Armand, président de la collectivité. Une mission d’assistance technique à maîtrise d’ouvrage, pour un quai à Damazan, va être lancée d’ici à la fin de l’année.

    Après plus de trois ans d’expérimentation, le fret sur le canal devient un peu plus palpable.


  • TÉMOIGNAGES VIDÉO. Manifestation du 1er octobre. « Il faut écouter le peuple, mais ils sont sourds » : à Bordeaux, des milliers de personnes dans les rues

     

    TÉMOIGNAGES VIDÉO. Manifestation du 1er octobre. « Il faut écouter le peuple, mais ils sont sourds » : à Bordeaux, des milliers de personnes dans les rues

    Des milliers de manifestants aux revendications plurielles se sont mobilisés à Bordeaux ce mardi 1er octobre, dans le cadre d’un mouvement de grève national

    « En ce 1er octobre, faisons entendre nos revendications », lance au mégaphone la cosecrétaire départementale du FSU, avant que le cortège ne s’élance vers le cours d’Albret à Bordeaux. Ils étaient 2 200 selon la préfecture de la Gironde, et 5 000 selon l’intersyndicale, à manifester, ce mardi 1er octobre dès 11 h 30, dans le cadre de l’appel à la grève national lancée par la CGT, FSU et Solidaires. Au départ de la place de la République, les manifestants ont défilé dans les rues bordelaises pour protester – entre autres – contre la réforme des retraites, le nouveau gouvernement Barnier, et pour une justice sociale.

     

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    Politiques, écologiques, sociales… Les points de revendications des manifestants étaient divers.

    « La retraite à 60 ans, on s’est battus pour la gagner, on y enverra Michel Barnier ! » chantent à tue-tête les manifestants. « Je ressens de la colère et de la haine », résume Robin. Plusieurs raisons ont mené cet informaticien de 25 ans, qui n’appartient à aucune organisation politique, syndicale ou associative, à battre le pavé : « La réforme des retraites par 49.3, les meurtres en cours dans les pays arabes, la nomination d’un gouvernement sans légitimité démocratique… Tout ça, je l’ai en travers de la gorge et je ne peux pas rester sans rien faire et accepter mon sort. Manifester, ça permet de rester digne. »

    Générations futures

    Alain déambule dans le cortège à bord de son vélo, décoré pour l’occasion d’étendards de tous genres. « Mon vélo, il a fait le tour du monde », plaisante le retraité de 76 ans, habitué des manifestations. « Si je suis ici, c’est pour mes petits-enfants. Il faut se battre, sinon la planète va leur tomber sur la tronche, ils n’arriveront pas à mon âge », craint-il. À quelques mètres de-là, Adèle marche accompagnée de son fils Paul, âgé de 7 ans. « C’est important d’être là pour eux, avec eux. On pense aux générations futures, à nos enfants qui grandiront dans ce monde et à ce que nous leur laisserons derrière nous », partage la mère, qui espère une prise de position forte en matière d’écologie de la part du gouvernement.Des syndicats étudiants, dont l’Unef Bordeaux, étaient présents pour dénoncer la précarisation des étudiants.

     

    « Ça donne de l’espoir de voir tout ce monde ! Et ça fait du bien d’observer ce mélange générationnel », se réjouit Margot, en études à Bordeaux-Montaigne. Léa, 24 ans, regrette, elle, de ne pas voir une foule plus importante « au vu de la situation chaotique du pays ». Les syndicats étudiants étaient du cortège, notamment l’Unef Bordeaux, dont les membres brandissent une banderole « Le Crous doit aider », pour contester la hausse des tarifs de restauration.

    « À chaque fois, on se dit qu’on a touché le fond, qu’on ne fera pas pire. Et si, il peut encore y avoir plus grave »
    Sarah et ses collègues en blouses blanches se réunissent au point d’arrivée de la manifestation, place de la Bourse, à 13 h 30. La sage-femme dénonce un délaissement des services publics et un système de santé appauvri. « On a des morts inutiles dans des services qui ressemblent à des services de guerre. À chaque fois, on se dit qu’on a touché le fond, qu’on ne fera pas pire. Et si, il peut encore y avoir plus grave. La démocratie, c’est ça, il faut écouter le peuple, mais ils sont sourds. Lorsque les urnes ne fonctionnent pas, la rue doit être prise. »

     


  • Bordeaux : un faux employé des eaux vole un trousseau de clés

     

    Bordeaux : un faux employé des eaux vole un trousseau de clés

     

    Le faux employé a sévi au domicile d’une octogénaire du quartier Caudéran, ce mardi 1er octobre, à la mi-journée

    Il est environ midi, ce mardi 1er octobre, quand un homme sonne à la porte d’une octogénaire dans le quartier Caudéran. Vêtu d’une combinaison de travail, il prétexte être employé du service des eaux et venir contrôler les robinets de l’habitation et la qualité de l’eau.

    Il explique que l’eau est susceptible d’être nocive s’il y a des bijoux dans la maison. La propriétaire comprend très vite qu’il s’agit d’un visiteur malintentionné et l’invite à partir. Mais une fois la porte fermée, l’octogénaire se rend compte qu’un trousseau de clés a été volé.

    La police est alertée et intervient rapidement. Le quartier est quadrillé, en vain. Le faux employé n’a pas été retrouvé.


  • Lutte ouvrière à Bordeaux accueille sa cheffe de file Nathalie Arthaud le 6 octobre

    Lutte ouvrière à Bordeaux accueille sa cheffe de file Nathalie Arthaud le 6 octobre

     

    Des animations et débats sont prévus tout au long de la journée à Cenon

    Nathalie Arthaud, cheffe de file de Lutte ouvrière, candidate aux élections présidentielle et législatives de 2022, sera l’invitée, le dimanche 6 octobre de la fête de la section bordelaise du parti d’extrême gauche prévue toute la journée au château du Diable, 88 cours Victor-Hugo, à Cenon. Un débat sur « les perspectives communistes révolutionnaires » est prévu à 14 h 30. Des animations et débats sont prévus tout au long de la journée.

     

     


  • Armement de la police municipale à Bordeaux : la droite et l’extrême gauche demandent un référendum

     

    Armement de la police municipale à Bordeaux : la droite et l’extrême gauche demandent un référendum

    En écho à la violente rixe du dimanche 29 septembre à Saint-Michel, le Conseil municipal de Bordeaux s’est saisi du sujet sécurité, et plus particulièrement de l’armement de la police municipale

    « Choquant », « surréaliste », « un cap a été franchi ». À chacun ses qualificatifs pour parler des échauffourées du dimanche 29 septembre dans le quartier Saint-Michel. Cette rixe entre bandes rivales sur fond de trafic de stupéfiants a transformé le conseil municipal de Bordeaux de ce mardi 1er octobre en caisse de résonance de l’émotion suscitée en ville en ce début de semaine. Le sujet ne figurait pas à l’ordre du jour, mais les oppositions ont pris des chemins buissonniers pour aborder les questions liées à la sécurité et l’une de ses excroissances : l’armement de la police municipale. Une option qui figurait dans les revendications des agents bordelais dans le cadre d’un droit d’alerte sociale déposée cet été. « Sur l’armement, vous n’avez pas réagi. J’y vois une raison : nous ne sommes pas construits pareil, nous n’avons pas les mêmes diagnostics, pas les mêmes visions », assure Nicolas Florian. Il lance au maire Pierre Hurmic : « Si vous avez un problème de conscience, organisez un référendum d’initiative locale. »

    « Pas la recette miracle »

    Fabien Robert (MoDem), qui fut son premier adjoint, précise : « L’armement, ce n’est pas la recette miracle contre la délinquance. Nous ne dirons jamais cela. Mais c’est un signal envoyé à ceux qui ne se reconnaissent pas dans les règles de la République. Paris a fait un référendum pour les trottinettes, nous pouvons le faire à Bordeaux pour un sujet bien plus grave. Faites comme pour la vidéoprotection : vous étiez contre, vous avez multiplié les caméras. L’urgence, c’est d’agir. Je forme le vœu que ça aille vite. »

    Lors de sa conférence de rentrée, Pierre Hurmic expliquait qu’il allait prendre une décision sous peu. Interrogé ce lundi 30 septembre, il expliquait être toujours en train de « maturer ». Sans se ranger derrière l’idée d’un référendum, Catherine Fabre, du groupe d’opposition Renouveau Bordeaux, veut ouvrir le débat sur l’armement et réclame « un virage. Il faut cesser d’attendre, il faut sortir des positions dogmatiques et regarder la réalité. La sécurité se dégrade et on n’arrive pas à mettre plus de policiers municipaux dans les rues. »

    « Délires sécuritaires »

    Le débat dessine une fracture avec l’opposition d’extrême gauche. Philippe Poutou s’emporte contre « les délires sécuritaires. Je suis écœuré par ces discours. Il faudrait plus de police ! C’est une absurdité, cela fait des années qu’on a plus de police, la situation ne s’arrange pas. Il faut prendre à bras-le-corps la question sociale. On se fait bouffer par des discours ultra-violents, ‘‘ultra-réacs’’. C’est une évolution dangereuse ».

    « La lutte contre la délinquance, le trafic de stupéfiants, c’est la responsabilité de l’État, pas de la police municipale »

    Myriam Eckert estime que « l’armement crée de l’insécurité. Nous avons besoin de policiers pacificateurs, pas une surenchère dans la violence ». Elle interpelle le maire : « Vous dites que la sécurité est la première des libertés. Il est écrit dans la Constitution que l’État doit garantir notre sûreté. Ce genre de glissements est dangereux. » Et de rallier la position de Nicolas Florian, mais pour d’autres raisons : « Tous ici, nous sommes mal élus, avec 60 % d’abstention. Il serait responsable de savoir ce qu’attendent les Bordelais avec un référendum d’initiative locale. »

    Doctrine

    Côté majorité, l’idée du référendum ne tient pas la corde. Pierre Hurmic s’agace : « Sur les événements de Saint-Michel, certains essaient de faire un lien avec la police municipale et l’armement. Mais il n’y en a pas ! Le maintien de l’ordre est une compétence de l’État partagée. La lutte contre la délinquance, le trafic de stupéfiants, c’est la responsabilité de l’État, pas de la police municipale. » Depuis le début du mandat, le maire se montre tatillon sur la répartition des rôles entre policiers nationaux et municipaux. Marc Etcheverry, adjoint à la sécurité, prend le relais, non sans avoir loué « la grande qualité du travail de nos services au quotidien. La preuve que nous savons avancer sans idéologie sur le sujet de la sécurité ».

     

    Il décoche quelques flèches à l’opposition (de droite) : « Nous sommes rattrapés par la politique du fait divers, cela alimente le brouhaha médiatique. Nous sommes en responsabilité depuis quatre ans, nous payons les pots cassés du sous-investissement dans la police municipale, avec des effectifs clairement pas au niveau pour une ville de cette taille. » L’adjoint assène : « Vous traitez le sujet de façon restrictive et lacunaire. Vous abordez le sujet par l’équipement. C’est mettre la charrue avant les bœufs. On veut sortir par le haut, bâtir une réponse construite. Nous travaillons un plan de transformation de notre police municipale en mettant en place une doctrine d’emploi. Cela n’a jamais été fait. Après, il y a les missions, la répartition des compétences, l’organisation puis viendra ensuite l’équipement. » Pas de réponse à chaud sur un débat brûlant.