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Ligne à grande vitesse au sud de Bordeaux : ils refusent de payer « l’impôt LGV » inscrit sur leur taxe foncière
Un manuel de « désobéissance fiscale » a été publié par les associations opposées au projet ferroviaire GPSO. Certains récalcitrants expliquent pourquoi ils retranchent plusieurs euros de leur taxe foncière
Avis à tous les propriétaires : il faut payer la taxe foncière 2024 avant le 15 ou le 20 octobre, selon les modalités de règlement. Une bonne occasion d’ausculter le document transmis par l’administration fiscale. Une notice explicative est présente en bas à gauche de la deuxième page : « Les taxes spéciales comprennent la TSE Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest pour XX euros. » Traduction : la nouvelle taxe spéciale d’équipement liée au projet ferroviaire de lignes à grande vitesse (LGV) au sud de Bordeaux. Elle a vu le jour en 2023 pour la majorité des habitants du Sud-Ouest situés à moins d’une heure d’une future gare LGV (Bordeaux, Agen, Mont-de-Marsan, Dax).
La liste des 2 340 communes de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie où s’applique « l’impôt LGV » a été inscrite dans le marbre. Sur une facture totale de 14 milliards d’euros du projet GPSO, les collectivités locales en payent une partie directement sous forme de subvention, le reste en prélevant sur le contribuable cette fameuse taxe LGV pendant quarante ans. Elle pourra être réévaluée chaque année en fonction de l’évolution du coût de la vie.
La charrue avant les bœufs
Cette taxe spéciale, rebaptisée « impôt LGV » par les opposants au projet ferroviaire, a provoqué une vague d’indignation. C’est le cas de cette habitante de Préchac en Sud-Gironde : « L’État fait payer les contribuables alors que ce projet ne verra peut-être pas le jour. Il y a encore des recours en justice. » Cette manière de « mettre la charrue avant les bœufs » ne passe pas d’après ce propriétaire de Léognan : « Combien de fois le contribuable girondin va-t-il payer cette ligne ? Nous la finançons déjà à travers nos impôts pour l’Europe, l’État, la Région, le Département. Et maintenant cette taxe spéciale. Je pense aux habitants qui vont voir passer les trains au fond de leur jardin et qui n’emprunteront jamais cette ligne. » Le Léognanais montre ses deux dernières taxes foncières : son « impôt LGV » est passé de 13 euros en 2023 à 16 euros en 2024. « Imaginez le tarif dans quarante ans si l’augmentation est de 20 % chaque année. »
« Je vous propose de verser le montant de cette part lorsqu’elle aura été affectée au financement des trains du quotidien »
Les opposants au projet ont trouvé une nouvelle façon d’exprimer leur opposition : la désobéissance fiscale. Les collectifs ont mis en ligne un manuel spécifique pour guider les contribuables. « Il suffit d’amputer la TSE du montant total de la taxe foncière », explique cet anti-LGV qui a justifié son acte sur son dernier règlement : « Je suis opposé à la taxe LGV qui est imposée de façon inéquitable à certains contribuables. Cette TSE va augmenter sans contrôle au fur et à mesure du creusement du déficit de financement. Je vous propose de verser le montant de cette part lorsqu’elle aura été affectée au financement des trains du quotidien.
Attention à la majoration
Plusieurs récalcitrants ont reçu une longue lettre de relance de la part de l’administration fiscale. Cette habitante de Landiras cite des passages du courrier : « Le GPSO est un projet d’infrastructure qui permet de désenclaver les habitants et les entreprises des territoires traversés… Sur le plan strictement légal, cette TSE est issue d’un dispositif législatif, voté et applicable. Elle s’impose à tous, quelle que soit l’opinion personnelle de chacun. »
Le contribuable devra payer la taxe spéciale d’équipement pendant 40 ans. Le montant est révisé chaque année.
A. D.Contactée par « Sud Ouest », la Direction régionale des finances publiques précise que « tout contribuable qui ne réglerait pas le montant d’imposition mis à sa charge s’expose à des poursuites qui peuvent aller jusqu’à la saisie sur son compte bancaire ». Une majoration de 10 % est appliquée automatiquement à toute imposition non acquittée à la date limite de paiement. Selon les premiers témoignages, les non-payeurs de la taxe spéciale 2023 n’ont pas reçu de majoration cette année.
« Vive émotion » du pôle parlementaire anti-LGV
La commission d’enquête vient de donner un avis favorable à la suite de l’enquête publique environnementale des aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux (AFSB), porte d’entrée des nouvelles lignes à grande vitesse. Ce feu vert a provoqué l’ire des opposants au projet, à l’instar de plusieurs parlementaires girondins. « Ces conclusions balaient d’un revers de main les 2 800 contributions déposées sur le registre numérique et dont plus de 92 % expriment un avis défavorable à ces AFSB. Le pôle parlementaire constate que cet avis ne reflète pas suffisamment les préoccupations exprimées sur le terrain », réagit dans un communiqué ce pôle composé de Sophie Mette, Mathilde Feld, Loïc Prud’homme, Nicolas Thierry, Florence Lassarade, Monique de Marco, Laurence Harribey et Hervé Gillé. Nathalie Delattre, partie au gouvernement, a quitté ce pôle mais elle reste engagée contre cette LGV.
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@mcm.medias.captations
renvoyer les oqtf de france.
♬ son original - l'actualité sans filtresEst-il vrai que 700 000 personnes ayant déjà été sous le coup d’une OQTF vivent actuellement en France ?
publié le 27 septembre 2024 à 10h52C’est un chiffre qui refait surface à la faveur de l’émotion provoquée par le meurtre de Philippine, 19 ans, dont le tueur présumé est un Marocain, déjà condamné pour un viol en 2021, qui faisait l’objet d’une OQTF. Il y aurait en France 700 000 personnes vivant dans le pays tout en ayant déjà été la cible d’une obligation de quitter le territoire. Une décision administrative prise par une préfecture, qui peut viser des étrangers entrés en France de façon irrégulière, d’autres entrés sous couvert d’un visa qui n’est plus valable, ceux qui n’ont pas obtenu le statut de réfugié, ou encore ceux qui représentent une menace à l’ordre public.
«Tu les mets dans un avion et tu les laisses là-bas», suggérait, à propos des personnes sous OQTF, Cyril Hanouna dans son émission On marche sur la tête sur Europe 1, tandis qu’un de ses chroniqueurs évoquait «500 000 à 700 000 personnes.» Ce même chiffre a été repris dans les émissions de Pascal Praud, que ce soit dans l’Heure des pros sur CNews, ou dans Pascal Praud et vous, sur Europe 1. A l’antenne de la radio de Vincent Bolloré, le député RN Laurent Jacobelli avait déjà procédé à un exposé similaire, mardi 24 septembre : «Savez-vous combien de personnes qui ont été sous le coup d’une OQTF vivent en France ? 700 000. Certains ont vu leur OQTF être périmée au bout d’un an. C’est ce qu’a cité le Sénat dans une étude récente. Il y a aujourd’hui 700 000 personnes qui ne devraient pas être sur le territoire français. Et parmi [elles], des gens qui ont été condamnés, des multirécidivistes, des gens qui ont fait de la prison, ou qui parfois n’en ont pas fait et auraient dû en faire.»
On retrouve cette donnée dans la proposition de loi «visant à mieux protéger la société des étrangers clandestins dangereux et à faciliter leur expulsion», déposée jeudi 26 septembre par Laurent Wauquiez et les membres du groupe Droite républicaine à l’Assemblée. Dans leur texte, les députés LR dénoncent la présence sur le «territoire national» d’«environ 700 000 personnes sous obligation de quitter le territoire français ou ayant déjà fait l’objet d’une OQTF».
Calcul simpliste
D’où vient cette estimation ? Plusieurs parlementaires l’ont évoquée ces dernières années. En plein examen du projet de loi de finances pour 2023, à l’automne 2022, le rapporteur spécial de la mission «Immigration, asile et intégration», Sébastien Meurant, un sénateur LR passé dans l’escarcelle RN-Ciotti pour les dernières législatives, où il n’a pas été élu, avait mis ce chiffre sur la table lors des discussions en commission : «Selon le député de la majorité Jean-Carles Grelier, il y aurait 700 000 personnes sous OQTF dans notre pays.» Jean-Carles Grelier, alors député Renaissance, avait une semaine plus tôt affirmé dans l’émission Morandi Live sur CNews : «Il y a 700 000 personnes sous OQTF dans ce pays. Où trouve-t-on les moyens, le temps et la possibilité de créer 700 000 places [en centres de rétention administrative] ?» L’élu ne s’appuyait sur aucun document officiel, ni ne donnait l’origine de son chiffre.
Le député LR Eric Pauget, qui avait soumis une question à ce sujet au ministère de l’Intérieur en novembre 2022, avait donné une statistique à peu près similaire, mais en expliquant cette fois son mode de calcul. «Au cours de la dernière décennie, écrivait-il, ce sont pas moins de 902 954 OQTF qui ont été prononcées, mais seulement 5,6 % d’entre elles ont, d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur pour le premier semestre 2021, effectivement l’objet d’un retour. Sauf à considérer le retour en France d’une partie de ces personnes éloignées – et d’ailleurs, combien sont-elles ? –, il y aurait toujours au moins 779 291 personnes ayant fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français qui seraient présentes sur le territoire national», exposait l’élu des Alpes-Maritimes.
Le nombre de personnes ayant été l’objet d’une OQTF s’obtiendrait ainsi en additionnant les OQTF prononcées ces dernières années, et en y retranchant celles dont on sait qu’elles ont été exécutées. Un calcul simpliste, volontiers jugé saugrenu par les spécialistes. On notera d’abord qu’il n’y a aucune raison (si ce n’est la volonté arbitraire de prendre un chiffre rond) d’additionner les OQTF prononcées sur une durée de dix ans. Pourquoi pas cinq, quinze ou vingt ans ? Ce qui, selon le même calcul, modifierait substantiellement le résultat.
«Absurde»
Mais surtout, dans sa réponse, le ministère soulignait que l’estimation des personnes toujours présentes sur le territoire ne saurait reposer sur cette simple soustraction entre OQTF prononcées et OQTF exécutées : «L’appréhension exhaustive des obligations exécutées n’est pas possible en raison des sorties du territoire national qui se font par le franchissement de frontières terrestres. Dans ce cas, l’obligation de quitter le territoire est bien accomplie, mais l’administration n’en a pas connaissance et l’éloignement ne peut dès lors être comptabilisé.»
Par ailleurs, chaque OQTF délivrée et non exécutée ne peut pas être comptabilisée comme correspondant à une personne physique. «Une même personne peut faire l’objet de plusieurs mesures d’éloignement, par exemple si elle est interpellée à plusieurs reprises au cours de la même année ou si le réexamen de sa situation administrative conduit à prendre une mesure sur un nouveau fondement. Pour autant, il n’y a bien, dans ce cas de figure, qu’une seule personne concernée par ces mesures, et ne pourra être comptabilisé in fine qu’un seul éloignement», précise l’Intérieur. Selon un récent rapport de la Cour des comptes, sur la seule période 2019-2022, «plus de 43 000 personnes se sont vu notifier plusieurs OQTF». Le calcul aboutissant au résultat de 700 000 personnes vivant en France après avoir été sous le coup d’une OQTF «est absurde», confirme Serge Slama, qui enseigne le droit des étrangers à l’Université de Grenoble.
Confondre, comme semble le faire le député Jean-Carles Grelier (Modem, ex-Renaissance et ex-LR) à l’origine du chiffre, le nombre de personnes (quel qu’il soit) ayant fait l’objet d’une OQTF avec le nombre de personnes demeurant sous OQTF constitue une autre erreur. Parmi ces étrangers ayant été l’objet par le passé d’une obligation de quitter le territoire, certains ont par exemple pu être régularisés depuis.
«Faire du chiffre»
Le débat sur la non-exécution des OQTF rejoint celui sur le très grand nombre d’obligations prononcées en France, parfois de manière abusive. Ainsi, les annulations contentieuses sont régulièrement listées comme une des raisons du faible taux d’exécution de ces décisions. Dans un avis rendu il y a un an, des députés indiquaient que parmi les OQTF prononcées par la préfecture du Rhône, le taux d’annulation contentieuse s’élevait à 13 % ; il était de 27 % s’agissant de la préfecture de police de Paris. Les avocats spécialisés en droit des étrangers déplorent une inflation dans la délivrance d’OQTF, dont le nombre a dépassé les 100 000 décisions annuelles en 2018 et continue d’augmenter depuis. Sommées de «faire du chiffre», les administrations recourent à des «matrices» pour dresser les arrêtés obligeant un étranger à quitter le territoire, et donc «ne prennent que très peu en compte les situations particulières», regrettait Me Claude Coutaz auprès de CheckNews en octobre 2022.
«Une de mes clientes était sous OQTF alors que ses parents sont nés en France ; une autre était sous OQTF parce que sa carte de résidence était arrivée à expiration et qu’elle était en attente de son rendez-vous pour le renouvellement, expliquait mercredi 25 septembre à Libération une avocate qui assure la défense de nombreux clients en situation irrégulière. On doit ajouter à cela les employés en préfecture qui sont débordés et qui commettent parfois des erreurs.» Les préfectures se reposent dès lors sur les tribunaux administratifs pour en vérifier la recevabilité, et 700 000 OQTF prononcées depuis dix ans (pour reprendre le chiffre cité ces derniers jours) ne sont pas forcément 700 000 OQTF «légales».
OQTF et délinquance, la grande confusion
En dernier lieu, la confusion entre les étrangers ayant commis des infractions et les étrangers ayant fait l’objet d’une OQTF, largement suggérée dans les débats des derniers jours, est trompeuse. Le fait de présenter une menace pour l’ordre public peut être un des motifs de délivrance d’une OQTF. Mais la menace à l’ordre publique n’implique pas nécessairement une condamnation préalable (donc le statut de «délinquant») et constitue une mesure préventive. De plus en plus utilisé, ce motif est largement critiqué par les associations de défense des droits des étrangers.
En 2022, sur les 134 280 OQTF prononcées à l’encontre des ressortissants issus de pays tiers, 52 162 l’avaient été en raison de l’entrée irrégulière, 4 209 en raison du maintien irrégulier sur le territoire, 25 683 en raison du refus de délivrance ou du non-renouvellement d’un titre de séjour, 36 981 en raison du refus de la qualité de réfugié ou du bénéfice de la protection subsidiaire, et 9 837 sur le motif de menace pour l’ordre public (à peine plus de 7 %).
L’OQTF, sans être directement motivée par la menace à l’ordre public, peut toutefois aussi avoir un lien indirect avec celle-ci, notamment en cas d’OQTF pour refus de délivrance de titre, ou de non-renouvellement. D’après la DGEF, 6,8 % des refus de première délivrance de titre de séjour et 13,9 % de ceux de renouvellement le seraient ainsi pour des motifs de menace à l’ordre public. Mais là encore, sans que cela n’implique forcément que les étrangers visés aient été condamnés préalablement.
EDIT : mise à jour le 28 septembre à 11h05 avec précision sur le motif de «menace à l’ordre public».
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Garantir les retraites et augmenter le niveau de vie des salariés et des retraités avec des retraites par capitalisation – par Jean-Philippe Delsol
Jean-Philippe Delsol : « En 2022, le rendement brut des pensions était, en moyenne du dernier salaire, de 70,9 % aux Pays-Bas, 74,47% au Danemark et 56,5 % en France. En contrepartie, les cotisations étaient de 27,8 % en France, 12,7 % au Danemark et 23,2 % aux Pays-Bas »Les faits -Jean-Philippe Delsol, avocat, est président de l’Institut de recherches économiques et fiscales, et essayiste (dernier ouvrage paru : Libéral ou conservateur? Pourquoi pas les deux ? Manitoba/Les Belles Lettres, octobre 2024).
Les retraites par répartition, dans le cadre desquelles les cotisations des actifs payent chaque année les pensions des retraités, sont des promesses illusoires eu égard à la baisse de la démographie et à l’augmentation de l’espérance de vie. Car en même temps que les jeunes commencent à travailler plus tard et que le nombre d’actifs se rétrécit, l’espérance de vie s’accroît régulièrement.
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L’Assemblée enterre la proposition de destitution de Macron
Paris - La proposition de résolution sur la destitution d’Emmanuel Macron, engagée par LFI à l’Assemblée, ne sera pas examinée dans l’hémicycle après une décision de la conférence des présidents mardi, ce qui met de fait un terme à la procédure« Emmanuel Macron n’aura pas à subir un débat dans l’hémicycle sur (son) comportement dangereux et erratique » après les législatives, a dénoncé Mathilde Panot lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. Le texte, largement rejeté mercredi en commission, devait être inscrit au plus tard le 13e jour suivant dans l’hémicycle, soit le 15 octobre au plus tard. Mais les présidents des trois groupes de l’ex-majorité (EPR, MoDem, Horizons), Droite républicaine (ex-LR), et UDR (ciottistes) s’y sont opposés, quand Marine Le Pen (RN) s’est abstenue, selon des sources parlementaires.
Les quatre groupes de gauche s'étant à l’inverse « prononcés pour » ce débat dans l’hémicycle, « c’est donc Mme Le Pen qui, en quelque sorte, a sauvé M. Macron de la procédure de destitution », a estimé Mme Panot. La cheffe des députés Insoumis y a vu la confirmation que « le Rassemblement national n’est pas une opposition au gouvernement de Michel Barnier et à Emmanuel Macron, mais bien l’assurance vie du système ». Cette décision met un coup d’arrêt à la procédure enclenchée début septembre par LFI, qui a « terminé son parcours », a-t-elle reconnu. Les chances de succès étaient cependant quasi nulles, puisqu’une destitution du président requiert une majorité des deux tiers à l’Assemblée et au Sénat.
© Agence France-Presse
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Oui, il existe une autre voie que le matraquage fiscal
Il est du devoir de tous les membres de la mini-majorité de remplacer les projets de hausses d’impôts par des propositions de réduction des dépenses publiquesIl ne faut pas croire Gérald Darmanin lorsqu’il se fait menaçant sur les hausses d’impôts annoncées par Michel Barnier pour réduire l’impasse des finances publiques. Le projet de budget pour 2025, qui sera présenté cette semaine, sera au mieux adopté après activation de l’article 49.3 de la Constitution et le dépôt d’une motion de censure. On voit mal l’ancien ministre de l’Intérieur, resté proche d’Emmanuel Macron, voter la censure et faire tomber le gouvernement Barnier. Le président de la République serait la première victime de cette crise politique majeure.
En revanche, il faut l’écouter lorsqu’il soutient qu’il existe une autre voie que le matraquage fiscal pour mettre fin à cette vrille déficitaire (à laquelle il a lui-même contribué en tant que ministre depuis sept ans…). De nombreux pays occidentaux, depuis le Canada jusqu’à la Grèce, ont expérimenté la dure réalité des coupes massives dans leurs budgets, seul moyen d’éviter la banqueroute ou la mise sous tutelle humiliante de leur gestion. Tous leurs dirigeants ont, de gré ou de force, assumé de prendre de plein fouet la vague d’impopularité liée à la rigueur, sans forcément asséner un coup de bambou fiscal à leurs concitoyens, riches ou pas. Et tous ces pays ont ensuite retrouvé le chemin de la bonne gestion.
Puisque Michel Barnier a promis d’écouter le Parlement et de reprendre les bonnes idées qui pourraient sortir de ses bancs, il est du devoir de tous les membres de la mini-majorité de remplacer les projets de hausses d’impôts par des propositions de réduction des dépenses publiques par milliards d’euros. Pour les macronistes, plaider la stabilité fiscale serait une façon de défendre l’héritage du chef de l’Etat ; quant aux Républicains, ils auraient là un moyen de se réconcilier avec leur passé. Ce qui sera toujours plus efficace que de fragiliser le Premier ministre à coups de petites phrases.
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Le plan B d’Attal contre les hausses d’impôts
Le groupe macroniste de l’Assemblée devrait dévoiler mercredi ses mesures alternatives aux hausses d’impôts. Avec, comme lignes rouges, le coup de rabot sur les exonérations de cotisations patronales et l’augmentation des taxes sur l'électricité au-delà du niveau d’avant-criseLes faits -L’ancien Premier ministre et Gérald Darmanin mènent la fronde contre les hausses de prélèvements du gouvernement Barnier. Les macronistes, qui ont laissé le déficit dériver, préparent des propositions pour tenter d’infléchir certaines mesures.
Qu’on se le dise, Gabriel Attal et Gérald Darmanin s’opposent aux hausses d’impôts proposées par Michel Barnier. « Il est paradoxal qu’un Premier ministre issu des LR ait comme première mesure l’augmentation forte des impôts sur les sociétés et sur le capital. On en perd son latin », a lâché le second, dans une interview aux Echos. « Un autre chemin est possible que celui des hausses d’impôts trop massives », avait attaqué l’ancien Premier ministre au journal de 20 heures de TF1, dimanche soir, au nom de la préservation de la croissance et de la diminution du taux de chômage obtenue depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.