• Budget 2025: la partie «recettes» rejetée en commission, prélude à un débat acharné à l’Assemblée

    Paris - Les députés ont rejeté, samedi 19 octobre en commission des Finances, la partie «recettes» du budget, largement modifiée par rapport à la copie du gouvernement, qui se retrouve au pied du mur avant le débat dans l’hémicycle
     
    AFP - Le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin s'adresse aux députés à l'Assemblée nationale, le 15 octobre 2024 à Paris
     
    Le ministre du Budget et des Comptes publics Laurent Saint-Martin s'adresse aux députés à l'Assemblée nationale, le 15 octobre 2024 à Paris  -  ALAIN JOCARD - Paris (AFP)

    Passé à la moulinette de la commission des Finances, le projet de loi présenté la semaine dernière était devenu méconnaissable : articles clés supprimés, amendements à plusieurs milliards d’euros adoptés, nouvelles taxes ou exonérations à foison…

     

    En tout, près de 200 amendements avaient été adoptés, bouleversant considérablement l'équilibre financier du texte. Modifications finalement toutes balayées par un vote final négatif, par 29 voix contre 22, le Rassemblement national se retrouvant avec la droite et le centre dans le camp du rejet.

    Pourtant, l’extrême droite a voulu sanctionner « l’attitude du gouvernement et des partis de la majorité qui (...) ne veulent rien négocier », a expliqué Jean-Philippe Tanguy. Quitte donc à se retrouver du même côté que le macroniste David Amiel, qui a fustigé une « boucherie fiscale » de l’ordre de 50 milliards d’euros.

    AFP - Le député LFI Eric Coquerel, président de la commission des Finances, lors d'une réunion à l'Assemblée nationale pour examiner le projet de loi de finances pour 2025 (PLF) du gouvernement, le 16 octobre 2024 à ParisLe député LFI Eric Coquerel, président de la commission des Finances, lors d’une réunion à l’Assemblée nationale pour examiner le projet de loi de finances pour 2025 (PLF) du gouvernement, le 16 octobre 2024 à Paris  -  Bertrand GUAY - Paris (AFP)

    Insoutenable. « Le texte était devenu insoutenable », a déploré le Premier ministre Michel Barnier dans un entretien au JDD, mettant en garde contre un « concours Lépine fiscal ». La France insoumise en particulier s'était félicitée ces derniers jours de « victoires » sur les « superprofits » et les multinationales, pour des montants vertigineux.

    « C’est la démonstration qu’il y avait une majorité » pour ce budget « NFP-compatible », estime le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI), qui malgré le rejet final considère que « la mission est accomplie ». Avis évidemment opposé à celui du ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin, qui s’est empressé de dénoncer un « matraquage fiscal » à la fois « inacceptable » et « irresponsable », quand l’exécutif veut au contraire « freiner fortement nos dépenses publiques ».

    C’est justement sur la base du texte initial du gouvernement que le débat reprendra dans l’hémicycle la semaine prochaine. Le locataire de Bercy y sera présent à partir de lundi soir, pour défendre ce projet qu’il « sai(t) partagé par le socle majoritaire de l’Assemblée nationale ».

    Aucune coordination. La majorité relative a pourtant beaucoup fait défaut en commission. Dès le début, elle n’a pas pu empêcher les votes en faveur d’une taxe pérenne sur les hauts revenus, que le gouvernement voulait seulement « temporaire ».

    Pas plus qu’elle n’a pu réfréner un durcissement des mesures sur les rachats d’actions, le crédit d’impôt recherche ou le transporteur maritime CMA-CGM. Le camp gouvernemental a même parfois cherché le soutien des oppositions, comme le MoDem pour relever la « flat tax » sur les revenus du capital, ou Les Républicains pour rétablir une « exit tax » contre l’exil fiscal aussi dissuasive qu'à sa création sous Nicolas Sarkozy.

    Pire, droite et centre ont ouvertement fait obstacle à certaines mesures emblématiques comme les hausses de taxes sur l'électricité, les chaudières à gaz et les véhicules thermiques. Une confusion dont même le RN s’est inquiété. « Je ne vois aucune coordination entre les différentes parties qui soutiennent M. Barnier », a commenté M. Tanguy durant la discussion, déplorant de ne pas savoir « du tout où va ce projet de loi de finances ».

    Compléter. Le gouvernement en est-il lui-même certain ? Avant la commission, les ministres de Bercy avaient promis de compléter leur texte par amendements, avec notamment une hausse de la taxe sur les billets d’avion et une extension du prêt à taux zéro dans l’immobilier. Mais vu le nombre et l’ampleur des modifications votées depuis mercredi, la question d’un passage en force dans l’hémicycle via l’arme du 49.3 pourrait vite se poser, afin d'éviter une nouvelle série de déconvenues.

    M. Barnier a expliqué au JDD qu’il souhaitait que le débat parlementaire se développe, mais n’a pas exclu une adoption via le 49.3, car « retarder l’adoption du budget pourrait paralyser l’action publique, compromettre la gestion des finances de l'État et mettre en danger la crédibilité financière de la France ». Issue logique pour M. Coquerel, convaincu que le gouvernement « n’a pas envie d'être minoritaire sur son budget et de montrer une majorité complètement fissurée ». Pour mieux pousser l’exécutif dans ses retranchements et dégainer une motion de censure, l’Insoumis semble écarter une motion de rejet qui « éviterait de débattre ».

    En face, les macronistes se tiennent prêts à « combattre tout ce qui menacera les emplois et le pouvoir d’achat des Français », prévient M. Amiel. Et côté gouvernement, « on se prépare à siéger jour et nuit, aussi longtemps que nécessaire », assure une source ministérielle.

    Gabriel BOUROVITCH

    © Agence France-Presse

     

  • Ci-git l’économie française, asphyxiée d’impôts – par Erwan Le Noan

    Il fut une époque, lointaine, où les parlementaires luttaient âprement pour défendre les individus devant les prélèvements de la puissance publique et que le contrôle de l’Ogre fiscal était au fondement de leur mandat
     
    Economie. La dette française ne va pas engendrer une hausse des impôts
     

    A peine s’était-il vu confier la charge du Royaume, Turgot écrivit au monarque pour énoncer ses principes d’administration : « Point de banqueroute ; point d’augmentation d’impôts ; point d’emprunts ». Il ajoutait : « Pour remplir ces trois points, il n’y a qu’un moyen. C’est de réduire la dépense au-dessous de la recette ».

     

    Cette leçon simple semble totalement ignorée de nos élus. La dette publique caracole au sommet. Les recettes publiques représentent plus de la moitié de la richesse nationale. Parmi ces ressources, les prélèvements obligatoires atteignent un record – la France a, de façon répétée, des impôts qui grèvent lourdement sa compétitivité.

    A lire aussi: Comment les députés ont enterré, sans le vouloir, la contribution de Michel Barnier sur les plus riches

    Qu’importe ! Les députés se livrent à une course folle de créativité fiscale. Il fut une époque, lointaine, où les parlementaires luttaient âprement pour défendre les individus devant les prélèvements de la puissance publique, considérant qu’il était de leur devoir de préserver leur autonomie (la liberté et la propriété restent les deux premiers « droits naturels et imprescriptibles » de la Déclaration de 1789) et que le contrôle de l’Ogre fiscal était au fondement de leur mandat.

    Comment peut-on s’égosiller à dénoncer invariablement la « vie chère » et dans le même temps multiplier compulsivement les charges qui pèsent sur les contribuables ? Comment peut-on déplorer l’affaissement de la compétitivité française, quand on chérit les causes administratives qui la font ployer et dépérir ?

    La démocratie représentative est née, ce n’est pas anodin, de l’obsession des représentants du peuple d’assurer qu’aucun impôt n’est prélevé de façon excessive et que l’Etat ne s’ingère pas démesurément dans la vie des citoyens. Désormais, par un basculement étourdissant, les voici plus prompts à se mettre au service des institutions qu’ils doivent contrôler qu’à protéger ceux qu’ils sont supposés défendre ! Ils s’empressent de faire croître ce qu’ils devraient contenir. Ils se hâtent d’écraser ce qu’à défaut de faire éclore, ils devraient préserver.

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    Efficacité. De leurs côtés, alors que les dépenses publiques explosent, des membres de l’exécutif réclament qu’elles augmentent encore – quand leur obsession devrait, au contraire, être de garantir l’efficacité de celles existantes, voire d’envisager leur réduction. Turgot, là aussi, avait dit juste : « Chaque ordonnateur, dans sa partie, soutiendra que presque toutes les dépenses particulières sont indispensables ». Il répliquait, implacable : « Il faut que toutes ces raisons cèdent à la nécessité absolue de l’économie ».

    Comment peut-on s’égosiller à dénoncer invariablement la « vie chère » et dans le même temps multiplier compulsivement les charges qui pèsent sur les contribuables ? Comment peut-on déplorer l’affaissement de la compétitivité française, quand on chérit les causes administratives qui la font ployer et dépérir ?

    La réponse ne peut malheureusement être trouvée que dans deux voies décourageantes : soit l’ignorance de ce que l’économie est un jeu d’incitations, soit la présomption que les acteurs privés sont immatures et néfastes. Benjamin Constant avait prévenu : « La société n’ayant d’autres droits sur les individus que de les empêcher de se nuire mutuellement, elle n’a de juridiction sur l’industrie qu’en supposant celle-ci nuisible ».

    A lire aussi: Dérive budgétaire: Le Maire est-il coupable ?

    L’économie française stagne. Notre dynamisme fléchit. Dans la concurrence mondiale, nos universités s’effacent, notre industrie s’affaisse. Les mouvements économiques qui façonnent l’avenir sont de moins en moins sur notre continent. Sans s’abandonner à la facilité des lamentations déclinistes, c’est un fait que la France et l’Europe cèdent progressivement leur place. Au lieu de briser systématiquement la société et l’économie sous le poids d’une fiscalité destructrice, nos élus seraient mieux inspirés d’en rechercher obsessionnellement la prospérité.

     
     

  • Challenge du Ruban rose à Bordeaux : « Je cours en mémoire de ma mère »

     
     
    Par Paul Florequin
    Publié le 19/10/2024 à 17h47.
    Mis à jour le 19/10/2024 à 19h44.
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  • Vidéo. « C’est un meurtre ! » : à Bordeaux, 200 personnes ont « rendu hommage à Paul », le jeune cycliste tué à Paris

     
     
    Publié le 19/10/2024 à 20h28.
    Mis à jour le 19/10/2024 à 23h17.
     
     
     
     
     

  • Risques d’inondations en Gironde : l’alerte orange levée, quelques voies inondées

     

    Par sudouest.fr
    La vigilance « crues » déclenchée samedi 19 octobre jusqu’au lundi 21 octobre a été levée. Plusieurs voies de circulation ont été inondées. Le coefficient de marée s’élève à 103 pour en cette matinée du dimanche 20 octobre

  • USA 2024: les républicains se mobilisent pour renforcer la campagne de Trump sur le terrain

    The Wall Street Journal
    L'équipe de l’ancien président défend sa nouvelle approche pour toucher les électeurs, mais certains membres du GOP sont sceptiques
     
     
    Election 2024 Trump
     
    L'équipe de Donald Trump mise sur des groupes extérieurs pour convaincre les électeurs plutôt que d'effectuer une grande partie de ce travail en interne.  -  Rodrigo Abd/AP/SIPA/Rodrigo Abd/AP/SIPA

    Dans les Etats pivots, les républicains redoublent d’efforts pour mener campagne sur le terrain. Ils craignent, en effet, que la stratégie adoptée par Donald Trump — qui consiste à faire appel à des sous-traitants — ne porte pas ses fruits et ne permette pas de mobiliser suffisamment d'électeurs dans les principaux territoires clés.