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3-MMC : comment cette drogue de synthèse s’est diffusée au-delà du milieu du chemsex
Par Henri Rouillier
Publié le 24 octobre 2024 à 18h12, mis à jour le 25 octobre 2024 à 14h49
Sachet plastique contenant de la 3-MMC. ROB ENGELAAR/ANP VIA AFP
Décryptage L’interpellation du député LFI Andy Kerbrat en possession de cette drogue témoigne d’une diffusion sur le territoire français qui augmente depuis dix ans et qui, tout comme l’inaction de l’Etat en matière de prévention, préoccupe les professionnels de santé.
Dans un communiqué publié sur son compte X (ex-Twitter) mardi 22 octobre, le député Andy Kerbrat a reconnu avoir été contrôlé cinq jours plus tôt en possession de stupéfiants. Membre de La France insoumise, l’élu de Loire-Atlantique âgé de 34 ans a été contraint de confirmer une information publiée par l’hebdomadaire d’extrême droite « Valeurs actuelles » qui relatait son interpellation lors d’une transaction à Paris, au cours de laquelle les policiers ont trouvé sur lui 1,35 gramme de 3-MMC.
Ce produit, qui se présente le plus souvent sous forme de poudre, a été détecté pour la première fois sur le sol européen en juin 2012. « Pendant une dizaine d’années, la 3-MMC a été utilisée quasiment exclusivement dans le contexte du chemsex, avance Muriel Grégoire, psychiatre addictologue, spécialiste de cette pratique qui consiste à consommer des produits psychoactifs dans un contexte sexuel, en vue d’augmenter son plaisir et la durée des ra…
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Enlèvement de Santiago : le nouveau-né prématuré retrouvé vivant avec ses parents aux Pays-Bas
Le bébé avait été enlevé par ses parents, alors qu’il avait 17 jours et avait besoin de soins constants, dans le service de néonatalogie d’un hôpital à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), près de Paris. Les motifs de l’enlèvement restent à éclaircir, selon le parquet.
Par Le Nouvel Obs avec AFP
Publié le 25 octobre 2024 à 20h39, mis à jour le 25 octobre 2024 à 21h12
L’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, le 22 octobre 2024.
Le nourrisson Santiago, grand prématuré né avec huit semaines d’avance, enlevé lundi soir de la maternité de région parisienne où il était soigné, a été retrouvé en vie, avec ses parents, dans un hôtel aux Pays-Bas, a appris l’AFP vendredi 25 octobre auprès du parquet de Bobigny.
Le père et la mère, dont la voiture avait été retrouvée en Belgique, ont été découverts vers 19h30 dans un hôtel dans le secteur d’Amsterdam, la capitale néerlandaise.
« Ils sont tous en vie »
L’état de santé du nourrisson a été décrit comme « bon », selon une source proche de l’affaire à BFM-TV. « Santiago a été retrouvé avec ses parents, ils sont tous en vie, dans un hôtel » de la région d’Amsterdam, a indiqué une porte-parole du parquet sans livrer davantage d’informations.
Le bébé avait été enlevé par ses parents, alors qu’il avait 17 jours et avait besoin de soins constants, dans le service de néonatalogie d’un hôpital à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), près de Paris.
Des mandats d’arrêt européens avaient été émis à l’encontre des parents de Santiago. « Des mandats d’arrêt et mandats d’arrêt européens à l’encontre des parents de l’enfant ont été diffusés au niveau européen et plus largement via Interpol », déclarait le procureur de Seine-Saint-Denis Eric Mathais dans un communiqué de presse ce vendredi matin.
Les motifs de l’enlèvement restent à éclaircir, selon le parquet, mais il est probable que les parents aient craint de perdre la garde de leur enfant et qu’il ne soit placé. Ils avaient eu, le jour des faits, un entretien avec les équipes de l’hôpital.
Autorités « mobilisées »
Lors d’une conférence de presse jeudi à Bobigny, la police et la justice s’étaient dites « mobilisées » et « extrêmement préoccupées » par la santé de l’enfant, tout en refusant de « perdre espoir » de le retrouver vivant. Le procureur de Bobigny avait appelé les parents en fuite à conduire leur bébé « immédiatement à l’hôpital le plus proche ».
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Carrefour annonce la suppression de 336 emplois d’ici la fin 2024
Les mauvaises nouvelles n’ont pas tardé pour les salariés de Cora. Suite au rachat de l’enseigne en juillet dernier, Carrefour a fait savoir que 336 postes allaient être supprimés d’ici la fin de l’année.
Social et Économie5minPublié le 25 octobre 2024Carrefour a affirmé qu’un reclassement serait proposé à chaque salarié dont le poste est supprimé.
© Denis Thaust / SOPA Images/SPUS/ABACAPRESS.COMLa fin du suspens, après le rachat de l’enseigne Cora par Carrefour en juillet dernier, ressemble à une pluie de mauvaises nouvelles pour les salariés. La fermeture du siège de Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne) entraînera 284 licenciements, tandis que 84 postes seront supprimés au sein de la centrale d’achat alimentaire Provera. La négociation de l’accord de méthode pour le « plan de sauvegarde de l’emploi » (PSE) débutera lors du Conseil Social et Économique (CSE) du 7 novembre prochain.
La direction a indiqué la mise en place de 118 postes de reclassement au siège de Carrefour à Massy (Essonne) sur des fonctions équivalentes. Des propositions qui impliquent néanmoins une mobilité géographique des salariés, ce que déplore Cyrille Lechevestrier, représentant syndical CFTC au CSE central.
Des reclassements incompatibles avec les postes disponibles
Carrefour a également affirmé qu’un reclassement serait proposé à chaque salarié dont le poste est supprimé. Toutefois, les postes disponibles risquent de ne pas correspondre aux compétences des personnes concernées explique le délégué CFTC : « Les salariés sur sites sont majoritairement des cadres accomplissant des tâches administratives, alors qu’en magasin, il s’agit de profils commerciaux. Ce ne sont pas les mêmes métiers, ni les mêmes niveaux de rémunération. Entre 220 et 240 personnes risquent donc de se retrouver au chômage. »
Lors du rachat en juillet dernier de 60 établissements Cora et 115 magasins Match, Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, avait pourtant cherché à rassurer les salariés des deux enseignes en promettant de les « préserver et (de les) développer », comme le rappelle la CFDT dans un communiqué. Ces annonces n’avaient guère convaincu les syndicats, déjà inquiets de la perspective de suppressions de postes. « Carrefour nous disait que rien n’allait changer pour nous, tout en prévoyant des millions d’euros d’économies avec ce rachat. On n’est pas dupes : on sait où ils vont trouver cet argent », déclare Cyrille Lechevestrier.
Ces coupes dans les effectifs interviennent alors même que Carrefour a fait savoir le 23 octobre que le groupe a atteint « son meilleur niveau de compétitivité depuis 2020 », avec un chiffre d’affaires en hausse au troisième trimestre 2024, « grâce à l’intégration des deux enseignes Cora et Match ». Cette acquisition a permis à Carrefour de gagner 2 % de parts de marché dans le secteur très concurrentiel de la grande distribution, tout en renforçant sa présence dans le Grand Est et le Nord de l’Hexagone, où les deux enseignes sont particulièrement bien implantées.
Les syndicats craignent davantage de licenciements
Les représentants syndicaux craignent désormais que la casse sociale continue pour les 16 000 salariés de Cora. En effet, la décision de l’Autorité de la concurrence attendue pour le premier semestre 2025, pourrait entraîner la fermeture de certains magasins. Selon les règles en vigueur, un même groupe ne peut en principe pas détenir plus de 50 % des surfaces de grande distribution ni 30 % des parts de marché alimentaire dans un rayon de 30 minutes en véhicule motorisé. Le rachat de Cora et Match par Carrefour pourrait enfreindre ces limites dans certaines zones.
Cyrille Lechevestrier redoute également que certains sites logistiques ne soient fermés en raison de leur proximité géographique avec des plateformes Carrefour. Daniel Delalin, délégué syndical FO, tempère toutefois cette appréhension en rappelant que les sites logistiques de Cora devraient permettre à Carrefour de renforcer son maillage territorial, dans une zone où le groupe n’était pas très présent jusqu’alors.
Les deux élus du personnel attendent enfin des garanties de la part de la direction concernant d’éventuels recours à la location-gérance, un modèle largement utilisé par Carrefour. Ce système qui consiste à confier à un tiers l’exploitation du magasin en échange d’une redevance, tout en laissant à Carrefour la propriété du fonds de commerce, peut nuire aux conditions de travail des salariés.La nouvelle direction du magasin a alors la possibilité de remettre en cause les accords d’entreprise préexistants et d’en négocier de nouveaux. « Pour les employeurs, la location-gérance c’est l’avenir de la grande distribution, mais notre syndicat est totalement opposé à cette remise en cause de nos acquis sociaux » affirme Daniel Delalin, délégué syndical FO au CSE central de Cora.
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Quand les antidépresseurs provoquent une désinhibition sexuelle, alerte sur une soumission chimique méconnue
Alors que le procès des viols de Mazan a révélé le phénomène de soumission chimique, la désinhibition sexuelle provoquée par certains antidépresseurs reste peu surveillée par les autorités sanitaires. Victime de cet effet secondaire qui a bouleversé sa vie, Inès Z. a décidé de porter l’affaire en justice.
Publié le 22 octobre 2024Effet secondaire connu mais peu répandu, la désinhibition sexuelle provoquée par certains antidépresseurs reste peu surveillée par les autorités sanitaires.
© Maya MihindouInès Z. a 17 ans quand on lui diagnostique une sclérose en plaques, en 2013. L’annonce de cette maladie provoque un choc chez cette lycéenne de la grande couronne francilienne. En accord avec ses parents, elle décide de consulter une psychiatre, la Dre T., à partir de février 2013. Cette médecin diagnostique un syndrome dépressif et prescrit à Inès, en septembre 2013, de la sertraline. Il s’agit d’un antidépresseur de la famille des « inhibiteurs de la recapture de la sérotonine » (IRS). Ce sont les médicaments les plus couramment prescrits en cas de dépression : 7 millions de Français en prennent, dont de plus en plus de mineurs (+ 62 % de consommation entre 2014 et 2021).
Pourtant, les essais cliniques n’ont pas mis en évidence un bénéfice pour eux, s’alarmait au printemps 2023 le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA). En France, seule la fluoxétine dispose d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les mineurs dépressifs. La prescription « hors AMM » reste possible, mais sous la responsabilité du médecin.
Le « virage maniaque », un risque connu des antidépresseurs
Les symptômes dépressifs d’Inès s’atténuent, mais ses proches notent que son comportement change : elle se montre de plus en plus désinhibée. « D’une jeune fille timide, voire effacée, elle est subitement devenue insolente, désobéissant sans cesse, semblant se foutre de tout, relate sa mère, Basma Z. Et elle n’était jamais à la maison, sortant sans cesse. »
Pourtant, sa psychiatre maintient le traitement. La désinhibition d’Inès s’accentue : elle aborde des inconnus dans la rue et adopte des comportements sexuellement provocants, tient des propos grossiers sur les réseaux sociaux.
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Sur les toits de Marseille, associations et citoyens s’emparent de l’espace public pour construire et rêver ensemble
Le festival À nous les toits rassemble un large tissu associatif et citoyen pour investir la cité phocéenne en prenant de la hauteur et créer du lien social. Les toits deviennent des lieux de récréation, de rencontre, d’évasion…
L’UCPA organise des actions de découverte d’activités sportives sur le toit-terrasse du groupe scolaire Antoine De Ruffi à Marseille.
© Clement Mahoudeau Riva PressRévolutionner la ville par le haut, c’est en quelque sorte l’objectif d’un festival pas comme les autres organisé ce deuxième week-end d’octobre à Marseille. Intitulé À nous les toits, il est à l’initiative du collectif du même nom. « Nous voulons rendre les toits de la ville accessibles à tous les Marseillais, pour que la petite minorité de personnes qui a les moyens de se payer un verre sur un toit aménagé ne soit plus la seule à bénéficier de ces espaces ouverts, où on respire mieux, où l’horizon est plus grand, où nous sommes éloignés du bruit et de la pollution », insiste Colombe Pigearias, responsable des projets sociaux et environnementaux au sein de l’association Marseille Solutions.
Ce samedi 12 octobre, à midi, elle prend la parole sur le toit-terrasse de la Halte des parents, un espace de convivialité au sein d’un centre d’hébergement pour mères célibataires géré par les Apprentis d’Auteuil. Face à elle, des habitantes et leurs enfants, des bénévoles du festival aussi, rassemblés pour la pause déjeuner. Ils viennent de l’un des douze toits de la ville investis, l’espace d’un week-end, pour la troisième édition du festival.
« Ce festival permet d’humaniser le béton »
Colombe rend son micro et le buffet cuisiné par le collectif Sororité inter-quartiers s’offre à la dégustation, suivi d’un atelier de danse contemporaine ouvert à tous. S’ensuit une performance de la Chorale de la Cloche, groupe de chanteurs aux gueules cassées, dont une grande partie vit dans la rue. « Notre objectif est de déconstruire les préjugés sur les personnes sans domicile, explique Nina, en charge de l’activité chant au sein de la Cloche de Marseille. Nous nous engageons pour briser l’isolement des personnes sans domicile, de celles qui vivent seules, en accueillant toutes les personnes sensibles à notre démarche. »
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Analyse
Espagne : la politique migratoire de Pedro Sánchez, un juste rebours des choses
par François Musseau, correspondant à Madridpublié le 22 octobre 2024 à 21h04Le gouvernement Pedro Sánchez aime aller à rebrousse-poil. Après avoir reconnu l’Etat palestinien, multiplié les mesures sociales – de la hausse du salaire minimum à une réforme du marché du travail permettant de réduire la précarité –, il se démarque désormais sur l’approche vis-à-vis de l’immigration. Alors que nombre d’Etats membres de l’Union européenne s’efforcent de mettre des bâtons dans les roues aux étrangers, voire de préconiser la création de centres de rétention dans des pays tiers, Madrid entend favoriser l’intégration par le travail des 6,5 millions d’étrangers qui r