"On était seul contre tous", a-t-il déclaré, soulignant toutefois: "La problématique de l'islam, j'ai bien peur qu'elle nous rattrape d'ici quelques années".
Ce comité a été vivement critiqué après avoir collé devant les gares et les endroits fréquentés des villes une affiche montrant une femme vêtue du niqab (voile intégral qui ne laisse voir que les yeux) avec ce slogan: "Naturalisations incontrôlées? NON".
"Le propos de cette campagne c'était d'affirmer l'identité de ce pays et la nécessité de la préserver", s'est défendu dimanche M. Addor.
Pour beaucoup, cette campagne d'affichage était hors sujet.
Dimanche, la députée des Verts, Lisa Mazzone, a estimé que cette campagne d'affichage était "complètement dans le délire".
Le projet du gouvernement vise seulement à accélérer la procédure d'attribution de la nationalité suisse aux petits-enfants d'immigrés. Il exclut toute acquisition automatique de la nationalité.
Au cours des dix prochaines années, quelque 2.300 jeunes de la "3e génération" pourront bénéficier chaque année de la "naturalisation facilitée", une procédure plus rapide et moins coûteuse, selon le gouvernement. Actuellement, quelque 25.000 petits-enfants d'immigrés, en majorité originaires d'Italie, mais aussi de Turquie et des Balkans, remplissent les critères.
Pendant la campagne, l'UDC avait fait valoir que, dans 30 ans, la majorité des petits-enfants d'immigrés ne seront plus des Italiens ou des Espagnols mais seront issus de familles musulmanes, ce qui pose, à leurs yeux, un problème d'intégration.
Malgré son cuisant échec, l'UDC n'entend pas en rester là. Le député UDC Andreas Glarner, l'un des chefs de la campagne du "non", a indiqué dans les médias qu'il allait déposer une motion demandant que les personnes qui souhaitent être naturalisées soient obligées de renoncer à leur ancienne nationalité.
- 74% de "oui" à Genève -
En 2004, les Suisses avaient refusé la naturalisation automatique à la naissance pour la troisième génération et la naturalisation facilitée pour la deuxième génération.
Les derniers sondages publiés début février avaient indiqué que le "oui" l'emporterait cette fois.
Les Neuchâtelois ont été les plus convaincus avec 75,1% de "oui" devant les Genevois (74%) et les Vaudois (72,8%). Suivent les Jurassiens (72,8%), les Fribourgeois (65,7%), les Zurichois (63,2%) et les Bernois (61,9%). Encore opposé à des facilités aux descendants d'immigrés en 2004, le Valais a rejoint le reste de la Suisse romande avec 60,9% de soutien.
Pour être candidat à la procédure de "naturalisation facilitée", un petit-enfant d'immigré devra être né en Suisse, y avoir fréquenté l'école pendant au moins cinq ans et être âgé de 25 ans au maximum. L'un de ses deux parents devra en outre avoir vécu 10 ans en Suisse et y avoir fréquenté l'école pendant au moins cinq ans. Enfin, l'un de ses grands-parents devra avoir eu un permis de séjour en Suisse ou y être né.
La limite de candidature fixée à 25 ans coïncide avec l'âge au-delà duquel un Suisse échappe au service militaire obligatoire.
Les conditions pour obtenir la nationalité suisse restent elles inchangées: le candidat doit maîtriser une des quatre langues nationales (allemand, italien, français et romanche) et respecter les lois et les valeurs fondamentales de la Constitution.
En outre, ceux qui perçoivent l'aide sociale ne pourront pas être naturalisés.