• Bordeaux : Thibault Cauvin et M, des guitares éclectiques

     

    Bordeaux : Thibault Cauvin et M, des guitares éclectiques

     

    Les deux comparses se sont lancés dans une tournée majeure qui passe par Bordeaux ce jeudi 10 octobre. © Crédit photo : Liza Rose

     

    Les deux musiciens, chacun expert dans leur domaine, ont décidé de s’unir pour un disque et une grande tournée de concert. « L’Heure miroir », le nom de leur programme, passe par Bordeaux ce jeudi 10 octobre

    Comme un symbole de la volonté de métissage des genres musicaux porté par Emmanuel Hondré, le directeur de l’Opéra de Bordeaux, le duo que forment le guitariste classique Thibault Cauvin et le chanteur M est en concert à l’Auditorium de Bordeaux ce jeudi 10 octobre.

     

    Sur le papier, rien ne rapproche ces deux musiciens. L’un a écumé les scènes classiques après sa formation au conservatoire, l’autre a été biberonné à la variété par son chanteur de père, Louis Chedid. L’un joue de la guitare acoustique, quand la Fender Stratocaster de l’autre est quasiment une marque de fabrique. L’un porte un petit foulard bohème, l’autre des tenues extravagantes. Mais en musique comme en tout, ce n’est pas l’habit qui fait le moine !

    « L’Heure miroir », programme qui réunit leurs influences communes et enrichies par leur rencontre, est un récital qui met en avant la simple envie de jouer ensemble, de montrer une jolie idée de l’union pour qui le répertoire est aussi (et surtout) un appui, une matière brute à façonner. Une soirée étonnante, dans une saison qui a encore quelques surprises à réserver. À suivre…

    Thibault Cauvin et M, le 10 octobre à 20 heures, Auditorium de Bordeaux. Informations et réservation sur opera-bordeaux.com.

     

     
     
     

  • Sud-Gironde : pourquoi certains habitants n’ont pas reçu leur courrier ce mercredi

     

    Sud-Gironde : pourquoi certains habitants n’ont pas reçu leur courrier ce mercredi

     

    Une grève pour s’opposer à « des pressions managériales » a touché trois tournées dans le secteur de Cadillac

    Certains habitants des communes de Cardan, Rions, Gabarnac, Loupiac, Saint-Maixant, Béguey, Cadillac et Saint-Germain-de-Grave n’ont pas reçu leur courrier ce mercredi 9 octobre. Un préavis de grève illimité a été déposé par le syndicat Sud concernant le personnel de la plateforme de préparation et de distribution du courrier (PPDC) de Fargues-de-Langon. Trois tournées sur les 85 prévues sur le secteur n’ont pas été effectuées.

     

    Le syndicat évoque des pressions managériales et demande le changement du responsable opérationnel de la zone de Cadillac. Ses représentants s’opposent aussi à la procédure disciplinaire, jugée abusive, à l’encontre d’un de leurs collègues. La direction n’a pas souhaité faire de commentaire.

     

     

     

     

     


  • Bordeaux : le Musée d’Aquitaine va fermer six mois pour travaux à partir de début novembre

    Bordeaux : le Musée d’Aquitaine va fermer six mois pour travaux à partir de début novembre

     

    Il s’agit pour l’essentiel de mises aux normes d’accessibilité et d’amélioration énergétique

    C’est l’un des emblèmes culturels de la ville de Bordeaux : le Musée d’Aquitaine va se mettre en sommeil pour six mois à partir du dimanche 3 novembre prochain, quand l’exposition « Vivre et mourir en Égypte » tirera sa révérence, annonce la municipalité. L’institution fermera ses portes au public pour une cure de travaux de rénovation, laquelle est « programmée depuis plusieurs mois ».

     

     

    l s’agit en l’espèce de mettre aux normes le bâtiment situé cours Pasteur, l’ancienne faculté des sciences et lettres de Bordeaux dont la construction remonte à 1886, en matière d’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, mais aussi d’optimiser les équipements dans la recherche d’une meilleure efficacité thermique et énergétique (modernisation de la climatisation, mise en place d’éclairage LED…).

    Une programmation hors les murs

    Ce semestre de fermeture n’est toutefois pas synonyme d’arrêt des activités du musée : une programmation hors les murs sera proposée pendant cette période, « avec des visites urbaines sur l’histoire et le patrimoine, des conférences à la bibliothèque, des projections cinéma ou des interventions dans des établissements scolaires ».

    La réouverture, en mai prochain, sera marquée par une nouvelle exposition, « Le Monde d’après, 1944-1954. Des lendemains qui chantent ? ». « Elle s’intéressera aux années d’après-guerre, à travers le quotidien des hommes, des femmes et des enfants, célèbres et inconnus qui ont vécu à Bordeaux et en Aquitaine », fait savoir la mairie.

     


  • « C’est un échec d’arrêter comme ça » : la discothèque La Plage à Bordeaux capitule et ferme, la fin d’une époque

     

    « C’est un échec d’arrêter comme ça » : la discothèque La Plage à Bordeaux capitule et ferme, la fin d’une époque

     

     

    Dépité, le patron de ce qui fut l’une des plus vastes boîtes de nuit d’Europe en centre-ville de Bordeaux renonce à maintenir son établissement dans le quartier Euratlantique

    Quai de Paludate, dans le quartier de la gare Saint-Jean, la fête jusqu’au lever du soleil s’apprête à s’achever définitivement. Figure de la vie nocturne bordelaise, Patrick Lalanne a confirmé la fermeture de sa discothèque La Plage qui n’est plus que l’ombre d’elle-même. « Je dis stop, c’est moi qui ai décidé d’arrêter, je n’arrive pas à m’épanouir personnellement. […] C’est un échec d’arrêter comme ça, ce n’est pas un beau final », lâche le patron, l’air dépité au milieu du fouillis de son bureau.

    L’histoire de La Plage est celle d’un énorme succès – « On a gagné de l’argent, on en a profité » –, suivi d’un rapide et vertigineux déclin. En ce sens, l’annonce de sa disparition ne constitue pas une surprise. « On sait tous qu’on n’a pas d’avenir quand on voit ce que le quartier va devenir », confiait Patrick Lalanne à « Sud Ouest » en avril 2013.

    Et pourtant, à cette époque, son établissement ne cessait de grossir. Venant d’absorber ses concurrents, il proposait alors sept salles sur, in fine, plus de 10 000 m². Dans sa période faste, entre 2010 et 2020, le site, ouvert toute la semaine de minuit à 6 heures, tournait avec 140 salariés. Par roulement, il pouvait accueillir en une seule nuit jusqu’à 12 000 personnes.

    Entre 2013 et 2020, La Plage accueillait des milliers de personnes chaque nuit.Entre 2013 et 2020, La Plage accueillait des milliers de personnes chaque nuit.

    Archives Quentin Salinier / SO

    Ancien monde

    Aujourd’hui, l’affluence s’est réduite à 300-400 personnes, estime le patron. La structure s’est réduite à une petite salle. Bar vidé, pistes de danse nues et multiples recoins plongés dans l’obscurité : le reste du bâtiment baigne dans une atmosphère lugubre. Le site, jadis si bouillonnant, est désormais voué à être démoli.

    « Le quartier n’est plus dans le même esprit, on n’est plus à notre place »

    Pendant que se redessinaient progressivement ses alentours, La Plage est restée un lieu agité, très prisé des noctambules (1). Le quartier où elle s’est implantée est situé dans le périmètre d’Euratlantique. Cet établissement public pilote notamment la rénovation urbaine de Paludate, longtemps occupé par une enfilade de discothèques, bars et restaurants. Ceux-ci accueillaient, à partir de 2 heures du matin, le public des bars du centre-ville désireux de festoyer jusqu’au lever du jour.

    En 2005, le quai de Paludate était encore une enfilade de bars, restaurants et discothèques dédiés aux noctambules.En 2005, le quai de Paludate était encore une enfilade de bars, restaurants et discothèques dédiés aux noctambules.

    Archives Stéphane Lartigue / SO

    Le Polux, Quai sud, La Rhumerie, La Fabrik et tant d’autres ont disparu peu à peu, laissant place, aujourd’hui, à des bureaux, des commerces, des services, des institutions culturelles (Meca), des banques et des lieux gastronomiques (La Halle boca dans les anciens abattoirs). « Le quartier n’est plus dans le même esprit, on n’est plus à notre place », ne peut qu’admettre Patrick Lalanne.

    Centre d’art contemporain, siège social bancaire, grande halle de restauration… Le quai de Paludate a été radicalement transformé par l’opération de réaménagement Euratlantique.Centre d’art contemporain, siège social bancaire, grande halle de restauration… Le quai de Paludate a été radicalement transformé par l’opération de réaménagement Euratlantique.

    S. D.

    Après la pandémie de Covid, les affaires de La Plage se sont rapidement détériorées. Une bonne partie du lieu, vétuste et en défaut de conformité, a dû être fermée au public. Nécessaires, d’importants travaux n’ont pas été effectués. Dès lors, l’astuce pour Patrick Lalanne a consisté à maintenir une activité via sa société Sultana qui exploite une portion congrue du site. Mais « le chiffre d’affaires est de zéro, ça n’engendre que des frais ». La société La Plage, elle, ne fonctionne plus. Et Patrick Lalanne, qui occupe toujours les lieux, a été exproprié et a reçu une compensation financière.

    Renaissance avortée

    En dernier ressort, avec l’assentiment d’Euratlantique, l’homme de la nuit avait annoncé, en 2021, une réhabilitation de sa discothèque avec la création d’un toit-terrasse et d’une « petite boîte « de 600 m². Il était aussi question d’une galerie marchande gastronome et de bureaux. Dans une interview à « Sud Ouest », Patrick Lalanne tablait sur la fin des travaux « pour la Coupe du monde de rugby » en 2023. Depuis, la France a perdu le tournoi et, à La Plage, rien n’a bougé.

    « Le maintien d’une activité de discothèque plus petite avec un rooftop était en effet envisagé avec des promoteurs, confirme Euratlantique. C’est bien Patrick Lalanne qui a décidé d’y renoncer. » « J’ai attendu, les travaux n’ont jamais commencé, je ne pouvais plus attendre », répond, sans trop de détails, l’intéressé. « On a voulu se débarrasser de moi. » L’enjeu pour lui est désormais de récupérer « un maximum d’argent » sous forme d’indemnités de départ. « En fonction de ce qu’on nous propose, nous verrons si la procédure s’éternise : on fermera peut-être dans un mois, trois mois ou un an. »

    Une grande partie de La Plage n’est plus qu’une coquille vide.Une grande partie de La Plage n’est plus qu’une coquille vide.
    S. D.

    In fine, que deviendra La Plage ? « Dans cette zone, le bâti est très détérioré avec des risques d’effondrement, fait valoir Euratlantique. Nous travaillons pierre par pierre, peut-être une partie du lieu sera-t-elle conservée… » Quant à Patrick Lalanne, il jure vouloir créer une nouvelle discothèque, mais surtout pas « à l’intérieur de l’agglomération de Bordeaux ».

    (1) En 2018, la préfecture avait imposé quinze jours de fermeture administrative à la discothèque « en raison d’atteintes répétées à l’ordre public ».

     

     
     
     
     

  • Gironde : un quinquagénaire se retranche chez lui, armé, après une plainte de sa femme

    Gironde : un quinquagénaire se retranche chez lui, armé, après une plainte de sa femme

     

    En fin d’après-midi, un quinquagénaire s’est retranché chez lui, rue Émile-Zola au Bouscat, menaçant de s’en prendre à toute personne qui viendrait au contact. Privilégiant la négociation à l’intervention musclée, les policiers du Raid ont été appelés sur place

    Ce n’était pas la première fois. Ce mercredi 9 octobre dans l’après-midi, une femme est allée déposer plainte contre son mari pour des violences intrafamiliales. Sur les conseils des policiers, elle s’est ensuite rendue chez des proches pour être en sécurité.

     

     

    Les pompiers ont été mobilisés et la rue Émile-Zola bouclée. Informés de la présence d’armes ayant appartenu à des aïeux au domicile, les policiers du Raid sont arrivés en renfort. Privilégiant la négociation à l’action musclée, ils ont entrepris de dialoguer par SMS avec l’homme retranché, déjà connu des services de justice, notamment pour des outrages.Le quinquagénaire a finalement été interpellé vers 21 h 15. Un médecin doit désormais dire si son état, physique et mental, est compatible avec une mesure de garde à vue.


  • Cour d’assises de la Gironde : deux « grands-pères sans histoire » condamnés pour tentative d’assassinat

     

    Cour d’assises de la Gironde : deux « grands-pères sans histoire » condamnés pour tentative d’assassinat

     

    Jean-Claude Lemaitre et Michel Dumon, deux copains de pétanque, retraités de 66 et 73 ans, ont été condamnés à seize et douze ans de réclusion criminelle, ce 9 octobre. Le 11 octobre 2021, ils ont tenté de tuer le nouveau compagnon de l’ex de Lemaitre, à Coutras. Un crime préparé pendant des semaines

    À l’annonce du verdict, Jean-Claude Lemaitre prend sa tête dans ses mains et pleure. Michel Dumon reste bouche bée. Ce mercredi 9 octobre, après trois jours de débats devant la cour d’assises de la Gironde et une suspension liée à un malaise de l’un des accusés, ces deux retraités de 66 et 73 ans originaires de Saint-Médard-de-Guizières et des Peintures ont été déclarés coupables d’une tentative d’assassinat commise le 11 octobre 2021 à Coutras sur Alain C., 58 ans. Ils ont été condamnés respectivement à seize ans et douze ans de réclusion criminelle. Dix-huit ans et treize ans avaient été requis.

     

    La victime avait été suivie en voiture, alors qu’elle se rendait à vélo à son travail, et s’était fait tirer dessus, dans le dos. Le corps criblé de plombs de 4 mm, elle avait dû son salut à son sac à dos et au passage fortuit d’un automobiliste. Un crime perpétré par deux accusés aux profils inattendus : « deux grands-pères sans histoire », selon une formule de l’avocate de la partie civile, Me Justine Normand. Un crime préparé, « élaboré froidement par Jean-Claude Lemaitre », plaide Me Normand, dans le but d’éliminer son rival, Alain C. qui était en couple avec son ex-compagne, depuis quelques mois. Lemaitre n’acceptait pas la rupture.

    « Sa peur, c’est le stress du passage à l’acte, à ne pas confondre avec une absence de volonté »

    « Sa rumination dure des mois. Il est à l’origine des faits. C’est son idée, sa volonté », souligne dans son réquisitoire l’avocate générale Sylvie Rodriguez. Pour parvenir à ses fins, il trouve de l’aide en la personne de Michel Dumon, un copain de pétanque et surtout « un chasseur aguerri ». « Pour le convaincre, il utilise un stratagème », poursuit la magistrate. Il joue sur une corde sensible chez Dumon, soutenant qu’Alain C. est un pédophile. Or, Dumon est traumatisé par le viol de l’une de ses filles, enfant. « Ce 11 octobre 2021, Lemaitre n’a pas le doigt sur la queue de détente, mais il est présent, il est le chauffeur, il donne les instructions », pointe Sylvie Rodrigues.

    « Il pouvait se désister »

    Michel Dumon tire sur le cycliste. N’a-t-il été qu’une marionnette, qui aurait agi sous la pression, la peur, comme il le soutient ? « Il est influençable, mais il avait son libre arbitre et pouvait se désister. Sa peur, c’est le stress du passage à l’acte, à ne pas confondre avec une absence de volonté. Il dit avoir été ‘‘envoûté’’ par Lemaitre. En fait, il a des regrets et se repent. S’il n’avait pas voulu tuer, il n’aurait pas appuyé sur la queue de détente », assène la magistrate.

    Une analyse que l’avocat de Michel Dumon tente de démonter. Me Gabriel Lassort rappelle « la fragilité » de son client, à l’époque des faits, peu après la mort de sa fille. « Cet état est un terreau à la graine plantée dans le cerveau de Michel Dumon par Jean-Claude Lemaitre qui sait très bien ce qu’il fait, insiste, jusqu’à ce qu’il craque. Lemaitre est le chef d’orchestre, Dumon un pion », développe l’avocat, plaidant « la contrainte » et « l’irresponsabilité » de son client.

    « Il n’y a pas eu de manipulation. Michel Dumon était en pleine possession de ses moyens », réplique Me Donatien Bouguier, l’un des avocats de Jean-Claude Lemaitre. « Nous vous demandons de le juger pour l’homme qu’il était avant ce 11 octobre 2021, un homme bon, ordinaire, avec sa pétanque, ses amis, enchaîne Me Julie Dykman. Et pour l’homme qu’il est aujourd’hui. En prison, il a guéri de nombreuses blessures. Il ne recommencera jamais, j’en suis persuadée. »