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L’Europe accumule les heures d'électricité à prix négatif
La production a souvent été supérieure à la demande au printemps dernier, souligne le dernier rapport de la Commission européenneD’un excès à l’autre. Après avoir enregistré une flambée des prix de gros de l'électricité en 2022, le marché européen comptabilise cette année un nombre phénoménal d’heures à prix d'électricité négatif. Dans son dernier rapport portant sur le deuxième trimestre, la Commission de Bruxelles dévoile une explosion de 189 % dune année sur l’autre au cours du printemps dernier. Elle a recensé précisément 4 166 heures dans ce cas, le mois de mai ayant été particulièrement « riche », avec 1 578 heures à prix négatif.
« Le nord de l’Europe bénéficie du développement de l’énergie éolienne et solaire, combiné à de bonnes conditions d’approvisionnement en énergie hydroélectrique et nucléaire », souligne le rapport. L’Europe centrale occidentale et l’Europe centrale orientale constatent aussi cette anomalie des prix, ce qui pose évidemment la question du stockage de cette forme d'énergie et de la flexibilité de la demande...
Déséquilibres. Les fluctuations de prix peuvent être parfois violentes — chez nos voisins Suisses, ils ont dégringolé à -400 euros/MWh le 14 juillet, indique le média Connaissance des énergies. Cette bizarrerie a tendance à se multiplier avec le développement des énergies renouvelables (EnR) — solaire, éolien, hydraulique, dont le rendement est difficilement prévisible. Or, les EnR sont devenues majoritaires dans la production d'électricité du Vieux continent : elles ont représenté en moyenne 52 % au deuxième trimestre, un chiffre en hausse de six points sur un an.
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Des billets pour les concerts d’Oasis achetés sur des sites de revente non officiels vont être annulés
Londres - Le retour du groupe Oasis a suscité un engouement très important. Mais des milliers de fans vont voir leurs billets être annulés et remis en vente, car achetés sur des sites de revente non officielsUne fresque réalisée par l'artiste Scott Wilcock alias Snow Graffiti, représentant Liam Gallagher (à gauche) et Noel Gallagher (à droite), membres du groupe de rock britannique Oasis, le 2 septembre 2024, près de Heaton Park, à Manchester - Paul ELLIS - Manchester (AFP)
Les organisateurs de la tournée l'été prochain du groupe britannique Oasis, dont la reformation a provoqué un immense engouement, vont annuler des billets achetés sur des sites de revente non officiels, ce qui pourrait concerner des milliers de fans, ont-ils indiqué lundi. Les frères Liam et Noel Gallagher ont annoncé fin août reformer leur groupe mythique pour une tournée, quinze ans après leur séparation fracassante.
Les fans ont afflué le 31 août pour acheter des places pour les concerts mais cette quête de billets a viré au chaos, avec des listes d’attente interminables et des dysfonctionnements des sites officiels de vente, notamment sur Ticketmaster, géant de la vente de billets. Les fans avaient été prévenus que les tickets achetés sur les sites de revente non officiels pourraient être annulés. Selon les organisateurs, 4% des billets, soit des milliers de tickets, se sont retrouvés sur ces sites.
Billets remis en vente. « Les agences de billetterie Ticketmaster et See Tickets commenceront dans les prochaines semaines à annuler les billets qui n’auraient pas respecté les conditions générales de vente mises en place pour la tournée », a indiqué lundi un porte-parole des organisateurs. « L’examen des ventes de billets est en cours », a-t-il précisé. « Les billets annulés seront remis en vente en temps voulu par l’intermédiaire de l’agence officielle Ticketmaster. De plus amples informations à ce sujet seront communiquées prochainement », a-t-il ajouté.
« Toutes les parties impliquées dans la tournée continuent d’exhorter les fans à ne pas acheter de billets sur des sites non autorisés, car certains d’entre eux peuvent être frauduleux et d’autres sujets à l’annulation », a prévenu ce porte-parole. Dès le 31 août, des tickets avaient atteint plusieurs centaines d’euros, voire milliers d’euros, sur des sites de revente non officiels.
Tournée. Par ailleurs, l’autorité britannique de la concurrence a ouvert une enquête contre Ticketmaster, pour avoir pratiqué « la tarification dynamique », qui a fait flamber le prix des billets bien au-delà des tarifs initialement affichés. Le groupe, fondé en 1991, jouera l'été prochain à Manchester, leur ville d’origine, ainsi qu'à Cardiff, Londres, Edimbourg et Dublin. Ils feront ensuite une tournée aux Etats-Unis, au Canada et en Australie.
© Agence France-Presse
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Greenpeace s’introduit à la centrale nucléaire de Gravelines pour alerter sur le risque de submersion
Gravelines - Greenpeace a mené lundi matin une action à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord). Vers 9 heures, des militants de l’ONG environnementale se sont engagés à bord de deux zodiacs sur le canal de rejet de la centraleDes militants de Greenpeace interpellés par les forces de l'ordre à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) le 28 octobre 2024 - Sameer Al-DOUMY - Gravelines (AFP)Greenpeace a mené lundi matin une action à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) pour alerter sur le risque de submersion marine auquel cette centrale où doivent être construits deux réacteurs EPR est exposée selon ses militants, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Vers 9 heures, des militants de l’ONG environnementale se sont engagés à bord de deux zodiacs sur le canal de rejet de la centrale - installée au bord de la mer du Nord - avec des banderoles « Montée des eaux, nucléaire à l’eau », des cerfs-volants en forme de méduse et des fumigènes bleus pour symboliser l’eau qui monte, selon les journalistes. D’autres activistes ont « répandu de la peinture bleue devant les portes «écluses» de la centrale» et y ont dessiné des vagues «pour dénoncer le risque d’isolation de la centrale en île en cas d’inondation fluviale et marine », résume un communiqué de Greenpeace.
Deux enquêtes. Après l’intrusion par le canal, quelques militants ont débarqué sur la digue nord de la centrale mais ont été très rapidement interpellés par des gendarmes, tandis que des militants menant l’action à l’extérieur ont été interpellés par la police, a rapporté Clément Méric, directeur de cabinet du préfet. EDF a souligné que la digue où ont débarqué « sept militants » se trouvait « dans le périmètre industriel de la centrale mais en dehors de l’enceinte de protection principale ».
Deux enquêtes, une pour « dégradations légères » et l’autre pour « intrusion en bande organisée dans l’enceinte d’une installation civile abritant des matières nucléaires », ont été ouvertes. Quatorze personnes étaient entendues en auditions libres lundi après-midi dans le cadre de la première et douze autres en garde à vue pour la seconde, selon la procureure de Dunkerque. Greenpeace entendait alerter sur « la dangerosité » du projet d’installation des EPR « au cœur du delta de l’Aa, en proie à des inondations (...) et au bord d’une mer dont le niveau va monter inexorablement », en raison du dérèglement climatique.
Submersion. Cette centrale nucléaire, la plus puissante d’Europe de l’Ouest avec ses six réacteurs de 900 MW, est installée dans une zone de polder, étendue de terre gagnée artificiellement sur la terre et les marais. Le débat public sur la construction des EPR2, des réacteurs de nouvelle génération de 1600 MW chacun, a débuté mi-septembre. Ils doivent être bâtis sur une plateforme de 11 mètres de haut, pour un début d’exploitation en 2040.
Début octobre, Greenpeace a publié un rapport accusant la filière nucléaire de ne pas prendre la mesure du risque de submersion marine dans ce projet. « En 2100, l’ensemble du site de la centrale peut se retrouver temporairement –au moment des marées hautes (plus hautes marées astronomiques) et dans les conditions d’une surcote centennale– sous le niveau de la mer », selon le rapport.
« La hauteur de la plateforme retenue (...) permet une protection contre les inondations extrêmes , en considérant les effets des scénarios du Giec parmi les plus pénalisants vis-à-vis de la hausse du niveau marin », avait alors réagi EDF. « Dans le cadre des réexamens périodiques de sûreté, EDF (...) réinterroge en permanence ses dispositifs de sûreté. Des évolutions similaires à celles retenues par le parc en exploitation pour garantir son adaptabilité pourraient alors être mises en œuvre », ajoutait l’opérateur.
© Agence France-Presse
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Mutuelles: les cotisations pourraient augmenter de 2,5 %... de plus que prévu
Les appels pour 2025, envoyés dans quelques jours, devraient contenir de mauvaises surprises pour les adhérentsLe siège de la Mutualité française, à Paris. - Mutualité FrançaiseLes faits -Pour la première fois, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a été rejeté, vendredi dernier, à l’unanimité des membres de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Jusqu'à lundi prochain, le texte est examiné en séance au Palais Bourbon.
Avec un déficit de la Sécurité sociale estimé par le gouvernement à 18 milliards d’euros en 2024, la nécessité de faire des économies est criante. Parmi les mesures envisagées, l’exécutif souhaiterait transférer 1,1 milliard de dépenses de la Sécurité sociale vers les complémentaires santé via l’augmentation du ticket modérateur de 30 % à 40 %. Or, qui dit hausse des dépenses, dit hausse des cotisations, ce qui pourrait grever le pouvoir d’achat des Français, notamment les retraités, qui acquittent l’intégralité de leurs cotisations — à l’inverse des salariés, dont au moins la moitié est financée par l’employeur.
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Le budget de la Sécu, nouveau crash-test à l’Assemblée, nouveaux revers pour le gouvernement
Paris - Après l’examen inabouti du budget de l'État, les députés ont entamé lundi dans l’hémicycle celui du budget de la Sécu en rejetant d’emblée ses premiers articles, mettant sous pression un gouvernement peu pressé d’utiliser l’arme du 49.3Après l'examen inabouti du budget de l'Etat, les députés se penchent sur celui du budget de la Sécurité sociale à l'Assemblée nationale, le 28 octobre 2024 - JULIEN DE ROSA - Paris (AFP)Premiers revers pour l’exécutif sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Les trois premiers articles de ce texte ont été rejetés lundi soir, par une gauche davantage mobilisée que le camp gouvernemental - et avec le soutien ou l’abstention du Rassemblement national. Exit notamment la rectification du déficit de la Sécu, revu à 18 milliards d’euros cette année au lieu des 10 milliards initialement prévus.
« Insincérité ». Preuve d’une « insincérité budgétaire » pour le rapporteur Yannick Neuder (LR), qui a nommément mis en cause l’ex-ministre Aurélien Rousseau. Désormais député du groupe socialiste, l’intéressé a répliqué en dénonçant la « pente dangereuse » de « tous ceux qui s’appellent républicains ici, qu’ils le mettent dans le nom de leur parti ou qu’ils le prétendent ». Puis son camarade Jérôme Guedj s’en est pris à un autre ex-ministre, Frédéric Valletoux, accusé d’avoir « rogné les dotations » des hôpitaux publics au profit des cliniques privées. « Escroquerie intellectuelle » et « propos mensongers », a répondu le député Horizons.
Passes d’armes révélatrices d’un regain de tension dans un hémicycle plus rempli que les derniers jours. Signe aussi de l’enjeu d’un budget de plus de 600 milliards d’euros, rejeté à l’unanimité en commission des Affaires sociales. L’exercice a au moins permis de baliser deux points chauds du débat. D’abord les exonérations de cotisations patronales, que le gouvernement veut réviser pour récupérer au passage 4 milliards d’euros. Sauf que ses propres troupes - LR et macronistes - s’y opposent, de même que le RN.
Evolutions. Pour éviter un désaveu sur cette mesure, qui devrait faire l’objet d’un vote dans l’hémicycle mardi soir, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s’est dite « ouverte à des évolutions ». Même chose sur l’autre article-clé, le très contesté gel des pensions de retraites, dont la revalorisation serait repoussée du 1er janvier au 1er juillet. Un coup de rabot également chiffré à 4 milliards, supprimé à la quasi-unanimité en commission et promis au même sort dans l’hémicycle.
Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin n’a pas exclu de « revoir la copie » pour « mieux protéger les petites pensions » avec une « compensation » pour les retraites inférieures à un seuil « par exemple de 1.200 euros ». Mais « j’attends aussi des propositions d'économies », a-t-il prévenu, le gouvernement abattant dimanche soir une carte potentiellement explosive : passer d’un à trois jours de carence et moins bien rémunérer les arrêts maladie des fonctionnaires, pour récupérer un peu plus d’un milliard d’euros.
Proposition clivante, à laquelle le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s’est déclaré lundi « favorable » afin de « financer des mesures en faveur du pouvoir d’achat ». A l’inverse, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a dénoncé une « manière scandaleuse d’essayer de faire des économies ».
Amendements. Les premiers échanges dans l’hémicycle confirment que la partie sera serrée, d’autant plus que 2.000 amendements sont encore à examiner d’ici au vote programmé le 5 novembre. Improbable au regard de la vingtaine d’heures restantes en séance publique, quand il en a fallu trente-cinq au total à la commission pour achever ses travaux. « Je ne vois pas comment on termine dans les temps », soupire une source parlementaire, qui anticipe un scénario semblable à celui de la partie « recettes » du budget de l’Etat, laissée inachevée samedi soir et censée reprendre après le budget de la Sécu.
Quand bien même les députés viendraient à bout de ce PLFSS, la copie gouvernementale risque d'être largement réécrite. Ce qui ne serait pas pour déplaire aux syndicats, qui ont appelé lundi les députés à « remanier profondément » le texte. Au point de pousser l’exécutif à abréger le calvaire ? « On ne cède pas à la facilité du 49.3 », s’est défendue la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon dimanche. Toutes les options restent donc ouvertes, y compris un renvoi du projet de loi initial au Sénat si les députés rejettent le texte ou n’ont pas pu arriver au vote comme prévu le 5 novembre.
En parallèle, l’Assemblée a attaqué en commission des Finances l’examen de la partie « dépenses » du budget de l'État, avec quelques morceaux de choix dès cette semaine comme l'Éducation, l’Écologie ou la Justice.
Gabriel BOUROVITCH
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Budget : les déroutants zigzags du RN
Le parti peine à imprimer sa marque sur les débats budgétaires et louvoie sur ses votes. Ses opposants y voient la patte de Jordan Bardella, dont les positions penchent vers une ligne plus libéraleLes faits -Profondément remanié par le Nouveau Front populaire, le projet de loi de finances a été rejeté en commission des Finances par le « socle » de Michel Barnier, aidé du Rassemblement national. L’examen du texte a ensuite débuté en séance lundi 21 octobre, avant d'être interrompu en fin de semaine, faute de temps. Il sera à nouveau soumis aux discussions à compter du 5 novembre, sans certitude d’aller jusqu’au vote final.
Comment faire rentrer un rond dans un carré, tout en assurant que chaque chose est à sa place ? Les cerveaux du Rassemblement national surchauffent. Le budget présenté par Michel Barnier met leur cohérence idéologique à rude épreuve. D’un côté, il faut défendre les classes populaires sans pour autant tomber dans le piège de la macronie qui tente de les assimiler à la gauche dans le jeu du « concours Lépine fiscal ». De l’autre, il faut rassurer leur électorat de conquête, des chefs d’entreprise aux classes moyennes supérieures, en quête de lisibilité sur un programme économique qui « vit », comme l’euphémise un cadre, pour baptiser sobrement leurs tiraillements internes. « On sera plus à l’aise en janvier au moment des débats sur l’immigration », lâche un élu, lassé.