• Gironde : arnaqués par un bandit de grand chemin de Compostelle

     

    Gironde : arnaqués par un bandit de grand chemin de Compostelle

     

    Une Girondine a généreusement hébergé un pèlerin qui a su se rendre indispensable. Quand il est parti avec sa carte bancaire et la voiture d’une amie, elle a découvert qu’il n’en était pas à son coup d’essai

    Les valeurs de partage, d’entraide, de respect et de connexion avec soi, véhiculées par le pèlerinage sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle lui parlent. C’est pourquoi Marianne n’a pas hésité à héberger un pèlerin chez elle dans le Blayais, en septembre dernier.

    Présenté par un ami venu l’aider à installer une tonnelle, coquille accrochée au sac à dos, Fred – c’est le prénom qu’il a donné – s’est vite rendu indispensable. « Il était très sympa, très serviable, d’un abord facile, discret, bricoleur, décrit Marianne. Je lui ai dit qu’il pouvait crécher là. Je n’ai pas mis de condition, mais il a fait une réparation sur le toit, une autre sur ma voiture, des travaux de peinture, plein de trucs en fait. »

    « Son histoire tenait la route. Il disait tout le temps que s’il dérangeait, il pouvait partir »

    Pour ce faire, il emprunte la voiture et la carte bancaire de son hôte pour se rendre dans des magasins de bricolage. « Je n’ouvre pas ma porte à n’importe qui, assure la quadragénaire. J’étais en totale confiance. Son histoire du gars qui se ressource tenait la route. Il disait tout le temps que s’il dérangeait, il pouvait partir. »

    « Totale sidération »

    Le 28 septembre, alors qu’une fête se prépare chez Marianne, le pèlerin prétexte aller à la rencontre d’amis censés convoyer une yourte à installer dans la propriété de son hôte. Une amie de Marianne lui prête sa voiture. Il a subtilisé la carte bancaire dont il a mémorisé le code. Il ne reviendra jamais. « J’ai d’abord cru qu’il était en galère, qu’il avait eu un accident », se souvient Marianne. Son invité n’a pas de téléphone et l’adresse mail fournie est invalide.

    Il faut se rendre à l’évidence, surtout quand apparaissent sur son compte les tentatives de retrait frauduleux : Fred les a bien eues. Marianne a créé une cagnotte pour son amie, qui a déposé plainte pour abus de confiance. Après deux jours « en totale sidération », « scotchée », à se repasser le film de la semaine précédente, elle raconte l’histoire sur les réseaux sociaux.

    Elle découvre alors que sa mésaventure est en fait un mode opératoire bien rodé

    Marianne découvre alors que sa mésaventure est en fait un mode opératoire bien rodé. Fred a déjà sévi ailleurs. Souvent. Se présentant comme Frédéric, Soan, Romain ou Nico, il se dit breton. Tantôt docker tantôt marin, cordiste voire rentier. Sa photo correspond à l’arnaqueur. Ses victimes sont aussi bien des hommes que des femmes, dont il a gagné la confiance quand ce n’est pas le cœur.

    Agricultrice dans les Hautes-Alpes, Ève le traque depuis le mois de juillet 2023. Ce qu’elle a pris pour un message anodin et un concours de circonstances ne l’était pas. Romain, un homme tout juste rencontré sur un site dédié a débarqué chez elle à moto. Elle venait de perdre son compagnon. Fragilisée par ce deuil et par des problèmes de dos, elle accepte volontiers le coup de main proposé.

    « Quand je m’entends le dire, c’est invraisemblable »

    Les trois jours sont devenus semaines et mois. Toute seule à la ferme, elle se sent en sécurité et apprécie sa compagnie. « C’était un peu du woofing. Le mec est débrouillard, sympa, j’ai baissé la garde. » Il s’y connaît en mécanique et répare sa moto. « J’ai tout payé. Quand je m’entends le dire, c’est invraisemblable. »

    « Alerte coquillard »

    Un jour, Romain emprunte l’engin pour le tester. Il doit rejoindre et ramener des copains qui « escortent » une… cabane en bois à installer dans la ferme. Elle ne le reverra pas. « J’ai fait tous les hôpitaux à sa recherche, je n’avais pas de numéro de téléphone et personne à joindre en cas d’urgence », soupire la quadragénaire.

    Quand elle s’aperçoit qu’il a pris toutes ses affaires, qu’il a arraché la plaque sur sa moto, bâché et limé le numéro de série, elle se dit qu’il « y a embrouille ». L’erreur de l’escroc est de broder autour d’éléments véridiques. Ève vérifie les choses vraies et détricote les mensonges. Elle recense une vingtaine de victimes, « des nanas que j’adorerais avoir pour amies », passant de l’une à l’autre en suivant sa trace.

    Fred/Romain a été interpellé en décembre 2023 avec un véhicule volé. Sa véritable identité a été révélée. Il devait être jugé en comparution immédiate. Le procès a été reporté, il ne s’est pas présenté. Idem en juillet dernier. La justice prend en effet les faits isolément et non dans leur répétition. Fred est toujours en chemin.

    Un pèlerin, inquiet de ne pas le voir au rendez-vous fixé à Saintes en août, a craint un geste désespéré et signalé sa disparition inquiétante avant de se rendre compte qu’il avait été délesté de quelques centaines d’euros. Depuis, les publications alertant sur ce « coquillard » se multiplient. L’arnaqueur présumé est très mobile et a toujours quelques jours d’avance sur ses poursuivants. « Mais il faut qu’il arrête, qu’on l’arrête », conclut Marianne.

     
     
     
     
     

     

     

     


  • « Nous voulons du bleu » : excédés par la délinquance, les riverains de Bordeaux-Sud sont en attente de résultats

    « Nous voulons du bleu » : excédés par la délinquance, les riverains de Bordeaux-Sud sont en attente de résultats

     

    Les tensions récurrentes qui se manifestent en bas du cours Victor-Hugo ont été abondamment évoquées au cours des échanges entre riverains, élus et forces de l’ordre lors du « Forum de la tranquillité ». © Crédit photo : Claude Petit / SO

     

    Mardi 15 octobre, lors d’un « Forum de la tranquillité publique » en présence d’élus et membres des forces de l’ordre, les riverains étaient invités à faire des propositions

    Contre toute attente, les échauffourées survenues, brièvement, le 29 septembre, place Saint-Michel n’ont pas particulièrement été évoquées, et encore moins développés par les riverains lors de leurs échanges avec les policiers et élus de Bordeaux, mardi 15 octobre. Leur rencontre s’est déroulée au cours d’un forum sur « la tranquillité à Bordeaux-Sud » (Saint-Michel, La Victoire, Capucins, Gare Saint-Jean…).

    Nombre de prises de parole ont été redondantes. D’évidence, le trafic de drogues, les bagarres récurrentes entre « jeunes », les vols, l’insalubrité, les hurlements, le mobilier urbain défoncé, l’urine sur les trottoirs, les invectives, tout cela mine le quotidien des habitants. Au regard de tous ces faits dénoncés mardi, l’irruption d’une bande de personnes (encagoulées, munies de bâtons et habillées en noir) qui a fait fuir les clients des terrasses de la place Saint-Michel, le dernier dimanche de septembre, ne semble pas avoir marqué les esprits. Quant à la mairie, elle assure que la date de ce « forum de Bordeaux-Sud » avait été fixée bien avant cet épisode.

    Groupes de travail

    À la différence d’un conseil de quartier, les habitants, qui se sont inscrits à l’événement, n’étaient pas invités à prendre la parole à tour de rôle. Divisés en une dizaine de groupes autour de tables, ils devaient formuler des observations et propositions à partir de leurs observations dans le quartier. « Tout va être archivé, nous travaillerons dessus, c’est un relais d’information », explique Éléonore Becat, directrice de la mission prévention de la délinquance.

    Lors ce forum organisé au Marché des douves, les habitants étaient invités à réfléchir en petits groupes.Lors ce forum organisé au Marché des douves, les habitants étaient invités à réfléchir en petits groupes.

    S. D.

    Mais en définitive, beaucoup de griefs à l’encontre des élus locaux et des polices nationale et municipale ont été formulés lors de la restitution des échanges par les habitants, invités à désigner un porte-parole par table. Et sans surprise, les secteurs les plus problématiques évoqués ont été ceux du bas du cours Victor-Hugo, les abords du marché des Capucins et de la gare, le haut de la rue des Faures et la rue Elie-Gintrac. « Il y a des trafics constants. Si nous, habitants, on le voit, pourquoi la police n’intervient pas ? » ; « la police municipale, pas armée, nous dit d’appeler la police nationale qui nous dit qu’elle n’est pas disponible et qu’il faut appeler la police municipale » ; « pourquoi la police ne discute pas avec les commerçants ? » ; « les gens sont délogés cinq secondes par la police et après ils reviennent » ; « ça se densifie en violence, je veux voir du bleu » ; « nous voulons du bleu », etc.

    Les observations et remarques ont été notées et transmises à la mairie.Les observations et remarques ont été notées et transmises à la mairie.

    S. D.

    Pas visible

    Lors de leurs temps de parole, le commissaire Cédric Galinier et l’adjoint au maire en charge de la sécurité Marc Etcheverry ont tenté d’expliquer qu’ils s’appliquaient à résoudre ces problèmes. « Tout ce que l’on fait n’est pas forcément visible, nous ne communiquons pas tout aux médias. On échange avec les commerçants, on fait des opérations spéciales… », a réagi le chef de la police. Et sur la drogue : « C’est sociétal, il y a de la demande donc de l’offre, on n’a jamais autant saisi de matière au niveau national. »La mairie, également malmenée par l’assistance, a assuré « réfléchir à la question de l’armement de la police municipale, ainsi qu’à sa réforme pour mieux coller aux attentes. Le maire communiquera sur cette question très prochainement. »


  • Le Doliprane sur le point d’être cédé par Sanofi à un fonds américain

    Le groupe pharmaceutique Sanofi est entré en négociation exclusive avec un fonds d’américain pour vendre sa branche médicaments. Le gouvernement a pris « acte ».

    Par A.B. avec AFP

    Publié le 11/10/2024 à 10h00

     

    L'opération suit son cours. Le ministre en charge de l’Industrie, Marc Ferracci, a « pris acte » jeudi 10 octobre au soir, auprès de l’Agence France-Presse, de la décision du groupe pharmaceutique Sanofi d’engager des négociations exclusives avec le fonds américain CD&R dans le cadre de la cession d’Opella, la branche médicaments du géant pharmaceutique qui commercialise le Doliprane.

    L'information, dévoilée par Les Échos jeudi soir, a été officialisée ce vendredi matin : Sanofi a confirmé « avoir entamé des négociations avec CD&R pour la cession potentielle d’une participation de contrôle de 50 % dans Opella, son activité de santé grand public ». « Si les discussions devaient aboutir positivement, tout accord serait conclu après consultation des instances représentatives du personnel », a ajouté le groupe.
    À LIRE AUSSI Une première usine européenne de paracétamol va ouvrir début 2025 en FranceJeudi soir, Les Échos ont précisé que le fonds américain avait offert plus de 15 milliards d'euros pour acquérir « 50 % ou plus » de la filiale de santé grand public du groupe français.

    CD&R l’emporte face au français PAI

    Opella, qui comprend plus d'une centaine de marques, dont le Doliprane, le Dulcolax, la Lysopaïne, ou encore le Maalox, est présente dans 150 pays. Elle a réalisé un chiffre d'affaires de 5,2 milliards d'euros en 2023.

    Marc Ferracci qualifie CD&R de « fonds d’investissement sérieux qui présente des perspectives positives pour le développement global d’Opella ainsi que pour les sites implantés en France ». Le membre du nouvel exécutif rappelle aussi qu’« un certain nombre d’engagements économiques seront exigés de la part de Sanofi et du futur repreneur CD&R » visant à garantir le « maintien du siège et des centres de décision sur le territoire national » et « l’empreinte industrielle française d’Opella ».

    Dans sa déclaration, le ministre répète que « l'État mobilise l'ensemble des outils à sa disposition », dont la procédure de contrôle des investissements étrangers en France. « Ce projet de cession ne remet en question ni la production en France du Doliprane ou des autres médicaments essentiels produits par Opella sur notre territoire ni l'approvisionnement du marché en ces médicaments, assure-t-il. Cela fait naturellement partie des engagements demandés. »

    Sanofi réfléchit depuis l’automne 2023 à la façon dont il va se séparer de cette entité. Face au fonds américain, une autre offre était menée par le fonds français PAI Partners. Le groupe pharmaceutique doit communiquer ses résultats financiers trimestriels la semaine prochaine. Le projet de CD&R prévoit, selon Les Échos, que Sanofi garde une part très significative du capital puisqu'« il pourrait rester investi à environ la moitié de sa division ».

    Crée en 1964 par les laboratoires Bottu – intégrés dans Sanofi en 2004 – et délivré sans ordonnance, le Doliprane est l'un des grands succès de l'industrie pharmaceutique française.


  • Grippe et Covid-19 : ce qu’il faut savoir sur la nouvelle campagne de vaccination

    Cette campagne de vaccination contre la grippe et le Covid-19, qui débute le 15 octobre, cible en particulier les populations les plus à risque, les séniors ou les personnes fragiles.

     

    Les campagnes de vaccination contre la grippe et le Covid-19 débutent conjointement ce mardi 15 octobre en France. (Photo d'illustration)

    Les campagnes de vaccination contre la grippe et le Covid-19 débutent conjointement ce mardi 15 octobre en France. (Photo d'illustration) © Moses Sawasawa / AP / SIPA

    Nouvelle campagne de vaccination. La campagne vaccinale contre la grippe et contre le Covid-19 débute ce mardi 15 octobre en métropole, en Guadeloupe, en Martinique et en Guyane. Elle cible notamment les Français de plus de 65 ans ou les personnes les plus à risque pour prévenir contre les formes graves de la maladie. Voici tout ce qu'il faut savoir sur cette campagne hivernale.

    Qui est concerné ?

    Comme chaque année à l'automne, la Haute Autorité de santé recommande aux personnes à risque de forme grave de se faire vacciner contre la grippe. Sur ce même modèle, elle recommande aussi d'être vacciné contre le Covid-19. Les deux vaccins sont recommandés aux mêmes groupes de population. Sont concernés : les personnes âgées de 65 ans et plus, les patients de moins de 65 ans atteints de comorbidités ou de maladies chroniques, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées ou encore les résidents d'Ehpad et d'unités de soins de longue durée.

    La vaccination est aussi recommandée pour les étudiants et les professionnels du secteur. Toutefois, pour être éligible à la vaccination contre le Covid-19, il ne faut pas avoir été infecté ou vacciné dans les six derniers mois. Ce délai est réduit à trois mois pour les personnes immunodéprimées et les personnes âgées de 80 ans et plus.

    Quel vaccin ?

    Pour cette campagne de vaccination, ce sera le vaccin monovalent à ARN messager Comirnaty JN1 de Pfizer/BioNTech qui sera administré. Il s'agit d'un nouveau vaccin qui cible le variant JN.1 du virus, actuellement en circulation, précisent les autorités sanitaires.

    Pour la grippe aussi, il s'agit d'un nouveau vaccin, composé de plusieurs souches et adapté aux variants en circulation.

    Où se faire vacciner ?

    Les professionnels de santé habilités à vacciner sont les médecins, les infirmiers, les pharmaciens, les sages-femmes et les étudiants en médecine ou pharmacie.

    La vaccination contre la grippe et la vaccination contre le Covid peuvent être effectuées le même jour sur deux sites différents d'injection, comme sur deux bras par exemple.

    Quelle prise en charge ?

    Concernant le Covid-19, les personnes concernées par cette campagne de vaccination vont recevoir un bon de prise en charge envoyé par courrier de la part de l'Assurance maladie. Les personnes n'étant pas considérées comme les plus à risque, mais qui souhaitent quand même être vaccinées, pourront l'être gratuitement.

    Le vaccin contre la grippe est, en revanche, pris en charge à 65 % en fonction des patients dits « prioritaires ». Les mutuelles pourront assurer le reste.Si, depuis mai 2023, l'Organisation mondiale de la santé ne considère plus la pandémie comme une urgence sanitaire mondiale, elle rappelle régulièrement que le Sars-CoV-2 « continue de circuler et d'évoluer ». Au fil du temps et des vagues, la répercussion du Covid sur les hospitalisations et les décès s'est fortement amenuisée grâce au niveau élevé d'immunité acquise par la vaccination et les infections. Mais elle n'est pas nulle, et le risque d'un variant plus dangereux demeure.


  • Meurtre d’un adolescent à Aulnay-sous-Bois : des mineurs en garde à vue

    Une enquête pour « meurtre en bande organisée » a été ouverte après une attaque au couteau survenue près d’un fast-food, vendredi 11 octobre.

     

    Plusieurs jeunes ont été interpellés samedi 12 octobre à Aulnay-sous-Bois (93) après la mort d'un adolescent de 16 ans (illustration).

     

     

    Plusieurs jeunes ont été interpellés samedi 12 octobre à Aulnay-sous-Bois (93) après la mort d'un adolescent de 16 ans (illustration). © X. Bouzas / H. Lucas via AFP

    Temps de lecture : 2 min

       

      Ce samedi matin, à l'hôpital, un adolescent de 16 ans, admis en urgence absolue après avoir été poignardé vendredi soir près d'un fast-food à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), est décédé des suites de ses blessures, rapporte Le Parisien. Un autre adolescent a été blessé dans l'attaque, sans que son pronostic vital soit engagé.

       

      Immédiatement, une enquête pour « meurtre en bande organisée » et « tentative de meurtre en bande organisée » est ouverte par le parquet de Bobigny alors que le service départemental de la police judiciaire recherche activement plusieurs suspects. Si les circonstances du drame demeurent floues à l'heure actuelle, les premiers éléments de l'enquête indiquent que l'incident aurait eu lieu à 21 heures aux abords de la route de Mitry.

      À LIRE AUSSI Essonne : un deuxième adolescent tué dans une rixe entre bandes rivales

      « Pas de lien avec les rivalités entre quartiers »

      Au lendemain du meurtre, le ministère public a confirmé que « plusieurs mineurs ont été placés en garde à vue » sans préciser leur nombre ou leur degré d'implication. De son côté, le maire LR d'Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza, a lancé « un appel solennel au calme » pour « surtout ne pas tomber dans une spirale de vengeance ou représailles ». « Pour moi, cela n'a pas de lien avec les rivalités entre quartiers. Ce n'est pas l'hypothèse privilégiée, on n'avait aucun signe précurseur de rivalités entre bandes ni entre quartiers », a-t-il commenté auprès de l'AFP.

      « On serait apparemment dans quelque chose de complètement irrationnel, pas du règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants, pas de la guerre de bandes, mais une querelle d'adolescents qui monte en gamme et en arrive à la pire des extrémités, la mort d'un jeune », explique l'édile, appelant à « respecter le deuil de la famille et laisser passer le temps de l'enquête ». Enquête qui pourrait tout de même étudier la piste d'une attaque sur fond de bandes rivales alors qu'une cellule psychologique doit être installée au sein du lycée Jean-Zay, l'établissement scolaire de l'adolescent tué vendredi soir.


    • Retraités aisés, PER, dons… La Cour des comptes veut en finir avec certains avantages fiscaux

      Un organe de l’institution présidée par Pierre Moscovici propose, dans un rapport choc, plusieurs pistes d’économies en s’attaquant à des dispositifs fiscaux qu’il juge injustes.

      Par Antoine Bouchet

      La Cour des comptes, rue Cambon à Paris, le 7 août 2023.

      Des citoyens plus égaux devant l'impôt ? Tel est le nouveau cheval de bataille de Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes, qui publie ce mardi 15 octobre une note pour « conforter l'égalité des citoyens devant l'imposition des revenus ».

      Première mesure citée par Le Figaro pour rendre davantage soutenables les prélèvements obligatoires : la fin de la généralisation de l'abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite. D'après le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) – institut associé à la Cour des comptes –, 10 % des retraités les plus fortunés bénéficient de près de 30 % des avantages liés à cette législation. Une situation qui « ne se justifie pas par la prise en compte de frais professionnels », d'après la note.En préconisant de réserver l'abattement « aux retraités les plus modestes », l'institution chargée de contrôler les comptes publics espère ainsi diminuer le coût de ce dispositif – qui se chiffre à 4,6 milliards d'euros – de 1,4 à 1,8 milliard d'euros

      Autre proposition qui concerne les retraités : « recentrer » le plan d'épargne retraite (PER) en « encadrant son âge de liquidation », le moment où les sommes versées sur le PER sont de nouveau imposables pour le titulaire du contrat. Une liquidation automatique à 70 ans est à l'étude, alors qu'il est possible aujourd'hui de récupérer l'argent à n'importe quel moment une fois l'âge de la retraite atteint. Ces dernières années, de plus en plus de Français se sont tournés vers le PER pour épargner leur argent. Fin 2022, l'encours sur les plans d'épargne retraite s'élevait à 102,8 milliards d'euros.

      S'attaquer à certains avantages

      La déduction des dons, aujourd'hui de 66 %, pourrait aussi être ramenée à 50 %. Par ailleurs, le CPO propose de réduire le crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile de 50 à 40 %. Ce mécanisme, qui permet d'alléger les frais d'embauche d'une personne de ménage ou d'un jardinier, par exemple, a pesé pour 5,9 milliards d'euros en 2023. Les experts de la Cour des comptes considèrent qu'il « se concentre sur les foyers les plus aisés ».

      Dans ses suggestions, le Conseil des prélèvements obligatoires ne se contente pas de faire évoluer certains pans de la fiscalité. Il propose aussi de supprimer purement et simplement des niches ou avantages. Dans le viseur de Pierre Moscovici, on peut citer la demi-part supplémentaire pour les célibataires ayant élevé seuls un enfant pendant cinq ans, ce qui dégagerait 600 millions d'euros pour l'État.

      L'ancien ministre de l'Économie de François Hollande milite aussi pour la suppression de la réduction d'impôt pour les frais de scolarité, ce qui constituerait une économie annuelle de 433 millions d'euros. En effet, le CPO estime cette dernière « très concentrée sur le haut de la distribution », et sans « caractère incitatif ». D'autre part, l'abattement réservé aux revenus provenant des loyers des locations meublées pourrait lui aussi disparaître, avec 200 millions d'euros à la clé pour les finances publiques. À noter que cette mesure figure déjà dans le projet de loi de finances (PLF) 2025.

      .Enfin, Pierre Moscovici évoque dans sa note la perspective de relever le plafond du quotient familial et d'intensifier la lutte contre la fraude fiscale. La discussion du sujet par les parlementaires – dans un contexte de bond du déficit - se déroule ces prochaines semaines et doit se conclure par un vote des députés le 19 novembre.